On me traitera peut-être de tous les noms pour oser un tel mélange, mais coup donc, c'est comme ça que je vois la chose, et le timing est trop parfait pour ne faire aucun lien.
Alors que je quittais la soirée Alire en marge d'Anticipation, je me suis rendu à une autre activité qui, pour moi, était aussi en marge du congrès - bien qu'organisée dans le cadre d'un tout autre festival: Le spectacle du groupe Mes Aïeux aux Francofolies, à quelques minutes à peine de marche du congrès mondial.
Je n'ai malheureusement pas le temps de faire un commentaire assez long pour rendre justice au superbe spectacle que le groupe a offert hier soir, mais je prendrai le temps de justifier le lien que je fais ici avec Anticipation.
Les genres de l'imaginaires puisent dans tout un corpus historique; et une des sources les plus anciennes demeure la tradition orale. On remarque d'ailleurs que le milieu du conte (traditionnel, contemporain et urbain) est très populaire depuis quelques années au Québec. Que l'on pense à Fred Pellerin - dont le scénario de Babine est lui-même en marge de nos genres - ou encore à Éric Gauthier, qui fait plus franchement du fantastique ou de la fantasy autant en conte qu'en roman, les conteurs sont en quelques sorte les ancêtres spirituels des auteurs de SFF et certains forment une partie active du milieu. En puisant abondamment dans les légendes et la tradition orale pour créer et transformer leurs histoires et chansons, Mes Aïeux est un peu l'équivalent musical de Pellerin ou Gauthier (je réduis un peu ici, faute de plus de temps pour élaborer, mais vous saisissez l'idée). Aussi, par l'implication sociale sous-jascente à leurs oeuvres, ils rejoignent également tout un courant de la SF.
Ainsi, hier soir dans le quartier des spectacles, un amateur de SF ne jurait pas du tout dans la foule venue entendre le folk-rock débridé du groupe; Le Grand Antonio, Alexis le Trotteur et les autres personnages de l'univers musical de Mes Aïeux n'auraient pas juré non plus à Anticipation (en tout cas pas plus que les schtroumpfs ou les miroirs de Kiss vus dans la salle de vente).
Certains thèmes plus contemporains explorés par le groupe, comme les changements climatiques ou les futurs avec une poignée d'humains survivants sur terre n'étaient pas non plus sans rappeler certains bons romans de SF - ou même certains panels du programme de la convention.
Et c'est pourquoi en plus de passer une belle fin de soirée en plein air avec un bon show, j'avais aussi l'impression d'explorer les marges du congrès mondial. J'ignore si beaucoup de Worldcon ont offert l'opportunité d'explorer ce genre d'univers sous cette forme, et en pleine air, mais c'était une occasion que je trouvais trop belle pour passer à côté.
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Hugues morin, pour Solaris.
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