Pour un vagabond qui souffre de vertige, l'ascension d'une tour de près de 100 mètres n'est jamais de tout repos. Par contre, pour le vagabond qui ne recule pas devant sa peur des hauteurs pour prendre quelques bonnes images, l'affaire ne faisait aucun doute: Quand j'ai su qu'on pouvait gravir (c'est le mot) la Torre Asinelli de Bologne, j'ai su que j'irais en haut à un moment de mon séjour ici.
La Torre Asinelli domine le paysage de Bologne du haut de ses 97,2 mètres. Il s'agit d'une simple tour, qui n'a jamais eu de fonction officielle ni n'a appartenu à une congrégation. Il n'y a pas de clocher, ce n'est pas un campanile, ni une tour d'horloge... c'est une tour privée érigée au 12e siècle, comme plusieurs tours privées de Bologne à cette époque. Il semblerait que la hauteur de votre tour était une sorte de statut social ou de symbole de pouvoir - plus d'une centaine de ces tours ont existé à Bologne au cour des 12e et 13e siècles. La Torre Asinelli a été construite entre 1109 et 1119.
La tour est inclinée, même si ça ne parait pas beaucoup sur les photos. Elle "penche" légèrement, ce qui fait que son sommet est 2 mètres à côté de sa base (brrr). À ses côté, on peut en voir une autre, tour de cette époque de voisins gonflables médiévaux, la Torre Garisenda, qui est beaucoup plus petite, mais dramatiquement plus inclinée. Ensembles, ces deux tours sont aujourd'hui le symbole de la ville de Bologne.
Gravir la tour Asinelli n'est pas une mince affaire. 498 marches, c'est déjà quelque chose, mais ces marches sont réparties sur des escaliers en bois, sans contremarche, on voit donc dans le vide constamment, non seulement au centre de la tour - qui est vide puisque les escaliers sont fixés sur les murs de cette tour carrée - mais on voit dans le vide également à travers l'escalier, vu l'absence de contremarche.
Heureusement pour le rythme cardiaque de ce vagabond-ci, la montée est divisée en 4 étapes, chacune des étapes étant séparée par un plancher de bois. On ne voit donc jamais complètement jusqu'en bas de la tour une fois la première étape franchie.
Juste avant d'atteindre la plateforme au sommet de la tour, on s'extrait des escaliers longeant les murs pour monter dans cette structure qui, ma foi, n'avait pas l'air de l'affaire la plus stable au monde.
Évidemment, à près de 100 m de hauteur, le sommet offre des vues à couper le souffle (si le vertige ne l'a pas déjà fait!). Ici, la Piazza Maggiore, avec la tour d'horloge de l'hôtel de ville et la nef de la basilique San Petronio occupent le centre de la photo. Au fond en haut, on peut apercevoir la silhouette du sanctuaire San Luca, sis au bout du portique le plus long du monde.
La Piazza San Stefano, (triangle à droite) avec au bout, les quelques églises de ce complexe religieux.
La porta Maggiore, porte des fortifications médiévales datant du 13e siècle, dont j'ai justement parlé ici (voir dernière photo du billet, où on voit la Torre Asinelli).
Vue en plongée d'une rue de Bologne, captée de la Tour.
Près du pied des deux tours, la Piazza della Mercancia.
À gauche en bas, ce qu'on voit, c'est le toit de la Torre Garisenda. On se rend compte de ce point de vue à quel point cette tour, sise juste à côté, est moins haute que celle dans laquelle on se trouve au moment de prendre cette photo - un autre moment difficile pour le coeur.
Zoom sur les toits et les fenêtres de certaines maisons de Bologne, dans le quartier central non loin des deux tours.
Et c'est bien beau, monter 498 marches, mais il faut aussi les redescendre...
On se tape alors le retour, par les mêmes escaliers vertigineux sans contremarche... et on arrive en bas les jambes plutôt molles (et pas juste à cause de l'exercice, bien que).
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Dire que j'avais fait l'exercice, moi aussi (les deux, en fait: la tour, et le marathon vers San Luca). Faut dire que j'étais dans la trentaine (avancée!). -- D.
RépondreSupprimerÇa tombe bien, je suis également dans la trentaine avancée... (probablement plus avancé que tu ne l'étais à l'époque de tes visites ici!) ;-)
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