vendredi 25 juin 2004

Cayambe et Otavalo. Un petit tour dans l'autre hémisphère.
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Samedi dernier, nous avons pris, Hélène et moi, le bus pour Cayambe. Hélène, c’est ma coloc no.4 qui est arrivée le jeudi précédent alors qu’ici, tout le monde croyait qu’elle arrivait en juillet ! Elle est déjà repartie, dimanche dernier, vers Jipijapa, sur la côte pacifique, où elle enseignera pendant quelques semaines.
Bref, on a pris la route de Cayambe pour y rejoindre Ariane et aller tous ensemble visiter le marché le plus célèbre de l’Amérique du sud, celui de Otavalo. Cette ville est célèbre pour ce marché, et elle est située dans l’hémisphère nord. Le marché, il date de l’époque de l’empire inca. Sérieux.
Juste avant d’atteindre la ville de Cayambe, on s’est arrêté à San Pedro, un regroupement d’habitation plus qu’un village, qui a la particularité d’être situé sur la ligne équatoriale terrestre. Laitude : 0 :00 :00.
Un petit monument honore le lieu, qui est évidemment appelé la Mitad del Mundo (Le milieu du monde). A ne pas confondre, par contre, avec le lieu touristique du même nom situé en face de San Antonio au nord de Quito.
Ce samedi, donc, c’était la première journée du festival de l’équinoxe historique de San Pedro/Cayambe/La Mitad del Mundo. Assis dans une estrade de bois avec le maire, le chef de police, quelques notables et résident du secteur, nous avons donc assistés tous les trois à un spectacle/défilé mélangeant culture et danse espagnole et indigène et même colombienne (un groupe invité). Tout cela avec le volcan Cayambe en arrière-plan mais dont la cime enneigée était perdue dans les nuages la plupart du temps. Le festival a été l’occasion de déguster de la chichas (pas certain de l’épellation), un alcool local obtenu par fermentation de jus de maïs. Pas mauvais, mais deux verres m’ont pour ma part convaincu d’être prudent, surtout à 11h du matin avec rien d’autre dans l’estomac que mon déjeuner de 7h. Ariane s’est abstenu de chichas, elle avait déjà assez de troubles digestifs comme ça, mais c’est une toute autre histoire.
J’étais bien content de me trouver pour la première fois sur la ligne de l’équateur terrestre sans y être à la Mitad del mundo touristique du nord de Quito. J’irai certainement visiter l’endroit, mais j’aurai au moins vécu quelque chose de différent de la plupart des touristes et un peu plus original. Ainsi, nous avons pris une photo de nous trois à San Pedro, Ariane dans l’hémisphère nord (où elle habite à deux pas, au second étage d’un resto qui s’appelle justement « aux deux hémisphères »), Hélène dans l’hémisphère sud, et moi avec un pied dans chaque hémisphère. Amusant.
La route vers Otavalo s’est avérée un paysage fort intéressant – désertique par moment, toujours montagneux, des plantes d’aloès ou de la même famille et des cactus partout, en plus de quelques jets d’eau qui jaillissent des montagnes pour se jeter en cascade dans les ruisseaux en contre-bas. Très joli tout ça. La route elle-même monte et descend en lacets et épingles, on double n’importe où et n’importe comment, bref, c’est très divertissant, on ne s’ennui pas une seconde. Je n’ai aperçu aucun autobus dans les ravins, mais j’ai entendu dire que ça arrivait qu’on en voit. Par contre, nous avons été témoin, au retour, d’un accident impliquant 4 véhicules.
La ville d’Otavalo, avec toute son histoire et sa renommée est très quelconque. Aucun édifice ou lieu qui n’attire particulièrement le regard amateur de beauté. Tout l’intérêt est donc concentré sur la marché. Et je dois avouer qu’il vaut le détour. Il s’agit de centaines de kiosques, de tables branlantes ou de grills, ou encore de marchandises tout simplement étendue à même e sol ou accrochée à des canevas. Le tout est à la fois très serré (les étals et kiosques sont entassés les uns sur les autres) et très étendu, envahissant les rues autour de la Plaza de los ponchos. En gros, on y trouve tous les produits typiques des marchés équatoriens, artisanat et produits indigènes, souvenirs locaux, vêtements typiques, etc. Ce n’est pas bien différent des marchés visités auparavant, notamment celui du parc Ejido de Quito, mon endroit de prédilection pour flâner la fin de semaine… Il y a beaucoup de marchandise identique ou similaire d’un vendeur à l’autre, ce qui favorise le consommateur puisqu’une forme de concurrence semble y être pratiquée. Toutefois, malgré le jeu du marchandage (Gigi adorerait les marchés équatoriens !), on sent que le marché est à demi traditionnel et à demi touristique. La présence de nombreux touristes contribue évidemment à cette impression et a certainement modifié au cours des ans la culture du marché d’Otavalo. Je n’irais pas jusqu’à dire que c’est un peu factice, mais on y pense un peu comme pour les gondoliers de Venise, qui sans les touristes, cesseraient tout simplement d’exister.
Au retour, nous avons emprunté une route différente, sans passer par Cayambe, une route un peu plus aventurière. Nous avons donc salué Ariane à Otavalo. Pour sa part, son autobus de retour vers Cayambe a manqué d’essence en cours de route, au milieu de nulle part, et le crieur-caissier est parti à la course chercher un peu d’essence alors que le chauffeur tentait de réanimer son engin. Ariane m’a écrit que les gens n’étaient pas du tout contrariés de ce retard, ils en ont profité pour jouer et rigoler un brin. Pour notre part, notre chemin nous a mené prés du Volcan Imburuba et on a pu admirer le lac qui est situé au pied de ce volcan. Un très beau paysage. Je me suis demandé si le lac était de quelque manière alimenté par une source volcanique, car si c’est le cas, l’eau doit y être plus chaude. Je ne saurai probablement jamais.
Je termine sur une anecdote concernant la marchandise et le marchandage au marché de Otavalo. Je n’y ai rien acheté, mais mes copines ont fait quelques acquisitions intéressantes à très bon prix. Ainsi, Hélène a acheté des pantalons de cotons légers que j’aurais voulu également, mais j’étais trop paresseux pour essayer… Elle a payé 4$ la paire. De retour à Quito, le dimanche, je suis encore aller flâner au marché Ejido et j’ai fini par me décider à acheter ces pantalons. Je les ai payé 4$. Pourtant, le prix avant marchandage est plus élevé à Quito, parfois de beaucoup. Par contre, à Quito, il y a moins de concurrence… mais beaucoup moins de touristes. Ainsi, les prix baissent plus qu’à Otavalo, où le marchandage est un jeu où les règles sont connues (vous payez toujours entre 70 et 75% du prix annoncé avant marchandage. Vous offrez 50% puis négociez). À Quito, j’ai moins eu l’impression d’un jeu pré-établi, moins eu cette impression de contrefaçon touristique… mais je peux me tromper, bien entendu.

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