jeudi 28 février 2008

En attendant René-Charles...

Lu sur le site de La Presse, sous la plume de Joel-Denis Bellavance (la mère du journaliste était-elle une fan du chanteur du ya-ya? hehehe)

"Aux Communes, hier, M. Dion a tenté de critiquer le budget du ministre James Flaherty, mais il s’est fait rabrouer par le premier ministre Stephen Harper. «Quand (M. Dion) se livre à des attaques virulentes contre un budget qu’il compte laisser passer, il n’a tout simplement pas de crédibilité en formulant de telles attaques », a lancé le premier ministre. Plus tard, M. Harper a continué à tourner le fer dans la plaie en parlant du chef du NPD, Jack Layton, comme le vrai chef de l’opposition officielle, même si M. Dion occupe bel et bien ces fonctions. M. Dion est aussi victime de quolibets du NPD, qui décrit maintenant le chef libéral comme « le chef de l’abstention officielle »."

Voilà, ça semble devenir de plus en plus évident, Stéphane Dion n'a pas ce qu'il faut, finalement. On raconte qu'il voulait vraiment y aller cette fois-ci, mais que les bonzes du Parti l'ont convaincu de faire autrement. Il faut se demander ici si ces bonzes pensent au canadiens, au parti... ou à eux-mêmes en tentant de miner encore plus la crédibilité de Stéphane Dion, qui a l'air d'un deux de piques aujourd'hui... On raconte que Bob Rae était justement contre des élections hâtives... Or qui d'autre que Rae profitera autant de la chute de Dion?

Et il faut se demander à quoi Stéphane Dion pense, pour les écouter? Il est devant deux options: déclencher des élections au risque de les perdre et s'en aller avec l'honneur de celui qui a essayé et défendu ses idées, ou bien ne rien faire, et être poussé dehors de toute manière, sans s'être tenu debout.
Et en fait, même si l'argument de Dion sur la faiblesse des effets nocifs du budget conservateur faisait du sens, ce que Stéphane Dion oublie (ou tente d'oublier, s'il est bien poussé dans le dos ou retenu par ses propres troupes), c'est qu'en appuyant le budget et le parti au pouvoir, il donne , implicitement, son appui à toutes les politiques du gouvernement, puisqu'il le laisse au pouvoir et gouverner à sa guise.
C'est là que son raisonnement prend le champs et c'est là que sa crédibilité devient nulle. (Le dessin de Mackay accompagnant ce billet illustre bien la position de Stéphane Dion selon moi, ou plutôt l'image qu'il projette dans la population).
Je pense sincèrement que même si on était prêt à lui donner sa chance, il vient de la foutre aux poubelles, purement et simplement. L'abstention répété est pire que le vote en faveur du gouvernement, puisqu'il ne démontre aucune opinion, aucune direction, n'assume aucune position, ne démontre aucune capacité à défendre ses idéaux jusqu'au bout, rien.
Too bad... il rejoindra bientôt le camp des autres chef-éclairs de l'histoire politique canadienne.
... et nous devrons probablement attendre après René-Charles pour avoir un premier ministre qui s'appelle Dion :-))). Hehehehe...
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Note: Ce n'est pas une erreur si j'ai attribué le libellé "divertissement" à ce billet...

lundi 25 février 2008

Los hermanos, le changement et les médias de masse.

