jeudi 11 juillet 2013

C'est pas pour rien que Don Quijote n'est pas originaire d'Andalousie

L'Andalousie en général, et Séville en particulier, est l'endroit idéal pour l'anti-aventurier. Dans d'autres contrées, parfois, le moindre déplacement, la moindre visite, prend des allures d'aventures. Tous les voyageurs ayant visité en indépendant certains pays d'Amérique latine, d'Asie, d'Afrique ou encore de l'Europe de l'est savent de quoi je parle ici.
Il y a bien peu de cette aventure imprévue ici. Premièrement, il fait trop chaud pour l'aventure, et si imprévu il y a à l'horaire, personne ne se sentira tellement pressé pour en faire une aventure; mieux vaut patienter à l'ombre d'un oranger en attendant que les choses se placent d'elles-même.


Sinon, la simple marche dans les rues du centro est toujours aussi agréable comme activité quotidienne. Le défi est de demeurer à l'ombre - ou de minimiser les passages directs sous le soleil d'Andalousie.


Sans visiter nécessairement de lieux touristiques, la marche dans les rues fait découvrir de toute manière des entrées ou portiques toujours intéressants. Parfois, il s'agit d'une auberge, parfois d'une résidence du 16e siècle - certaines se visitent d'ailleurs.


Sinon, les nombreux parcs et plazas de Séville offrent des endroits idéaux pour lire ou discuter sur un banc, devant une vieille église ou un couvent, à l'ombre de hauts palmiers remplis de petits quakers verts qui cancanent à qui mieux mieux.
 

Les rues de Séville sont également les scènes d'un film espagnol typique; personnes qui se parlent d'un côté à l'autre de la rue, hommes sur une terrasse au troisième étage jetant les clefs de leur immeuble à un visiteur sur le trottoir, ou encore - cette photo - dame du 2e âgée payant et faisant livrer ses courses par un sac attaché à une corde.


Les italiens ont une expression pour ce genre de journées, mais les andalous n'en ont guère besoin. Quand vous sentez les rues se vider malgré la beauté de l'architecture ambiante, c'est que l'heure de la sieste est arrivée.


Puis, avant la tombée de la nuit, quand une légère brise ramène le thermomètre d'une fraction de degrés sous les 40, il est temps de sortir à nouveau et de profiter des places désormais dominées par de longues ombres, et décorées des reflets dorés du soleil de fin de journée.


Si les journées sont parfois tranquilles, à Séville, elles sont pourtant agréablement longues. Ainsi, passé 21h, nous rentrons à notre pension, rue des archers, derrière l'église Santa Maria la Blanca, pour y déguster notre souper qui tantôt est constitué de tortilla espanola, tantôt d'un rafraichissant gazpacho, le tout accompagné de cerveza bien fresca.
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