L'automne apporte le froid en plus de ses courtes journées et de ses longues nuits.
A Leeds, je suis un peu plus au nord que de coutume, alors les journées sont encore plus courtes que lorsque je passe l'hiver à Montréal. Pas si courtes que ça, environ 45 minutes de moins d'ensoleillement que Montréal en ce moment, mais quand même. Le point de congélation a été atteint pour la première fois la nuit dernière, ce qui fait que malgré l'hiver qui est à nos portes, le sol est encore très vert.
Je voulais vous parler de Knaresborough, en fait, pas de Leeds ni du temps qu'il fait. Mais j'y suis pas allé, à Knaresborough. J'ai essayé, pourtant. Et trois fois plutôt qu'une. Knaresborough, on m'a dit qu'à part un vieux château en ruines, il n'y avait pas grand chose à voir là, mais que malgré ça, la petite ville était charmante. J'aime bien les petites villes charmantes, et j'ai lu qu'à Knaresborough, il y avait aussi un vieux pont de pierre enjambant la rivière. La première fois que j'ai planifié m'y rendre, il pleuvait des cordes, littéralement, ce qui nous ramène à la météo. On m'a toujours dit qu'il pleuvait beaucoup en Angleterre, mais j'avoue que pour le moment, c'est moins pire que ce à quoi je m'attendais. Étrangement par contre, à la BBC, il ne cesse d'y avoir des reportages sur les inondations de cette saison, que l'on dit absolument exceptionnelles. Trois vagues d'inondations majeures ont touché l'Angleterre et le Pays de Gales depuis mon arrivée. Et lors de la dernière, il y a quelques jours à peine, des résidents parlaient de jamais vu en 60 ans. Tout ça semble paradoxal, mais c'est la faute à l'été, en fait, car avec toute la pluie qu'ils ont eu ici pendant l'été, le sol est déjà saturé; les pluies automnales ne sont donc pas du tout exceptionnelles, mais causent des dégâts majeurs. Et font changer d'idée, parfois, le voyageur pas pressé, qui décide alors de remettre sa visite à Knaresborough.
J'ai donc décidé d'aller voir un édifice de Leeds dont on faisait tout un fuss dans le guide sur le Yorkshire que j'avais acheté à Montréal. On parlait d'un immeuble tout droit sortie de Flash Gordon, que les locaux surnommaient le Kremlin, paradoxal commentaire s'il en est un. J'imagine qu'il y a eu confusion dans les notes du chercheur du guide, ou à l'édition du paragraphe où il parle de ce coin de Leeds. Car en fait, j'ai trouvé deux édifices, dont un est étrange-austère-communiste, mais pas du tout classique-beau-Kremlin, et l'autre est austère-pas-communiste, avec un bidule pseudo-futuriste sur le toit qui me laisse croire que c'est ça, la référence à Flash Gordon. Dans les deux cas, déception majeure; le premier est un théâtre local que vous pouvez visiter si vous avez un billet pour une représentation (et on ne parle pas du tout d'une grande salle d'opéra classique. L'autre, le pseudo-futuriste, abrite ce qui doit être des bureaux gouvernementaux et ça s'appelle la Quarry House. Rien de plus à voir là, et c'est loin de valoir la marche pour s'y rendre, ni le fuss que cet abruti du livre y consacre. J'aurais dû aller à Knaresborough à la place.
Quand j'ai décidé d'aller à Knaresborough la seconde fois, il faisait un temps splendide. On était samedi. Il y a moins de trains de le samedi, mais c'est pas grave, parce que pour aller à Knaresborough, pas besoin de se rendre à la gare centrale. Le train passe dans une petite gare de quartier, Burley Park, à trois minutes de chez moi. Après avoir acheté mes billets dans la petite machine distributrice (il n'y pas de préposés à Burley Park), on a annoncé qu'à cause de travaux sur la voie, les trains Leeds-Harrogate étaient annulés et remplacés par des navettes-bus. Harrogate est entre Burley Park et Knaresborough. J'ai donc attendu la navette-bus, en sachant que j'arriverais plus tard à Knaresborough, mais après une heure de retard, j'ai dû abandonner mon projet car même si un bus passait, j'arriverais à Harrogate assez tard pour rater le train pour Knaresborough, et qu'en prenant le suivant, j'arriverais sur place au coucher du soleil, qui, comme je le disais en début de billet, arrive drôlement vite ces jours-ci. Et on ne parle même pas du périple de retour, lui aussi en partie en autobus inefficace.
