mercredi 3 août 2011

L'amphithéâtre romain de Pula

Si je n'ai pas parlé plus tôt - pendant mon voyage - de l'incroyable amphithéâtre romain de Pula, c'est qu'il m'a servi à un petit canular romain après mon passage à Venise.

Voici donc le billet qui lui revient, question de rendre à Pula ce qui lui appartient :-).


L'amphithéâtre de Pula a été érigé à partir du règne d'Auguste et terminé lors du règne de Titus. On parle donc d'un édifice d'environ 2000 ans. C'est l'un des six plus grands amphithéâtre de l'empire romain à être encore debout aujourd'hui... et c'est le monument de l'antiquité le mieux préservé de la Croatie.


Si l'amphithéâtre est un peu en retrait par rapport aux autres ruines de l'époque de la Pula romaine, c'est que l'édifice a été construit à l'extérieur des murs de la ville, le long de la Via Flavia, qui menait de Pula à Rome.


Il pouvait accueillir 22 000 spectateurs, et si on se demande pourquoi on avait construit un tel amphithéâtre dans une ville d'environ 5 000 habitants, on croit que l'amphithéâtre, qui faisait parti du circuit des gladiateurs, devait accueillir des spectateurs de toute la province environnante.


La structure extérieure est incroyablement bien préservée, et serait l'une des plus complète du monde romain de nos jours. Les trois niveaux du côté de la mer et les deux du côté de la ville s'expliquent par le fait que l'édifice a été érigé sur une colline, et démontre à quel point les romains n'avaient pas peur des contraintes lors de la construction de ce genre d'édifice. Tous les niveaux de l'anneau extérieur sont conservés, à part quelques brèches mineures.


Au moyen-âge, une bonne partie de la structure intérieure de l'édifice a été utilisée comme matériaux de construction par les habitants, mais dès le 13e siècle, ce pillage a été interdit.


Dans les années 1580, le sénat vénitien a proposé de le démonter et le reconstruire à Venise, mais un sénateur vénitien s'y est fortement opposé et a eu gain de cause. Ce sénateur, natif de Pula, est aujourd'hui honoré sur une plaque dans l'amphithéâtre.


Une exception l'interdiction de pillage a été faite au début des années 1700, quand des pierres de l'amphithéâtre ont été utilisées comme fondation pour la cathédrale de Pula.



Les amateurs de cinéma reconnaîtront peut-être l'amphithéâtre, qui a servi de décor lors du tournage du film historique Titus, avec Anthony Hopkins.


Et les numismates reconnaîtront l'édifice comme étant l'image qui apparaît à l'endos des billets de 10 kunas croates.



L'amphithéâtre de Pula est aujourd'hui utilisé pour des festivals, projections et concerts. J'ai assisté à un petit spectacle local reproduisant les combats de gladiateurs de l'époque romaine, mais il n'est pas rare d'y voir des artistes internationaux, comme Sting, qui s'y est produit en 2009, par exemple.


Alors voilà, c'était L'Esprit Vagabond, qui était bien à Pula, et non à Rome, en juin dernier.

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mardi 2 août 2011

Europe-Balkans-2011: Les vues panoramiques

Mon plus récent voyage m'aura permis de capter quelques vues panoramiques intéressantes. Je les partage donc ici, sans aucun ordre précis.Généralement, il s'agit de vues d'ensemble sur une ville ou un secteur particulièrement photogénique et étendu, mais parfois, c'est une place ou une vue particulière qui ne pouvait être captée autrement qu'en panoramique.


Budapest. Vue sur le Danube, avec à gauche, le château de Buda, au centre, le Lanchid (Pont à chaînes) et à droite, le quartier de Pest, dominé par le parlement hongrois et la cathédrale Szent Istvan.


Pécs.Vue sur Széchenyi Tér avec la jolie tour d'horloge de l'hôtel de ville (à gauche).


Prague. Karluv Most (Pont Charles) avec quelques centaines de touristes le traversant. De l'autre côté (Stare Mesto), on peut voir la tour du pont gothique et quelques clochers, dont celui, distinctif, de Notre-Dame de Tyn.


