mardi 15 février 2005

Beyrouth, le choc.

C'est, comme plusieurs personnes sur cette planète, sous le choc, que j'écris ceci...
J’allais écrire un court texte pour ce journal, à propos de ma réaction face à ce qui vient de se passer à Beyrouth, capitale du Liban. Je me suis par contre rendu-compte que mon opinion devait d’abord être mise en contexte, puisque j’ai peu parlé de mon intérêt pour cette ville et ce pays sur ce weblog…
Et pourtant…
Une des premières scènes de la troisième partie de mon roman en cours se déroule à Beyrouth. Comme la plupart des scènes Européennes se déroulent dans des villes que j’ai visité, je n’avais pas une immense recherche à faire pour être crédible dans ma description de l’endroit. Mais n’étant jamais allé au Liban, j’ai donc fait quelques recherches. Après avoir lu quelques pages sur cette ville, j’ai tout de suite été fasciné par divers aspects de sa culture et de son histoire.
J’ai une très bonne amie qui est originaire de Beyrouth et l’entendre parler avec affection et passion de cette ville et de son pays m’a aussi beaucoup inspiré. Je travaille présentement sur une nouvelle située à Beyrouth suite à divers commentaires qui ont évoqué des images dans ma tête et pour se faire, j’ai donc poussé mes recherches.
Puis, une autre amie, française rencontrée en Équateur m’écris et me dit qu’elle ira peut-être faire du volontariat cet été, et une des possibilité est d’aller au Liban. Elle se demandait quels étaient mes projets, en évoquant la possibilité de se rejoindre là-bas si jamais je voulais faire du volontariat cet été aussi comme l’an dernier.
Enfin, lors de mes recherches à la bibliothèque publique, je suis tombé sur un livre sur l’histoire moderne du Moyen-Orient qui avait l’air très bien fait et bien documenté, alors j’en ai commencé la lecture, fascinante et qui aide définitivement à mieux comprendre les racines du/des conflits au moyen-orient.
Et donc, voilà, je reviens à peine de San-Francisco et je regarde les nouvelles à la télé et voilà…. Voilà le contexte dans lequel j’ai vu ce qui s’était produit à Beyrouth cette semaine.
Ça été un choc. Un véritable choc. Quand ces choses-là se produisent et qu’ils arrivent dans un endroit que vous ne connaissez pas, on dirait que ça vous rejoint moins… mais à voyager, la planète rapetisse, vous connaissez plus de places… et plus de gens. Je connais quelques personnes originaires de Beyrouth, dont cette bonne amie qui aime tant cette ville, alors j’ai été très touché de voir ce qui s’était produit.
En un paragraphe, disons simplement, pour les non familier avec le Liban, que ce pays est sorti il y a envron 12 ans de 15 ans de guerre civile, et que la reconstruction et réorganisation a été exemplaire de mon point de vue, pour ce petit pays du moyen-orient. Ainsi, de voir l’architecte d’une bonne partie de cette reconstruction assassiné laisse un gout très amer. Rafik al-Hariri était ancien premier-ministre, mais opposant au président actuel, lequel est supporté par les Syriens. Le problème, c’est que tout le moyen-orient a un œil sur ce petit pays pour diverses raisons, et que la Syrie l’occupe plus ou moins depuis une trentaine d’année. Le retrait des troupes syriennes est au centre de ce qui s’est passé. L’homme politique visé par l’attentat est un libéral, qui œuvrait pour ce retrait des troupes armées de Syrie. Il avait l’appui de la communauté internationale et d’une bonne partie de la population libanaise. Une résolution du conseil de sécurité de l’ONU demande officiellement à la Syrie de se retirer du Liban. Le président, pro-Syrien, et le gouvernement Syrien font les sourds devant l’ONU, puis l’ex-premier-ministre est assassiné. 2+2, les amis… j’espère que la communauté internationale fera quelque chose, on oublie historiquement le Liban, puisque le monde est concentré sur Isræl/Palestine, mais la France a déjà réclamé une enquête internationale sur cet événement, ce qui est bon signe. Background utile pour appuyer mon opinion: le gouvernement français et le gouvernement américain ont fait en partie pression sur la Syrie récemment, et la France est derrière la résolution de l’ONU. Rafik al-Hariri, assassiné cette semaine, était connu comme un ami personnel de Jacques Chirac et de Bill Clinton…
Anyway, ça été un choc, puisque c’est effrayant quand on connaît des gens de là-bas, et qu’on planifie à court ou moyen terme d’y aller soit-même. Car Beyrouth (et le Liban) est une destination que je visiterai dans un proche avenir, c’est certain. Choc aussi de voir que maintenant, tout le monde risque de regarder sans rien faire alors que la Syrie s’empare d’un pays qui a été reconnu un jour comme la Suisse du Moyen-Orient (Beyrouth a aussi été appelé le Paris du moyen-Orient pendant longtemps avant la guerre civile.)
Je reconnais que mon résumé est très fragmentaire et simpliste, mais il serait bien évidemment un peu long d’expliquer tout le background de la situation libanaise, pour ce que j’en sais d’après mes récentes lectures de quelques livres… en fait, c’est pas pour rien que ce conflit fait l’objet de centaines de livres depuis des décennies…
Le tout ne m’empêche pas d’être très concerné par ce qui s’y produit et de vouloir partager avec vous la consternation et l’inquiétude qui a marqué ma semaine, jusqu’à maintenant.
La planète est définitivement petite, à chaque fois que quelque chose se produit quelque part, j’ai de plus en plus l’impression que ça arrive près de chez moi, d’une manière ou d’une autre…
Je vais certainement surveiller attentivement la suite des événements à Beyrouth…
Et vous invite à faire de même…
Et un jour, je vous parlerai de Beyrouth et du Liban alors que je serai sur place pour le faire...

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