jeudi 24 octobre 2013

Quelques "visages" montréalais aperçus depuis mon retour

Vous connaissez déjà mon penchant pour les murales urbaines... voici donc un petit billet-photos sur quelques éléments intéressants aperçus lors des longues marches que j'ai prises en ville depuis mon retour d'Espagne.


Ce n'est évidemment pas une murale urbaine, mais j'aime beaucoup ce genre de vestige qui reflète une partie de la culture du passé. Cet affichage en anglais (sur Le Plateau, en plus) est le fait de Bland Nurses Outfitters, un fabricant montréalais dont quelques rares pièces sont visibles au Musée du costume et du textile du Québec (au Marché Bonsecours), pièces qui datent de 1954 à 1961, ce qui fourni l'information sur l'époque de cette publicité inscrite sur un édifice de Montréal.


Lors de mes tournées de printemps sur les nouvelles murales urbaines, je n'avais pas remarqué celle-là, montrant un imposant robot (qui occupe tout l'arrière d'un édifice de plusieurs étages), avec des détails fort intéressants (sur Clarke au sud de Mont-Royal).


Dans la série des oeuvres éphémères (plusieurs des images montrées sur ce blogue dans la catégorie des murales urbaines ne sont déjà plus visibles sur le terrain), on notera cet amusant amalgame de Star Wars et graffiti du milieu de la mode.


Un détour sur St-Grégoire (entre St-Hubert et Papineau) m'a fait noter cette scène, vaguement SF mais essentiellement New Age, à l'entrée d'une ruelle.


Il n'y a pas que les murales qui offrent des nouveaux visages à Montréal. J'ai eu la surprise de découvrir, directement sur la Place d'Armes, deux nouvelles grandes sculptures, dont celle-ci, intitulée «Poodle Français». La plaque ne mentionne ni l'identité de la dame au masque allongé sur le nez, ni le rôle de celle-ci ou de son chien.


De l'autre côté de la place - les deux sculptures étant situées de part et d'autres de l'édifice rectangulaire noir de la Banque Nationale - on retrouve la réponse anglaise avec la sculpture de cet homme (lui aussi avec un masque lui allongeant le nez), intitulée «English Pug», qui forme donc la seconde partie de ce diptyque nouveau.
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mercredi 23 octobre 2013

