El Panecillo, la Vierge de Quito, des volontaires, des touristes québécois et la bière locale.
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Voilà un titre qui promet beaucoup…
Littéralement, El Panecillo signifie le Petit morceau de pain et c’est le nom de la montagne qui est située au centre de Quito, en plein milieu de la ville. 250 m d’élévation par rapport à la ville elle-même, elle est petite si on la compare aux montagnes environnantes, mais j’ai connu plusieurs villes où elle ferait office de Mont-Royal local !
Quelques habitations se trouvent à flan de colline, pauvres, terrains escarpés, maisons de blocs de ciment, sans toit ou avec un morceau de tôle retenu là par des roches. Tout cela le long de rues étroites et escarpés, impraticables en voiture, ou à peu près, avec quelques terrains abandonnés au passage et quelques escaliers perpendiculaires qui mènent vers la cime.
Tous les guides touristiques sans exception recommandent de ne pas monter au sommet par ces escaliers, de plutôt s’y rendre en taxi, puisque le quartier est réputé très dangereux pour les touristes.
N’ayant pas les moyens de me payer des taxis comme ça pour visiter, trouvant l’idée même de monter au sommet en taxi ridicule et ayant encore une tête de cochon (mais aussi une petite expérience de plusieurs quartiers de Quito), je me suis bien informé et j’ai décidé de monter El Panecillo à pied bon !
Si on veut éviter les ennuis, un minimum de prudence s’impose donc. Je n’ai rien apporté d’autre que 50 centavos et un 25 centavos d’urgence inséré dans une chaussette. J’ai pris un appareil photo jetable, inséré dans mon autre chaussette, sous mes pantalons, donc.
Au sommet du Panecillo trône une statue gigantesque que l’on peut voir de partout en ville. Il s’agit de la Vierge veillant sur Quito. (La Virgen de Quito). Une sorte de petit parc entoure le tout et permet une vue de 360 degrés de la ville qui s’étend tout autour. La montée de 250 m a été somme toute plutôt exténuante, mais il faut dire que j’ai la mauvaise habitude de ne pas trop ralentir le rythme et que j’ai gravi la montagne en 15 minutes.
Je n’ai pas eu le moindre problème de sécurité. Le truc, c’est d’abord de saluer les gens et de leur parler en espagnol s’ils vous abordent plus sérieusement et de se montrer amical. Parler espagnol aide beaucoup à la sécurité dans les quartiers pauvres, on a l’air moins touriste et moins gringo. Être volontaire aide aussi, on dirait bien, puisque ça donne une image moins riche. Ainsi, le seul groupe apparemment louche que j’ai rencontré lors de ma montée était constitué de 4 jeunes adultes qui étaient en réadaptation après une période difficile. On a discuté quelques minutes après s’être rencontré, de leur journée, de mon volontariat, d’où je venais, etc. puis je leur ai souhaité une bonne journée et ils m’ont souhaité une belle visite.
D’en haut, la vue est superbe sur la ville, et par temps clair, j’imagine que l’on peut voir le sommet du volcan Cayambe, mais les nuages m’ont empêcher de confirmer cette idée. Il y a aussi un marché public en haut (parfait, avec mes 75 centavos… !) Un certain nombre de touristes, tous venus en taxi ou en voiture (je n’ai vu aucun blanc dans les escaliers, ni à l’aller ni au retour), des chinois, une belge et une espagnole qui partait le lendemain pour un mois de volontariat à Riobamba., des locaux, d’autres touristes sud-américains, etc.
La statue elle-même est impressionnante côté taille mais le sculpteur n’était pas Michelangello, ça c’est sûr ! Vue de face, ou de dos, elle est intéressante, mais dès que le point de vue change, les proportions étonnent, la posture inquiète et l’équilibre global est étrange. Intéressante surtout par le choix de la représentation qu’a fait l’artiste. Munie d’ailes d’aigle, la lune à ses pieds et un serpent en chaîne et d’une allure glorieuse, je ne sais trop de quelles écritures le sculpteur s’est inspiré. Je ne vois que quelque chose tiré de l’Apocalypse (une citation de la bible au pied de la Statue me laisse croire également à l’Apocalypse, une question de ton). Je ne vois rien d’autre pour expliquer une telle description de la Vierge, mais ma connaissance de la mythologie Chrétienne est limitée, je vais faire appel à un expert et vous revenir là-dessus. À moins que je ne confonde les ailes d’aigle et que l’artiste ait voulu la représenter avec des ailes d’anges ? Auquel cas il a été fort malhabile.
On peut entrer dans le pied et monter sur un petit balcon, pour 1$ us, attrape touriste typique, je l’ai évité. J’ai par contre emprunté le petit tunnel côté nord, un peu en contre-bas, qui mène à l’intérieur de l’ancien socle de la statue, où l’on a aménagé un petit historique de Quito, accompagné de photos historiques. Fort intéressant, et gratuit, évidemment.
Enfin, je suis redescendu en empruntant le même chemin, sans plus de problèmes qu’à l’aller. Descente non pas exténuante, mais plus difficile pour les genoux. Au bas du Panecillo, je me suis payé (à 10 centavos) une orange (donc verte et jaune), juteuse, rafraîchissante, savoureuse et nourrissante, avant de me balader un brin dans le Vieux-Quito. Passé la place de l’indépendance où se tenait un spectacle de marionnettes géantes, je me suis dirigé vers la Plaza Santo Domingo où j’ai assisté à un spectacle de nouvelle danse assez intéressant. Les mouvements avaient l’air improvisés mis à plusieurs moments, les habiles croisements des 4 danseurs laissaient voir la chorégraphie sous jacente. Soutenu par une musique techno-latino et des costumes tous droit sortis de The Matrix (pantalons, manteaux longs et bottes noirs) cette danse mélangeait mouvements au ralenti, rythme saccadé, une image définitivement androgyne et une certaine sensualité, bref, c’était bien intéressant comme numéro.
Puis, je me suis rendu utile en donnant un coup de main à deux touristes cherchant Plaza Grande. On a vite réalisé que l’on venait du même coin du globe, eux de la ville de Québec. Ils arrivaient de Lima et restaient deux semaines à visiter l’Équateur avant de revenir à Québec. Nous avons pris le temps de partager une petite bière à une terrasse de Plaza Grande, ce qui me permet de vous glisser un mot sur la bière locale.
Il se brasse à Quito grosso-modo trois bières locales. La Pilsener, la Club et la Club Export. Elles existent aussi en version light. Ce sont toutes des bières de type Pilsener, elles sont toutes agréables au goût, très douces et peu alcoolisées (de l’ordre de 4 à 5 pourcent, je dirais). Celle d’aujourd’hui, Plaza Grande, après ma petite hike d’El Panecillo, s’est avéré savoureuse !
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