Dans le fort de Syracuse, il y a trois visages et une ballerine fantôme.
Érigé sur la pointe sud de la péninsule d'Ortigia, le fort fait face à toute menace en provenance de la mer Ionienne.
(Charles V d'Espagne a même fait renforcer les fortifications avec un mur supplémentaire, bâti à même les pierres de l'ancien amphithéâtre romain de Neapolis, mais bien après plusieurs conquêtes historiques de Syracuse).
Pourtant, malgré ces défenses imprenables, dans le port de Syracuse, la menace gronde; un navire de guerre a largué les amarres.
«Aux armes», clame le premier visage, du fond de la Batterie di cannoni, «C'est un navire carthaginois qui nous déclare la guerre!»
Le navire poursuit sa course, menaçant de prendre le fort par le flanc.
Dans les échos de la Batterie, le second visage se fait entendre: «Ce sont les forces de Rome, ils vont nous assiéger!»
Toujours aucune réaction, à part celle de la mer, dont les lames se brisent sur les roches aux abords de la forteresse.
Le troisième visage demeure impassible. Mais une voix se fait entendre entre les murs centenaires de la Batterie: «Ce sont peut-être les Vandales qui reviennent... »
... c'est la voix de la ballerine fantôme du Castello Maniace.
Et de fait, le navire de guerre s'éloigne de Syracuse vers l'horizon sur la mer Ionienne.
Le silence est revenu entre les murs centenaires de la forteresse... les voix se sont éteintes, seuls les échos restent, et y resteront encore quelques siècles.
Si vous passez par Syracuse, aller vagabonder le long de ces murs et près de ces bastions. Portez alors attention et vous les entendrez probablement encore, ces témoins des guerres et des conquêtes de Syracuse.
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