Dubrovnik. Vue d'ensemble sur la ville fortifiée, l'île de Lokrum et la Mer Adriatique alors qu'avec mes complices (dont Szuze, sur la photo) nous visitons la forteresse de Lovrijenac de l'autre côté de la baie.


Bratislava. Vue sur trois côtés de Hlavné Namestie, en fin de journée. Si vous savez où il se trouve, vous verrez peut-être, appuyé sur un banc de cette place, le personnage napoléonien présenté dans un billet précédent.


Rovinj. La petite ville de l'Istria est parsemée de rues médiévales qui serpentent ici et là, ce qui rend la photographie d'ensemble particulièrement ardue. La largeur des rues étant limitée, le recul du photographe l'est tout autant. D'où ce panoramique vertical pour capter un "coin" de rue de Rovinj, similaire à plusieurs autres.


Prague. Vue sur la partie est de Staromestské Namesti, captée du sommet de la tour d'horloge de l'hôtel de ville de Stare Mesto. L'église qui domine complètement le paysage urbain est Notre-Dame de Tyn, avec ses clochers distinctifs devenus un des symboles de Prague. On peut aussi voir, à droite, une des portes gothiques de la ville.


Rovinj. Vue d'ensemble de cette sorte de station balnéaire médiévale croate. À gauche, on peut voir la presqu'île qui constitue le centre historique (avec le haut clocher de l'Église, modelée sur celle de St-Marc de Venise), puis, le long boulevard qui longe la baie où se trouve une marina achalandée.


Gyor. Vue de Széchenyi Tér. Je n'ai pas encore publié mes notes de voyage sur cette petite ville de Hongrie, donc c'est la première photo de Gyor que vous voyez ici. On y voit la place centrale, bien entourée d'édifices baroques et munie d'une fontaine centrale qui fait le plaisir des enfants sous un soleil de plomb.


Prague. Karluv Most et Prazski Hrad. Vue sur la Vltava, le château de Prague (à gauche) et le Pont Charles.


Split. Une rue quelconque dans la ville médiévale développée à l'intérieur de l'ancien palais romain. Un autre exemple de nécessité de réaliser un panoramique pour capter l'étroitesse des rues, et les passages et croisements en angles qui sont légion dans les vieilles villes du moyen-âge en général et dans Split en particulier.


Venise. Vue sur le Grand Canal. À gauche, on voit le Pont de l'académie, puis l'institut des sciences et des arts. Venise ne manque pas de vues spectaculaires, mais je voulais ici capter les rangées d'immeubles le long du canal, leurs petites embarcations, ainsi que quelques entrées de canaux mineurs.


Split. Vue du Péristile, avec son mélange d'architecture romaine et médiévale. Le mausolée de Dioclétien (à droite) est maintenant la cathédrale et la petite chapelle St-Roch (au centre) abrite aujourd'hui le kiosque d'information touristique de Split.
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lundi 1 août 2011

Le mur de John Lennon à Prague

À Prague, on n'est pas surpris de découvrir un théâtre où Mozart a présenté la première de Don Giovanni, ni d'apprendre que le compositeur autrichien a séjourné dans la capitale Tchèque. Par contre, ça étonne toujours de trouver dans le centre-ville de la capitale, un mur entier consacré à John Lennon.
Tout a commencé à la mort de Lennon. Pour plusieurs tchécoslovaques, Lennon était un héros de la paix et la liberté. Un jeune a peint un portrait du musicien sur un mur situé près de l'ambassade de France, dans Mala Strana, pour honorer la mémoire de Lennon. Le régime trouvait que cette idée était subversive et a tenté d'effacer le portrait et les graffitis anti-communistes qui avaient commencé à apparaître un peu partout autour du visage de Lennon, avec des paroles de ses chansons.
En quelques jours, le mur honorifique allait devenir un lieu consacré à la liberté d'expression et aux demandes de changements pacifiques du régime communiste.
Au fil des ans, les messages se sont accumulés sur des couches et des couches de peintures de toutes les couleurs. En 1988, les slogans anti-régimes se multiplient et le gouvernement décide d'intervenir, ce qui mène à de violents affrontements entre les jeunes et la police près du Pont Charles.
Plusieurs jeunes tchèques rappellent le rôle du mur Lennon dans la genèse de la révolution de velours, qui allait mener à la création de la République Tchèque après la chute d'un autre mur, celui de Berlin, et celle du communisme qui régnait en Tchécoslovaquie jusque là.
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Même si le portrait original est disparu depuis longtemps sous les graffitis, le mur existe toujours. J'étais allé y faire un saut lors de ma visite de Prague en 2003 et y avait vu un portrait de Lennon, sans savoir s'il s'agissait du graffiti honorifique original. Lors de mon récent passage en 2011, la seule image de Lennon était un petit portrait au bas du mur (voir première photo de ce billet). Le mur est sur la propriété d'un ordre religieux qui permet que son rôle historique se poursuive, et permet donc que les gens continuent à y faire des graffitis. Le mur Lennon est donc constamment en évolution et, comme l'homme à qui il rend hommage, il est devenu pour des milliers de gens, un important symbole de paix et liberté.
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Aujourd'hui, divers voyageurs et passant s'arrêtent encore devant ce mur d'une vingtaine de mètres de long, et quelques uns y ajoutent encore leur contribution.