J'ai donc continué à me balader dans Leeds, en tentant de passer par la gare centrale pour réclamer un remboursement sur mes billets de trains inutilisables pour Knaresborough. Près de l'hôtel de ville de Leeds, je suis tombé sur une exposition sur la coopération, un sujet dont on se vente souvent au Québec, mais dont la plupart des gens - incluant les québécois - ignorent les aspects et les bénéfices sur les gens et les communautés. Il faut dire qu'ici, il y a une co-op, et que celle-ci n'est pas simplement implantée dans un marché (comme Desjardins pour les finances au Québec), mais dans plusieurs. J'y fait d'ailleurs une partie de mon épicerie, mais la co-op a des boutiques, une institution financière, un salon funéraire et bien d'autres services. L'expo-photo de la co-op tente de sensibiliser les gens à divers aspects de la coopération; l'énergie renouvelable, le commerce équitable, etc. La co-op, je noterai, malgré toutes ses bonnes intentions et ses efforts environnementaux, offre encore à ses clients des sacs plastiques gratuits dans ses épiceries. Elle fait exactement ce que toute l'Angleterre fait; en terme de sacs de plastique - et de préoccupations environnementales en général d'après tout ce que j'ai pu voir - le U.K. est au moins 10-15 ans en arrière sur le Québec. La co-op, comme les autres épiciers et distributeurs, abuse tellement du sur-emballage que ça en est choquant pour un visiteur qui comme moi, tente de faire des efforts pour la planète. Mon amie Suze m'a raconté que dans un cours universitaire sur l'Union Européenne, une professeure a mentionné que tous les efforts environnementaux du Royaume-Uni ont été fait simplement pour se conformer de manière minimale aux accords de l'Union et donc, résultent des pressions des autres pays membres.
À Leeds, je suis aussi tombé sur autre chose d'étonnant et, j'avoue, d'une stupidité économique comme seul le libre marché en est capable malgré ce qu'en prétendent tous les théoriciens dans le confort de leur bureau. Je les inviterais bien à visiter Leeds et m'expliquer. C'est en fait une observation croisée de trois projets immobiliers commerciaux. Je vous ai déjà parlé des très jolies arcades qui forment le coeur du secteur commercial du centre-ville; véritables centres commerciaux couvrant d'anciennes rues, ces arcades comportent des centaines de boutiques. Les trois projets que j'ai observés sont parallèle à ça. Le premier d'appelle The Core, et est situé comme son nom l'indique en plein centre de ce secteur. Il s'agit essentiellement d'un gigantesque centre d'achat couvrant quelques blocs... mais qui est en fait, aux trois quarts vide. Ses immenses couloirs blancs sont la parfaite illustration d'un éléphant de la même couleur; on se dit que les pauvres développeurs ont investi au mauvais moment et que le quartier était déjà saturé de commerces. Mais c'est sans compter le plus gros centre commercial de la ville; Trinity que ça s'appelle (que ça va s'appeler, car le projet est justement en construction), à deux coins de rues de The Core. Comment la ville pourra accueillir plus de boutiques dans ce nouveau centre si personne n'est intéressé à The Core, je ne pourrais dire, mais j'imagine que l'attrait du modernisme, de la grandeur et de la nouveauté permettra un minimum, même si ça se fait au détriment des arcades existantes. Ce qui est triste, c'est le troisième projet, complété depuis de nombreuses années, c'était en fait une des arcades qui sont si jolies à Leeds; Grand Arcade. Ne cherchez pas sur mon billet sur les arcades, j'en ai pas parlé, puisque Grand Arcade, un très bel édifice edwardien sinon victorien... est vide à 95%. Situé à côté du grand théâtre (attirant opéras et musicals de renom), Grand Arcade est une splendide construction désertée au profit des centre commerciaux plus modernes, comme le toujours quasi vide The Core et le futur Trinity 2013. Que l'on continue à gaspiller des ressources pour bâtir des immeubles commerciaux alors qu'il y a des édifices commerciaux vides à deux coins de rues est déjà étonnant et injustifiables. Qu'on construise ces édifices alors que ce qui existe déjà et est vide est aussi beau - et peut-être malheureusement voué à une éventuelle destruction après abandon - est un scandale. Remarquez, les politiciens anglais sont loin d'être commis à leur patrimoine, j'ai vu plusieurs reportages sur la destruction de quartiers victoriens entiers - à Londres et Liverpool par exemple - que la ville a vendu à des promoteurs privés pour que ceux-ci puissent y bâtir du moderne, pour la simple raison que c'est profitable, et ce même quand dans les deux cas, des gens y habitaient ou voulaient y acheter des maisons. Je me suis demandé si Knaresborough serait une charmante ville si on y détruisait le patrimoine pour y bâtir du moderne.