L'art (presque perdu) de ne rien dire

Certains d'entre vous auront peut-être noté le relatif silence de ce blogue depuis plusieurs jours. Comme le titre de ce billet l'indique, j'ai préféré ne rien dire que de me prononcer sur des sujets d'actualité ou de raconter mes activités depuis mon retour d'Espagne.
Mon sentiment habituel post-retour de voyage y est pour beaucoup - le choc du retour, même s'il frappe moins fort avec le temps et que je ne suis parti que 7 semaines - alors que la vie quotidienne reprend son droit et que les éléments de celle-ci sont moins intenses ou moins excitants que ceux vécus en voyage. Il ne faut pas croire que la vie ici est plate pour autant, j'ai par exemple pu voir le merveilleux film Gabrielle de Louise Archambault au cinéma Beaubien près de chez moi, une expérience aussi enrichissante qu'agréable.
Sinon, le titre de ce billet fait évidemment référence à un livre de Dany Laferrière; et ce n'est pas accidentel, puisque depuis mon retour, j'ai beaucoup mis le nez dans des livres de toutes sortes (essais, romans, BD, revues, nouvelles), et dans plusieurs langues en plus, consacrant ainsi mon temps libre à lire plus qu'à écrire sur ce blogue pour faire changement.
J'aurais bien pu parler du sujet de l'automne au Québec; l'avant-projet de charte des "valeurs", mais tout semble avoir été dit sur le sujet. J'aurais plus tendance à commenter longuement si le projet était au moins cohérent, mais il ne l'est pas du tout et je déteste l'incohérence quand vient le temps de discuter ou d'argumenter. Je n'arriverai jamais à comprendre en quoi le fait que madame X préposée à la SAAQ ne porte plus de voile serait merveilleux pour la laïcité de l'État alors que le maire Jean Tremblay de Saguenay peut continuer à prier sous la statue de la vierge avant le conseil municipal et que l'assemblée nationale se réunisse toujours sous le crucifix posé là par Duplessis, les deux instances étant précisément là où se prennent les décisions de l'État. Une incohérence assez ostentatoire, je trouve. Le sujet me permet de noter au passage qu'avec les années, l'ancien professeur de mon alma mater (HEC Montréal) et moi sommes de plus en plus souvent sur la même longueur d'ondes (je parle de M. Parizeau), mais que pour une des seules fois en plus d'une décennie, je partage le même avis que Lucien Bouchard, un événement qui mérite d'être souligné par son caractère exceptionnel.
J'aurais aussi pu parler de la nouvelle entente de libre-échange avec l'Europe, mais pour en dire quoi? Cette idée de négocier une telle entente n'a jamais été débattue en campagne électorale, n'a jamais fait l'objet de mandats clairs envers nos dirigeants, a été négociée à huis-clos, et les détails ne sont pas encore publiés, donc au fond, à part de la propagande ou des rumeurs, nous ne savons rien de concret sur celle-ci.
La politique municipale n'est pas plus encourageante, puisque pour Montréal, les dés semblent déjà jetés en faveur du candidat qui était le plus connu du lot avant la campagne, prouvant une fois de plus que la politique n'est qu'une affaire d'image et non de contenu, ce qui est d'autant plus déplorable que cette année, après tous les scandales de corruption ayant secoué la ville (et plusieurs autres villes du Québec), on aurait espéré que la population s'intéresse aux programmes et à la vision de chaque candidat avant de faire son choix. Le fait que le meneur (Denis Coderre) ait bâti son équipe à partir des vestiges du vieux parti de Gérald Tremblay ne laisse évidemment présager rien de bon pour ceux qui espéraient que les choses changent à l'hôtel de ville.
Même constat avec la désolante pseudo-commission Ménard sur le printemps étudiant de 2012, une véritable "patente à gosse" montée strictement pour fermer la trappe à ceux qui auraient voulu de véritables réponses et une véritable enquête sur les débordements policiers, les arrestations arbitraires, le profilage politique et la violence qui a marqué le printemps/l'été 2012.
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J'ai donc préféré ne rien dire dans les dernières semaines, ou en dire très peu en ce qui concerne ce blogue.
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J'ai donc gardé le silence, assisté à la marche de zombies la fin de semaine dernière, et vu plusieurs films, comme Gabrielle, mais aussi Prisoners,;deux excellents films réalisés par des cinéastes d'ici dans deux registres complètement différents.
Mais, tel que mentionné ci-haut, j'ai surtout beaucoup lu. Je suis d'ailleurs en train de lire l'excellent roman Cien anos de soledad de Gabriel Garcia Marquez, auteur hispanophone lauréat du Prix Nobel de littérature, et l'intérêt de ce roman à mes yeux, à part le fait qu'il s'agisse d'un classique qui mérite les louanges dont il est l'objet, c'est que je le lis en version originale espagnole. Ce n'est pas le premier livre que je lis dans la langue de Cervantes, mais c'est le premier grand roman classique que je lis en version originale espagnole.
Auparavant, à part quelques nouvelles, essais et autres textes, j'avais surtout lu, pour me faire l'oeil, disons, des romans en traduction espagnole. Lire un polar, par exemple, demeure une lecture un peu plus facile pour un néophyte que de lire Garcia Marquez, dont le style et l'écriture riches demandent une meilleure maîtrise de la langue espagnole si on veut apprécier l'oeuvre dans toute sa complexité.
Parmi les romans en traduction que j'ai lu récemment en espagnol, on retrouvait deux enquêtes de l'inspecteur Wallander, de l'auteur suédois Henning Mankell. C'est un cas intéressant puisque comme Mankell écrit en suédois, une langue dont je ne connais absolument rien, j'en suis réduit à le lire en traduction (Je n'ai pas assez de talent pour les langues pour apprendre le suédois seulement pour lire les polar que j'aime). J'ai découvert Mankell à la fin des années 90 en traduction française, puis suis passé à la traduction anglaise quelques années plus tard (à la fois pour pratiquer mon anglais, et parce que j'ai découvert que la plupart des traductions anglaises étaient meilleures que les traductions effectuées en France et pleines d'argot insupportable). En lisant Mankell en traduction espagnole, il devenait le premier auteur que j'aurais lu en trois langues (et sans avoir pu le lire dans sa version originale, de surcroit). Je préfère évidemment lire les versions originales aux traductions, mais dans ce genre de cas, je joins l'utile (la pratique d'une autre langue) à l'agréable (lire les romans d'Henning Mankell).
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Ce billet sur le silence pourrait enfin être conclu par la constatation que ce n'est pas parce que j'ai décidé de ne rien dire pour un moment, que je n'ai rien écrit pendant ce laps de temps. Bien au contraire, car plusieurs projets ont bourgeonné ou avancé depuis mon retour, ce qui est toujours positif en ce qui me concerne. Et, bien entendu, j'ai aussi réfléchi à mes prochains projets de voyage.
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samedi 12 octobre 2013