Le mur est un intéressant mélange de messages de paix, de dessins divers, de citations des Beatles ou de Lennon, et d'autres messages parfois sans rapport avec l'oeuvre originale.


Dernière contribution au Mur de Lennon de Prague observée le 12 juillet dernier.
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samedi 30 juillet 2011

Scott et Roby, ou Huard en programme double

Un court billet sur un programme double, puisque par un étrange concours de circonstance, j'ai vu deux films mettant en vedette Patrick Huard en deux soirs. (Et dans l'un d'eux, je me retrouve même à l'écran!*). Le lien Huard m'est donc paru le prétexte idéal pour vous parler de ces deux très bons films québécois.
Jeudi soir, j'ai donc vu Starbuck, le plus récent film du réalisateur et scénariste Ken Scott. J'ai déjà parlé de Scott sur ce blogue. Je vous épargne le sommaire du film, que vous pouvez lire un peu partout sur le web, pour vous dire que le cinéaste réussi une fois de plus à nous livrer un gentil film qui se balade avec habileté entre comédie et émotions. De situations parfois extravagantes, il n'oublie jamais le rythme de l'histoire, se fait subtil derrière la caméra, bref, on ne sent pas l'effort derrière un bon scénario et une réalisation fluide. Comme comédie, Starbuck fonctionne parfaitement, on ri beaucoup, plusieurs répliques sont surprenantes, politiquement incorrectes, même, ce qui est relativement rare dans le cinéma qui vise un public général. Mais là où Starbuck trouve ses qualités principales - et là où il pourra avoir une carrière plus longue que les premières semaines au cinéma - c'est que outre les lignes humoristiques, l'histoire et les personnages réussissent à être touchants. La réflexion sur la paternité n'est pas qu'un prétexte à faire rire, elle fait aussi réfléchir, et jamais cette réflexion ne semble kitsh; on croit aux personnages de Starbuck et on passe un très bon moment de cinéma en leur compagnie.
Vendredi soir, j'ai loué Funkytown, le dernier film réalisé par Daniel Roby. Même si on ri pas mal pendant Funkytown - surtout dans la première partie - le film n'est pas une comédie au sens usuel du terme. Funkytown, qui raconte l'histoire du Montréal disco de 1976 à 1980, couvre une large gamme de personnage - on pourrait presque parler d'un film chorale - dont une bonne partie sont inspirés de montréalais ayant dominé la scène artistique à l'époque de l'arrivée du disco en Amérique du Nord. Il faut le dire haut et fort; Funkytown est un excellent film, captivant du début à la fin, fascinant dans ses personnages comme ses décors et costumes d'époque, émouvant par son histoire et son regard sur une période stimulante de notre histoire. Je ne saluerai jamais assez la décision des créateurs d'avoir tourné un film bilingue; les dialogues dans les deux langues sont d'une justesse incroyable, on ne peut imaginer ce film tourné autrement. L'effet de réel est décuplé par ce choix de mettre en scène les personnages québécois dans une ville bilingue où l'anglais dominait à la fois la scène disco et le milieu des affaires. On n'a pas l'impression de regarder un film, on a l'impression d'y être. Dire que les décors, costumes et accessoires sont une partie importante de la "création de monde" que représente ce film semble une évidence, mais il faut bien avouer que cet aspect ajoute également un niveau de plaisir au visionnement. Du côté des acteurs, Patrick Huard joue avec beaucoup de subtilité un personnage complexe, auquel on s'attache malgré ses défauts et avec le visionnement de Starbuck la veille, j'ai pu constater l'étendue du répertoire de l'acteur. On ne prend donc pas Huard uniquement parce qu'il est payant au box office, ces deux films font la preuve de son grand talent. Pour revenir à Funkytown, si Huard et l'ensemble des comédiens y sont très bon, c'est Paul Doucet (jouant le personnage inspiré de Douglas "coco" Leopold) qui offre la performance la plus éclatante (et la plus touchante) du film. Son histoire est probablement celle qui rappelle le plus à quel point à société québécoise a fait de grands pas en avant (enfin, et quand même), dans certains domaines. Cette histoire permet aussi de montrer qu'on peut faire un film sérieux, et qui ne fini pas nécessairement en happy end, sans pour autant en faire un film déprimant. Funkytown n'est certainement pas un conte de fée, mais le ton sur lequel il est raconté en fait un film inspirant et qui invite à être visionné de nouveau. Enfin, je ne saurais terminer ce commentaire sans souligner l'excellence (il n'y a pas d'autre mot) de la réalisation de Daniel Roby, un réalisateur qui se fait définitivement trop rare sur nos écrans. (Son La Peau Blanche était déjà dans mon Top Ten de 2004. On reconnaîtra d'ailleurs le nom de Joël Champetier, co-scénariste de La Peau Blanche, au générique de Funkytown, à titre de traducteur des dialogues en français). Le ton de Funkytown lui doit probablement beaucoup, et avec ce film, Roby signe un film visuellement splendide, aux mouvements de caméra sont fluides, à la direction photo superbe. Bref, en plus d'être un très bon film, c'est aussi un très beau film.
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* Je vous avais parlé du tournage de Starbuck de Ken Scott, et dans les premières minutes du film, on peut voir les scènes qui avaient été tournées en ma présence (et celle de milliers d'autres personnes, hehe) l'été dernier. Je suis quelque part dans la foule de l'autre côté du terrain, à l'extrême droite de l'écran, dans le stade :-).

