Ça faisait quelques années déjà que je n’avais pas passé quelques nuits dans un dortoir d’auberge de jeunesse. Les hasards des quelques derniers séjours avaient fait en sorte que je voyageais à 2, 3 ou même 4, ou en pays de l’est ou en développement, ce qui me/nous donnait l’occasion de dormir dans des chambres privées ou des petits appartements.
De mémoire, je dirais que ma dernière nuit en dortoir remonte même jusqu’à 2011. (Je ne compte pas le dortoir des coopérants à la Fundacion Chiriboga de Quito, puisque c’était tranquille pendant mon séjour et que j’ai eu le dortoir pour moi seul la grande majorité du temps, et que ce dortoir était situé dans la maison de la fondation, où habite Carmen et où j’avais habité pendant une semaine en 2007 également).
La vie de dortoir, c’est plus compliqué que la vie en chambre privée. On partage l’évier, la salle de bain, les douches, tout ça quand ces utilités ne sont pas carrément sur l’étage – à Copenhague, c’est un dortoir de luxe; il y a tout dans la chambre, incluant deux douches privées. Chacun sont tour donc.
La vie de dortoir, c’est, pour certains, l’occasion de rencontrer d’autres voyageurs, de tisser des liens, d’improviser des plans, etc. J’avoue qu’à mon âge, j’ai déjà donné, et que les voyageurs sans trop d’expérience, tout excité de rencontrer d’autres voyageurs, c’est un peu du « been there done that » pour moi; je n’ai plus l’énergie de prétendre être suffisamment intéressé à tous les gens qui m’entoure pour vouloir absolument savoir d’où ils sont, qui ils sont et quels sont leurs plans de voyage. Ce genre de choses peut encore m’arriver, mais alors, c’est que ce sont les événements qui provoqueront le contact, et non la vie de dortoir et ses présentations obligatoires. Je suis donc le gars tranquille et poli, un peu retiré, qui s’occupe de ses trucs, mais assez sociable pour parler avec les autres, mais sans plus.
Dans la vie de dortoir, il y a aussi le bruit, celui que l’on tente de ne pas faire, et celui que font les autres. Les party peoples qui arrivent dans le dortoir à 3h du matin, les lève-tôt qui allume les lumières à 6h… et les ronfleurs. Ah, les ronfleurs, je les avais presque oublié ceux-là. Dans mon dortoir de Copenhague, ma première nuit a été bercée du doux ronron de trois ronfleurs, dont deux auraient pu participer à un championnat mondial si une telle chose existait. Je ne m’étais pas du tout ennuyé des ronfleurs de dortoirs.
Anecdote amusante : le lendemain matin, une des filles a dit à un des gars qu’il ronflait très fort, de même que deux autres types. Le gars en question est revenu en fin d’après-midi avec des machins pour le nez qu’il avait acheté en pharmacie, et en offrait à tout le monde!
Les dortoirs, c’est aussi des lits superposés. Personnellement, je préfère toujours le lit du haut : je grimpe dans mon univers et m’organise mon petit coin. Et comme on sait jamais sur qui on va tomber comme voisin de bunk, j’aime mieux avoir la personne en-dessous qu’au-dessus (surtout, pardon pour les susceptibles, si la personne en question pèse plus de 200 lbs. J’ai vu des bunks casser pour moins que ça - véridique!).
La vie de dortoir, c’est aussi les odeurs : l’affaire dépend souvent de la qualité de l’aération de l’endroit, mais il y a aussi les occupants; ceux qui ne font pas attention et qui dégagent, ceux qui font trop attention et abusent de déodorants ou pire encore, s’aspergent – ainsi que l’environnement autour d’eux – de parfums très odorants.