Parallèle Espagne-Québec

Introduction
Lors de mon récent séjour en Espagne, je n'ai pu éviter de faire quelques parallèles politiques entre la situation là-bas et celle qui règne au Québec. En fait, l'actualité politique espagnole ne m'a pas laissé le choix, un gigantesque scandale de financement occulte du parti au pouvoir au profit d'entrepreneurs a éclaté alors que je commençais à peine mon voyage. J'ai donc suivi l'affaire dans les médias pendant mes déplacements de l'été et y jette un coup d'oeil de temps en temps depuis mon retour.
Si je reviens sur ça aujourd'hui, ce n'est pas seulement parce que le parallèle est intéressant en soi - et prouve que contrairement à ce que certains chroniqueurs du ROC voudraient bien laisser croire, la situation au Québec est loin d'être unique à la province, mais assez répandue dans le monde; l'Espagne étant un exemple qui a surgit publiquement. Il y a aussi le fait que nous soyons en campagne municipale et que pour Montréal et les environs, les questions d'éthique/intégrité dominent l'actualité en plus d'occuper une place importante auprès des électeurs qui suivent la politique un tant soit peu.
Enfin, avec ce qui s'est passé depuis le début de cette campagne municipale (le veggiegate, suivi des robocalls à Montréal, puis le fantôme de la corruption à Laval), plusieurs pourraient être portés au cynisme (j'y ai déjà succombé par le passé), mais je continue à croire qu'il est plus constructif de s'informer correctement au lieu de mettre tous les intervenants dans un même panier.
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L'affaire Barcenas en quelques mots
Résumer l'affaire Barcenas, qui secoué l'Espagne l'été dernier et continue de faire des vagues, n'est pas une mince tâche, mais disons, pour simplifier, qu'il s'agit de révélations-chocs effectuées par l'ex-trésorier du Partido Popular (PP), le parti au pouvoir à Madrid, Luis Barcenas. L'ex-trésorier a révélé les détails d'une comptabilité parallèle du parti où on retrouve du financement illégal, des contributions d'entrepreneurs, un salaire caché au Président de l'Espagne Mariano Rajoy, ainsi que des sommes de plusieurs millions d'euros cachées dans des comptes bancaires suisses.
À une époque où l'Espagne subit la pire crise économique de son histoire, avec un gouvernement qui impose des mesures d'austérité sévères, l'affaire a fait scandale dès la publication des premières révélations.
La réaction de Rajoy et du PP a d'abord été de refuser de commenter l'affaire, puis, des semaines après les révélations de Barcenas, de tout nier en bloc. Un procureur mène donc une enquête assez large sur les affaires et le financement du PP. Depuis le début de cette affaire, les médias rapportent quasi quotidiennement des nouvelles révélations; nombreux salaires au noir versés aux dirigeants du parti, détournement de fonds dans la rénovation du siège social du parti à Madrid, importants contrats offerts à des entrepreneurs ayant largement contribué (illégalement) au parti, etc. Le PP a d'abord réagit en attaquant la crédibilité de Barcenas, Mariano Rajoy réaffirmant son intégrité et condamnant toute personne ayant agit illégalement dans cette affaire. Mais avec le temps - et la pression qui s'accentuait - Rajoy a annoncé une enquête interne "profonde et exhaustive" de toute la comptabilité du parti, en plus de discuter avec l'opposition de nouvelles lois anti-corruption, question de donner une image d'intolérance face à la corruption.
La dernière révélation à ce jour (11 octobre) concerne un important contrat de nettoyage et de collecte de déchets dans la région de Toledo, qui a été accordé à un entrepreneur ayant versé un pot-de-vin de 200 000 euros au PP, contribuant ainsi illégalement au financement de la candidate du PP aux élections dans cette région, candidate qui est justement la secrétaire générale du PP.