jeudi 28 juillet 2011

Censure et image du Canada dans les Balkans

Je viens tout juste de publier un billet sur l'image du Canada à l'étranger, basé sur mes observations dans les Balkans cet été, que voilà qu'on apprend que le gouvernement du Canada a adopté une position de censure digne de Duplessis à l'endroit d'une artiste canadienne qui avait des projets en Croatie. La dame croate qui s'occupait du projet sur place compare la réaction du Canada à celle de la Chine, du gouvernement Poutine, ou du Kazakhstan.
L'artiste, Franke James, est reconnue pour son implication dans la lutte pour contre les changements climatiques et pour la protection de l'environnement en général. Son site web démontre l'appui qu'elle reçoit de nombreux organismes et intervenants environnementaux et comporte plusieurs détails sur l'affaire de la censure canadienne à son égard.
Une affaire pitoyable.
Et effrayante aussi.
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Je me demande quand viendra l'interdiction ministérielle de publier mes billets politiques.
Les gens qui ont voté Conservateurs sont-ils vraiment assez naïfs pour croire que nous vivons encore en démocratie?
Vraiment?
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lundi 25 juillet 2011

Soupirs... sur le pont

Lors de mon passage à Venise, vous aurez peut-être remarqué que j'ai omis de parler de (ou montrer) l'un des lieux les plus renommés de Venise; le Pont des soupirs. Ce qui est amusant avec le Pont des soupirs, c'est qu'en réalité, il ne s'agit pas d'un pont au sens habituel du terme, mais plutôt d'une passerelle reliant deux édifices.
Le Ponte dei sospiri date de 1602 et traverse un canal près de la Place St-Marc. Originalement, il reliait la cour de justice du palais des Doges à la prison. Pour les condamnés, la vue qu'ils avaient en le traversant pouvait être la dernière vue de Venise (et de la liberté, ou la vie) qu'ils avaient, d'où leurs soupirs en le traversant, qui donnèrent le nom de ce pont.
Le Pont des soupirs est l'une des attractions les plus visitées de Venise; le pont par lequel on peut le voir est l'un des plus achalandé de la ville.
Si je vous avait parlé du Pont des soupirs lors de mes deux billets sur Venise, la photo aurait eu cette allure:


