vendredi 1 octobre 2010

Mon Équateur en état d'urgence...

Les lecteurs de longue date de ce blogue connaissent toute l'affection que j'ai pour l'Équateur, ce petit pays d'Amérique latine où j'ai habité pendant quelques mois en 2004 et que j'ai visité à plusieurs reprises depuis. Ce premier séjour en Équateur était d'ailleurs le prétexte du passage de mon Esprit Vagabond de l'APAQ à cette plate-forme de blogue.
Si vous suivez les actualités, vous aurez remarqué que "mon" Équateur fait face ces jours-ci à une crise politique et civile. Hier, nous apprenions en effet que le président avait été séquestré après qu'une réunion avec des policiers manifestants aient mal tournée. J'ai d'abord pris mes nouvelles en ligne, sur les sites de Cyberpresse et de Radio-Canada*. En apprenant la chose, j'ai aussi écrit un courriel rapide à mon ami Léandro, qui habite Quito, pour avoir de ses nouvelles et ses réactions à ce qui se passait et aussi pour avoir un point de vue de citoyen équatorien sur la question - compte tenu du genre d'information qu'il aurait de son côté. Hier soir, les site internet du journal El Comercio et de La Hora ne répondaient pas. J'y ai toutefois accédé plus tard pour y lire quelques compte-rendus plus détaillés et plus informatifs que ce qui était paru ici sous la plume d'agences de presse.
Je ne répèterai pas ce qui s'est écrit dans les médias sur la situation actuelle, sinon qu'il semble que les rebelles aient d'abord été l'objet d'une campagne de désinformation, et qu'une partie de leurs actions proviennent d'un biais d'information s'étant ajouté à leurs revendications. Je ne critique pas leurs revendications ici - je ne suis pas en mesure de juger de l'affaire faute de détail, et dans une démocratie, chacun a droit à revendiquer. Je ne peux que déplorer qu'ils aient décidé de prendre les armes contre le Président et occuper le Congrès et l'aéroport à titre de moyen de pression, puisque ça ne les mènera certainement nulle part et qu'en agissant ainsi, ils ont mené le pays dans une dangereuse crise qui aurait bien pu tourner à l'affrontement civil (en plus de faire deux morts et plusieurs blessés).
L'affaire pourrait aussi être plus longue à régler que ce que l'on pense, puisque malgré l'appui actuel de l'armée au président, plusieurs membres des forces revendiquent aussi pour les mêmes raisons que les policiers rebelles. Heureusement, pour le moment, ils le font en tentant un dialogue avec le gouvernement plutôt qu'un affrontement par les armes.
D'après ce que l'on sait de la situation politique en Équateur, le président a toujours un fort appui de la population. Le journal espagnol El Pais rapportait ce matin que certains citoyens manifestant leur appui au président criaient que l'Équateur n'était pas le Honduras (en référence au coup d'état contre le président Zelaya l'an dernier).
Ce matin, sur la BBC, j'apprenais que le président avait accusé Lucio Gutiérrez d'être derrière la campagne de désinformation et de protestation orchestrée par la police nationale. Même si Gutiérrez a nié, il faut avouer que ça ne serait pas surprenant de la part de ce dirigeant de l'opposition qui avait déjà pris le pouvoir par un coup d'état en Équateur dans le passé (en 2000)! Le quotidien El Tiempo (publié à Cuenca, au centre du pays) parle déjà d'un appel à la dissolution du parlement lancé par Gutiérrez...
La communauté internationale (via l'OAE, l'ONU, diverses ambassades, et UNASUR) a dénoncé le coup et annoncé son appui au président Correa, qui, on semble l'oublier dans certains médias, a été élu démocratiquement en 2006 et réélu démocratiquement en 2009.
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* Le déplorable traitement et le ton inquiétant de droite utilisé dans les articles de Radio-Canada feront l'objet d'un billet subséquent.

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