Je ne ferais pas un retour sur Cuba et sa politique, mais l'actualité m'interpèle puisque suite aux élections de janvier dernier, l'Assemblée Nationale de Cuba vient de choisir ses dirigeants, et a annoncé hier soir, sans grande surprise, que Raul Castro devenait le président du pays.
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On a pu lire plusieurs réactions uniformes - sans grande surprise non plus - dans les médias généralistes d'ici.
Le site de La Presse relaye trois articles de l'agence France-Presse sur l'absence de changement à l'horizon, citant au passage la porte-parole de la maison Blanche sur le sujet:
«La seule chose qui ait changé hier, c'est qu'un nouveau dirigeant est apparu, mais rien n'indique qu'on permettra aux Cubains de rechercher un avenir de liberté et de prospérité»
J'imagine que cette porte-parole ne signifie pas liberté et prospérité comme dans d'autres pays d'Amérique Latine démocratiques et capitalistes que j'ai visité et qui ont été «aidés» par les intervention américaines par le passé, comme le Guatemala ou le Nicaragua... À moins qu'elle ne signifie l'exploitation des richesses naturelles au profit de quelques individus comme ce fut longtemps le cas en Bolivie ou en l'Équateur?
Le Devoir publie un article mixte de l'AFP et de l'Associated Press qui est un peu plus subtil, mais répète essentiellement la même chose.
Le site de Radio-Canada s'inspire du communiqué de l'AFP et de celui de Reuters dans un article relayant une fois de plus l'opinion américaine, ajoutant toutefois l'opinion plus nuancée et ouverte de la France, mais ne va pas jusqu'à se demander si les cubains (vivant à Cuba, s'entends) veulent vraiment d'un système capitaliste.
Tous ces articles semblent sous-entendre que les choses iraient tellement mieux à Cuba avec beaucoup de changement (lire: une ouverture directe au capitalisme à l'américaine) et que l'arrivée de Raul Castro n'est pas nécessairement un signe de ce changement tant souhaité. Mais souhaité par qui?
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Pour répondre à cette question pourtant intéressante, il faut aller du côté de la presse étrangère et jeter un oeil à un article de l'écrivain Brésilien Frei Betto, publié le 19 février dernier. (Une version anglaise est aussi disponible).
Betto a effectué de nombreuses visites à La Havane, il connaît bien la politique et la société cubaine, et il agit à titre de conseiller du gouvernement de Lula da Silva au Brésil sur les questions sociales. (Et il connaît bien la dictature (la vraie) puisqu'il a été emprisonné par la dictature militaire au Brésil à la fin des anneés 60). Enfin, il travaille activement à lutter contre la pauvreté au Brésil et en Amérique Latine via le programme Faim Zéro.
Je cite donc ici deux extraits de son article (puisqu'il est particulièrement évocateur de mon opinion sur Cuba suite à ma visite sur place et mes nombreuses discussions avec des cubains qui y vivent).
Car si plusieurs cubains souhaitent du changement, ils le font comme presque tous les habitants de pays pauvres souhaitent du changement, tout le monde souhaite avoir un pays doté d'une meilleur économie, et où l'on peut profiter d'un bon niveau de vie. Les cubains que j'ai rencontré, par contre, ne semblent pas vouloir ce niveau de vie pour seulement une petite portion de la population au détriment des autres...
La parole à Frei Betto, donc:
«Il se trompe celui qui croit que le retrait de Fidel signifie le commencement de la fin du socialisme à Cuba. Dans les secteurs significatifs de la société cubaine, il n'y a aucun symptôme d'aspiration à un retour du capitalisme. Pa même pas chez les évêques de l'Eglise catholique. À part quelques-uns, qui désire que le futur de Cuba soit l'équivalent du présent du Honduras, du Guatemala ou du Nicaragua?»
[...]

«Nous espérons cependant que Cuba n'enlève pas des entrées à La Havane deux affiches qui nous remplissent de honte, nous les latino-américains qui vivons dans des îles d'opulence entourées de misère: "Chaque année 80 000 enfants meurent victimes de maladies curables, aucun d'eux n'est cubain", et "Cette nuit 200 millions d'enfants dormiront dans les rues du monde. Aucun d'eux n'est cubain.".»

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En terminant, si la situation était telle que les américains tentent de nous faire croire (et que les grandes agences de presse se contente de relayer à grand renfort de citations américaines), les cubains vivant à Cuba devraient souhaiter tout un changement, non? Alors pourquoi ne souhaitent-ils pas autant de changement?

La réponse se trouve peut-être en partie dans le plus récent rapport du Programme des Nations Unies pour le développement dans lequel est publié l'Indice du Développement Humain... Si le Canada se classe fièrement 4e sur les 177 pays étudiés (les USA sont 12e, derrière la France qui est 10e), Cuba fait tout de même partie du groupe de pays à "haut développement humain", en 51e place, devant le Mexique (52e), le Brésil (70e).

Dans le groupe classé "moyen développement humain", on retrouve le Panama (62e), le Bélize (80e), le Pérou (87e), L'Équateur (89e), le Salvador (103e) le Nicaragua (110e), le Honduras (115e), la Bolivie (117e) et le Guatemala (118e), pour ne nommer que quelques-uns des pays de l'Amérique Latine "profitant" de la liberté et la prospérité américaine...

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[Notes:

1. Au classement de l'IDH 2007-2008, le pays latino-américain le mieux classé est l'Argentine (38e), pays au long historique de politiques socialistes... et pays natif de Che Guevara :-).

