Blocus III (ou Viva La Paz III ?) ou T.I..... ok ok :-)

Hehehe...
Comme j'ai déjà parlé en long et en large des deux blocus que j'ai du traverser au Pérou, je ne reviendrais pas sur le sujet... si ce n'était que j'ai encore une fois été pris dans un blocus routier!
Dans mon dernier billet sur La Paz, j'avais sincèrement cru que je parlais de La Paz pour la dernière fois ici, eh bien La Paz allait en décider autrement en me retenant quelques heures de plus que prévu.
J'avais pris un billet de bus La Paz-Cochabamba, et le bus devait quitter La Paz vers 10h30. Le trajet vers Cocha prend environ 6h30-7h.
Je vous ai déjà expliqué combien il était compliqué de quitter La Paz, puisque la ville est située dans une vallée, et qu'il faut d'abord valser le long des flancs des montagnes environnantes, joindre la banlieue d'El Alto, puis la traverser (c'est la partie la plus chaotique, habituellement), puis joindre l'autoroute nationale.
Le matin de mon départ de La Paz, notre bus a été coincé, puisque la seule voie d'accès de La Paz vers El Alto (voie qui effectue des zigzags dans la montagne), elle était bloquée par des manifestants qui avaient dressé un blocus improvisé.
Nous avons donc été témoin de quelques activités près des lieux du blocus principal (l'ensemble s'étendant sur environ 1 km) pendant une petite heure. Puis, l'intervention des autorités a été relativement rapide, une brigade est arrivée et a commencé à éparpiller les manifestants. Ceux-ci, des jeunes en grande majorité, se sont mis à détaller un peu partout dans les rues et ruelles entre La Paz Centro et El Alto. Les policiers les ont poursuivis, des affrontements ont eu lieu, les jeunes lancant des pierres vers les policiers, ceux-ci répliquant avec des gaz lacrimogènes.
Le tout a duré une bonne demi-heure avant que les policiers ne reprennent le controle des lieux et que le dégagement de la voie ne débute. Une partie des affrontements se sont déroulés directement sous mes yeux, le long de la route, à coté de l'autobus où je prenais place.
A un moment, le conducteur nous a avisé de fermer toutes les fenetres, et les rideaux de l'autobus, pour éviter d'attirer l'attention des manifestants vers nous. J'ai obtempéré pour les fenetres, mais j'avoue avoir gardé un oeil sur toute l'action... et j'ai meme réussi à quelques occasions à prendre quelques photos - mais après les affrontements principaux, je ne désirais pas mettre quiconque en danger dans le bus en ouvrant ma fenetre et prenant des photos de manière trop évidente!
Anyway, apres une autre heure de taponnage et d'avancement au pas, nous avons presque fini par rejoindre El Alto; deux des employés du bus sont descendu pour aider les gens à dégager la route des débris placés là par les manifestants pour faire blocus... et après tout ce temps à tenir le bus en place et avancer au pas, le chauffeur a fini par bruler les freins de notre bus. Kaput; tout le monde descend.
Nous avons donc littéralement "hijacké" quelques combis de passage pour nous rendre au bureau de la compagnie de bus à El Alto et le chauffeur a demandé qu'un autre bus soit envoyé du terminus de La Paz à El Alto.
Gardant le sourire, nous avons donc repris le bus vers 13h, avec un bon deux heures trente de retard sur l'horaire prévu, et nous avons enfin pris la route nationale vers Cochabamba.
well, you know... TI... :-)

Voici quelques photos de l'événement en question...


Quelques membres de la brigade envoyée pour prendre le controle de la situation, armés de lance-grenades à gaz.


Après l'affrontement principal; troupes de maintien de l'ordre en avant-plan, et quelques groupes de manifestants en retraite, au bas de la rue en pente... Au fond, comme pour faire beau, un sommet enneigé :-)


Un des points chauds du blocus, avec les débris et pierres laissés par les manifestants. Les deux personnes tentant un nettoyage sommaire de la voie sont des employés de notre bus ...

Et un peu plus de nettoyage... juste avant de ruiner les disques de freins de l'autobus... Remarquez que ceux tentant une entrée à La Paz dans l'autre file n'avaient guere plus de succès que nous qui tentions une sortie.