Je n'avais pas réalisé lors de mon précédent séjour à Florence à quel point la ville a conservé plusieurs vestiges de ses fortifications médiévales. Il faut dire que la plupart des tours, portes et remparts sont plutôt loin des sites et attraits touristiques les plus connus de Florence. Mais par un heureux hasard, l'endroit où je me suis installé, à un jet de pierre à l'est de Santa Croce, se trouve à quelques minutes à pied d'une des portes, ce qui m'a évidemment lancé sur une exploration de tous les vestiges de ces fortifications florentines.
(Je sais, ça n'a pas pris grand chose pour me lancer dans cette exploration. Il faut aussi dire que j'étais tombé par hasard sur une vieille carte qui m'a mis sur la piste dès ma première journée à Florence).
J'ai rapidement repéré quelques morceaux et quelques portes sur ma carte touristique et dans mes explorations, j'ai fini par en trouver d'autres, absents de la carte touristique - dont un grand pan de rempart particulièrement bien conservé le long d'un petit parc sympathique - en plus de repérer deux erreurs sur ma carte (une porte mal placée et une tour manquante).
Contrairement aux fortifications de Bologne, faciles à repérer sur une carte car elles suivent une sorte de large cercle encore visible aujourd'hui via les boulevards périphériques du centre historique, celles de Florence suivent un tracé un peu moins évident, moins régulier. Florence n'a pas de boulevard périphérique clair, même si on repère certains secteurs où une rue large suit l'ancien tracé des fortifications.
Plusieurs éléments - comme la gare ferroviaire Santa Maria Novella par exemple - viennent casser ce tracé complètement. En plus, ces fortifications avaient été élargies pour inclure une partie au sud de l'Arno, un secteur plus montagneux que le centre historique lui-même. Aucune rue périphérique ne parcours ce secteur aujourd'hui, mais la présence régulière de portes, tours et remparts permettent d'en deviner le tracé sur une carte.
Je vais commencer - arbitrairement - au nord de la ville, avec la Porta San Gallo, sise à la Piazza della Liberta, où une fontaine se trouve entre la porte médiévale et un arc de triomphe. Puis, je vais y aller dans une ordre géographique dans le sens horaire.
Tous les remparts entre San Gallo et la Piazza Beccaria ont disparu, mais rendu à la Piazza, complètement à l'est du centre historique, on peut encore voir la Porta Alla Croce (qui se trouve non loin de la Basilique Sainte-Croix, Santa Croce en italien, d'où son nom). Notez que contrairement à Bologne, les portes de Florence sont encore "ouvertes", et souvent utilisées comme passage pour les piétons aux carrefours où elles se situent.
Non loin de là, on peut découvrir la Torre della zecca Vecchia, qui se trouve presque sur le bord du fleuve Arno, près d'une digue où devaient passer les fortifications à une certaine époque (mon interprétation; la digue étant directement sur le tracé entre cette tour et la suivante - voir aussi plus loin).
La Torre San Nicolo, de l'autre côté du fleuve, est aujourd'hui au bout d'un quartier fort développé au bas de la Piazzale Michelangelo.
Torre San Nicolo, vue d'un autre angle.
En montant dans ce secteur en hauteur de la ville, on peut voir d'un angle différent la Torre della zecca Vecchia sur la rive nord de l'Arno.
La porte suivante sur le tracé se trouve à San Miniato, probablement nommée ainsi puisque la montée à partir de cette porte mène à l'église du même nom tout en haut de la colline. De cet angle, on peut apercevoir le sommet du campanile et du dôme de la cathédrale.
La porta San Miniato se situe dans un secteur où les remparts ont été très bien conservés. À partir de cette porte, on peut donc suivre les murailles le long d'une rue étroite dans la montagne.
Alternativement, on peut gravir la colline opposée, se rendre à la Piazzale Michelangelo ou l'église San Miniato et apercevoir le long segment de remparts et de tours parfaitement bien conservé dans la montagne. (La rue étroite évoquée ci-dessus étant cachée par les oliviers sur cette photo).
La Via di Belvedere porte ce nom car tout en haut, au bout, se trouve la forteresse Belvedere qui marquait le point le plus élevé des fortifications de la ville.
En suivant cette via, on peut donc voir quelques tours en plus de quelques centaines de mètres de murs.
Un peu passé la mi-chemin vers la forteresse, on peut voir une tour (à droite) et la grande tour de San Nicolo (au centre, en haut, sur la photo).
À la forteresse, on atteint également la Porta San Giorgio, qui permet de redescendre entre les jardins Bardini et Boboli vers le ponte Vecchio.
Le reste des remparts passent le long des jardins Boboli (il faut payer pour les visiter, ça sera pour un autre jour) et aboutissent à la piazzale di porta Romana, où se trouve la porte du même nom. Même si cette dernière ne date clairement pas de l'époque romaine, on peut imaginer qu'elle porte ce nom car rendu au sud-ouest de la ville, le chemin où elle se trouve est en direction de Rome.
Nous remontons ensuite le côté ouest de la ville, avec la plus grande des portes de Florence, la Porta San Frediano, une affaire absolument gigantesque par comparaison avec toutes les autres.
L'intérieur contient encore les portes de bois qui permettaient de la fermer, on parle ici de portes d'au moins 6-7 mètres de hauteur.
Le segment qui suit la porta San Frediano vers le nord-ouest n'apparait pas sur ma carte touristique, mais il s'agit bien de vestiges des fortifications (j'ai confirmé sur une autre carte d'une provenance différente).
Comme un petit parc longe ce secteur, on peut donc facilement voir les murs et une tour en faisant partie.
J'ai eu beau chercher le nom de cette "porte" sise non loin de San Frediano, au bout des remparts qui s'y arrêtent rendu au fleuve en remontant vers le nord, je n'ai rien trouvé.
Sur la carte touristique, cette "porte" est mal placée, elle apparait là où il n'y a aucun vestige médiéval, et elle n'apparait pas où elle se trouve physiquement. D'après moi, il ne s'agit peut-être pas d'une porte qui date de l'époque où la ville était fortifiée; elle a peut-être été aménagée plus tard, simplement pour permettre le passage des véhicules ou des gens à cet endroit précis, sans pour autant détruire les remparts. La tour octogonale marque la fin du trajet de ce côté-ci du fleuve. (Cette tour se trouve aussi tout près d'une autre digue sur l'Arno, qui est en ligne quasi directe avec la tour suivante sur mon tracé, ce qui semble confirmer mon hypothèse précédente du côté est de la traversée de l'Arno).
Du côté ouest, au nord de l'Arno, il n'y a plus que deux éléments et après eux, il n'y a plus rien jusqu'au point nord qui était mon point de départ. À l'ouest, donc, il y a d'abord cette tour, que j'ai réussi à identifier comme la Torre della Serpe (après quelques recherches sur la vieille carte que j'ai attrapé par hasard à mon arrivée ici - cette tour n'apparaissant pas sur la carte touristique).
Puis, la Porta al Prato, qui se trouve à l'ouest de la ville, entre les gares ferroviaires Leopolda et Santa Maria Novella. Des lignes de tramway passent désormais devant la porte, sur l'ancien tracé des remparts dans ce secteur de la ville, alors que la porte elle-même fait office de passage pour piétons.
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