lundi 1 mars 2010

Guate, violence et la faute du Canada: Un Post-Scriptum

Je termine avec un court post-scriptum, rédigé à mon retour au Canada, ma série de billets sur la responsabilité du gouvernement du Canada et de plusieurs compagnies et institutions financières canadiennes dans les actes de violence et de viols des droits humains perpétrés au Guatemala.
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Au Guatemala et au Salvador.
Si je reviens sur le sujet, c'est que trois jours avant mon départ du Guatemala, le journal national, la Prensa Libre, publiait un autre article ("En alerta por nueva mina") sur l'opposition aux projets miniers canadiens au Guatemala. Cette fois-ci, il s'agit d'un projet minier au Cerro Blanco, dans une région située près de la frontière d'El Salvador (2).
Le projet est piloté par la compagnie guatémaltèque Entre Mares, propriété de la compagnie canadienne Goldcorp.
Une fois de plus, la population est contre l'implantation de ce projet, qui menace de polluer la rivière Rio Grande (Ostua), qui se jette un peu plus loin dans le Lago de Guija, lac qui est partagé entre le Guatemala et El Salvador. Au Salvador, plusieurs s'opposent à ce projet qui menace l'économie locale, qui repose sur la pêche dans le lac et ses tributaires (80% de la population vit de la pêche).
Le projet est à l'état d'exploration avancée et nonobstant l'opposition au projet par les communautés, le vice ministre de l'énergie et des mines du Guatemala a confirmé que la mine entrera en exploration d'ici un an et demi (2).
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Au Canada.
Depuis la rédaction de mes deux articles (3), j'ai appris qu'effectivement, la prorogation du Parlement par le premier ministre Stephen Harper (et approuvée par Son Excellence la Gouverneure Générale, une non-élue), a eu pour effet de jeter aux vidanges les projets de loi n'ayant pas encore traversé toutes les étapes pour devenir une loi. C'est donc le cas du projet de Loi C-300 - Loi sur la responsabilisation des sociétés à l'égard de leurs activités minières, pétrolières ou gazières dans les pays en développement.
Tout est donc à refaire pour les organismes qui tentent de tenir responsable au pays les compagnies comme Goldcorp ou Hudbay pour les atrocités commises à l'étranger par ces compagnies.
Le projet de loi avait été adopté à la chambre des communes en 2009.
Le détail du vote révèle que le projet de Loi C-300 avait été approuvé par 137 députés contre 133. Parmi les 133 députés ayant voté contre ce projet de Loi, on retrouve notre Premier Ministre, le Très Honorable Stephen Harper, l'Honorable Bev Oda, Ministre de la Coopération Internationale (et de l'ACDI), ainsi que le député de Roberval, ma ville natale et ministre d'état au développement économique, l'Honorable Denis Lebel (1).

La responsabilité du gouvernement canadien dans l'adoption de ce projet de loi est lié à la responsabilité des députés qui votent les lois... et ceux qui refusent que ces lois puisse entrer en vigueur et offrir plus de protection aux gens comme ceux touchés par les gestes posés par les compagnies canadiennes au Guatemala.
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Vous et moi.
Je vous invite à faire circuler l'information sur les agissements des compagnies canadiennes à l'étranger.
Je vous invite à questionner votre député, s'il a voté contre le projet de loi C-300, afin de savoir pourquoi il refuse de responsabiliser les compagnies qui commettent des violations des droits humains dans des pays comme le Guatemala et comment il justifie que par ce vote, il protège ces compagnies au détriment des humains qui sont les victimes de ces agissements. Demandez lui comment il votera si ce projet de loi est présenté de nouveau à la chambre des communes.
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Références.
(1) Données provenant du Parlement du Canada - Travaux des chambres - Chambre des communes. www.parl.gc.ca, consulté le 1 mars 2010.
(2) Prensa Libre, édition du 14 février 2010. 
(3) Guatemala - La Violence et le Canada. Article du 26 janvier 2010. Article du 1 février 2010.

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