J'ai donc décidé d'aller à Knaresborough.
Par précaution, je m'y suis pris une fin d'avant-midi de semaine, alors qu'il y a littéralement des trains qui passent à toutes les demi-heures. J'ai par contre été prudent, et je n'ai pas acheté mes billets une fois arrivé à Burley Park. Après tout, on peut toujours acheter les billets pour la région une fois dans le train, et j'étais devenu méfiant envers ce train. Après cinq minutes d'attente, on a finalement annoncé que les trains sur ce trajet, dans les deux sens, étaient annulés jusqu'à nouvel ordre à cause d'un imprévu. Je commence à me dire que l'univers conspire pour que je n'aille pas à Knaresborough. Évidemment, si je m'obstine et que j'y vais finalement, après autant d'efforts pour m'y rendre, je risque fort d'être déçu, surtout qu'on dit qu'il n'y a pas grand chose à y voir. Mais c'est pas vrai que l'univers conspire pour pas que j'y aille, à Knaresborough, c'est juste les trains anglais qui conspirent, en fait. Le fait qu'ils soient entièrement privatisés ne m'incite pas à croire que c'est la chose la plus efficace, il faut avouer, car nulle part ailleurs en Europe je n'ai vécu autant de frustration que dans mon idée d'aller à Knaresborough. Au moins, cette fois-ci, j'ai pas eu besoin d'aller à la gare réclamer un remboursement. Il étai un peu trop tard pour marcher vers la gare et prendre un train vers Manchester, j'y serais arrivé une heure avant le coucher du soleil, avec de la chance.
Je suis donc retourné au centre-ville de Leeds... où j'ai remarqué un bel édifice d'inspiration maure, qui domine littéralement Park Square, mais que je n'avais pas remarqué lors de ma précédente visite à cause des arbres du parc. Maintenant que c'est l'automne, et que les feuilles sont tombées, j'ai remarqué l'immeuble en question... qui m'a évidemment rappelé le Maroc, mais aussi et surtout rappelé mon été à Sevilla, la chaleur qui y régnait, et ses longues journées où le soleil se couchait à 22h15.
A Leeds, je suis un peu plus au nord que de coutume, alors les journées sont encore plus courtes que lorsque je passe l'hiver à Montréal. Pas si courtes que ça, environ 45 minutes de moins d'ensoleillement que Montréal en ce moment, mais quand même. Le point de congélation a été atteint pour la première fois la nuit dernière, ce qui fait que malgré l'hiver qui est à nos portes, le sol est encore très vert.
Je voulais vous parler de Knaresborough, en fait, pas de Leeds ni du temps qu'il fait. Mais j'y suis pas allé, à Knaresborough. J'ai essayé, pourtant. Et trois fois plutôt qu'une. Knaresborough, on m'a dit qu'à part un vieux château en ruines, il n'y avait pas grand chose à voir là, mais que malgré ça, la petite ville était charmante. J'aime bien les petites villes charmantes, et j'ai lu qu'à Knaresborough, il y avait aussi un vieux pont de pierre enjambant la rivière. La première fois que j'ai planifié m'y rendre, il pleuvait des cordes, littéralement, ce qui nous ramène à la météo. On m'a toujours dit qu'il pleuvait beaucoup en Angleterre, mais j'avoue que pour le moment, c'est moins pire que ce à quoi je m'attendais. Étrangement par contre, à la BBC, il ne cesse d'y avoir des reportages sur les inondations de cette saison, que l'on dit absolument exceptionnelles. Trois vagues d'inondations majeures ont touché l'Angleterre et le Pays de Gales depuis mon arrivée. Et lors de la dernière, il y a quelques jours à peine, des résidents parlaient de jamais vu en 60 ans. Tout ça semble paradoxal, mais c'est la faute à l'été, en fait, car avec toute la pluie qu'ils ont eu ici pendant l'été, le sol est déjà saturé; les pluies automnales ne sont donc pas du tout exceptionnelles, mais causent des dégâts majeurs. Et font changer d'idée, parfois, le voyageur pas pressé, qui décide alors de remettre sa visite à Knaresborough.