Et tout est plus compliqué en dortoir à cause de la sécurité. Il y a des voyageurs qui s’en foutent et laissent tout trainer sans jamais se faire dérober quoi que se soit. Personnellement, je me suis fait assez souvent voler des trucs – des simples pâtes dans une cuisine commune, par exemple, ou encore un précieux demi-contenant de crème glacée lors d’un de mes premiers voyages sur un budget très serré alors que cette crème glacée, conservée pour le lendemain, était justement un luxe, un cadeau. Je passerai sur les vols plus importants, mais vous comprendrez que je ne prends plus jamais aucun risque. Tout est verrouillé, toujours, tout le temps, à moins que je ne sois là, éveillé et avec mes choses. Bref, la moindre envie d’aller aux toilettes force le voyageur à ranger tout, verrouiller les tiroirs ou placards ou casiers, même chose pour la douche, ou un simple oubli d’un détail à régler à la réception.
Tout ceci n’est rien pour le voyageur accoutumé à ce genre de train de vie. Par contre, il faut comprendre que l’accumulation de ces facteurs fait en sorte que parfois, la vie de dortoir peut être plus lourde, plus fatigante à la longue, et surtout, ça prend un peu plus de temps pour s’organiser (partage des utilités, sécurité, etc.) que lorsqu’on voyage en chambre privée. Il y a donc une perte de temps – ou une certaine énergie est consacrée à l’organisation ou aux mouvements supplémentaires que demande la vie de dortoir – pendant un voyage et il faut planifier nos matinées/soirées en conséquence parfois, sinon, c’est le temps de sommeil qui assume.
Enfin, il y a une chose que je n’avais que peu ou pas vécue en dortoir mais qui est maintenant partout : les smartphones. Il était très rare avant de « subir » les conversations téléphoniques des autres occupants, maintenant c’est chose courante. Il n’arrivait à peu près jamais (je ne me souviens pas d’avoir vécu la chose avant) qu’un téléphone sonne en plein milieu de la nuit – car le visiteur que l’on appelle est sur le décalage et son correspondant ignore qu’il est parti en voyage, et l’appelle donc en pleine nuit ici! Et l’autre de répondre et d’entamer une conversation à 4h du matin, sous mon lit! (Oui, anecdote de la nuit passée par mon voisin du dessous, un gros type qui ronflait constamment et pétait occasionnellement en plus, le jackpot).
Parmi mes anecdotes actuelles, la nuit dernière, une nouvelle venue a un peu paniqué et s’est sentie mal. Elle nous a tous réveillé les uns après les autres pour nous prévenir qu’elle n’allait pas bien, mais sans nous en dire plus ni nous dire ce qu’on pouvait faire. Elle a finit par s’asseoir sur le bord d’un lit, reprendre ses esprits et se sentir mieux, avant d’aller se recoucher. Il était un peu avant 3h du matin. (Oui, la même nuit que celle du téléphone à 4h du matin, mais bonne nouvelle, mon voisin ronfleur quittait aujourd’hui, il s’est levé et s’est préparé entre 6h et 6h45 avec lumières et bruit afférant à ses ablutions).
La manière de voyager fait partie du voyage; c’est un peu pour ça que je ne voyage jamais en forfait organisé, par exemple, et que j’utilise les transports collectifs, et l’hébergement en voyage marque lui aussi les souvenirs et l’expérience de voyage. C’est certes mon arrivée à Copenhague qui m’a inspiré ce billet, mais aussi le fait que je reprenne la vie de dortoir pour probablement toute la durée de ce voyage, et qui fait donc du sujet une partie intégrante de ma Scandinavie.
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Photo: Mon lit à Copenhague. C'est celui du haut, à gauche. Le bordel par terre et sur le rebord de fenêtre est celui de mes voisins :-). Le linge accroché à gauche est le mien. Notez le tiroir sous le lit, muni d'un cadenas: c'est mon casier, ce genre de choses est très pratique. Sans casier, il faut toujours refaire son backpack et l'encercler d'un treillis verrouillé à l'aide d'un cadenas si on veut s'Assurer de la sécurité de nos trucs. Le dortoir de Copenhague est haut de gamme; lits solides, utilités dans la chambre, casier, fenêtre qui s'ouvre donc contrôle de l'aération, petites lampes individuelles pour lecture tardive, matelas confortables, WiFi qui entre bien dans les dortoirs, etc. Dans tous mes voyages depuis 2004, j'ai presque toujours pris au moins une photo de chacun de mes hébergements, cette photo n'est donc pas du tout une exception.
