lundi 19 février 2024

À Silves, l'ancienne capitale Maure de l'autre côté du pont romain

 De Albufeira, j'ai (re)pris un bus local pour me rendre à la gare de Ferreiras (à environ 1h à pied, sinon). Mon bus est arrivé un peu en retard, et j'étais serré côté horaire pour attraper le train qui reliait ce midi-là Faro à Lagos. Le trajet de bus s'est en plus étiré vers une boucle qui n'est pas desservie par tous les passages dudit bus, faisant monter le risque que je rate mon train. Heureusement, je suis arrivé à la gare à temps, j'ai acheté mon billet au guichet (aucune file, fiou), et traversé les voies via une passerelle sur-élevée pour atteindre le quai deux minutes avant le passage du train.

 Je n'allais pas très loin; à moins de 30 minutes de ce train régional, vers la gare de Silves.

 Arrivé sur place, je constate que ce que mon guide de voyage appelait une «gare à l'extérieur de la ville» voulait à peu près dire «au milieu de nulle part.» J'avais lu qu'il y avait un château médiéval à Silves, et qui dit château dit "là haut sur la colline", alors je m'étais attendu à voir la ville et le château, en haut d'un mont, en arrivant à la gare à l'extérieur des murs, en bas dudit mont, ou quelque décor similaire. Mais non. Autour de la gare, rien, ou presque; quelques maisons à l'allure plus ou moins maintenues, une rue déserte, un passage à niveau, et une autre rue toute aussi déserte. Mon sens de l'orientation - doublé à ma mémoire d'avoir consulté une carte quelques jours plus tôt - m'indiqua la voie à suivre; la rue perpendiculaire à la voie ferrée, direction nord. La rue en question allant en montant, j'étais certainement dans la bonne direction, mais toujours pas de ville ou de château en vue. Puis, un virage de quelques degrés à droite, puis une légère décente (?), puis un autre virage à droite, et... une vue sur toute la ville de Silves. 

 Je suis alors de l'autre côté de la rivière qui longe la ville, sur le mont San Miguel, et je dois donc descendre jusqu'à la rivière, traverser le pont de pierre et remonter de l'autre côté; je vois que le château est bien situé tout en haut de l'autre bord. La gare était simplement sise en bas de l'autre versant du San Miguel.

 Après 20 minutes de marche, j'atteins dont le pont en questino; une affaire qui remonte à l'Empire romain, rien de moins.


En fait, c'est sa structure et ses arches de support qui datent de l'époque romaine. Le reste aurait été retravaillé au moyen-âge... Nous sommes en hiver, ici, et le niveau de la rivière était relativement bas. Les 2 premières arches du pont sont donc à sec sur la photo. On peut quand même voir, au dessus du pont à droite, le château en haut de la ville.


Arrivé en ville, je réalise rapidement que les vestiges médiévaux sont nombreux. Ici, le côté d'une porte des anciennes fortifications dont je verrais des morceaux un peu partout dans le vieux quartier de Silves (oui, en plus du château).


Silves était la capitale de l'Algarve alors que la région portait le nom de Al Gharb à l'époque Maure du sud de la péninsule ibérique. On y retrouve quand même la Sé (cathédrale), puisque Silves a été conservée comme capitale de la région après la reconquête chrétienne avant qu'il ne soit décidé de déménager le siège de l'évêché à Faro.


Toute la région autour de Silves est occupée par des plantations d'oranges (clémentines, tangerines) et la ville comporte son lot d'orangers - ici, à côté de l'édifice de la mairie. J'avais vu plusieurs plantations autour d'Albufeira et en route vers Faro, mais jamais autant que près de Silves.


Vue partielle d'une rue attenante à la porte des fortifications.


Le reste du centre historique est divisé en deux; la «haute ville» qui est un entrelacement de petites rues étroites pavées de pierre et bordées de vieilles maisons. Et la «basse ville», en bas de la côte entre la haute-ville et la rivière, qui est composée de rues piétonnes commerciales bordées de restaurants, bars et boutiques.


Les maisons de la haute ville se distinguent par leurs contrastes; on alterne entre de jolies maisons très bien maintenues et quelques unes complètement délabrées, avec l'éventail des possibilités entre les deux.


Sinon, le reste du vieux quartier montre les impressionnants vestiges des anciennes fortifications de Silves. Les morceaux qui restent sont gigantesques et laisse entrevoir l'ampleur de la forteresse médiévale.


Aujourd'hui, quelques petites maisons sont même encore érigées à même les fortifications, ici, celles-ci sont adossées à un bout de muraille, près d'une ancienne porte ne menant plus nulle part.


Autre morceau de fortification médiévale de Silves.


Lors de mon passage, dimanche après-midi, les petites rues et allées de la haute ville étaient fort tranquilles.


Puis, au moment de quitter Silves, j'ai retraversé le pont romain (en bas à droite), puis repris la route pour monter le cerro San Miguel pour me rendre à la gare, mais pas avant d'avoir capté cette vue d'ensemble de Silves, où on distingue certains vestiges des fortifications (gauche, centre), la Sé (en haut, à droite) ainsi que son impressionnant château - qui sera donc le sujet du billet suivant.

Au retour à la gare, j'ai remarqué un panneau indiquant que je quittais la ville de Silves... et que j'entrais dans Silves Gare. Arrivé à la station, j'ai constaté qu'elle était fermée... mais heureusement, on peut acheter son billet directement dans le train quand on embarque à une gare sans guichet.

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