jeudi 2 février 2012

Enfin une année pour suivre les Jutras

Vous me connaissez comme un amateur de cinéma, et pourtant, malgré mes nombreux billets sur les Oscars au fil des ans, on retrouve rarement des billets et de l'enthousiasme pour les Jutras, leur équivalent Québécois.
Outre le fait que l'on risque peu de voir Scarlett Johannson à la soirée des Jutras, mon absence d'intérêt pour le gala québécois s'explique généralement par l'impossibilité d'avoir vu suffisamment de films pour apprécier le gala comme je le fais pour les Oscars. Les nominations de l'académie américaine arrivent fin janvier et nous donnent un mois pour compléter notre liste de films visionnés à temps pour le gala, avec les problèmes que posent les films entre cinéma et DVD qui ne peuvent pas être visionnés dans cette période. Ce mois est donc, en ce qui me concerne, généralement consacré au visionnement de films en nomination.
Les nominations aux Jutras arrivent en général une semaine plus tard, et le gala également, provoquant donc un engorgement de 3 semaines au cours desquelles je devrais aussi me concentrer sur les films québécois que je n'ai pas encore vus. Bon an mal an, il arrive que plusieurs soient dans l'entre deux et non disponible, et que j'ai eu la malchance de voir en salle des films qui ne sont pas nominés pour diverses raisons.
Cette année fait exception. Pas à la règle générale, mais au hasard particulier qui fait que mes choix de films québécois en 2011 ont été plus en phase avec "l'académie québécoise" qui chapeaute les Jutras. Résultat: j'ai vu plusieurs des films en lice dans les catégories importantes, et que j'aurai l'opportunité de voir les deux ou trois qui m'ont échappé (surtout que Coteau Rouge devrait sortir en DVD à temps pour le gala).
Je devrais donc en profiter pour me créer également avec les Jutras un petit festival cinéma local suivi d'une belle soirée de gala (à la télé, je ne suis pas invité).
Ceci dit, contrairement aux Oscars, les nominations aux Jutras m'ont surpris à plus d'un égard.
Du côté du meilleur film, l'absence de Café de Flore m'a particulièrement étonné, mais j'avoue que la surprise totale est d'y voir Starbuck, un film que j'ai certes beaucoup apprécié, mais qui n'explique pas par sa présence que l'on ait ignoré le meilleur Funkytown, donc j'avais justement parlé dans le même billet.
Du côté des questions sans réponses, je n'arriverai jamais à comprendre que l'on ait pas mis en nomination Paul Doucet pour son incroyable performance dans le même Funkytown; c'était, à mon avis, la meilleur performance d'acteur que j'ai vu cette année avec celle de Gilbert Sicotte dans Le Vendeur.
Parlant du Vendeur, on  semble avoir suffisamment apprécié le film pour le mettre en nomination à titre de meilleur film, mais on n'a boudé son réalisateur. Comme c'est l'inverse qui se produit avec Jean-Marc Vallée (en nomination comme meilleur réalisateur), j'imagine que "l'effet Québec" a joué dans les nominations. L'effet Québec est ce sentiment assez typiquement de chez nous selon lequel nous voulons que tout le monde gagne, qu'il n'y ait pas de perdant; on nomine donc ici le film, là le réalisateur, ce qui rend tout le monde content, mais donne une liste de nominations parfois incohérente. C'est évidemment mon impression, et ça n'a rien de documenté... je ne sais d'ailleurs rien du processus de mise en nomination aux Jutras.
Par ailleurs, si je jette un oeil aux catégories comme meilleure direction photo, c'est l'étonnement, encore une fois. Comment expliquer l'absence de Funkytown une fois de plus? On pourrait comprendre si les cinq films en lice étaient visuellement exceptionnels, mais ce n'est définitivement pas le cas du Sens de l'humour (dont la seule bande annonce donnait déjà un mauvais exemple de direction-photo, justement).
Bon, je m'arrête ici, mais je trouvais important de souligner le contexte dans lequel j'aborderai les Jutras cette année, puisque je vais vous en reparler d'ici la soirée du 11 mars. Et si vous connaissez quelqu'un qui est en charge de leur site internet, suggérez-leur donc de donner accès à une liste de nominations imprimables, plutôt que la seule application en ligne avec sections déroulantes; certains veulent bien préparer leur soirée! (Et tant qu'à être dans les suggestions, Scarlett Johannson ferait une spectaculaire invitée surprise :-).
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2 commentaires:

  1. Pour ceux que ça intéresse, je suis tombé sur un passage d'un article de Marc-André Lussier de La Presse où la formule de nomination et de votes aux Jutras est résumée:
    "Le milieu du cinéma québécois, appuyé par les médias, a tellement réclamé à corps et à cris une réforme du système, finalement mise en place il y a deux ans, qu’il serait aujourd’hui bien malvenu de la remettre de nouveau en question. Les 16 artisans appelés à être membre sdu jury déterminant les finalistes sont tous issus d’associations professionnelles. Et ils ont assurément vu tous les films en lice. Dont acte. C’est maintenant au tour de l’ensemble des membres votants de déterminer les lauréats. Feront-ils les bons choix ? Souhaitons-le. Dans la mesure du possible."
    Commentaire de l'Esprit Vagabond: Avec 16 personnes sur le jury, il est inévitable d'obtenir des incohérences et des bizarreries. La loi d'un plus grand nombre aurait automatiquement l'avantage de "noyer" les votes étranges. Évidemment, rien n'est parfait, avec disons 1000 votants, peu auraient vu tous les films en lice.

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  2. Anonyme8:53 PM

    Extremement bizarre en effet que la direction photo du film Le sens de l'humour ait été jugée meilleure que celle de Funkytown. Il y avait des beaux paysages dans Le sens de l'humour, mais sinon, est-ce qu'on peut s'entendre qu'il n'y avait vraiment rien de remarquable ou mémorable dans cette comédie...
    Joël Champetier

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