lundi 18 juin 2007

Un dimanche à Trujillo

Bon... Suite de mes aventures, cette fois plus amusantes, au Pérou.

Je vous ai laissé, la dernière fois, sur mon bus de nuit Tumbes-Trujillo.
Ce bus a été un peu moins confortable que le précédent, puisque comme j'étais assis tout au fond, mon banc ne se baissait pas assez pour me permettre de reposer bien confortablement.
Aussi, faire 24h de bus (entre Quito et Trujillo) en moins de 36h n'est pas non plus du plus grand repos. Surtout que des bus de nuit ne vous offrent pas grand chose à faire, puisqu'il est impossible de voir bien du paysage, ni de lire, à moins d'avoir la chance d'avoir une petite lampe, ou d'oser déranger le voisin de siège qui tente de dormir en utilisant votre lampe frontale pour lire.
Notez que coté divertissement, j'ai eu droit à trois événements; le premier en la personne de mon voison de siège qui a entrepris une conversation qui a duré plus de deux heures! Tout y a passé; la politique au Pérou (remontant avant la période Fujimori - saviez-vous que de voter, ici, n'est pas un droit mais bien une obligation?), les sites touristiques, l'économie canadienne (oui, oui), les principales ressources comparées des deux pays (!), etc, etc. J'ai bien tenté, à un moment où il a recu un coup de fil, de faire diversion en entamant un sodoku, mais il a vite repris la conversation malgré mes hum hum répétés et mon regard sur mon journal et mon sudoku, si bien que j'ai fini par abandonner la ruse et revenir à notre conversation.
Nous avons eu un film, aussi, puisque les bus de nuit en proposent toujours un, comme les vols en avion. Celui-ci était le long et souvent fascinant The Good the Bad and The Ugly, de Sergio Leone, un vieux western spaghetti avec Clint Eastwood, qui demeure un bien bon film meme doublé en espagnol :) J'ai réussi à mettre fin à nore conversation grace au film! J'étais bien content du choix de film, puisque j'avais eu droit, la veille, dans l'autre bus, à un de ces films de pets où Eddie Murphy joue une grosse dame et tous les autres personnages. En espagnol, en plus, je n'ai meme pas regardé plus de deux minutes avant de me lasser.
Enfin, les deux postes de douanes intra-frontaliers de la route Tumbes-Trujillo m'ont tenu éveillé... Car à ces postes, tout le monde descend, traverse à pied, et remonte après la fouille du bus, pour éviter la contrebande de deux points de vue: drogue et produits équatoriens achetés moins cher et non déclarés à la frontière... (Il y a beaucoup de taxes au Pérou, alors beaucoup de produits sont bien moins cher en Équateur).
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Je suis donc arrivé à Trujillo (prononcer Troudijo au fait) à 6h du matin, avec une belle bruine glaciale et une vision limitée à environ 10 m devant nous. J'ai décidé de me reposer un brin en écoutant des vidéoclips dans la station de bus en attendant le lever du jour. J'allais dire lever du soleil, mais il ne se montra pas le nez de la journée... Ici, on dit que Trujillo est la cité de l'éternel printemps, puisqu'il ne fait jamais très chaud ni très froid...
Après m'etre rendu au Centro pour y dénicher un hotel pour la nuit suivante - et aussi pour y installer mes bagages - je me suis payé un petit déjeuner absolument décadent (pour le voyageur en Amérique du sud et sur un budget serré, s'entend): oeufs brouillés avec jambon, pain roti, café et jus de papaye. Un délice... et mon premier véritable repas en plus de 40h!
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J'ai ensuite passé mon dimanche bien tranquille - de la fete des pères, tiens - Bonne fetes des pères, JE!!! - à me balader dans les rues pavées du centre de Trujillo, une ville qui a gardé un certain charme colonial. Remarquez, ici, on ne parle pas vraiment de l'héritage Inca, puisque Trujillo a été fondée par les espagnols (Pizarro lui-meme confirmant sa fondation en mars 1535). Son centro est composée d'un typique quadrillage de rues à angle droit, mais les rues sont très éloignées les unes des autres, ce qui donne des carrés assez impressionnants. Voici d'ailleurs une carte que j'ai trouvée près des anciennes fortifications (une section est encore debout):


Bon, d'caccord, ma carte date un peu :) ... et les fortifications étaient encore debout au 19e siècle...

Comme Trujillo a des rues éloignées, et que les habituelles Plaza Mayor des villes coloniales espagnoles prennent un carré entier, la Plaza de Armas de Trujillo est certainement la plus grande plaza mayor que j'ai pu visiter à ce jour en Amérique Latine. Cette superbe Plaza vaut à elle seule l'arret à Trujillo.
Par plusieurs aspects, Trujillo me rappelle en fait la ville de Merida, au Yucatan. En un peu plus petit, certes, mais le meme genre de ville quand meme.

Sur cette photo, quelques étudiants se préparent à une cérémonie de fin d'année, cérémonie dont j'ai pu voir une partie, incluant la levée des trois drapeaux (pays, province, ville) ainsi que l'hymne national interprété par la fanfare de l'armée. On voit la cathédrale de Trujillo ainsi que le monument central de la Plaza, dédié aux combattants de l'indépendance (un rappel constant dans cette province péruvienne qui porte le nom évocateur de La Libertad). Cette sculpture centrale est dominée par un personnage quelconque, mais les 4 semi-captifs qui en forme le corps principal sont absolument splendides. Pas du Michelangelo, mais ces sculptures ne dépareraient pas les plus belles collections des grands musées du monde. (Semi-captifs, puisqu'ils sortent progressivement du roc, symbolisant certainement cette liberté qu'a représenté l'indépendance du pays)

Étrangement, bien que l'on ne retrouve pas beaucoup de ces coccinelles en Amérique Centrale ou en Équateur, elles semblent aussi omniprésentes au Pérou qu'elles ne l'étaient au Yucatan. Sur cette photo, on remarque également une partie du défilé scolaire de ce dimanche midi.


Hum, la voiture de la Policia ne semble pas très impressionnante, à première vue... et dans la réalité, ca me semblait encore moins impressionnant, on dirait meme que la photo l'améliore :)



Hehehe, à droite, l'hotel de ville de Trujillo... Je n'ai pas pu m'empecher de prendre cette photo, tellement elle faisait "mexicaine". Notez le ciel absolument blanc, c'est incroyable. Le soleil ne s'est pas montré de la journée, mais en meme temps, on ne dirait meme pas qu'il y a des nuages non plus, c'est juste un ciel uniformément blanc. J'ai appris plus tard que ce n'était pas toujours comme ca (le lundi allait etre absolument identique, remarquez). J'ajouterais que la mer étant proche, l'air est très humide et ces jours sans soleils sont plutot froids, en fait. Pantalons longs et chandail à manches longues sur un T-Shirt ne sont pas de trop ici.
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Pour le reste de ma journée à Trujillo, vous pouvez toujours lire la description de ma chambre d'hotel et de mon diner au resto (un second repas en moins de 5h, mon estomac croyait rever, après le 40h à survivre sur des noix, des raisins secs, des biscuits ritz et de l'eau), ou encore mon petit billet sur ma soirée au cinéma.
Voilà, c'était un dimanche à Trujillo.

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