Dans un commentaire laissé sur mon premier billet concernant Bologne, mon ami Daniel Sernine, fidèle lecteur de ce blogue au fil des ans (décennies!), m'a fait remarquer que lors de ses propres visites à Bologne, il n'avait jamais vu le canal dont je parlais, ni n'avait soupçonné son existence.
À la défense de Daniel, j'ai assumé que ses visites remontaient à avant 1998... les canaux étaient bien là, mais invisibles pour les touristes, car les rares canaux de Bologne qui demeurent à l'air libre aujourd'hui étaient entre des édifices et impossibles à apercevoir par un passant sur les rues (le reste est souterrain, recouvert depuis des décennies). En 1998, la ville a commencé un programme de mise en valeur des canaux et on peut donc en voir certains à partir de lieux spécifiques.
Le plus célèbre des canaux actuellement visibles est le Canale de Moline, que l'on peut voir grâce à une petite fenêtre aménagée dans un mur d'édifice de la Via Piella. La plupart du temps, quand on passe à cet endroit, il y a une longue file de touristes qui attendent leur tour pour accéder à cette vue.
Étonnamment, plusieurs ne réalisent pas que de l'autre côté de la Via Piella, on a également cette vue, sur le Canale di Reno. L'observateur attentif verra qu'au bout du canal, il y a aussi une rue (via Oberdan) qui passe et qu'une grille permet donc de voir le Canale di Reno par ses deux côtés.
Sinon, une des vues les moins fréquentées du centre historique est celle-ci, qui n'apparait pas sur les guides et cartes touristiques non plus, et qui est un peu plus en retrait que celle de la via Piella ou la via Oberdan. C'est la vue d'un autre bout du Canale de Moline (captée de la via Malcontenti).
Les canaux de Bologne viennent du fait que la ville n'est pas située sur le bord d'une rivière. Il a donc fallu apporter l'eau à la ville, et ça s'est fait, il y a des siècles, en aménageant des canaux qui partaient de la rivière et traversaient la ville... ceux-ci permettaient alors de naviguer jusqu'à Ferrara et même jusqu'à Venise à partir de Bologne. Sur la photo ci-dessus, on voit une des "entrées" d'eau de la ville par le Canale Navile, qui passe sous les fortifications.
De l'autre côté des remparts, une grille avait été aménagée pour éviter l'entrée non contrôlée d'embarcations ou de biens.
La source de ces canaux se trouve assez loin à l'extérieur de la ville, et entre le centre historique et cette source, la rivière Reno, d'où le nom d'un des canaux en ville - la partie recouverte de ce canal porte d'ailleurs le nom de via Riva di Reno. Cette photo ne montre pas la rivière, mais bien une portion du canal sis à quelques km des fortifications.
Notez cependant que si mon ami Daniel avait pu séjourner au même endroit que moi, il aurait vu au moins un canal; le Canale di Reno, de cet angle, car cette photo a été captée de ma fenêtre de chambre (on voit au bout, la grille sur la via Oberdan, avec justement 2 personnes admirant le canal).
L'eau de ce canal traverse la rue Oberdan (en souterrain) pour ensuite être réorientée à angle droit vers le nord (gauche sur la photo) dans un autre canal, qui n'est malheureusement visible que pour les résidents du pâté de maison qui encadre le canal en question, un canal dont j'ignore le nom. Sans pouvoir voir l'eau, j'ai pu l'entendre, car il y a une petite cascade qu'on peut deviner quand on passe sur la via Capo di Lucca parallèle au canal.
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Fascinant. (avec la voix de Charles Tisseyre) -- Daniel
RépondreSupprimerPour l'historien que je fus et l'écrivain que je suis, toutes ces petites villes ont une résonance ou une autre: Mantoue, Vérone, Ferrare, Modène, Parme, Ravenne... Il y a là tant de culture au km carré!
RépondreSupprimerL'article Émilie-Romagne dans Wikipédia est d'ailleurs fort utile, ne serait-ce que pour apprendre qu'il y existe deux dialectes... -- Daniel Sernine
Oui, ce qui explique que certaines villes ont aussi deux noms, même en Italie (Mantua/Mantova, Padua/Padova)...
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