2. Si je mentionne que j'aurais aimé que les médias de masse d'ici abordent la question autrement que par la "lorgnette américaine", c'est que ce sont eux qui donnent le ton à l'opinion publique qui dépend de l'information qu'on lui donne pour prendre position].

dimanche 24 février 2008

(Post) Oscars 2008

Quelques impressions en vrac alors que la soirée des Oscars se termine...
Well... Peu de surprises pendant la soirée, non? Tilda Swinton comme meilleure actrice de soutien était une surprise autant pour elle que pour moi... Le nombreux lauréats internationaux s'exprimant en français, en espagnol, en italien ou ne s'exprimant pas du tout (un des deux Coen, par exemple), ont permis une première partie de soirée qui a passé assez vite il me semble. Le rythme s'est un peu gâté par la suite, et a comme de coutume emporté tous les spectateurs de la côté est vers les minuit moins dix...
Au fait, Marion Cotillard avait l'air surprise de l'emporter, preuve qu'elle n'avait pas lu mon précédent billet sur ce journal :-)). J'aime bien quand les lauréats ont l'air vraiment contents et qu'ils n'ont pas l'air blasés, la chose est fort sympathique et Marion était charmante ce soir.
Les petites présentations historiques de ce 80e anniversaire étaient également fort intéressantes; j'ai bien aimé celle passant tous les "Meilleurs films" de l'histoire. Le clin d'oeil à Heath Ledger était aussi un beau moment.
À l'animation, Jon Stewart a fait un travail plus qu'honorable, mais côté gestion de la scène et des micros et direction pour les lauréats, ça m'a semblé plus désorganisé que de coutume dans les galas américains bien huilés, même si ce genre de chose n'a pas vraiment d'importance (John Travolta et Colin Farrell glissant au même endroit?!).
Du côté des catégories plus "techniques" de la soirée, je suis très content des 3 oscars remportés par les gens de The Bourne Ultimatum car dans son genre, c'était un excellent film.
Tout le monde semblait penser que la chanson originale serait remporté par une des trois pièces de Enchanted (je n'avais vu aucun film dans cette catégorie alors je ne m'étais pas prononcé), mais après l'interprétation des pièces en lice, j'avais un faible pour Falling Slowly, qui l'a finalement emporté.
Une note qui vous intéressera si vous êtes du genre à suivre la soirée sur plus d'un média, comme moi, vous avez peut-être synchronisé Imdb ou le site officiel des Oscars, ce dernier étant très interactif avec sa liste des lauréats mis à jour à tous les trois à cinq minutes et son blog en direct de l'arrière-scène... c'est fou ce que ce genre d'événement peu devenir avec tout ce que la toile mondiale offre comme possibilités. (D'ailleurs, les photos de ce billet proviennent directement de la "caméra des remerciements" des Oscars!)
L'Oscar que j'étais le plus content de voir remporté? Certainement celui de Diablo Cody pour le merveilleux petit film qu'est Juno! C'était pour moi une belle surprise, puisque la chose contredisait un peu ma prédiction (dont je doutais fort) pour remettre la statuette à mon choix personnel...
Content de voir que mes prédictions n'étaient finalement pas trop dans le champs, en fin de compte... sauf peut-être pour ma plus grande surprise, qui a été l'oscar du meilleur film pour le (très bon, il est vrai) film des frères Coen, No Country for old men.
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(Pré) Oscars 2008; jeu des prédictions et choix

Étrangement, comme j'ai vu moins de films cette année que par le passé, je me retrouve à une demie-heure de le cérémonie avec des trous gros comme ça dans ma liste de nominations... L'affaire rend donc un peu inutile de jouer aux prédictions avec sérieux, mais je peux au moins vous fournir mes choix personnels parmi les nominés dans les catégories les plus surveillées et connues. Je vous mets quelques prédictions qui semblent faire du sens, mais une fois encore, il faut les prendre avec un grain de sel cette année...

La liste sera simplement construite: Catégorie - Choix - Prédiction

Meilleur scénario original - Juno - Juno ou Michael Clayton?
Meilleur scénario adapté - No country for old men - No country for old men ou There will be blood?
Meilleur montage - The Bourne ultimatum - No country for old men
Meilleur acteur soutien - Tom Wilkinson - Javier Bardem
Meilleure actrice soutien - Saoirse Ronan - (????)
Meilleur acteur - George Clooney - Daniel Day Lewis.
Meilleur actrice - Ellen Page - Marion Cotillard ???
Meilleur réalisateur - The Coen Brothers - The Coen Brothers
Meilleur film d'animation - Ratatouille - Ratatouille
Meilleur film - Michael Clayton - There will be blood ou Atonement?

