Au moment de partir pour l'Espagne, je me suis dit qu'il ne serait pas inutile de faire le point sur l'Espagne dans laquelle je vais arriver - une Espagne définitivement différente de celle que j'ai d'abord visité en 2006.
Comme le Canada et le Royaume-Uni, l'Espagne est une monarchie constitutionnelle. Le Roi Juan Carlos I y était relativement populaire (il avait sorti l'Espagne de la dictature à la mort de Franco et ramené un régime constitutionnel en 1978), mais depuis le début de la crise économique, sa popularité a dramatiquement chutée. Lors de mon séjour en 2010, plusieurs reprochaient à la famille royale d'être totalement déconnectée de l'espagnol moyen. L'an dernier, alors qu'il s'est payé un luxueux voyage de chasse à l'éléphant, il a engendré une gigantesque controverse à la fois auprès des écologistes (l'éléphant étant une espèce à protéger absolument) et de la population en général, puisque le Roi y avait dépensé une fortune alors que l'économie de l'Espagne est à son plus bas depuis la dictature et que le gouvernement impose un régime d'austérité particulièrement intense. (Ajoutons que le taux de chômage est passé de 22% lors de ma dernière visite à 27% en ce moment).
Il n'est donc pas étonnant de constater que c'est en Espagne que le mouvement des Indignés/Occupy (Los Indignados) est né, mouvement dont nous avons eu des échos jusqu'en Amérique du Nord, de New York à Montréal il y a deux ans, et qui a été en partie un des mouvements précurseurs de notre mouvement étudiant au Québec.
Côté politique, l'Espagne a vécu des années étranges depuis le début de la crise. Gouvernée par les socialistes pendant la crise (et lors de mon séjour de 2010), mais gouvernée à droite par les socialistes qui ont adopté des programmes d'austérité au plus fort de la crise du marché immobilier espagnols, les espagnols ont opté pour l'autre parti - les conservateurs de droite - lors des élections de décembre 2011. Évidemment, les conservateurs ont poursuivi la gouvernance à droite - en renflouant les banques à même les fonds publics au passage - et ont donc accentué les mesures d'austérité en ayant recours à des prêts de la BCE et du FMI. La situation économique a donc empiré, ce qui n'est une surprise pour personne qui connaît les prises de position du FMI.
Le résultat politique de ces décisions sur le plan national reste à voir - car il n'y a pour le moment pas d'élection prévue à court terme, malgré des manifestations régulières dans les grandes villes, mais l'austérité, le sauvetage des banques par les fonds publics et la gouvernance à droite ont exacerbé le sentiment nationaliste de plusieurs régions, la Catalogne en tête. Je ne sais toujours pas dans quelles régions je vagabonderai lors de ce périple, mais la province la plus riche de l'Espagne tiendra bientôt un référendum sur sa souveraineté suite aux dernières élections dans cette région.
De toute manière, je vais certainement m'intéresser aux aspects sociaux-politiques de ce pays pendant mon voyage, même si je me promets bien d'en visiter les beautés naturelles, artistiques et historiques.
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Comme le Canada et le Royaume-Uni, l'Espagne est une monarchie constitutionnelle. Le Roi Juan Carlos I y était relativement populaire (il avait sorti l'Espagne de la dictature à la mort de Franco et ramené un régime constitutionnel en 1978), mais depuis le début de la crise économique, sa popularité a dramatiquement chutée. Lors de mon séjour en 2010, plusieurs reprochaient à la famille royale d'être totalement déconnectée de l'espagnol moyen. L'an dernier, alors qu'il s'est payé un luxueux voyage de chasse à l'éléphant, il a engendré une gigantesque controverse à la fois auprès des écologistes (l'éléphant étant une espèce à protéger absolument) et de la population en général, puisque le Roi y avait dépensé une fortune alors que l'économie de l'Espagne est à son plus bas depuis la dictature et que le gouvernement impose un régime d'austérité particulièrement intense. (Ajoutons que le taux de chômage est passé de 22% lors de ma dernière visite à 27% en ce moment).
Il n'est donc pas étonnant de constater que c'est en Espagne que le mouvement des Indignés/Occupy (Los Indignados) est né, mouvement dont nous avons eu des échos jusqu'en Amérique du Nord, de New York à Montréal il y a deux ans, et qui a été en partie un des mouvements précurseurs de notre mouvement étudiant au Québec.
Côté politique, l'Espagne a vécu des années étranges depuis le début de la crise. Gouvernée par les socialistes pendant la crise (et lors de mon séjour de 2010), mais gouvernée à droite par les socialistes qui ont adopté des programmes d'austérité au plus fort de la crise du marché immobilier espagnols, les espagnols ont opté pour l'autre parti - les conservateurs de droite - lors des élections de décembre 2011. Évidemment, les conservateurs ont poursuivi la gouvernance à droite - en renflouant les banques à même les fonds publics au passage - et ont donc accentué les mesures d'austérité en ayant recours à des prêts de la BCE et du FMI. La situation économique a donc empiré, ce qui n'est une surprise pour personne qui connaît les prises de position du FMI.
Le résultat politique de ces décisions sur le plan national reste à voir - car il n'y a pour le moment pas d'élection prévue à court terme, malgré des manifestations régulières dans les grandes villes, mais l'austérité, le sauvetage des banques par les fonds publics et la gouvernance à droite ont exacerbé le sentiment nationaliste de plusieurs régions, la Catalogne en tête. Je ne sais toujours pas dans quelles régions je vagabonderai lors de ce périple, mais la province la plus riche de l'Espagne tiendra bientôt un référendum sur sa souveraineté suite aux dernières élections dans cette région.
De toute manière, je vais certainement m'intéresser aux aspects sociaux-politiques de ce pays pendant mon voyage, même si je me promets bien d'en visiter les beautés naturelles, artistiques et historiques.
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