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De mémoire, je dirais que ma dernière nuit en dortoir remonte même jusqu’à 2011. (Je ne compte pas le dortoir des coopérants à la Fundacion Chiriboga de Quito, puisque c’était tranquille pendant mon séjour et que j’ai eu le dortoir pour moi seul la grande majorité du temps, et que ce dortoir était situé dans la maison de la fondation, où habite Carmen et où j’avais habité pendant une semaine en 2007 également).
La vie de dortoir, c’est plus compliqué que la vie en chambre privée. On partage l’évier, la salle de bain, les douches, tout ça quand ces utilités ne sont pas carrément sur l’étage – à Copenhague, c’est un dortoir de luxe; il y a tout dans la chambre, incluant deux douches privées. Chacun sont tour donc.
La vie de dortoir, c’est, pour certains, l’occasion de rencontrer d’autres voyageurs, de tisser des liens, d’improviser des plans, etc. J’avoue qu’à mon âge, j’ai déjà donné, et que les voyageurs sans trop d’expérience, tout excité de rencontrer d’autres voyageurs, c’est un peu du « been there done that » pour moi; je n’ai plus l’énergie de prétendre être suffisamment intéressé à tous les gens qui m’entoure pour vouloir absolument savoir d’où ils sont, qui ils sont et quels sont leurs plans de voyage. Ce genre de choses peut encore m’arriver, mais alors, c’est que ce sont les événements qui provoqueront le contact, et non la vie de dortoir et ses présentations obligatoires. Je suis donc le gars tranquille et poli, un peu retiré, qui s’occupe de ses trucs, mais assez sociable pour parler avec les autres, mais sans plus.
Dans la vie de dortoir, il y a aussi le bruit, celui que l’on tente de ne pas faire, et celui que font les autres. Les party peoples qui arrivent dans le dortoir à 3h du matin, les lève-tôt qui allume les lumières à 6h… et les ronfleurs. Ah, les ronfleurs, je les avais presque oublié ceux-là. Dans mon dortoir de Copenhague, ma première nuit a été bercée du doux ronron de trois ronfleurs, dont deux auraient pu participer à un championnat mondial si une telle chose existait. Je ne m’étais pas du tout ennuyé des ronfleurs de dortoirs.
Anecdote amusante : le lendemain matin, une des filles a dit à un des gars qu’il ronflait très fort, de même que deux autres types. Le gars en question est revenu en fin d’après-midi avec des machins pour le nez qu’il avait acheté en pharmacie, et en offrait à tout le monde!
Les dortoirs, c’est aussi des lits superposés. Personnellement, je préfère toujours le lit du haut : je grimpe dans mon univers et m’organise mon petit coin. Et comme on sait jamais sur qui on va tomber comme voisin de bunk, j’aime mieux avoir la personne en-dessous qu’au-dessus (surtout, pardon pour les susceptibles, si la personne en question pèse plus de 200 lbs. J’ai vu des bunks casser pour moins que ça - véridique!).
La vie de dortoir, c’est aussi les odeurs : l’affaire dépend souvent de la qualité de l’aération de l’endroit, mais il y a aussi les occupants; ceux qui ne font pas attention et qui dégagent, ceux qui font trop attention et abusent de déodorants ou pire encore, s’aspergent – ainsi que l’environnement autour d’eux – de parfums très odorants.
Et tout est plus compliqué en dortoir à cause de la sécurité. Il y a des voyageurs qui s’en foutent et laissent tout trainer sans jamais se faire dérober quoi que se soit. Personnellement, je me suis fait assez souvent voler des trucs – des simples pâtes dans une cuisine commune, par exemple, ou encore un précieux demi-contenant de crème glacée lors d’un de mes premiers voyages sur un budget très serré alors que cette crème glacée, conservée pour le lendemain, était justement un luxe, un cadeau. Je passerai sur les vols plus importants, mais vous comprendrez que je ne prends plus jamais aucun risque. Tout est verrouillé, toujours, tout le temps, à moins que je ne sois là, éveillé et avec mes choses. Bref, la moindre envie d’aller aux toilettes force le voyageur à ranger tout, verrouiller les tiroirs ou placards ou casiers, même chose pour la douche, ou un simple oubli d’un détail à régler à la réception.