J'ai donc décidé d'aller voir un édifice de Leeds dont on faisait tout un fuss dans le guide sur le Yorkshire que j'avais acheté à Montréal. On parlait d'un immeuble tout droit sortie de Flash Gordon, que les locaux surnommaient le Kremlin, paradoxal commentaire s'il en est un. J'imagine qu'il y a eu confusion dans les notes du chercheur du guide, ou à l'édition du paragraphe où il parle de ce coin de Leeds. Car en fait, j'ai trouvé deux édifices, dont un est étrange-austère-communiste, mais pas du tout classique-beau-Kremlin, et l'autre est austère-pas-communiste, avec un bidule pseudo-futuriste sur le toit qui me laisse croire que c'est ça, la référence à Flash Gordon. Dans les deux cas, déception majeure; le premier est un théâtre local que vous pouvez visiter si vous avez un billet pour une représentation (et on ne parle pas du tout d'une grande salle d'opéra classique. L'autre, le pseudo-futuriste, abrite ce qui doit être des bureaux gouvernementaux et ça s'appelle la Quarry House. Rien de plus à voir là, et c'est loin de valoir la marche pour s'y rendre, ni le fuss que cet abruti du livre y consacre. J'aurais dû aller à Knaresborough à la place.
Quand j'ai décidé d'aller à Knaresborough la seconde fois, il faisait un temps splendide. On était samedi. Il y a moins de trains de le samedi, mais c'est pas grave, parce que pour aller à Knaresborough, pas besoin de se rendre à la gare centrale. Le train passe dans une petite gare de quartier, Burley Park, à trois minutes de chez moi. Après avoir acheté mes billets dans la petite machine distributrice (il n'y pas de préposés à Burley Park), on a annoncé qu'à cause de travaux sur la voie, les trains Leeds-Harrogate étaient annulés et remplacés par des navettes-bus. Harrogate est entre Burley Park et Knaresborough. J'ai donc attendu la navette-bus, en sachant que j'arriverais plus tard à Knaresborough, mais après une heure de retard, j'ai dû abandonner mon projet car même si un bus passait, j'arriverais à Harrogate assez tard pour rater le train pour Knaresborough, et qu'en prenant le suivant, j'arriverais sur place au coucher du soleil, qui, comme je le disais en début de billet, arrive drôlement vite ces jours-ci. Et on ne parle même pas du périple de retour, lui aussi en partie en autobus inefficace.
J'ai donc continué à me balader dans Leeds, en tentant de passer par la gare centrale pour réclamer un remboursement sur mes billets de trains inutilisables pour Knaresborough. Près de l'hôtel de ville de Leeds, je suis tombé sur une exposition sur la coopération, un sujet dont on se vente souvent au Québec, mais dont la plupart des gens - incluant les québécois - ignorent les aspects et les bénéfices sur les gens et les communautés. Il faut dire qu'ici, il y a une co-op, et que celle-ci n'est pas simplement implantée dans un marché (comme Desjardins pour les finances au Québec), mais dans plusieurs. J'y fait d'ailleurs une partie de mon épicerie, mais la co-op a des boutiques, une institution financière, un salon funéraire et bien d'autres services. L'expo-photo de la co-op tente de sensibiliser les gens à divers aspects de la coopération; l'énergie renouvelable, le commerce équitable, etc. La co-op, je noterai, malgré toutes ses bonnes intentions et ses efforts environnementaux, offre encore à ses clients des sacs plastiques gratuits dans ses épiceries. Elle fait exactement ce que toute l'Angleterre fait; en terme de sacs de plastique - et de préoccupations environnementales en général d'après tout ce que j'ai pu voir - le U.K. est au moins 10-15 ans en arrière sur le Québec. La co-op, comme les autres épiciers et distributeurs, abuse tellement du sur-emballage que ça en est choquant pour un visiteur qui comme moi, tente de faire des efforts pour la planète. Mon amie Suze m'a raconté que dans un cours universitaire sur l'Union Européenne, une professeure a mentionné que tous les efforts environnementaux du Royaume-Uni ont été fait simplement pour se conformer de manière minimale aux accords de l'Union et donc, résultent des pressions des autres pays membres.
