Jour 2: Comme un Boréal

À part quelques activités des courants anglophones de la Worldcon, ma seconde journée m'a vu assister à quatre activités du courant de programmation en français. Si le panel sur la maturité littéraire et la possibilité de développer son art au Québec était sympathique, je dois avouer que c’est le genre de choses que l’on retrouve également dans un bon Boréal.
J’en retiens l’éternel problème de l’art versus le loyer à payer, un élément qui faisait écho à certains propos évoqués par Silverberg dans une discussion précédente.
J’ai eu la surprise de constater qu’une audience s’est pointée aux retrouvailles des membres de l’APAQ. Les lecteurs de se blogue savent probablement que l’APAQ a été le point d’origine de l’Esprit Vagabond, et la convention mondiale était un beau prétexte pour regrouper certains ex-membres de l’association et de discuter du phénomène, de ses particularités et de ses conséquences sur ce qui s’est fait ou se fait en SFFQ. La discussion s’est avérée cette fois-ci, différente de ce que l’on discute habituellement dans un congrès québécois – le sujet n’avait pas été évoqué auparavant – en tout cas pas dans les congrès auxquels j’étais présent.
Le panel sur le cinéma de F&SF fait au Québec n’a pas eu le même succès, ni l’effet escompté. Programmé dans un courant anglais, l’activité avait pour but d’inviter les membres anglophones de la convention à découvrir ce qui se faisait ici. N’ayant pu intéresser qu’une poignée de spectateur, dont même les anglophones comprenaient le français, le panel s’est rapidement transformé en discussion informelle sur le cinéma d’ici, principalement en français.
Le dernier panel de ma soirée (à 22h!!) portait sur la traduction. C’est loin d’être la première table ronde sur le sujet, mais comme il m’intéresse tout particulièrement, j’ai une fois de plus été captivé tout en apprenant certains détails sur le métier.
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Il est impossible d'ignorer que les panels du courant français rappellent les congrès Boréal pour des raisons évidentes (langues, invites, sujets), mais dans le cadre de la Worldcon, j’aurais espéré (tout comme les organisateurs, j’en suis persuadé) que certains membres anglophones aient eu la curiosité de venir jeter un oeil sur ces activités. Du coup, la chose semble être un échec partiel, mais d’un même élan, on ne peut pas ignorer l’offre abondante d’activités, qui oblige le spectateur à faire des choix parfois difficiles.
[Ce matin (je termine ceci le matin du jour 3), une participante assise près de moi m'a montré ses deux mains et m’a demandé de choisir la gauche ou la droite, me confiant au hasard l’activité à laquelle elle irait assister à 10h].
Je note aussi que la présentation sur le cinéma québécois de F&SF qui devait être en anglais n’a pas plus attire de spectateurs anglosaxons malgré qu’elle faisait partie du courant anglais de la programmation, et malgré que le sujet ait été le cinéma.
Toutes ces observations – à chaud, je n’ai pas réellement pris le temps d’analyser toutes les données et les implications - soulèvent la question de la pertinence d’avoir organisé un Boreal en plus, en marge d’Anticipation plutôt que d'avoir regroupé officiellement le congrès Boréal à l'intérieur du cadre d'Anticipation. Après tout, le courant francophone, pour le moment, fait déjà office de congrès-virus du type Boréal à l’intérieur d’Anticipation.
Mais j’aurai l’occasion d’y revenir plus en détail.
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Hugues Morin pour Solaris.