mardi 12 juin 2007

Un dia con mis amigos

Un des plaisirs de ce retour à Quito, c'est de revoir des amis.

Les visiteurs de mon site web auront noté les références et photos à Leandro et Evelyn, deux étudiants de l'université, que j'ai rencontrés lors de mon premier séjour ici. Nous avions alors gardé le contact, et nous avons passé plusieurs jours mémorables ensembles lors de mon retour ici en 2005. Deux ans ont passés depuis, et malgré l'Internet, ce n'est pas toujours facile de savoir si la magie sera toujours là, si chacun de nous aura trop changé pour etre au meme endroit, émotionnellement, pour que le contact se fasse naturellement et sans efforts.
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Or ce premier contact en deux ans, il s'est fait ce dimanche. Nous n'aurons pas beaucoup d'occasions de nous voir cette année, puisque je prévois prendre la route du sud à la fin de la semaine, et que mes amis ont toujours des cours à l'université. Alors nous avons profité de leur congé de dimanche pour passer du temps ensemble.
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De la Plaza Grande, ou nous avions rendez-vous, nous avons décidé d'explorer el Parque Itchimbia, un lieu situé sur les flans d'une des petites montagnes de la cordillière orientale, c'est-à-dire à l'opposé du Volcan Pichincha. Je n'avais jamais mis les pieds dans ce parc (ni Evelyn d'ailleurs) situé un peu en retrait de la ville - il est entourré par un quartier résidentiel relativement pauvre.

Leo, qui connait bien ce secteur car sa famille habite tout près, nous a servi de guide dans les rues en pente abrupte, les escaliers, les sentiers... pour nous faire atteindre le parc, duquel nous avions une vue absolument splendide sur le centre de Quito.

Dans le parc, nous avons rencontré Wily et Luis, deux amis de Leo et Eve, et nous avons donc passé une partie de notre avant-midi avec eux. Luis, il est champion de danse contemporaire. Il a fait partie de l'équipe représentant l'Equateur aux championats mondiaux, en Allemagne, en 2006. Il est donc un des rares jeunes équatoriens à avoir voyagé. Nous avons parlé de Berlin et Munich ensemble, et ca faisait drole de pouvoir discuter avec un copain équatorien de ces villes, en sachant qu'il les avait visité lui aussi. (Photo: Wily, Leandro, Luis et Evelyn, captés par-dessus mon épaule).

Nous avons pris notre diner chez Leandro, un diner typiquement équatorien; riz, un peu de poulet, patates, salades de comcombre et tomates...

J'avais oublié combien les équatoriens mangeaient en grande qauantité, par rapport à moi! Au parc, déjà, nous avions collationné d'oranges (dont trois pour Evelyn!) et de "crottes de chien", un délice constitué de gros grains de mais rotis avec de la dulce de leche, qui caramélise lors du processus, favorisant un durcissement du mais et faisant coller les grains en mottes (crottes de chien). Très bon, mais très sucré.

Après le diner, nous avons pris un bus vers Cotogchoa, un petit pueblo situé au sud de Quito, près du Volcan (éteint) Atacazo. Ce dimanche, c'était le début de la fete du Corpus Cristi, et pour ce faire, il y avait beaucoup de petites fiestas locales d'organisées. A Cotogchoa, il y avait une présentation de folklore traditionnel - danse quechua, musique des andes, etc. Si nous sommes allés à Cotogchoa, c'est que mon ami Leandro fait partie de la troupe de danse traditionnelle locale et qu'il était donc de la présentation.

En bon quitenos (en bon latino, devrais-je dire), Leo est parti de chez lui avec un peu de retard... Il nous expliqua en route que le spectacle commencait à 14h30 et qu'il devait donc etre là à 14h pour avoir le temps d'enfiler son costume traditionnel. Il était 13h25 au moment de notre départ de chez lui, et nous avions 1h de bus à faire (incluant un transfert de bus). Évidemment, nous ne sommes jamais arrivés pour 14h, mais bien à 14h28 précises. Mais comme il s'agit de l'Équateur, pas de problèmes, finalement, car non seulement il se trouve que c'est pas grave si le spectacle débute à 15h, mais il y a un autre groupe de danse qui doit performer avant eux, ils ont donc tout leur temps! Le plus drole, c'est que pendant le trajet, Leo stressait vraiment, et que deux de ses compagnons de troupe n'arretaient pas de lui téléphoner pour lui demander ou il était rendu! Pire encore, deux des membres de la troupe manquaient encore à l'appel au moment de notre arrivée. ;-)

