dimanche 18 octobre 2009

La vie de quartier

Je ne sais pas pour vous, mais j'ai l'impression que la vie de quartier - qui était centrale à la société du temps de mes grands-parents et qui a eu une importance dans celle de la génération de mes parents - cette vie de quartier, elle s'est drôlement transformée.
On associe toujours la vie de quartier aux petites villes, avec les gens qui se connaissent et se saluent en se croisant sur les trottoirs, les étudiants qui se côtoient à l'extérieur de l'école, les petits commerces locaux, la boulangerie locale, etc.
Or cette vie de quartier historique, elle n'existe plus.
Si j'aborde ce sujet aujourd'hui, c'est que je suis - au moment d'écrire le début de ce billet - à ma buanderie, rue Beaubien. J'avais blogué, il y a quelques années, directement de cette même buanderie, alors que j'habitais justement le quartier. Si la buanderie a changé de propriétaire-exploitante - et s'est modernisée et améliorée - elle demeure encore un lieu où les gens parlent et ressemblent à l'idée que je me fais de la vie dans les petites villes des années 60. C'est même un microcosme fort intéressant à observer de temps à autres.
Or, cette buanderie, le petit resto tout près, les pupusas et les churros que je me suis procuré l'autre jour en guise de souper, le marché aux puces dans le sous-sol de l'église St-Edouard, l'Hémisphère gauche qui présente des spectacles comme Mononc' Serge ou des conteurs tels Éric Gauthier, tout ça est très vivant comme vie de quartier.
Et c'est paradoxal, puisque nous parlons ici de vivre en plein coeur de l'île de Montréal.
Or l'idée générale que l'on se fait d'une belle petite vie de quartier sympathique, c'est vraiment pas la grande ville, encore moins la métropole. On imagine les petites villes de banlieue, le charme des paysages de région, ce genre de choses.
Pourtant, mon récent passage en région m'a fait réaliser à quel point la vie de quartier, en région, n'existe pas/plus. Les petites villes de région sont devenues hantées par des Walmart, des Maxis et des Jean Coutu. À part quelques exceptions, elles sont désormais dépourvues de centre-ville digne de ce nom, malgré quelques efforts de revitalisation peu convaincants.
La vie de quartier est encore plus absente des banlieues, puisque ces villes-dortoirs son plutôt catégorisées par des centre commerciaux ou des grandes surfaces pour véhicules du genre le quartier 10-30. Il n'y a pas, dans les vastes développements résidentiels de banlieue, de petit resto du coin, ni de marché au sous-sol d'église (il n'y a pas d'églises dans les développements relativement récents), et encore moins de buanderie de quartier. On y trouve à peine un dépanneur (typiquement un Couche-Tard, fort pour le chips et la bière, mais peu utile si vous manquez de farine).
À ma buanderie l'autre jour, je suis tombé sur une amie qui habite le même immeuble que moi et la chose m'avait fait réalisé que la vie de quartier que l'on associe aux petites villes ou aux secteurs résidentiels, elle n'existe en fin de compte que dans les grandes villes. Car lorsque la ville est grande, ses quartiers deviennent u peu des petites villes, finalement.
Les habitants du Plateau Mont-Royal, de la Petite Patrie, de Hochelaga Maisonneuve, du quartier St-Roch à Québec profitent d'une vie communautaire bien plus développée que quiconque habite en banlieue et que la plupart des gens qui habitent en région.
Je me demande donc pourquoi - quand il est question de qualité de vie - on pense toujours que c'est l'inverse et que c'est la grande ville qui est froide et impersonnelle.
Contrairement aux gens des petites villes du Lac St-Jean ou de Laval (pour citer deux endroits où j'ai de la parenté et que je visite régulièrement), nous disposons, en plein coeur de la ville, de nombreux commerces indépendants (boulangerie, pâtisserie, charcuterie, épicerie fine, serrurier, bistrots...) et de propriétaire-exploitant leur petite affaire (comme a ma buanderie), et ce, à quelques minutes de marche à peine de chez soi.
Ne me dites donc pas que cette vie de quartier n'est pas un important facteur de la qualité de vie et que cette qualité de vie ne peut pas être trouvée dans les grandes villes, ou sans avoir une grande maison.
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