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Parallèle avec Québec
Même sans les détails de l'affaire, vous aurez compris qu'il était facile d'y voir là un parallèle avec les nombreux scandales politiques ayant été révélés sur le Ministère des Transport, le financement présumé illégal et les "cadeaux" aux ministres du PLQ dans divers dossiers, les scandales de financement et de corruption d'Union Montréal, ainsi que ceux de Laval, sans oublier le salaire secret de Jean Charest au PLQ alors qu'il était Premier Ministre. Et l'enquête du procureur - qui appelle des témoins à collaborer - rappelle évidemment notre Commission Charbonneau.
Par contre, une différence fondamentale dans ce parallèle, c'est qu'en Espagne, le scandale touche le parti au pouvoir fédéral, ce qui a eu pour impact immédiat une montée/réaction en faveur de la souveraineté en Catalogne, où les gens sont dégoûtés des agissements du gouvernement de Madrid dans cette affaire. L'option souverainiste québécoise n'a évidemment pas eu cette opportunité.
Enfin, en Espagne, contrairement à ce qui s'est produit ici - c'est le procureur qui a démarré le tout avec son pouvoir d'enquête, et le gouvernement formé par le PP n'a pas eu le choix de réagir. Ici, on se souviendra que malgré les très nombreuses révélations des médias, le gouvernement Charest a traîné deux ans avant d'instaurer une commission d'enquête, et a d'abord tenté d'en faire une structure sans réel pouvoir. Il contrôlait donc l'agenda de cette commission en parallèle avec l'agenda électoral.
Pendant ce temps, en ville
Jean Charest a contrôlé l'agenda politique sur ces scandales, ce qui lui a permis - entre autres - de limiter les dégâts aux dernières élections provinciales pour le PLQ. Nous avons vu depuis que son successeur est aujourd'hui aux prises avec les premières vagues directes touchant son parti.
Mais si le PLQ avait le contrôle de l'agenda provincial, ce n'était pas le cas des partis municipaux, qui font face à des élections à date fixe. Plusieurs administrations se sont donc retrouvées en pleine campagne après les révélations de la Commission Charbonneau.
À Montréal et Laval, la plupart des partis touchés n'existent plus... malgré quelques fantômes du passé, qu'il surgissent sournoisement comme ce fut le cas à Laval la semaine dernière, qu'il s'agisse simplement de candidats ayant prêté allégeance à un nouveau parti, ou encore qu'il s'agisse des vieilles méthodes qui sont difficiles à éliminer...
Pour le moment, donc, tentons d'éviter le cynisme et de mettre tous les candidats dans le même panier de corruption; il y en a certainement dans le lot qui sont comme vous et moi, découragés des agissements de ces voleurs et qui, s'ils sont élus, vont réellement entreprendre des changements positifs pour nos villes. Il est donc important de bien s'informer (et tenter d'éviter la désinformation comme le cas du veggiegate) avant de faire notre choix.
Les Espagnols eux, ont plus de risques de devenir cyniques; la situation économique du pays est très difficile, et le gouvernement Rajoy a été élu en 2011 avec un mandat de 4 ans.
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Sources:
- Sur l'affaire Barcenas, on peut consulter le dossier du quotidien El Pais (47 pages d'archives à ce jour).
- Sur le Québec, on peut consulter le dossier sur la Commission Charbonneau de Radio-Canada, ou encore consulter le site de la Commission.
- Sur les élections municipales, Radio-Canada et La Presse ont chacun dossier.

