samedi 5 juin 2004

Gringolandia
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L’expression Gringolandia doit être prise dans le sens de Dysneylandia… Si ? Terre des gringos, autrement dit, ou zone des étrangers. Comme dans beaucoup de destinations d’Amérique latine et des caraïbes, Quito a sa zone touristique. Quiconque est déjà allé à Cancún, Puerto Vallarta ou d’autres stations balnéaires de la zone Amérique Centrale ou Amérique du Sud remarquera qu’il y a une sorte de zone à l’intérieure de laquelle les touristes vivent et magasinent. Dans le cas de stations balnéaires, 99% des touristes ne sortent jamais de la zone touristique pendant leur séjour de deux semaines au soleil. À Quito, donc, il y a aussi une zone touristique. C’est un peu le centre-ville moderne de la ville, par opposition au Centro Historico, qui est le Vieux-Quito, ou le centre-ville des Quiteños. Cette zone touristique est plutôt banale à visiter. D’un point de vue architectural, absolument rien de bien intéressant. Quelques vieux édifices des années 70 à aujourd’hui avec aucun monument réellement exceptionnel. Par opposition, Le vieux Quito est rempli de beaux édifices coloniaux, de rues charmantes et étroites, de découvertes à tous les oins de rues, de vues splendides sur la ville, le Panecillo, les montagnes ou les églises et la basilique, bref, c’est de loin le quartier le plus intéressant (visuellement) de la ville. Pourtant, la plupart des touristes qui visitent Quito (je ne parle pas de backpackers) demeurent dans la zone touristique dans les hôtels standards (le Hilton, le Marriott…) et magasinent sur place. Ok, c’est sur que c’est plus facile de trouver des machins occidentaux dans la zone touristique que dan le vieux, mais pour le reste, il y a quelques faux marchés d’artisanats. Je dis faux, c’est un peu injuste, mais ils ne sont là que pour les touristes. Les vrais marchés d’artisanat sont ailleurs en ville ! (En prime, dans les vrais, la marchandise est moins chère, car qui dit touriste, ici, dit argent, beaucoup d’argent… C’est donc à gringolandia que l’on croise les premiers McDo, PFK, Pizza Hut, etc.
Ainsi, comme c’est là que l’on rencontre des étrangers à Quito, on a surnommé la zone touristique Gringolandia. Et je vais vous dire, ici, les quiteños ne prononcent pas réellement ce mot avec respect. On a l’impression d’un certain dédain envers les gringos quand on entend le mot… Gringolandia…
Étrangement, ce n’est pas parce que les gens de Quito sont contre le progrès, le modernisme et les McDo qu’ils n’aiment pas Gringolandia, c’est différent. Pour preuve, le nouveau Quito, qui est passé Gringolandia, vers l’aéroport, est rempli de choses modernes et (souvent) américaines. Blockbuster Vidéo, McDo, centre comercial, même un cinéma multi écrans Cinémark, la compagnie qui vient du Texas et qui détient et opère également un cinéma dans le complexe Tinseltown de Vancouver. Pourtant, on ne traite pas ce secteur de la ville avec dédain. Et à part quelques exceptions, on ne rencontre pas dans le Quito nouveau, beaucoup de gringos non plus.
Le fait m’étonne encore, après deux semaines ici, je ne rencontre que très peu de blancs. À chaque fois, c’est presque un sourire entendu, ou à tout le moins un regard échangé. Et 90% des étrangers que j’ai rencontrés ici l’ont été lors de passages dans Gringolandia. Car j’y vais de temps à autres, dans Gringolandia. C’est là, entre autre, évidemment, que se trouve le café Internet avec la connexion la plus rapide, ce qui est fort utile lorsque vous payez Internet à la minute et que votre budget est serré. Il y a dans Gringolandia, au moins cinq cafés Internet par pâté de maison. Aussi, mon endroit préféré de la ville se trouve près de Gringolandia, à mi-chemin entre le Vieux et la zone touristique, en fait, et il s’agit d’un splendide et relaxant parc municipal où il fait toujours bon de venir faire une pause, regarder les enfants jouer, écrire un brin dans mon journal personnel, fouiner dans le marché du parc (il serait, à ce que l’on dit, le plus grand marché artisanal de la ville), ou écouter un amuseur public.
Gringolandia n’a donc pas que des défauts, puisque passé l’arche qui en est en quelque sorte la limite, vous découvrez un autre Quito avec ce parc, puis un autre parc, puis la superbe rue Guayaquil qui mène vers le Vieux-Quito. Cette marche de l’arche jusqu’à la place de l’indépendance 8que l’on appelle ici Plaza Grande, même si c’est pas son nom officiel), cette marche d’environ 3 km à peine, elle vaut de l’or en barre si vous aimez les belles choses. J’ai parfois l’impression, après l’avoir fait à quelques reprises, que je connais un secret bien gardé dont bien peu de gringos qui s’isolent dans Gringolandia profitent.

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