À la blague, Suze raconte l'anecdote suivante: «Hugo voit un bout de forteresse à la télé dans une émission, tente de trouver où ça se situe, puis regarde les moyens de transports disponibles pour s'y rendre et planifie une visite dans les jours suivants».
Elle n'est pas loin de la vérité. J'avais lu que le village de Salir avait autrefois un château-fort, et que ses ruines pouvaient encore être visitées. J'ai donc consulté les horaires de bus pour me rendre à Salir, mais aucun bus n'y va au départ d'Albufeira. Par contre, un bus régional fait la liaison 2-3 fois par jour entre Loulé et Salir.
J'ai donc décidé d'aller visiter les ruines de leur château.
En embarquant dans le bus, à Loulé, j'ai demandé à la conductrice, dans un portugais pas mal approximatif, si elle pouvait m'indiquer l'arrêt «Salir Castelo», puisque je ne connaissais pas Salir et que le village n'a pas de station de bus, juste 3 arrêts sur le trajet de l'autobus qui relie Loulé à une ville plus au nord. Je ne voulais pas me retrouver à rater mon arrêt et être pris pour descendre 5km plus loin à l'arrêt suivant quelque part sur la route régionale. La conductrice du bus m'a juste répondu «centro centro»...
Arrivé à Salir, passé un premier arrêt devant une école, une passagère a réquisitionné l'arrêt suivant (GNR), et j'ai décidé de descendre à cet endroit, ne sachant pas si je devrais réquisitionner le prochain arrêt au risque que ça ne soit pas le mien et que je demande au bus d'arrêter pour rien, ou si je ne le faisais pas, de rater mon arrêt et passer tout droit.
En débarquant du bus à GNR, un panneau indiquait: «Ruinas Castelo -> »; je n'étais donc certainement pas trop loin.
Salir, j'allais le découvrir, est un petit village, dont toute la longueur se traverserait en 4 minutes si ce n'était de la pente à gravir de part et d'autres de son point central le plus bas. La conductrice avait donc raison; peu importe où je descendais à Salir, je ne serais pas loin du centro, et donc des ruines.
Quelques minutes plus tard, j'étais rendu au sommet du village, et quelques vestiges de remparts me sont apparus. J'ai fait le tour du sommet, à la recherche de l'entrée du site, sans succès. J'ai refait le tour - malgré un petit cabot qui me jappait après et me suivait sur quelques dizaines de mètres à chaque passage. Toujours rien côté entée de site, même si dans un coin, je pouvais voir une portion de mur et quelques ruines de fondations (de maisons?).
L'entrée d'un musée était indiquée; je me suis dit que j'allais voir s'il se visitait et m'informer. Le musée était fermé, mais ouvrait à 14h. Il était 13h58, donc je n'aurais pas à attendre bien longtemps. J'ai donc refait un petit tour du quartier du sommet, prenant quelques photos et notant un morceau de rempart que je n'avais pas vu en empruntant une ruelle différente. Puis, de retour au musée, 14h05, toujours rien. Re-tour du pâté de maison au sommet, retour au Musée, toujours rien. Deux dames s'étaient pointées entre temps et semblaient se demander ce que ce touriste faisait dans leur village habituellement si tranquille.
Elles ont appelées (à grand renfort de cris dans la rue) une connaissance, qui est sortie dans sa cour pour venir jaser avec elles. Les 3 dames m'ont donc vu aller et revenir à la porte du musée sis en face d'où elles parlementaient.
Puis, vers 14h15, une petite auto est venue se stationner tout en haut, et une dame portant une cocarde jaune en est sortie, m'a saluée et invité à entrer au musée, qu'elle venait ouvrir.
Après un accueil chaleureux à l'intérieur, elle a reconnu dans mon portugais de base un accent français et s'est immédiatement mis à me parler en français (pour l'anecdote, la dame à la billetterie du château de Loulé m'a aussi accueilli en français). Elle m'a offert un dépliant racontant l'histoire du château de Salir, du site archéologique et du musée (aussi en français), et m'a indiqué que la visite du site s'effectuait effectivement à partir du musée - dont l'entrée était gratuite.
Mon arrêt de bus (Castelo, finalement trouvé en redescendant du sommet), où j'ai pu prendre mon bus de retour vers Loulé, puis celui vers Albufeira, après une heure et quelque de balade dans Loulé, en attendant le bon bus.
Salir n'a donc rien d'un site majeur. J'avoue que si j'avais eu à faire l'aller-retour de Albufeira avec les pertes de temps entre les divers bus régionaux en espérant voir des ruines étendues, j'aurais été déçu. Mais en combinant la visite à un passage à Loulé, pourquoi pas? Juste l'aventure du bus, les dames - et le reste des résidents que j'ai croisé - qui s'étonnent de voir un touriste hors-saison et un bel après-midi ensoleillé, j'étais quand même heureux d'y être allé.
Anecdote finale sur cette visite-éclair; comme je devais attendre une heure pour le passage du bus Salir-Loulé après ma visite des ruines et du reste du village, j'ai profité du fait que Salir est sur le trajet de la GR13 (une grande randonnée européenne, aussi appelée Via Algarvina, un trajet de quelques centaines de km à pied qui traverse la région) pour aller faire un tour sur le sentier. Seulement 2,5 km (aller et retour, donc 5 km de marche) afin de voir un peu le sentier (très agréable), question de tuer le temps au lieu d'attendre assis à l'arrêt d'autobus. Un bonus dans ma visite de Salir.
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