jeudi 10 octobre 2013

Faire des liens...

Quand on lit les informations, il est toujours important de faire des liens.
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Je vous invite donc à faire l'exercice suivant: ça demande de lire un brin, mais ça vaut la peine.
1. Lisez d'abord cette nouvelle parue sur le site de La Presse aujourd'hui *.
2. Puis, lisez cette autre nouvelle, parue aujourd'hui sur le site de Radio-Canada.
3. Ensuite, approfondissez la question avec cette révélation étonnante, que l'on doit au journal britannique The Guardian; nouvelle en version française dans La Presse de ce matin.
4. Enfin, je vous suggère de conclure par cet extrait de reportage éclairant.
5. Et en guise de rappel, parce que nous avons parfois la mémoire courte, je suggère de jeter un oeil juste ici.
Je vous laisse le soin de faire les liens, je fais confiance à votre intelligence.
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Quatre pistes de réflexions:
A. Trouvez-vous normal qu'on arrête les gens (1) qui tentent d'empêcher ça au Québec (2,4) ?
B. Trouvez-vous normal qu'une agence gouvernementale (financée par des fonds publics) "collabore" ainsi (3) et fournisse des informations à ces compagnies (2,4) ?
C. Trouvez-vous normal que les acteurs privés et publics (3), qui cherchent "ensemble" à résoudre «les défis posés aux projets énergétiques par les groupes environnementaux» (1), soient, pour la partie publique, justement ceux qui engagent et paient (avec des fonds publics, toujours) les policiers (1) ?
D. Compte-tenu de ce qui précède, feriez-vous confiance à la compagnie impliquée (1, 3, 4) dans ce dossier quand on nous dit que tout est sécuritaire (comme ça l'était pour celle-ci (5)) ? ***
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* On rappellera au lecteur que toutes les manifestations à Montréal sont systématiquement déclarées illégales** grâce au règlement municipal P-6 (qui en gros, est une Loi 78 locale), ce qui permet au SPVM d'arrêter n'importe qui même dans une marche pacifique.
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** La couverture de cette nouvelle rappelle inévitablement celle - tendancieuse - du Printemps 2012. Par exemple: (Extraits de la page Facebook de Marc-André Cyr): «La novlangue expliquée aux nuls»
"...leur rassemblement rapidement contenu par le Service de police de la ville de Montréal". "Contenu"... Comme une bouteille contient de l'eau ou du jus. "Plus d'une dizaine d'entre eux ont été appréhendés, a confirmé Jean-Bruno Latour, porte-parole du SPVM, en fin d'après-midi." Pas arrêtés, non: "appréhendés". Selon qui? Ah bon. ".... ce qui a forcé les policiers à ordonner leur dispersion". Les forces de l'ordre forcées d'intervenir, pas mal. Et pour finir, un témoignage d'un militant présent sur les lieux... Non? Ah, pas le temps j'imagine.
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*** Je concentre ceci autour d'un dossier et d'événements reliés qui nous touchent de plus près, mais les autres exemples récents de cette industrie ne manquent pas, bien au contraire.

mercredi 2 octobre 2013

«L'injonction», dans Alibis 48

Un court billet pour mentionner la parution de ma nouvelle "L'injonction" dans le nouveau numéro de la revue Alibis (#48). Il s'agit d'un texte de politique-fiction, inspiré (comme le laisse voir la couverture de ce numéro) de la crise sociale du printemps 2012, même si l'action se déroule quelques mois après les événements que l'on connaît.
Bien que le site officiel de la revue ne propose pas encore le sommaire de ce numéro, on le retrouve via la page Facebook de la revue. Je me permets donc de le reproduire ici:
Fictions:
"Le Couteau à cran d'arrêt", de Yasuko Thanh (Prix Arthur Ellis 2013)
"L'Injonction", de Hugues Morin
"Parce que, Paulina", de Camille Bouchard
Articles :
"Quatre écrivains à "Parthenais"", de Jean-Jacques Pelletier et Richard Ste-Marie
"Conversation avec Jacques Savoie", de Pascale Raud
Ce numéro sera en librairie à la mi-octobre 2013.
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Il s'agit de ma cinquième parution dans cette revue de polar, ma fiction précédente dans Alibis étant "Le jour où j'ai volé 700 quetzals à l'ayudante d'un chicken bus" dans Alibis 38 au printemps 2011. (Le temps passe vite, je n'avais pas réalisé n'avoir rien soumis à Alibis en deux ans!)
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mardi 1 octobre 2013

Un poêle au look futuriste digne de mon téléphone, en réaction à l'obsolescence planifiée