Finalement, le spectacle a débuté avec l'autre groupe... à 15h30. :-)

Pour ceux qui ont déjà assisté à ce genre de fiesta, il n'y aura rien de surprenant à lire que le micro et la musique d'accompagnement étaient réglés bien trop fort, que l'animateur s'écoutait tellement parler qu'il n'en finissait plus de présenter les groupes de danse et de musique... bref, ce qui aurait duré au plus une heure de spectacle s'est étendu sur près de 3h localement ...

Ceci dit, la performance du groupe de Leo valait le détour, c'était très divertissant et très bien chorégraphié (ce qui n'est pas toujours le cas avec ces danses traditionnelles), en plus de comporter son lot de petits détails amusants, comme ce garcon sur un faux cheval... (J'ai d'ailleurs eu le privilège de pouvoir etre pris en photo avec la troupe - à leur demande en plus!)...

Alors que l'animateur reprenait le micro, à un moment, j'ai décidé d'aller faire une balade aux alentours. Evelyn et une dame (la mère d'une des fillettes de la troupe de Leo, dont je n'ai jamais saisi le nom) m'ont accompagné. La gentille madame m'a posé plein de questions sur moi et le Canada; elle avait déjà accueilli des volontaires internationaux et donné des cours d'espagnol quelques années auparavant. En contournant l'église de Cotogchoa, elle m'a raconté qu'il y a quelques années, un des tableaux de la Vierge s'était mis à pleurer du sang. Un "miracle" qui a été "investigué" par les responsables de l'Église Catholique, mais qui, à ce jour, n'a pas été homologué comme un miracle officiel (hum).

Meme si je ne suis pas trop sensible à ce type de miracle assez classique, l'histoire était intéressante en elle-meme, et la manière dont l'Église enquete ce genre de chose demeure pour moi un mystère. D'après elle, les pleurs de la Vierge ont duré des jours et il a donc été faciles pour tous les témoins de vérifier la chose par eux-memes.

Vers la fin de notre petite marche, elle m'a demandé quels fruits j'aimais le plus. J'ai répondu Tomate de Arbol, dont je rafole et qu'on ne retrouve pas au Canada (il semble qu'aucun pays ne les cultive pour exportation), et comme elle habitait juste à coté et qu'elle en avait dans son jardin, elle m'a invité à en cueillir quelques-unes.
(Douze heures plus tard, ces tomates d'arbre ont été transformées en un jus absolument délicieux, que j'ai partagé avec mes nouvelles colocs australiennes, mais c'est probablement une autre histoire).
Le trajet de retour vers Quito m'aura permis un premier apercu du Volcan Cotopaxi pour cet été 2007. Le cone enneigé d'El Cotopaxi (le volcan actif le plus haut du monde) est toujours un spectacle saisissant, meme s'il est au repos depuis plusieurs années.
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Alors voila pour ma journée avec Leo et Eve, dont l'amitié ne se dément pas au fil des ans. J'ai beaucoup apprécié passer du temps en leur compagnie puisque ce temps-là est unique pour moi. Il est impossible pour un touriste de vivre une journée comme ca, entre amis, au quotidien. J'ai partagé des collations, un repas, une fiesta, j'ai meme assisté à la préparation de la troupe, leurs changements de costume, et tout, alors que ce type de journée n'est tout simplement pas possible lorsque je voyage sans connaitre personne dans les lieux visités.

(J'ajouterais que j'ai déjà joué au touriste à Quito, et que je prévois jouer au touristes pendant les prochaines semaines, alors un peu de différence est fort intéressante pour mon court séjour à Quito).
Est-ce utile de préciser que j'étais le seul gringo à Cotogchoa pour assister à la fiesta?
Notez, il arrive que les touristes normaux puissent avoir l'impression de cette authenticité; au Quintana Roo, par exemple, on peut facilement acheter un forfait à cancun qui nous permet de visiter un "vrai" village Maya. Mais ce genre de visites dans un lieu pré-organisé pour les visites touristiques, bien que "réel", n'atteindra jamais le degré d'authenticité d'une journée entre amis.
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