Un court billet sur un programme double, puisque par un étrange concours de circonstance, j'ai vu deux films mettant en vedette Patrick Huard en deux soirs. (Et dans l'un d'eux, je me retrouve même à l'écran!*). Le lien Huard m'est donc paru le prétexte idéal pour vous parler de ces deux très bons films québécois.
Jeudi soir, j'ai donc vu Starbuck, le plus récent film du réalisateur et scénariste Ken Scott. J'ai déjà parlé de Scott sur ce blogue. Je vous épargne le sommaire du film, que vous pouvez lire un peu partout sur le web, pour vous dire que le cinéaste réussi une fois de plus à nous livrer un gentil film qui se balade avec habileté entre comédie et émotions. De situations parfois extravagantes, il n'oublie jamais le rythme de l'histoire, se fait subtil derrière la caméra, bref, on ne sent pas l'effort derrière un bon scénario et une réalisation fluide. Comme comédie, Starbuck fonctionne parfaitement, on ri beaucoup, plusieurs répliques sont surprenantes, politiquement incorrectes, même, ce qui est relativement rare dans le cinéma qui vise un public général. Mais là où Starbuck trouve ses qualités principales - et là où il pourra avoir une carrière plus longue que les premières semaines au cinéma - c'est que outre les lignes humoristiques, l'histoire et les personnages réussissent à être touchants. La réflexion sur la paternité n'est pas qu'un prétexte à faire rire, elle fait aussi réfléchir, et jamais cette réflexion ne semble kitsh; on croit aux personnages de Starbuck et on passe un très bon moment de cinéma en leur compagnie.
Vendredi soir, j'ai loué Funkytown, le dernier film réalisé par Daniel Roby. Même si on ri pas mal pendant Funkytown - surtout dans la première partie - le film n'est pas une comédie au sens usuel du terme. Funkytown, qui raconte l'histoire du Montréal disco de 1976 à 1980, couvre une large gamme de personnage - on pourrait presque parler d'un film chorale - dont une bonne partie sont inspirés de montréalais ayant dominé la scène artistique à l'époque de l'arrivée du disco en Amérique du Nord. Il faut le dire haut et fort; Funkytown est un excellent film, captivant du début à la fin, fascinant dans ses personnages comme ses décors et costumes d'époque, émouvant par son histoire et son regard sur une période stimulante de notre histoire. Je ne saluerai jamais assez la décision des créateurs d'avoir tourné un film bilingue; les dialogues dans les deux langues sont d'une justesse incroyable, on ne peut imaginer ce film tourné autrement. L'effet de réel est décuplé par ce choix de mettre en scène les personnages québécois dans une ville bilingue où l'anglais dominait à la fois la scène disco et le milieu des affaires. On n'a pas l'impression de regarder un film, on a l'impression d'y être. Dire que les décors, costumes et accessoires sont une partie importante de la "création de monde" que représente ce film semble une évidence, mais il faut bien avouer que cet aspect ajoute également un niveau de plaisir au visionnement. Du côté des acteurs, Patrick Huard joue avec beaucoup de subtilité un personnage complexe, auquel on s'attache malgré ses défauts et avec le visionnement de Starbuck la veille, j'ai pu constater l'étendue du répertoire de l'acteur. On ne prend donc pas Huard uniquement parce qu'il est payant au box office, ces deux films font la preuve de son grand talent. Pour revenir à Funkytown, si Huard et l'ensemble des comédiens y sont très bon, c'est Paul Doucet (jouant le personnage inspiré de Douglas "coco" Leopold) qui offre la performance la plus éclatante (et la plus touchante) du film. Son histoire est probablement celle qui rappelle le plus à quel point à société québécoise a fait de grands pas en avant (enfin, et quand même), dans certains domaines. Cette histoire permet aussi de montrer qu'on peut faire un film sérieux, et qui ne fini pas nécessairement en happy end, sans pour autant en faire un film déprimant. Funkytown n'est certainement pas un conte de fée, mais le ton sur lequel il est raconté en fait un film inspirant et qui invite à être visionné de nouveau. Enfin, je ne saurais terminer ce commentaire sans souligner l'excellence (il n'y a pas d'autre mot) de la réalisation de Daniel Roby, un réalisateur qui se fait définitivement trop rare sur nos écrans. (Son La Peau Blanche était déjà dans mon Top Ten de 2004. On reconnaîtra d'ailleurs le nom de Joël Champetier, co-scénariste de La Peau Blanche, au générique de Funkytown, à titre de traducteur des dialogues en français). Le ton de Funkytown lui doit probablement beaucoup, et avec ce film, Roby signe un film visuellement splendide, aux mouvements de caméra sont fluides, à la direction photo superbe. Bref, en plus d'être un très bon film, c'est aussi un très beau film.
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* Je vous avais parlé du tournage de Starbuck de Ken Scott, et dans les premières minutes du film, on peut voir les scènes qui avaient été tournées en ma présence (et celle de milliers d'autres personnes, hehe) l'été dernier. Je suis quelque part dans la foule de l'autre côté du terrain, à l'extrême droite de l'écran, dans le stade :-).
