dimanche 11 juin 2006

Friends... and the city

La série Friends a débuté en 1994.
Depuis, de temps à autres, évidemment, je tombais sur un épisode ou deux et j'écoutais avec plaisir. Les épisodes sont drôles, et ce n'est pas très long avant que l'on connaisse les personnages - et ce peu importe quand on tombe sur la série.
Avec les divers canaux disponibles ici - et je parle autant de Montréal que de Vancouver, il n'était pas rare de tomber sur plus d'un épisode de saisons totalement différentes, compte tenu du jeu des rediffusions qui s'ajoute.
Enfin, en Amérique latine, la série est également diffusée sur divers réseaux, et j'ai donc attrappé des épisodes ici et là un peu pèle-mèle.
Bref, depuis 1994 que je connais Friends, et jamais je ne m'étais arrêté à réellement suivre la série, d'un épisode à l'autre, d'une saison à l'autre. Après tout, c'est une sitcom et donc on veut rigoler, pas suivre un téléroman. En plus, vous connaissez mon incapacité à me discipliner quand vient le temps de regarder la télé.
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Il y a deux ou trois ans, je m'étais mis à louer les DVD de la série Sex and the City, une série humoristique dont l'action se déroule à New York et au scénario très bien écrit. J'ai adoré la série, dont j'ai fini par écouter tous les épisodes dans l'ordre, par morceaux entre l'automne 2003 et l'automne 2005. Cette série, comme quelques autres d'ailleurs, a réussi à me convaincre de la grande qualité de certaines productions télévisuelle, même quand on recherche seulement quelque chose de léger et amusant. (Je savais déjà que du côté dramatique, il s'était fait de bonnes choses, mais souvent, lorsque je me rabat sur la location DVD de série télé, c'est plus pour relaxer et surtout rire...).
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Au coeur de notre hiver montréalais, transi de froid - du moins métaphoriquement - et fatigué d'avoir l'impression qu'il soit minuit alors que le soleil vient de se coucher à 16h, j'ai ressenti le besoin d'un bonne cure de rire. J'ai donc loué le premier DVD de la première saison de Friends.
Je ne me suis arrêté qu'après avoir vu tous les épisodes des 10 saisons de la série, dans l'ordre.
C'est définitivement la sitcom la mieux réussie de l'histoire de la télé, selon ce spectateur-ci, à tout le moins. Ce n'est pas seulement drôle, c'est touchant (oui) et chacun des personnages est incroyablement attachant. Les dialogues sont écrit avec justesse et intelligence, et les gags sont très souvent subtils, mélange d'ironie et de réparties amusantes et innattendues.
Et - tour de force selon moi - il n'y aucun des épisodes (et on parle de quelques centaines au total) que je n'ai pas trouvé drôle, aucun qui m'a ennuyé, et aucun lors de lequel je n'ai pas ri. certains répliques sont si drôles que je me prends à rigoler sur la rue lorsqu'elles me reviennent à l'esprit des semaines plus tard.
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Je n'entrerai pas dans le détail de la série, ni dans la description des personnages ou situations comiques diverses, mais je dois lever mon chapeau aux six acteurs qui font la chimie de Friends; Jennifer Aniston, Courtney Cox, Lisa Kudrow, Matt Leblanc, Matthew Perry et David Schwimmer. Leurs voix et leur complicité est un immense plus pour le spectateur qui regarde Friends. Ils réussissent à faire de ces personnages de Rachel, Monica, Phoebe, Joey, Chandler et Ross des personnes que l'on connait, que l'on fréquente, et qui deviennent comme nos amis. Écouter les 200 et quelques épisodes de Friends en ligne relève de la relation amicale avec ces personnes; on est content de les revoir en arrivant chez soi le soir, on s'attache à leurs histoires et leurs problèmes, on leur dit au-revoir en étant impatient de les revoir. Et bien sûr, quand le dernier épisode se pointe, on est triste de les voir partir...
Je ne peux pas imaginer ce que doit représenter de jouer de tels personnages pour les acteurs qui étaient fort jeunes au moment des débuts, mais qui ont été ces personnes pendant 10 ans. La chose est loin d'être nouvelle - au Québec, dès Les belles histoires avec Séraphin, il y a eu identification par le public - et elle se produit régulièrement avec les séries populaires ou de longues halène. Malgré tout, ça me fait sourire lorsque je lis la critique d'une internaute à propos du film The breakup avec Jennifer Aniston et que cette spectatrice réfère à l'actrice en l'appelant Rachel.
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J'ajouterais que côté timing, je ne pouvais mieux tomber; la série Friends se déroule à New York (tout comme Sex and the city, dont j'avais eu de la peine à voir les personnages pour la dernière fois également) et je venais juste de visiter la ville, et ainsi, plusieurs des scènes extérieures avec vues sur la ville me parlaient déjà plus que si je n'avais jamais mis les pieds à NY. (Notez au passage que la série était en grande partie tournée en studio, à L.A. Ne cherchez pas le Central Perk café lors d'une visite à NY). Au fil de mes voyages, j'ai découvert que connaître la ville où se déroue ou où est tourné un film ou une série ajoute définitivement au plaisir de visionnement. Sans parler de toutes les références culturelles reliées à la ville elle-même.