Si vous n'avez jamais vu ce pont, votre réaction devrait être la consternation. C'est ça, le célèbre Pont des soupirs? Oui et non... Cette photo montre bel et bien 90% de la passerelle qui s'appelle Pont des soupirs. Malheureusement, les édifices de part et d'autre sont en restauration, et quelqu'un quelque part à pris la décision de vendre de la publicité pendant les travaux, d'où les panneaux bleus qui englobe littéralement le Pont.


Évidemment, ce nouveau décor gâche complètement les photos potentielles à faire à cet endroit. Une honte pour qui ne visitera Venise qu'une fois dans sa vie et sera ainsi privé du célèbre Pont. On se demande pourquoi Venise n'a pas exigé les désormais connues toiles en trompe l'oeil dressées temporairement sur les édifices pour faire illusion, au moins...


Et l'affaire n'est pas un projet de quelques semaines sur lequel je suis tombé par malchance. J'ai une tante qui a visité Venise en septembre dernier et ses photos du pont ressemblaient à celle-ci. (Jusqu'au moment de voir ses photos, je ne comprenais pas pourquoi elle avait été déçue par la vue de ce pont!). Aujourd'hui, comme on peut le constater, les touristes de groupe s'amassent sur le canal et prennent des photos du pont quand même. Si j'ai pris les trois photos présentées ici, c'était surtout pour montrer cette aberration touristique qu'est ce décor publicitaire affreux (et c'est là qu'est née l'idée de ce billet post-retour).


Sinon, on aurait pu commander à Disney d'intégrer Mickey dans le décor, au moins, ça aurait été plus joli (Ici, Mickey sur le Grand Canal, dans la fenêtre de la boutique Disney de Venise).
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Les lecteurs de l'Esprit Vagabond à l'époque de l'APAQ se souviendront peut-être que la dernière édition papier de mon journal portait une photo prise au Pont des soupirs. Cette photo était également celle qui marquait le passage en ligne de l'Esprit Vagabond en 2004. (On peut d'ailleurs encore voir ces deux images d'en-tête ici - la première et la dernière photo).
Voici donc la photo originale de fin avril 2003 lors de mon premier passage au Pont des soupirs de Venise.


On peut constater que le décor est autrement plus romantique.
(soupirs)
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dimanche 24 juillet 2011

Europe, Kanada, pétrole, images et Le Ministre

Europe - Kanada
On me demande parfois comment les canadiens sont perçus à l'étranger, quand je reviens de voyage...
Les lecteurs réguliers de ce blogue se souviendront probablement de mes articles sur la complaisance et la complicité du gouvernement du Canada avec ses industries minières à l'étranger, publiés lors de mon séjour au Guatemala. Cette année, pendant mon séjour en Europe centrale et dans les Balkans, je suis tombé à plusieurs reprises sur des panneaux, affiches et dépliants d'une campagne de sensibilisation dans cette partie de l'Europe... contre le Canada et son pétrole sale issu des sables bitumineux. Voici donc le contexte de l'image que j'ai vue le plus souvent sur le Canada pendant mon récent séjour en Europe.
Kanada - Pétrole - Image
Depuis mon retour de voyage, j'ai lu deux nouvelles qui ont fait monter mon niveau de cynisme face au gouvernement du Canada. La première est celle disant qu'Ottawa veut "prouver, au Canada et à l’étranger, que cette industrie [les sables bitumineux] respecte l’environnement". Une idée qui est déjà risible en soi.  La seconde est celle où on apprend que c'est l'industrie pétrolière qui finance en partie la rencontre ministérielle sur l'énergie, qui a pour but de "discuter des stratégies énergétiques nationales du Canada". On ne se cache même plus. (Pourquoi ne pas demander à la mafia montréalaise de financer les réunions de Revenu Québec, tiens?)
La campagne que l'on peut voir en Europe se concentre sur une information générale: "Le pétrole sale du Canada arrive en Europe". Ce slogan se retrouve en en-tête de tous les éléments que j'ai pu voir pendant mon voyage. J'ai rapporté de mes visites quelques exemples de cette campagne, aperçus dans trois pays: L'Autriche, la Slovénie et l'Italie. (Photos d'affiches placardées dans des commerces, dépliant et affichettes informatives).
(Autriche. En bas: Le Canada partage sa saleté - traduction libre)