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Bon, vous réalisez que vos prédictions sont probablement aussi bonnes sinon meilleures que les miennes... Évidemment, si j'avais vu There will be blood, ça me faciliterait l'existence quand vient le temps de prédire le résultat de la soirée... Je le verrai, remarquez, et ce peu importe les Oscars, puisque c'est un film de Paul Thoma Anderson, un réalisateur que j'adore et qui n'a fait que des bons films... L'Oscar du meilleur film ne convaincra peut-être de le voir dès cette semaine! :-)
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Bonne soirée d'Oscars... je bloguerai éventuellement live pendant la soirée s'il se passe des choses digne de commentaires.
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mercredi 20 février 2008

Duma Key: la bande-annonce!

Comme je suis un amateur de cinéma depuis de nombreuses années, et que j'écris sur le sujet en professionnel depuis un certain temps également, on ne se surprendra pas de savoir que j'aime bien les bande-annonces de film. Au cinéma, on dirait que je n'ai jamais assez de bande-annonces avant une projection. (Paradoxalement, je ne suis pas un fan des bande-annonces au visionnement incontournables sur certains DVD). L'apparition du Web il y a un peu plus d'une décennie a fait évoluer cet outil de promotion de belle manière pour l'amateur que je suis. On peut visionner les bande-annonces d'à peu près tous les films à venir dans les prochains mois quand on veut dans le confort de son foyer.
Il y a deux mois environ, je suis toutefois tombé sur quelque chose de différent. J'écoutais une émission télé sur un grand réseau américain quand j'ai vu une bande-annonce... avant de réaliser qu'elle n'annonçait pas un film, mais un livre. Il s'agissait d'un roman de James Patterson (je ne me souviens plus lequel, j'écoutais distraitement), et c'était, en ce qui me concerne, la première bande-annonce de livre que je voyais.
Depuis, j'ai pu en voir quelques autres, dont une particulièrement intéressante, qui fait la promotion du roman Duma Key, le nouveau livre de Stephen King.
Je dis intéressante puisque j'ai la prétention d'être relativement familier avec l'univers de cet auteur et son oeuvre en général, alors ses nouveaux livres attirent toujours mon attention.
La chose ne veut pas dire que j'aimerai, remarquez, j'ai trouvé Cell plutôt ordinaire, mais Lisey's Story était un roman particulièrement bon.
Je n'ai pas encore lu Duma Key, donc ce billet n'en fera pas une critique. Je voulais seulement attirer votre attention sur ce nouveau phénomène qu'est la bande-annonce de livre.

Dans le cas de Duma Key (l'illustration de couverture est très bien réussie, non?), on ne parle tout de même pas de publicité télé, donc une fois passé la conception et l'animation, la bande-annonce en question ne coûte pas très cher à mettre en ligne, mais dans le cas du Patterson, on parle d'acheter du temps d'antenne sur un réseau national, alors j'imagine le budget de promotion qui a accompagné la sortie du livre!
On est loin de ce genre de choses à la télé québécoise, mais je ne vois pas pourquoi on n'imaginerait pas les éditions Alire, par exemple, utiliser le procédé pour promouvoir un nouveau roman de Patrick Senécal, par exemple... Jean? :-)
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Politique internationale; Kosovo, Cuba, Pakistan et Québec