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Mais pour moi, l'originalité de Friends, outre ses dialogues intelligents et sans paresse, c'est aussi que ces six personnages ont l'air réels; l'identification aux personnages est rendue facile car ils sont tous des gens qui ressemblent à ceux que l'on connait ou côtoie; bref, ils nous ressemblent. Cette idée est l'opposée des séries qui jouent sur le rêve comme en SF par exemple (difficile de s'identifier à Spock ou Kirk de Star Trek sans jouer sur le rêve ou le fantasme), ou les séries à la Mission: Impossible ou les aventures du jeune Indiana Jones. Dans tous ces cas, les personnages sont des héros, plus grand que nature.
Au départ, dans Friends, nous avons Rachel, fille de riche professionnel, mais en froid avec sa famille et qui désire réussir par elle-même. Ross, le seul universitaire du groupe, un peu geek, paléontologue dont les autres se moquent un peu. Chandler, qui a une job de bureau (en informatique) qu'il déteste mais n'a pas le choix de garder. Monica, qui a étudié en cuisine mais qui a de la difficulté à se trouver un emploi stable dans un restaurant de qualité. Joey est acteur, mais ne joue que dans des mauvaises pub (voire même des infopubs) et quelques pièces de théâtre off-off-off Broadway (ah, l'épisode avec Freud - The Musical!). Enfin, Phoebe, totale weirdo qui a passé une partie se son enfance dans la rue, aime chanter et jouer de la guitare même si elle n'est pas bonne, et qui est masseuse écolo-idéaliste.
Évidemment, l'idée de faire évoluer réellement les personnages au fil des 10 ans est à la fois une bonne chose pour conserver notre intérêt et rendre les personnages à la fois plus réalistes et plus attachants, mais c'est aussi un risque, puisqu'au fil des ans, ces personnages changent, donc les mêmes gags ne peuvent pas être utilisés à outrance, comme c'est le cas de plusieurs sticoms où les personnages ne changent pas, ne vieillissent pas.
Enfin, mes amis de Friends sont d'une génération très proche de la mienne, et ce faisant, l'identification en est d'autant plus facilité. Sans compter qu'en ayant ces âges dans la série, leur références culturelles rejoignent les miennes et permettent d'autant plus d'apprécier certains éléments comiques référentiels de la série.
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Ceci dit, Friends a su demeuré minimaliste là où il le fallait et profiter d'idées de grandeur (les deux épisodes de Londres, par exemple) sans abuser du procédé. Au départ pour des raisons budgétaires, la série ne pouvait se payer des guest star souvent (voire jamais dans le première saison), alors l'humour devait venir des 6 compagnons, parfois même tous les 6 ensemble dans un set; l'appartement, pour tout un épisode. Les gags récurrents comme les épisodes de Thanksgiving (qui ne tournent jamais bien ou de manière traditionnelle), l'apparition de la soeur jumelle de Phoebe, Ursula, aussi jouée par Lisa Kudrow - et provenant d'une autre sitcom (Mad about you), ou encore l'emploi que Joey décroche dans un soap qui existe réellement (Days of our lives) et les références télévisuelles qui en découlent, sont toujours bien dosés, et jamais on ne sent que les auteurs recyclent de vieux gags par manque d'imagination. Aussi, je dois saluer une fois encore les scénaristes pour les délicieux cliffhangers qu'ils ont su livrer à chaque année - un procédé peu utilisé en sitcom, mais oh combien efficace dans ce cas-ci: je plains chaque spectateur qui a du attendre quelques mois chaque été entre les saisons et dire: vive les DVD!
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S'il est vrai que les dernières années ont vu l'émergence de série télé américaines au scénario intelligent - on pense à l'amusant Desperate Houswives ou encore au truculent Six feet under, dès 1994, Friends, malgré un statut de sitcom, aura su se démarquer en grande partie grâce à son scénario condensé. J'y reviens car je n'arrive pas encore à croire qu'aucun des plus de 200 épisode ne m'est parue faible, et que j'ai ri à l'écoute de chacun. Écrire une telle série, aussi compacte en terme d'humour, sur une période de 10 ans relève du grand talent.
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Voilà, c'était le résumé de ma relation amicale avec Friends.

1 commentaire:

  1. Anonyme7:41 AM

    cc alors moi ausssi je suis une des plus grande fan de la série friens j'adore tro jev oulais simplent te le dire

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