vendredi 30 septembre 2011

Parce que c'est lui

Dans la foulée de mes quelques explorations récentes à Montréal, j'ai visité l'exposition Parce que c'est lui, consacrée aux oeuvres picturales de Gilles Carle: Photographies, peintures et dessins.
L'exposition est présentée au Marché Bonsecours dans le vieux Montréal. La salle d'exposition est divisée en plusieurs pièces, dont la plupart reproduisent une partie de la maison de Carle. Cette disposition donne un cachet intimiste à l'expo et contribue à faire entrer le visiteur dans l'univers de l'artiste.
Disons le tout de suite: l'exposition Parce que c'est lui n'a à peu près rien à voir avec l'oeuvre cinématographique de Gilles Carle. On plonge donc dans un univers neuf, même si on connaît déjà la carrière du réalisateur.
La plus grande partie des oeuvres exposées ont pour modèle sa conjointe Chloé Ste-Marie et pour thématique l'amour. C'est, je crois, ce qui est le plus intéressant dans cette exposition; l'oeil amoureux de Carle, en tant que photographe autant que dessinateur ou peintre, qui transparaît avec une évidence touchante dans la grande partie des oeuvres. Celles-ci couvrent une assez vaste période de la vie de l'artiste (30 ans selon les informations sur le site officiel) et on peut suivre au fil des années et des époques, ainsi que des idées créatrices et de mise en scène de certaines photos, l'évolution d'une relation qui est particulièrement émouvante.
Car c'est ce qui m'a le plus marqué; j'ai été ému de voir l'amour ainsi illustré, de voir le bonheur dans ces nombreux dessins et clichés et de voir une complicité dans la démarche artistique. Quiconque a connu ce genre de connexion ou de relation ne peut manquer d'être interpellé et touché par l'exposition, qui respire le bonheur.
S'il y a peu de textes accompagnant les oeuvres, le visiteur ne se sent pas pour autant perdu, puisque les images semblent raconter l'histoire sans difficulté. Certaines photos font preuves d'une mise en scène élaborées alors que d'autres semblent avoir été prises sur une impulsion. On sent toutefois les idées scénaristiques derrière plusieurs séries de photos et de dessins et le raconteur d'histoire n'est jamais très loin. Quelques témoignages comme ceux de Charles Binamé viennent compléter le tout avec subtilité, alors que plusieurs textes et extraits de lettres sont signées Gilles Carle lui-même, quand ils ne sont pas de Chloé Ste-Marie. Il est particulièrement intéressant de lire de la main de l'artiste qu'en photographie, il se considérait comme un amateur. À voir les qualités artistiques des photos exposées aujourd'hui, nul ne peut douter de l'oeil talentueux de Carle derrière la lentille.
Carle étant décédé depuis deux ans, l'exposition nous expose aussi à une certaines tristesse devant son destin. Tristesse devant l'histoire d'amour dont nous sommes témoin pendant l'exposition et que nous savons terminée. Aussi, la salle qui propose une séance de photos de l'artiste et de sa muse signées Pierre Dury permet de compléter le parcours de l'exposition avec une certaine sérénité (c'est d'ailleurs une de ces photos qui compose l'affiche de l'exposition).

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Oeuvres et parties d'oeuvres de Gilles Carle et photos de Pierre Dury, tirées du site de l'exposition.

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