(Slovénie. En bas: Canada, nettoie ton derrière! - Traduction libre)

(Slovénie. En haut, en blanc: Le projet le plus destructeur sur Terre - Traduction libre)

(Italie. En bas: Canada, lave ta conscience! - Traduction libre)

(Slovénie. Détails d'un dépliant où on parle de "Sales petits secrets" et de "Menace mortelle pour la planète" - Traduction libre).
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Image - Le Ministre
Parlant de belles images et de Canada, on se souviendra qu'avant les élections fédérales, j'avais invité les gens de Roberval à réfléchir avant de voter. Leur choix a été clair, et aujourd'hui, ce choix est devenu Le Ministre.
Or dans une chronique publiée dans La Presse, Patrick Lagacé n'hésite pas à qualifier Le Ministre «d'indécis», de «personne qui ne maîtrise pas son dossier», de «marionnette», et même de menteur, qui «dit des bêtises» et des «demi-vérités».
Suite à son très clair pouvoir et sa très claire gestion des nouvelles études concernant le Pont Champlain à Montréal, Le Ministre a aussi eu l'honneur d'être caricaturé par Bado,  dans Le Droit du 15 juillet dernier (voir la 3e vignette sur cette page de Cyberpresse)...
Bravo, gens de Roberval, on voit à quel point votre région est au pouvoir.
Conclusion
Pour conclure, on voit donc quel genre de Kanada façonne le gouvernement dont fait partie Le Ministre. Et comme le démontre la première partie de ce billet, vous pouvez voir comment ce Kanada est souvent perçu à l'étranger.
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vendredi 22 juillet 2011

Salona - détails

Pour faire suite à mon survol du site archéologique de Salona, voici quelques détails croqués in situ, ou encore au fascinant musée d'archéologie de Split, où se trouvent une très vaste collection d'artefacts de l'époque romaine découverts à Salona et ailleurs dans la région.


C'est avec une certaine surprise que j'ai constaté que dans les ruines de l'amphithéâtre, il y avait encore des pierres où l'on pouvait lire des inscriptions. J'avais imaginé que toutes les pièces de ce genre étaient au musée, mais j'ai compris en le visitant qu'il en possédait déjà quelques milliers...


Parmi les bas-reliefs intéressants, j'ai noté plusieurs représentations animales, dont ce poisson, sur un tombeau près de la basilique.


Certaines sculptures ornant les tombes de la nécropole sont également très bien préservées, dont celle de ce couple, uni dans leur sépulture. Malgré l'absence de la partie du haut, on peut encore distinguer la main de l'homme sur l'épaule de la femme.


Aussi incroyable que ça puisse paraître, ce pan de plancher en mosaïque repose à ciel ouvert près de la basilique, appuyé sur le mur.


Parmi les petits artefacts trouvés sur le site (et explosés au musée), on retrouve une belle collection de pièces de monnaie, dont celles-ci, de l'époque d'Augustus.


Parmi les habitants de Salona, il y avait des amateurs qui avaient rapporté d'Égypte quelques sculptures décoratives. Ce sphynx est maintenant exposé au musée d'archéologie de Split.


Également au musée, on retrouve quelques tombeaux très décorés et incroyablement bien conservés, avec des reliefs absolument magnifiques dans leur exécution. Ceci est un détail de l'un d'eux, avec une tête de cheval qui porte encore la patine du marbre original.


Avec le sphynx égyptien, on peut aussi admirer quelques hiéroglyphes, pour ceux qui sont capables de les lire.


Enfin, un site archéologique romain ne serait être complet sans une panoplie de planchers de mosaïque. Voici un échantillon de ceux retrouvés à Salona et explosés au musée d'archéologie de Split. Les représentations divines et d'animaux dominent évidemment les compositions.
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