vendredi 12 juillet 2013

Intrusion (ratée) du modernismo à Séville

Séville, contrairement à Valence ou Barcelone, n'est pas du tout renommée pour ses architectes modernes et innovateurs à la Antonio Gaudi. Au contraire, Séville mise plutôt sur une vieille cathédrale qui a déjà été une mosquée à l'époque d'Al Andalous, le royaume maure qui dominait le sud de ce qu'est l'Espagne d'aujourd'hui avant d'être reconquis par les catholiques. Séville a également conservé de cette époque son Alcazar, qui abrite également le palais royal espagnol, en plus d'un vieux centre-ville très bien conservé et qui doit faire des jaloux partout dans le monde.
C'est donc une surprise quand Séville est le théâtre du développement d'un projet moderniste, de surcroit quand ça se passe dans son centre historique!
En 2010, le projet de Mirador Parasol était en partie complété, mais avait dû prendre du retard pour des raisons archéologiques - j'y reviendrai dans un billet à part. Trois ans plus tard, l'ensemble est terminé et... représente la chose la plus étrangement pas à sa place que l'on puisse imaginer dans une ville comme Séville.
On imagine qu'il y a eu une volonté de faire quelque chose de nouveau, qui contraste avec tous ces vieux sites que Séville possède mais qui sont difficiles à renouveler avec les ans - et probablement une volonté non avouée de concurrencer la Catalogne sur son territoire de prédilection - mais l'effet est plutôt raté, en tout cas pour ce voyageur-ci.


L'ensemble, qui occupe toute la Plaza de la Encarnacion, repose sur des colonnes qui supportent des sortes de champignons architecturaux, qui, à leur tour, servent de support à un corridor d'observation surplombant la ville.


L'effet, vu d'en bas, est, au mieux, ordinaire, et rapetisse en quelque sorte la grandeur des vieux édifices des environs. Au centre, sous les Parasol du nom de cette structure, et en élévation à partir du niveau de la rue, il y a une Plaza Mayor déserte et peu inspirante.


En haut, dans la partie Mirador du nom de l'endroit, les couloirs aériens servent de plate-formes pour admirer la ville d'en haut... mais comme l'ensemble est situé assez loin de Santa Cruz - le quartier historique du centro - et que les environs immédiats de la Plaza de la Encarnacion ne sont pas des plus intéressants à voir de haut, l'affaire tombe un peu à plat.
 

Si la vue vaut la peine quand on regarde directement vers le quartier historique - on voit ici au loin la cathédrale et son campanile la Giralda - il reste que les champignons modernes demeurent toujours au premier plan de toute manière.


Et quand on regarde de l'autre côté de la ville, vers l'extérieur du centre historique, la vue est ordinaire, en plus d'être également dominée par cette structure que l'on a voulu moderne, mais qui a déjà l'air de relever d'un passé pas très glorieux.
Une curiosité, donc, qui se visite - montée incluse - pour 1,40 euro (ça ne vaut guère plus), et qui ne servira certainement pas à remplir les coffres de la ville. J'ai malgré tout réussi à prendre quelques photos intéressantes (présentées ici) pour qui aime l'architecture, même si ce genre-là n'est pas ma tasse de thé; il y a de jolies courbes et parfois, d'un certain angle, le modernismo et l'ancien se marient bien. Et il faut également préciser que si ce projet n'avait pas existé, je n'aurais pas pu visiter un site particulièrement intéressant, dont je parlerai justement dans mon prochain billet.
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1 commentaire:

  1. Je te suis pas à pas . C'est de toute beauté. Quelles belles photos

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