Il est difficile ces jours-ci de ne pas s'intéresser à la situation du Kosovo, cette province de la Serbie qui vient de déclarer son indépendance. Remarquez, difficile aussi de blâmer la majorité (albanophone) du Kosovo de vouloir se séparer de la Serbie avec les atrocités commises par l'ancien régime.
Outre les raisons de cette déclaration d'indépendance, il est surtout intéressant de voir les diverses réactions autour du monde en ce qui concerne la reconnaissance de ce nouveau pays ou non.
S'il me semble facile d'exprimer mon appui au Kosovo, il n'en est pas de même pour tous.
Le gouvernement russe, par exemple, s'y oppose fortement. D'une part, ils ont un avantageux contrat pétrolier avec la Serbie, alors ils doivent bien la supporter d'une manière ou d'une autre, publiquement. Ensuite (et surtout, on s'imagine), la Russie est aux prises avec des mouvements indépendantistes dans 2 régions (de la Georgie), et on se souviendra également de la guerre passée en Tchétchénie sur cette même thématique. On peut reprocher bien des choses au gouvernement Russe, mais au moins, ils adoptent une certaine logique.
L'Espagne ne veut pas reconnaître le Kosovo pour une raison évidente; le pays est aux prises avec un mouvement indépendantiste au pays basque et les choses ne se passent déjà pas sans violence épisodique.
La Chine s'oppose au Kosovo... mais Taiwan reconnait le nouveau pays!... avant de se faire dire par le gouvernement central chinois que Taiwan n'a pas a s'exprimer pour la Chine, dont elle fait partie!
Tout ça n'évoque-t-il pas des sons de cloches évocateurs d'une certaine province canadienne? Hehehe... On voit que personne ne réinvente la roue ici...
Au Canada, on ne sait plus trop... (Sur le site de suivi des reconnaissances, le Canada apparaît dans la liste des pays qui devraient reconnaître le Kosovo).
Pour le moment, c'est l'attente de la réaction officielle du gouvernement fédéral... Mais comment ne pas reconnaître un processus démocratique, sans avoir l'air de reconnaitre d'avance le droit des peuples à l'auto-détermination au détriment de l'intégrité du territoire? Le Québec fait office de squelette dans le placard canadien ici...
Notons que Stéphane Dion a habilement contourné la question en supportant le nouveau pays du Kosovo mais en mentionnant les raisons de répression historiques dont la population a subi les effets.
Du côté du Québec, le gouvernement Charest se réfugie (fort courageusement) derrière la non-ingérance dans les affaires fédérales, au contraire de Taiwan, tiens :-).
Le PQ a déjà affiché ses félicitations au Kosovo sur son site web (citant bien étrangement la Slovaquie plutôt que la Slovénie comme ancienne partie de la Yougoslavie maintenant indépendante, mais bon).
Les USA sont un gros support et avec quelques autres gros cannons d'Europe, ils semblent indiquer qu'à moyen terme, le Kosovo sera reconnu, bien que l'attitude de Washington, contrairement à Moscou, ne suive pas de logique particulière en ce qui concerne ce genre de choses.
En effet, on ne compte plus les régimes dictatorial/coup d'états supporté par les USA au fil des décennies ou les régimes démocratiques non-supportés (ou carrément renversés) par Washington. L'exemple de leurs relations avec la Chine actuelle, le Pakistan de Musharraf et le Cuba de Castro sont des exemples patents de total illogisme à ce niveau.
Les récents commentaires de G.W. Bush (suite à l'annonce de la retraite de Fidel Castro) sont éloquents; on n'envisage toujours pas une levée de l'embargo contre Cuba (Mais on n'a pas eu de problèmes à s'associer au Pakistan même après le coup d'état de 1999 qui a renversé un gouvernement qui avait été élu démocratiquement?).
À ce sujet, il sera intéressant de voir ce que fera ce dictateur pakistanais maintenant qu'il se verra montrer la sortie par la démocratie... va-t-il tenter de la renverser une fois encore?
Remarquez, je suis injuste envers G.W. Bush, il faut reconnaître une certaine logique dans ses relations avec le gouvernement du Pakistan; Après tout, Bush a également renversé un président démocratiquement élu en 2000 (Rappelez-vous d'Al Gore), hehehe...
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Enfin, on a beau trouver que l'idée de l'indépendance du Kosovo fait du sens (et ce fait semble partagé par une bonne majorité des habitants de l'ex-province serbe), mettre en pratique cette indépendance demandera beaucoup de travail et d'imagination pour empêcher que quelques éléments ne tournent mal (on imagine déjà les conflits frontaliers avec la Serbie et les menaces de fractionnement du Kosovo lui-même par les régions à majorité serbes)...
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Le Québec devrait regarder et prendre des notes. Non pas que nous soyons oppressés par le régime canadien actuel, mais je me permet de noter que si les kosovars veulent leur indépendance, c'est surtout et essentiellement la faute du régime serbe... J'ai souvent dit que si jamais le Québec vote pour son indépendance en référendum, ça ne sera pas à cause des militants souverainistes, mais plutôt à cause des fédéralistes qui auront fait quelque chose de stupide. Rappelez-vous Meech ou encore le scandale des commandites... du bonbon pour les souverainistes.
Et pendant ce temps, à Ottawa, notre gouvernement canadien se tâte concernant le Kosovo... pourtant, ce même gouvernement n'a as hésité à mettre l'accord de Kyoto aux poubelles et ouvert les vannes des sables bitumineux albertains nonobstant tout impact sur l'environnement...
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Image: Photo-montage humoristique et référenciel réalisé grâce à Photoshop sur le thème de l'indépendance et l'auto-détermination :-)))