À Leeds, je suis aussi tombé sur autre chose d'étonnant et, j'avoue, d'une stupidité économique comme seul le libre marché en est capable malgré ce qu'en prétendent tous les théoriciens dans le confort de leur bureau. Je les inviterais bien à visiter Leeds et m'expliquer. C'est en fait une observation croisée de trois projets immobiliers commerciaux. Je vous ai déjà parlé des très jolies arcades qui forment le coeur du secteur commercial du centre-ville; véritables centres commerciaux couvrant d'anciennes rues, ces arcades comportent des centaines de boutiques. Les trois projets que j'ai observés sont parallèle à ça. Le premier d'appelle The Core, et est situé comme son nom l'indique en plein centre de ce secteur. Il s'agit essentiellement d'un gigantesque centre d'achat couvrant quelques blocs... mais qui est en fait, aux trois quarts vide. Ses immenses couloirs blancs sont la parfaite illustration d'un éléphant de la même couleur; on se dit que les pauvres développeurs ont investi au mauvais moment et que le quartier était déjà saturé de commerces. Mais c'est sans compter le plus gros centre commercial de la ville; Trinity que ça s'appelle (que ça va s'appeler, car le projet est justement en construction), à deux coins de rues de The Core. Comment la ville pourra accueillir plus de boutiques dans ce nouveau centre si personne n'est intéressé à The Core, je ne pourrais dire, mais j'imagine que l'attrait du modernisme, de la grandeur et de la nouveauté permettra un minimum, même si ça se fait au détriment des arcades existantes. Ce qui est triste, c'est le troisième projet, complété depuis de nombreuses années, c'était en fait une des arcades qui sont si jolies à Leeds; Grand Arcade. Ne cherchez pas sur mon billet sur les arcades, j'en ai pas parlé, puisque Grand Arcade, un très bel édifice edwardien sinon victorien... est vide à 95%. Situé à côté du grand théâtre (attirant opéras et musicals de renom), Grand Arcade est une splendide construction désertée au profit des centre commerciaux plus modernes, comme le toujours quasi vide The Core et le futur Trinity 2013. Que l'on continue à gaspiller des ressources pour bâtir des immeubles commerciaux alors qu'il y a des édifices commerciaux vides à deux coins de rues est déjà étonnant et injustifiables. Qu'on construise ces édifices alors que ce qui existe déjà et est vide est aussi beau - et peut-être malheureusement voué à une éventuelle destruction après abandon - est un scandale. Remarquez, les politiciens anglais sont loin d'être commis à leur patrimoine, j'ai vu plusieurs reportages sur la destruction de quartiers victoriens entiers - à Londres et Liverpool par exemple - que la ville a vendu à des promoteurs privés pour que ceux-ci puissent y bâtir du moderne, pour la simple raison que c'est profitable, et ce même quand dans les deux cas, des gens y habitaient ou voulaient y acheter des maisons. Je me suis demandé si Knaresborough serait une charmante ville si on y détruisait le patrimoine pour y bâtir du moderne.
J'ai donc décidé d'aller à Knaresborough.
Par précaution, je m'y suis pris une fin d'avant-midi de semaine, alors qu'il y a littéralement des trains qui passent à toutes les demi-heures. J'ai par contre été prudent, et je n'ai pas acheté mes billets une fois arrivé à Burley Park. Après tout, on peut toujours acheter les billets pour la région une fois dans le train, et j'étais devenu méfiant envers ce train. Après cinq minutes d'attente, on a finalement annoncé que les trains sur ce trajet, dans les deux sens, étaient annulés jusqu'à nouvel ordre à cause d'un imprévu. Je commence à me dire que l'univers conspire pour que je n'aille pas à Knaresborough. Évidemment, si je m'obstine et que j'y vais finalement, après autant d'efforts pour m'y rendre, je risque fort d'être déçu, surtout qu'on dit qu'il n'y a pas grand chose à y voir. Mais c'est pas vrai que l'univers conspire pour pas que j'y aille, à Knaresborough, c'est juste les trains anglais qui conspirent, en fait. Le fait qu'ils soient entièrement privatisés ne m'incite pas à croire que c'est la chose la plus efficace, il faut avouer, car nulle part ailleurs en Europe je n'ai vécu autant de frustration que dans mon idée d'aller à Knaresborough. Au moins, cette fois-ci, j'ai pas eu besoin d'aller à la gare réclamer un remboursement. Il étai un peu trop tard pour marcher vers la gare et prendre un train vers Manchester, j'y serais arrivé une heure avant le coucher du soleil, avec de la chance.
Je suis donc retourné au centre-ville de Leeds... où j'ai remarqué un bel édifice d'inspiration maure, qui domine littéralement Park Square, mais que je n'avais pas remarqué lors de ma précédente visite à cause des arbres du parc. Maintenant que c'est l'automne, et que les feuilles sont tombées, j'ai remarqué l'immeuble en question... qui m'a évidemment rappelé le Maroc, mais aussi et surtout rappelé mon été à Sevilla, la chaleur qui y régnait, et ses longues journées où le soleil se couchait à 22h15.
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