Tout ceci n’est rien pour le voyageur accoutumé à ce genre de train de vie. Par contre, il faut comprendre que l’accumulation de ces facteurs fait en sorte que parfois, la vie de dortoir peut être plus lourde, plus fatigante à la longue, et surtout, ça prend un peu plus de temps pour s’organiser (partage des utilités, sécurité, etc.) que lorsqu’on voyage en chambre privée. Il y a donc une perte de temps – ou une certaine énergie est consacrée à l’organisation ou aux mouvements supplémentaires que demande la vie de dortoir – pendant un voyage et il faut planifier nos matinées/soirées en conséquence parfois, sinon, c’est le temps de sommeil qui assume.
Enfin, il y a une chose que je n’avais que peu ou pas vécue en dortoir mais qui est maintenant partout : les smartphones. Il était très rare avant de « subir » les conversations téléphoniques des autres occupants, maintenant c’est chose courante. Il n’arrivait à peu près jamais (je ne me souviens pas d’avoir vécu la chose avant) qu’un téléphone sonne en plein milieu de la nuit – car le visiteur que l’on appelle est sur le décalage et son correspondant ignore qu’il est parti en voyage, et l’appelle donc en pleine nuit ici! Et l’autre de répondre et d’entamer une conversation à 4h du matin, sous mon lit! (Oui, anecdote de la nuit passée par mon voisin du dessous, un gros type qui ronflait constamment et pétait occasionnellement en plus, le jackpot).
Parmi mes anecdotes actuelles, la nuit dernière, une nouvelle venue a un peu paniqué et s’est sentie mal. Elle nous a tous réveillé les uns après les autres pour nous prévenir qu’elle n’allait pas bien, mais sans nous en dire plus ni nous dire ce qu’on pouvait faire. Elle a finit par s’asseoir sur le bord d’un lit, reprendre ses esprits et se sentir mieux, avant d’aller se recoucher. Il était un peu avant 3h du matin. (Oui, la même nuit que celle du téléphone à 4h du matin, mais bonne nouvelle, mon voisin ronfleur quittait aujourd’hui, il s’est levé et s’est préparé entre 6h et 6h45 avec lumières et bruit afférant à ses ablutions).
La manière de voyager fait partie du voyage; c’est un peu pour ça que je ne voyage jamais en forfait organisé, par exemple, et que j’utilise les transports collectifs, et l’hébergement en voyage marque lui aussi les souvenirs et l’expérience de voyage. C’est certes mon arrivée à Copenhague qui m’a inspiré ce billet, mais aussi le fait que je reprenne la vie de dortoir pour probablement toute la durée de ce voyage, et qui fait donc du sujet une partie intégrante de ma Scandinavie.
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Photo: Mon lit à Copenhague. C'est celui du haut, à gauche. Le bordel par terre et sur le rebord de fenêtre est celui de mes voisins :-). Le linge accroché à gauche est le mien. Notez le tiroir sous le lit, muni d'un cadenas: c'est mon casier, ce genre de choses est très pratique. Sans casier, il faut toujours refaire son backpack et l'encercler d'un treillis verrouillé à l'aide d'un cadenas si on veut s'Assurer de la sécurité de nos trucs. Le dortoir de Copenhague est haut de gamme; lits solides, utilités dans la chambre, casier, fenêtre qui s'ouvre donc contrôle de l'aération, petites lampes individuelles pour lecture tardive, matelas confortables, WiFi qui entre bien dans les dortoirs, etc. Dans tous mes voyages depuis 2004, j'ai presque toujours pris au moins une photo de chacun de mes hébergements, cette photo n'est donc pas du tout une exception.
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Ça je t'avoue que j'aurais un peu de misère à vivre cela.....Gi
RépondreSupprimerOui, je sais! :-)
SupprimerCeci dit, dans mon cas, c'est parfois le prix à payer pour pouvoir voyager avec un budget raisonnable pendant un certain temps.