mardi 19 février 2008

Cuba: Fidel ne sera plus président


Juste un court mot pour relayer l'information lue ce matin (19/02/2008) dans l'édition internet du journal Granma, de Cuba. (Le sujet m'intéresse toujours depuis mon passage sur l'île lors des élections).
Le 24 février prochain se tiendra à Cuba la première réunion de l'Assemblée Nationale des députés élus lors de l'élection de janvier dernier. Fidel Castro avait été élu au parlement lors de ces élections et c'est lors de cette première réunion qu'est annoncé le choix du Comandante en jefe et Presidente del Estado de Cuba.
Or dans une lettre adressée à la population cubaine, datée d'hier 18 février à 17h30 et reproduite ce matin dans le Granma, Fidel Castro annonce qu'il ne se porte pas candidat pour le poste, considérant qu'il n'a pas la santé assez solide pour assumer pleinement ses fonctions.
Fidel informe ses compatriotes de la poursuite de ses réflexions et méditations et les assure qu'il poursuivra ses lettres publiques (intitulées dans le journal: "Réflexiones del companero Fidel").
Nous devrions donc savoir si Raul Castro sera nommé officiellement Presidente le 24 février prochain.
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Image: reproduction d'une affiche cubaine dont on peut voir l'original dans le cadre de l'exposition Cuba du Musée des Beaux Arts de Montréal.

jeudi 14 février 2008

Cuba à Montréal!

Depuis deux semaines, on peut visiter Cuba... par son art, à Montréal.
En effet, le Musée des Beaux Arts de Montréal propose, et ce jusqu'au 8 juin 2008, l'exposition ¡Cuba! Art et histoire de 1868 à nos jours.
J'y ai fait un saut vendredi dernier, mais comme je partais ensuite pour le carnaval de Québec, je n'avais pas eu le temps de vous en parler ici.

L’exposition est divisée en cinq parties : Images de Cuba : à la recherche d’une expression nationale (1868-1927); Arte Nuevo : avant-garde et recréation d’une identité (1927-1938); Un style cubain : affirmation et rayonnement (1938-1959); Dans la révolution tout, contre la révolution rien (1959-1979); La révolution et moi : l’individu dans l’histoire (1980-2007).
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La première partie est essentiellement constituée de tableaux et d'artefacts. Dès l'entrée, vous remarquerez que l'ensemble est présenté par grandes périodes de l'histoire/politique cubaine, avec un contexte historique fort intéressant que l'on peut suivre d'une salle à l'autre tel un feuilleton historique.
Au fait, prévoyez du temps quand vous irez parcourir cette expo, j'ai passé près de 3h à la visiter et je ne me suis pas attardé si longtemps devant chaque oeuvre ou groupe d'oeuvres. Il y a beaucoup de matériel et une partie de ce matériel vaut vraiment de s'y attarder plus que pour un simple coup d'oeil.
Si chaque partie comporte son lot de pièces intéressantes, j'avoue que la période de la révolution et post-révolution (1959-1979) m'a particulièrement captivé.