Jeudi soir, j'ai donc vu Starbuck, le plus récent film du réalisateur et scénariste Ken Scott. J'ai déjà parlé de Scott sur ce blogue. Je vous épargne le sommaire du film, que vous pouvez lire un peu partout sur le web, pour vous dire que le cinéaste réussi une fois de plus à nous livrer un gentil film qui se balade avec habileté entre comédie et émotions. De situations parfois extravagantes, il n'oublie jamais le rythme de l'histoire, se fait subtil derrière la caméra, bref, on ne sent pas l'effort derrière un bon scénario et une réalisation fluide. Comme comédie, Starbuck fonctionne parfaitement, on ri beaucoup, plusieurs répliques sont surprenantes, politiquement incorrectes, même, ce qui est relativement rare dans le cinéma qui vise un public général. Mais là où Starbuck trouve ses qualités principales - et là où il pourra avoir une carrière plus longue que les premières semaines au cinéma - c'est que outre les lignes humoristiques, l'histoire et les personnages réussissent à être touchants. La réflexion sur la paternité n'est pas qu'un prétexte à faire rire, elle fait aussi réfléchir, et jamais cette réflexion ne semble kitsh; on croit aux personnages de Starbuck et on passe un très bon moment de cinéma en leur compagnie.
Vendredi soir, j'ai loué Funkytown, le dernier film réalisé par Daniel Roby. Même si on ri pas mal pendant Funkytown - surtout dans la première partie - le film n'est pas une comédie au sens usuel du terme. Funkytown, qui raconte l'histoire du Montréal disco de 1976 à 1980, couvre une large gamme de personnage - on pourrait presque parler d'un film chorale - dont une bonne partie sont inspirés de montréalais ayant dominé la scène artistique à l'époque de l'arrivée du disco en Amérique du Nord. Il faut le dire haut et fort; Funkytown est un excellent film, captivant du début à la fin, fascinant dans ses personnages comme ses décors et costumes d'époque, émouvant par son histoire et son regard sur une période stimulante de notre histoire. Je ne saluerai jamais assez la décision des créateurs d'avoir tourné un film bilingue; les dialogues dans les deux langues sont d'une justesse incroyable, on ne peut imaginer ce film tourné autrement. L'effet de réel est décuplé par ce choix de mettre en scène les personnages québécois dans une ville bilingue où l'anglais dominait à la fois la scène disco et le milieu des affaires. On n'a pas l'impression de regarder un film, on a l'impression d'y être. Dire que les décors, costumes et accessoires sont une partie importante de la "création de monde" que représente ce film semble une évidence, mais il faut bien avouer que cet aspect ajoute également un niveau de plaisir au visionnement. Du côté des acteurs, Patrick Huard joue avec beaucoup de subtilité un personnage complexe, auquel on s'attache malgré ses défauts et avec le visionnement de Starbuck la veille, j'ai pu constater l'étendue du répertoire de l'acteur. On ne prend donc pas Huard uniquement parce qu'il est payant au box office, ces deux films font la preuve de son grand talent. Pour revenir à Funkytown, si Huard et l'ensemble des comédiens y sont très bon, c'est Paul Doucet (jouant le personnage inspiré de Douglas "coco" Leopold) qui offre la performance la plus éclatante (et la plus touchante) du film. Son histoire est probablement celle qui rappelle le plus à quel point à société québécoise a fait de grands pas en avant (enfin, et quand même), dans certains domaines. Cette histoire permet aussi de montrer qu'on peut faire un film sérieux, et qui ne fini pas nécessairement en happy end, sans pour autant en faire un film déprimant. Funkytown n'est certainement pas un conte de fée, mais le ton sur lequel il est raconté en fait un film inspirant et qui invite à être visionné de nouveau. Enfin, je ne saurais terminer ce commentaire sans souligner l'excellence (il n'y a pas d'autre mot) de la réalisation de Daniel Roby, un réalisateur qui se fait définitivement trop rare sur nos écrans. (Son La Peau Blanche était déjà dans mon Top Ten de 2004. On reconnaîtra d'ailleurs le nom de Joël Champetier, co-scénariste de La Peau Blanche, au générique de Funkytown, à titre de traducteur des dialogues en français). Le ton de Funkytown lui doit probablement beaucoup, et avec ce film, Roby signe un film visuellement splendide, aux mouvements de caméra sont fluides, à la direction photo superbe. Bref, en plus d'être un très bon film, c'est aussi un très beau film.
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* Je vous avais parlé du tournage de Starbuck de Ken Scott, et dans les premières minutes du film, on peut voir les scènes qui avaient été tournées en ma présence (et celle de milliers d'autres personnes, hehe) l'été dernier. Je suis quelque part dans la foule de l'autre côté du terrain, à l'extrême droite de l'écran, dans le stade :-).
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