dimanche 29 novembre 2009

Écrire du récit de voyage: Bruno le pionnier, au Pérou

Il y a environ un an et demi, j'attirais votre attention sur les voyages de Bruno, et les succulentes relations qu'il en fait dans une chronique hebdomadaire.
Si je reviens sur les voyages de Bruno aujourd'hui, c'est en partie parce que j'ai fouiné avec plaisir dans ses deux livres dans une librairie hier (en me réchauffant avant le passage du Père Noël sur la rue St-Hubert). Ces deux livres, intitulés La frousse autour du monde (tome 1 et 2) sont constitués essentiellement des textes de ses chroniques de voyage, accompagnés de photos, dans une mise en page imagée et animée, le tout constituant de très beaux objets.
Et si je vous parle de ces livres, c'est que dans la culture franco-québécois, ils sont rares, les vrais auteurs de littérature de voyage qui écrivent autre chose que des guides, des articles quasi publi-reportages ou des conseils généralistes. (Or c'est un milieu assez développé dans la culture anglosaxonne; les éditeurs et livres de récits de voyage sont légion.)
Ici, ils sont rares les auteurs qui nous parlent d'eux, en voyage, qui nous parlent d'anecdotes et des dangers et des imprévus parfois difficiles à vivre en voyage. Bruno Blanchet le fait avec humour, avec sérieux, avec honnêteté, bref, c'est une sorte de pionnier dans le sens où il s'agit probablement du premier auteur contemporain à le faire sur une base aussi régulière et aussi populaire que sa chronique hebdomadaire.
La grande magie de la littérature de voyage est de faire rêver, et de faire voyager les sédentaires par procuration. Je suis de ceux qui croient en la personnalisation des relations de voyage, pour que le lecteur puisse s'identifier plus facilement qu'avec les sujets des articles génériques.  En plus, Bruno sait montrer que voyager en indépendant - à moins de se contenter des circuits touristiques habituels - peut être inquiétant ou difficile parfois, et que ce n'est pas toujours des vacances, que ce n'est pas nécessairement fait pour tout le monde non plus. Et il exprime bien les difficultés (sur le terrain comme psychologiques) que représente un voyage de plusieurs mois.
Bref, pour un auteur qui aime écrire de la littérature de voyage comme moi, Bruno, c'est du pur plaisir à lire et un grand pas pour faire connaître ce genre d'écrits au public. Car la seule manière de trouver un éditeur pour des projets de livre de récits de voyage, c'est qu'un éditeur sache que ça existe, pense que ça puisse de vendre, donc croit qu'il y ait un lectorat. Bruno est en train de prouver que des lecteurs francophones de récits de voyage, ça existe au Québec, et sa popularité ne peut qu'être bénéfique pour ce petit milieu éditorial.
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J'aurais, évidemment, pu vous dire tout ça avant aujourd'hui - même si le second livre de la Frousse vient tout juste de paraître - mais par un amusant concours de circonstance, Bruno vient d'arriver au Pérou, un pays où j'ai passé plusieurs semaines en 2007 et que j'aime beaucoup. Dans sa chronique de cette semaine, il parle de son arrivée à l'aéroport de Juliaca (d'où j'étais parti sous surveillance militaire pour éviter un blocus routier), du groupe de musique traditionnelle qui s'y trouve, et de tout plein de choses qui me rappellent des souvenirs amusants. Et ça, c'est l'autre magie de la littérature de voyage: celle de faire sourire en faisant revivre l'aventure, lorsque l'auteur d'un article passe là où vous êtes allés, raconte des choses que vous avez vécues (en partie)... D'ailleurs, sa relation de son atterrissage de cette semaine n'est pas sans me rappeler l'arrivée de Suze à Cusco, après que son avion ait tourné pendant une heure autour de l'aéroport avant de plonger dans la couche nuageuse...
Pour ça et pour l'ensemble de tes autres textes, merci Bruno.
Et bon voyage.
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5 commentaires:

  1. Salut, si c'est aussi intéressant que ce que tu écris sur tes voyages et là je ne te flatte dans le sens du
    poil:-)))) Je le pense vraiment c'est sûrement intéressant à lire. J'ai hâte de lire vos péripéties au Guatemala.

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  2. Pourquoi tu n'écris pas un livre de littérature de voyage!! Yen n'a pas beaucoup, ça pognerait et tu as beaucoup de matériel....!!

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  3. Écrire est une chose (que je fais et que j'aime), publier est autre chose, qui dépend aussi d'un éditeur, et il est parfois ardu d'intéresser un éditeur à quelque chose qui ne se fait pas beaucoup.
    C'est pour ça que ce que fait Bruno avec ses chroniques et ses livres, c'est important pour tous les auteurs de ce genre d'écrits (même s'il ne le fait pas pour ça à l'origine).
    J'ai des projets, évidemment, de littérature de voyage. On verra bien ce qu'ils donneront.

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  4. Bon voyage ! Je lis toujours avec plaisir tes billets voyageurs et je serais une des premières à acheter un éventuel livre. ;-)

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  5. Anonyme9:24 PM

    Il serait intéressant d'avoir une base de données de littérature de voyage québécoise, mais aussi de partout dans le monde...

    Si seulement ça existait... :)

    mélanie

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