Mon récent séjour à Cuba et mon observation du système politique qui découle de cette révolution n'est évidemment pas étranger à mon intérêt pour cette partie de l'exposition.
Cette section propose des affiches de la révolution ainsi que de beaux exemples de l'intégration du pop-art à l'art cubain, et représente pour ce visiteur-ci, le point culminant de la visite.
Sinon, je ne peux pas dire qu'une pièce en particulier se détache complètement du lot d'oeuvres présentées, mais je me souviens avec grand plaisir des dessins de Pogolotti.
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L'exposition fait aussi une grande place à Wifredo Lam. D'ailleurs, ne pensez pas que vous avez fait le tour une fois sorti des salles de l'étage du Musée... Une autre partie, importante, se trouve au sous-sol!
En effet, c'est là qu'est exposée, avec quelques artefacts et une ou deux pièces plus modernes, la célèbre Murale du Salon de Mai, un collectif réalisé en une nuit à La Havane sous la supervision de Lam pour le Salon de Mai de Paris en 1967 et regroupant une panoplie d'oeuvres de divers artistes (incluant des écrivains) sur fond de festivité révolutionnaire.
Quelques pièces d'un art plus moderne intègrent un montage plus ambitieux, comme El Bloqueo (la représentation d'une carte géographique de Cuba, réalisée avec des blocs de béton, symbolisant l'embargo américain), ou encore ce coffre à bijou en forme de grenade... Chaque montage du genre comporte son mess
age politique énoncé de manière plus directe que le symbolisme retrouvé sur les tableaux.
Une bonne partie de la section finale est consacrée à des montages post-post-moderne, avec vidéo et images de caméra live intégrés. Ce genre de chose n'est pas ma tasse de thé, alors cet aspect de l'exposition n'est pas ce qui m'a particulièrement plu. (Le video du mot "Révolution" qui défile dans toutes les polices de caractère est un bel exemple de n'importe quoi artistique en ce qui me concerne).
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Si vous cherchez quelque chose de beaucoup plus intéressant, attardez vous plutôt aux très nombreuses photographies que comporte l'exposition.
Celles-ci sont captivantes, et proviennent de toutes les époques; des débuts de la photo aux scènes plus contemporaines.
Les photos de l'époque révolutionnaire sont particulièrement fascinantes, compte tenu de l'utilisation intensive des photographes par le nouveau régime.
On expose évidemment la célèbre
photo de Che Guevara prise par Alberto Korda et qui est devenu l'image la plus reproduite et distribuée du monde. Artefact amusant; l'exposition propose aussi la planche-contact où apparait cette photo, avec celles de Fidel Castro, Simone de Beauvoir et Jean-Paul Sartre, tous présent le 5 mars 1960 lorsque Korda prenait ses photos.
Une autre photo de Korda vaut le détour; celle de "Fidel à Washington", qui montre en plan éloigné le révolutionaire cubain en face de l'immense statue d'Abraham Lincoln.

Enfin, je termine en répétant que ça vaut le coup de prendre le temps de lire les informatinos et citations diverses, elles permettent d'en apprendre plus sur le contexte de réalisation des oeuvres observées et font partie intégrante de l'exposition.
Et je m'en voudrais d'oublier de vous rappeler de remplir le petit coupon du concours auquel vous pouvez participer et déposez-le dans la vieille voiture cubaine à l'entrée... Qui sait si vous ne remporterez pas un voyage à Cuba? :-)
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mardi 12 février 2008

Toits et couleurs de la Basse-Ville

De retour de Québec, me voici donc avec quelques photos des couleurs et des toits de la Basse-Ville, dont j'ai parcouru les secteurs St-Roch, Cité et Ilots des Palais cet avant-midi avant de quitter la ville de peur d'y mourir de froid! :-)...

Sur la Rue de la Reine, Suze pose devant quelques maisons colorées qui rappellent La Boca de Buenos Aires, la neige en prime.

Une fois de plus, les couleurs du mur de côté et de l'escalier donnent un charme supplémentaire à cette petite maison de brique à lucarnes.

Celle-ci n'est pas particulièrement charmante, ni en très bon état, mais il y avait quelque chose d'original dans ses couleurs délavées et ses fleurs malgré les -30 degrés de la matinée.

Toits enneigés qui cachent presque totalement les fenêtres des lucarnes et glaçons qui descendent dans les fenêtres à carreaux... Mon pays ce n'est pas...

Au coin de la Rue Sault au Matelot, une des jolies rues de la basse-ville, près de l'Ilot des Palais.

Une vue de la Gare du Palais, captée juste avant mon départ de Québec... avec quelques glaçons en avant-plan...

La Rue Sous le Cap est en fait une sorte de ruelle qui donne accès à une série d'arrière-cour avec escaliers et rampes pour les habitants des étages suppérieurs des petites maisons de la rue.

Bon... on annonce -1 degré demain à Montréal, alors je ne verrai probablement pas de scènes de ce genre avant un temps... aussi bien en profiter.
J'avoue ne pas être un amateur de froid et d'hiver, mais du coup, il faut bien reconnaître que ça fait de beaux sujets de photos, non?
Au-revoir Québec!
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... À Québec, c'est tout un festival...

