Mannheim?
Avant ce voyage, je n'avais jamais entendu le nom de cette ville. Normal, puisque la ville n'a rien d'un lieu touristique ou d'une ville célèbre. Pourtant, sa fondation remonte à l'époque romaine - bien que localement, il semble impossible de retracer ne serait-ce que le nom romain de la ville à cette époque, et que contrairement à d'autres endroits habités par les citoyens de l'empire, il ne reste aucun vestige de cette époque à Mannheim. Aucun?
De passage à Mannheim pour des raisons logistiques plus que touristiques, j'ai quand même pu constater quelque chose qui rend cette ville unique (au monde? difficile à dire, je n'ai pas visité toutes les villes du monde, mais je n'avais jamais encore vu le système utilisé ici).
Mannheim est une ville achalandée, commerciale et industrielle, bigarrée, multiculturelle (d'après mon expérience de quelques jours - un quartier y porte même le surnom de «Little Istanbul»). Un des monument distinctif de la ville est son ancien château d'eau, que l'on peut voir ici au bout d'une des rues commerciales du centre-ville.
Mannheim a aussi un château (de type palais) qui abrite aujourd'hui son université.
Sinon, Marktplatz est une plaza achalandée, bordée de bars et de restaurants avec terrasses, et dominée par les arômes de cuisson sur le grill.
Mais ce qui retient le plus l'attention à Mannheim, est la configuration de son centre-ville - et son étonnant système d'adresses. Le centre est contenu dans un cercle formé par de grands boulevards, et ce cercle est ensuite divisé en un quadrillage de rues - quadrillage entièrement composé de petits carrés de dimensions identiques, donnant au plan de la ville une allure de damier géant.
Plus étonnant encore, il n'y a, dans ce centre-ville, aucun nom de rue. Aucune des rues que vous voyez sur la saisie d'écran ci-dessus, ne porte de nom, aucun panneau de rue n'est visite en ville; les rues n'ont pas de nom.
Comment peut-on s'y retrouver et y avoir une adresse? Chaque bloc (carré du damier) est numéroté avec une lettre et un chiffre (A1, A2, B1, B2, B3, etc.), et les maisons à l'intérieur de ce carré sont donc numérotées de 1 jusqu'à la dernière, en faisant le tour du carré. Les numéros des maisons sont donc relatives au carré lui-même, et non à la rue sur laquelle la maison se trouve.
Un exemple, ici, le carré L11, on voit que sur une rue, les maisons sont numérotées de 1 à 12, puis de 12 à 15 une fois qu'on tourne le coin de rue pour continuer.
Pour ce voyageur-ci, c'est unique comme système d'adresse.
Ce qui rend la chose un peu plus compliquée - malgré la simplicité de l'idée - c'est que les quadrilatères dans le cercle ne suivent pas un ordre de A à Z... Deux "secteurs" se côtoient, de A à K, puis de L à U, ce qui fait que L et M sont à côté de A et B... Aussi, l'ordre dans lequel un carré est numéroté n'est pas toujours le même d'un carré à l'autre (sens horaire, anti-horaire, débutant au sud, à l'est)...
La chose demeure tout de même amusante - et ici, on mentionne que l'idée du damier et de ce système d'adresse remonte aux romains, donc c'est essentiellement ce qui reste de vestiges de l'époque romaine à Mannheim.
En quittant Mannheim, j'ai quand même aperçu cet édifice moderne, de la gare, et il semblait mince comme une feuille de papier; on ne lui distingue pas, de cet angle, de 3e dimension.
Clochers de l'église jésuite de Mannheim, le soir venu.
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Ouf! J'avais oublié combien vous êtes essoufflants à suivre. Bonne continuation, et merci pour toutes ces belles photos (y compris celle du drapeau ukrainien devant un hôtel de ville)...
RépondreSupprimer-- Daniel Sernine
Oui, le drapeau, à Brême! Je savais que quelqu'un le remarquerait!
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