Cartes postales, poésie et considérations budgétaires.
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J’ai toujours été un amateur de cartes postales. J’aime bien les choisir en fonction de ce que je vis, ce que je vois et à qui je dédie telle ou telle carte.
Par contre, l’art de la carte postale, sa poésie agréable en tant que petite image venue de loin, elle s’est perdue quelque part entre la mondialisation et le courrier électronique.
Ainsi, ce n’est plus la même chose d’expédier des cartes postales aujourd’hui et le marché étant important, l’affaire (cartes te timbres) est devenue fort mercantile.
Ici et maintenant, par exemple, il en coûte, pour un timbre vers le Canada (pour une carte postale, pas une lettre), le même montant que 4 tickets de transport en commun, un sac d’une douzaine d’oranges ou un billet d’entrée dans un bon musée, ou encore une pinte de bonne bière, dans un bar. Compte-tenu de l’économie locale, c’est hors de prix.
Ce qui est, quand on y pense, naturel. Après tout, aucun quiteño ne veut expédier de cartes postales au Canada, hein ? C’est quand la dernière fois que vous avez posté une carte postale du coin où vous habitiez ? (Bon, je l’ai fait de Montréal, mais j’y étais un peu comme partout ailleurs, à demi-touriste). Bref, comme seuls les gringos veulent poster des cartes, aussi bien charger le gros prix !
Si je faisais du tourisme avec un budget conséquent, je ne dis pas, mais je n’ai pas le budget actuel pour expédier les cartes que je voudrais. Lors de notre séjour en Europe, Suzie et moi avons expédié pour (cartes et timbres) environ 200$ de cartes postales. Je n’ai malheureusement pas ce budget ici et ne pourrai donc pas expédier les cartes que j’aurais voulues. Je mettrai plein de photos sur mon site, pendant et surtout après mon retour, imprimez-les avec un morceau de ce journal à l’endos et le tour sera joué ! Vous voyez que la poésie des cartes postales se perd ?
J’ajouterais qu’en Équateur, le marché des cartes est peu actif. Quelques images valent le détour, mais demeurent rares et essentiellement concentré sur l’architecture ou les paysages volcaniques, et toujours les mêmes. La majorité des cartes offertes sont vieilles, les photos datent de dix ans au moins, quand ce ne sont pas carrément leur impression jaunie qui date aussi. Un fait intéressant, les cartes sont exclusivement vendues dans gringolandia ! Aucune carte disponible dans le centre historique de la ville, c’est comme un Vieux-Québec sans cartes postales à vendre :-). C’est en fait, une preuve de plus que les touristes ne sortent pas de gringolandia, la zone touristique. Ils y mangent, y dorment, y sortent et y magasinent. Point.
Pour ma part, jamais, dans toutes les villes que j’ai visités dans le monde, à ce jour, me suis-je contenté de me limiter à une zone quelconque, touristique ou pas. J’éprouve toujours la curiosité d’aller voir ailleurs, d’aller là ou les choses intéressantes et jolies se trouvent et c’est là où l’on trouve les coins les plus intéressants.
(Venise me revient encore en mémoire à ce moment-ci. Un des plus beaux moments vécus à Venise a été ce repas acheté au marché à l’écart du circuit touristique et de la Piazzale San Marco, repas que l’on a dégusté au bout d’un trottoir cul de sac les pieds pendant au-dessus d’un petit canal anonyme. C’est d’ailleurs là que Suzie a pris l’une de ses photos préférées de Venise).
Bon, je me suis éloigné de mon sujet, mais j’écris ça le matin du 23 juin, à la main avec un crayon de bois aiguisé au couteau, dans l’autobus qu me mènera bientôt à Lloa, j’attends qu’il parte, d’ici 5 minutes, probablement… J’ai vu sur le quartier de la Mena Dos, un coin résidentiel et pauvre. Le mur de brique à mes côtés est surmonté de tessons de bouteilles imbriqués dans le ciment, par protection, pour empêcher qu’on puisse le franchir facilement. Ce type de sécurité est omniprésente à Quito (à l’exception de gringolandia). L’Équation est facile à faire. Quito est une ville où il y a très peu de crimes violents, mais où le vol est très fréquent, il fait partie de la vie quotidienne ici.
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