dimanche 12 juin 2011

Dans les rues médiévales de Trogir

Fondé par les grecs venus de l'île de Vis trois siècles avant J.C., la ville de Trogir, à l'ouest de Split, ne conserve que peu de choses d'un passé aussi lointain. Par contre, ses racines historiques lui assurent de tenir la comparaison avec à peu près toutes les villes de la Dalmatie en terme de charme médiéval et d'attraits architecturaux. En plus, la ville était d'abord contenue sur une toute petite île, qui constitue aujourd'hui son centre historique et est classé patrimoine mondiale par l'UNESCO.

Là où Split était une sorte d'amalgame de styles et d'époques et avait une allure de récupération un peu chaotique, Trogir est assez uniforme; même si on dit de Trogir qu'il s'agit d'une cité médiévale, la plupart de ses grands édifices datent plutôt de la Renaissance. Malgré tout, l'étroitesse de ses rues pavées de grosses roches et les arches et escaliers datent souvent du moyen-âge, et il se dégage un sentiment rustre d'urbanisme moyenâgeux.

J'emprunte ici un parallèle de Szuze, selon laquelle Split était une ville de gars (patchée avec les moyens du bord, pas toujours très proprette, désorganisée et bariolée), alors que Trogir est une ville de fille (propre, bien manucurée, attrayante et organisée). Je n'aurais mieux su exprimer la différence entre les deux villes.

La Katedrala Svetog Lovre (cathédrale St-Laurent) de Trogir a été débutée en 1213 mais seulement terminée 300 ans plus tard. Il s'en dégage donc un mélange de styles dominé par un gothique teinté de vénitien. Le campanile ressemble beaucoup à celui de Split, et les deux se grimpent pour offrir des vues spectaculaire de la ville, pour peu que vous ne souffriez ni de vertiges (c'est très haut) ni de la peur de vous casser la gueule - car les escaliers sans contre marche et parfois sans rampes sont disposés contre le mur intérieur autour d'un grand trou vide jusqu'en haut.

L'intérieur de la cathédrale est parmi les plus fins que j'ai pu voir depuis Budapest. Si la cathédrale de Split étonne par sa petitesse et son originalité (elle est constituée du mausolée romain du palais de Dioclétien), la cathédrale de Trogir - qui n'est pas beaucoup plus vaste - comporte son lot de sculptures sur bois, d'autels baroques et d'autres composantes comme le plafond en voute à caisson de cette chapelle, duquel on peut voir Dieu lui-même émerger.

Je regarde toujours attentivement les détails qui forment souvent des arches autour des portes de ces édifices religieux à la recherche d'éléments intéressants. Si la plupart des visiteurs étaient intéressés par deux étranges sculptures d'Adam et Ève de part et d'autre de l'entrée de la cathédrale St-Laurent, j'ai pour ma part préféré m'attarder sur cet éléphant, qui m'est apparu plus original.

Du campanile, j'ai capté cette vue du clocher de l'ancien archevêché - dont les restes abritent un petit musée religieux donnant sur Ivana Pavla II Trg (Place Jean-Paul II).

Sur cette photo - prise de la forteresse Kamerlengo, qui date du 15e siècle, on voit une partie de celle-ci (en bas, à l'avant plan), ainsi que le beffroi du monastère St-Michel (centre gauche), avec le campanile de la cathédrale en arrière plan à droite. Une allée de palmiers borde la Riva, le long de la mer.

Cette photo me rappelle une photo similaire prise dans les ruelles du vieux Séville l'an dernier, pour illustrer l'étroitesse des rues de la ville médiévale.

Quand on traverse ce genre d'arche surmontant une partie de la rue, on ne peut s'empêcher d'imaginer la vie dans la résidence dont une pièce s'ouvre directement sur la rue par la fenêtre au-dessus. (Et si elle est à vendre, Szuze veut immédiatement l'acheter!).

Après quelques siècles d'existence, l'île originale est devenue trop petite pour contenir l'expansion de Trogir, qui s'est donc étendue d'une part sur l'autre rive, et d'autre part sur une île plus grande juste à côté. Aujourd'hui, l'ensemble est évidemment relié par des ponts, ainsi que par d'innombrables marinas, et la marche de l'autre côté permet de capter quelques vues intéressantes du centre-ville.

Je termine sur les palmiers de Trogir, qui forment un beau décor pour mettre en valeur quelques clochers ou encore la forteresse du Camerlingue de Trogir (Si vous aimez les détails, on voit les remparts crénelés de la forteresse sur le cliché en bas à gauche, ce n'est évidemment pas un accident).
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1 commentaire:

  1. J'adore la petite rue étroite c'est de toute beauté.....Il faut dire que j'aime toutes tes photos.....

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