Je vous ai parlé de mon nouveau téléphone, en mai dernier. J'en avais fait un petit billet humoristique et nostalgique, mais le commentaire contenait toutefois une référence à l'obsolescence planifiée en deux conclusions semi-éditoriales:
«Un. Ces vieux appareils n'étaient pas frappés par la maladie de l'obsolescence planifiée. Car contrairement à l'autre cochonnerie qu'il a remplacée, vieille de 3 ans, mon nouveau téléphone, âgé d'au moins 35 ans, fonctionne parfaitement et les voix y sont très claires. (Vous tenterez d'acheter et faire fonctionner un Blackberry en 2043 et on s'en reparlera).
Deux. Parfois, au lieu d'encourager la production de nouveaux biens et la consommation de ressources non renouvelables nécessaires à leur fabrication, mieux vaut regarder ce qui est déjà là, et qui peut parfaitement convenir à nos besoins.»
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Si je ne vous ai jamais parlé de mon poêle, c'est que je n'en avais pas. Bon, je vous entends déjà vous demander avec quoi je cuisinais, moi qui n'ai pas de micro-ondes :-). Rassurez-vous, j'avais l'usage d'un poêle, en ai toujours eu un à ma disponibilité, mais comme j'ai toujours (ou presque) habité des appartements que l'on dit semi-meublés (avec un poêle, donc), je n'ai jamais eu l'obligation d'acheter un tel objet (encombrant, en plus, dans les cas de déménagements). Quand j'ai emménagé dans mon appartement actuel, l'ex-locataire (une amie) m'a offert de laisser son poêle dans l'appartement, puisqu'elle n'en avait pas besoin là où elle allait vivre, mais tout en en gardant la propriété. Récemment, elle s'est acheté un endroit à elle, et a donc récupéré son poêle, laissant mon appartement sans poêle... et me laissant pour la première fois depuis plus de dix ans dans l'obligation de considérer faire l'acquisition d'une cuisinière.
Ceux qui ont lu le cas du téléphone ne seront pas étonné d'apprendre que j'ai tout de suite mis de côté toute idée d'acheter du neuf, alors que tant de gens veulent se départir de leurs objets encore en bon état pour une fraction du prix d'un neuf. Bref, après une petite recherche, j'ai trouvé une affaire qui me semblait parfaite: un poêle en parfait état de fonctionnement pour 50$. Je me suis dit qu'à ce prix là, si je ne voulais pas repartir avec en quittant l'appartement un jour, je n'aurais qu'à le laisser au locataire suivant.
Ce sont des photos de ce splendide poêle qui illustrent le présent billet.
Il s'agit d'un magnifique Tappan Holliday 1956, un modèle aux avantages incroyables sur plusieurs produits neufs.
Le premier est d'avoir fonctionné sans problèmes depuis plus de 57 ans déjà, ce qui est garant d'un bon fonctionnement pour l'avenir. En effet, en 1956, les compagnies n'avaient pas encore adopté le modèle de l'obsolescence planifiée qui fait que de nos jours, aucune machine ne semble pouvoir durer plus que quelques années, voir quelques mois (les documentaires éclairant sur ce sujet sont légion).
Le second est d'être, comme mon téléphone, d'une conception dont la simplicité est à la fois admirable, et permet d'en comprendre le fonctionnement en ouvrant simplement l'appareil. La réparation éventuelle en cas de pépin mineur ne posera donc pas de problème (ce qui est évidemment impossible avec une cuisinière moderne aux bidules tactiles, circuits intégrés et plaques à induction magnétique *).
Le troisième est esthétique: cet appareil a un look d'enfer, je dirais même qu'il a un look futuriste, malgré son âge respectable (il fonctionnait déjà depuis plus longtemps que la plupart des four d'aujourd'hui quand je suis né!).
Le plus drôle, c'est que je n'ai pas fait exprès pour dénicher ce petit trésor d'appareil, c'est le hasard d'une recherche qui m'a fait tomber dessus, mais il faut avouer que ce poêle-là était vraiment fait pour moi.
En conclusion à ce second billet effleurant le sujet en quelques mois, je partage avec vous une anecdote amusante sur l'obsolescence planifiée. Vous avez certainement entendu parler de cette ampoule électrique d'une caserne de pompier à Livemore, en Californie, qui fonctionne depuis plus de cent ans. On a même mis une caméra web pour suivre son fonctionnement en ligne en direct depuis quelques années... L'anecdote est la suivante: on en est à la 3e webcam depuis l'instauration de ce lien web - et on vient de devoir changer le bloc d'alimentation de la caméra, alors que l'ampoule, elle, continue de fonctionner sans problèmes.
Éclairant, n'est-ce pas?
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On n'arrête pas le progrès : en plus d'être équipé d'une fenêtre et une ampoule qui permettent de regarder dans le four pendant la cuisson (une innovation baptisée "visualite" à l'époque), il y a même un guide de cuisson à même les commandes de cette cuisinière!
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* Un ajout de dernière minute, tiens: On m'a dit qu'en achetant une nouvelle cuisinière à induction, on ne pouvait utiliser les batteries de cuisine traditionnelles dessus, et qu'il fallait donc s'acheter toute une batterie de cuisine neuve et spécialement conçue pour ce genre de cuisinière, sans parler de changer le filage dans les murs ainsi que le disjoncteur du panneau électrique (Oh, le beau cas).
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