
L'histoire se déroule justement au moment de l'invention du parlant, et raconte la descente aux enfers de George Valentin, une vedette du muet à Hollywood, qui n'arrive pas à accepter la nouveauté et à faire le passage au parlant. En parallèle à sa propre déchéance, il assistera à la montée fulgurante de Peppy Miller, une nouvelle venue dont il a collaboré à la découverte en début de carrière.
Bien que réalisé et scénarisé par des français, le film a été tourné à Los Angeles, et en anglais. Évidemment, la langue de tournage importe peu, puisque les dialogues (minimaux) passent par des diapositives intercalées aux scènes du film, comme ça se faisait à l'époque du muet.(bien que l'on distingue par le mouvement des lèvres des acteurs qu'ils s'expriment en anglais).
![]() |
Douglas Fairbanks... et George Valentin |

Les deux interprètes principaux, Jean Dujardin et Bérénice Bejo, sont merveilleux dans leurs rôles respectifs, et c'est particulièrement remarquable à une époque où les spectateurs sont habitués à un différent type de jeu de la part des acteurs, dans les films contemporains. L'apparente facilité de leur jeu rend d'autant plus admirable leur performance. Quand à la présence délirante du chien, elle a déjà été fort remarquée, et avec raison; il devient un personnage à part entière.
Le parti-pris des créateurs pour le cinéma muet, à une époque où le 3D prend de plus en plus de place et est utilisé par des réalisateurs renommés comme Spielberg ou Scorcese, fait inévitablement penser à la trilogie de passage du muet au parlant de Charlie Chaplin (City Lights, Modern Times et The Great Dictator), dans laquelle le génie de Chaplin lui assure ce passage avec succès, tout en rendant hommage au muet, en exprimant son amour pour ce cinéma, mais sans demeurer aveugle à la nécessité d'adopter le changement.
Si le George Valentin de The Artist avait pu voir la fin de The Great Dictator, il aurait d'ailleurs entendu le conseil de Chaplin: "You must [speak]. It's our only hope." Il est impossible que les créateurs de The Artist aient parsemé le film de ce genre d'hommages par hasard et la subtilité avec laquelle ils le font est également remarquable.
The Artist est donc un film à voir (et revoir) et ses nombreuses nominations aux Oscars sont amplement méritées.
--
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
L'Esprit Vagabond vous remercie de vous identifier (ou signer votre commentaire). Assumez vos opinions!
L'Esprit Vagabond est un blogue privé et ne publie pas de commentaires anonymes.