Comme l'intitulé de ce billet l'indique, voici la suite de la relation de ma visite au Carnaval de Québec débutée avec le billet précédent.
Ce jour 2 a d'abord été marqué par une différence importante avec le jour précédent: chute du thermomètre et températures ressenties de -25 à -30 degrés. Avouez qu'il faut vouloir s'amuser pour sortir de chez vous par un temps pareil et passer la journée entière dehors!

Une vue d'une partie du site sur les Plaines d'Abraham, avec une resurfaceuse au travail. Cette photo a été prise du haut de la butte d'où l'on se lance en rafting sur neige, une descente que j'ai effectuée quelques minutes après ce cliché.

Moi et mon nouveau passe-montagne; un achat devenu indispensable à ma survie à Québec!
Je m'auto-photo ici à l'entrée du Palais de Glace du Bonhomme Carnaval.

Stéphane et Suze, avec la célèbre mascotte du Carnaval... ou une réplique, celui-ci n'étant pas très volubile. (Le vrai, lui, contrairement à la plupart des mascottes, parle, et avec une voix caverneuse... Il fait aussi un amusant petit "saut" que je vous déconseille de faire sans un ou deux étirements préalables).

Pendant une journée glaciale, une courte visite à l'église voisine du cimetière St-Mathew a été un véritable oasis de chaleur... L'église a été restaurée et transformée en bibiothèque publique, ce qui lui donne un cachet particulier.

Même les oiseaux voient leur maison recouverte de la neige tombée la veille!!! J'avoue trouver incroyable que ce petit oiseau survive avec autant de désinvolture par un temps aussi glacial.

La plupart des édifices du Vieux-Québec offrent déjà des belles opportunités de photo; les glaçons leurs ajoutent un charme hivernal.

Le carnaval offre une panoplie d'activités pour retomber en enfance... Ici, Stéphane et Suze se glissent à la sortie de la maison de glace...

Quelques minutes plus tôt: le photographe photographié: Stéphane me prend en train de le prendre en haut de la maison de glace, avec Suze.

Une visite au carnaval est aussi un beau prétexte pour se balader dans l'ensemble du Vieux-Québec... pour peu que le vent ne vous décape pas totalement le visage, bien entendu.

Une vue de la Place Royale, avec quelques sculptures de neige décoratives entourant le buste de Louis XIV, lui-même recouvert d'une sorte de capuchon de neige glacée.

Suze prend une photo de Stéphane qui pose dans la cabine de glace, sous le regard du gendarme de glace qui se trouve à ses côtés.

Une vue du Petit Champlain, une des plus charmantes petites rues au Canada, prise du haut de l'escalier menant à la Terrasse Dufferin.
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lundi 11 février 2008

Carnaval, mardi gras, carnaval...

Mon appréciation du Vieux-Québec n'est plus à faire sur ce blog, j'en ai parlé à quelques reprises, et j'ai publié ici quelques photos lors de mon passage dans la vieille capitale l'an dernier.
Le Carnaval de Québec est un événement renommé et populaire, et j'y passe actuellement quelques jours.
Même s'il y a quelque chose d'un peu quétaine dans pratiquement tous les carnaval ou festival populaires au monde (il n'y a qu'à écouter les chansons thèmes), il y a aussi quelque chose de fondamentalement amusant à y assister et y participer. Le carnaval de Québec ne fait pas exception à ces deux règles, avec sa mascotte (le célèbre Bonhomme, qui est, incidemment, la personnalité de la ville de Québec la plus reconnue au monde!), sa vieille chanson-thème (à laquelle le titre de ce billet fait référence) et ses nombreuses activités.
Ce qui distingue le carnaval de Québec de celui de Rio ou Lima ou Santiago de Cuba, c'est évidemment qu'il se déroule l'hiver, en plein février, alors qu'il fait toujours un froid de canard sur Québec.
Étudiant universitaire, déjà, j'assistais à quelques activités, et il faisait toujours une température à rester chez soi, genre -134 degrés, si ma mémoire est bonne...
J'y étais aussi venu il y a deux ans, et la parade, divertissante, amusante et kitsh comme toutes les parades, s'était déroulée alors qu'il devait faire -30 en fin de soirée.
Cette année, surprise: une première journée avec un temps très doux! Mais une bordée de neige incessante, culminant en quasi-tempête en fin de journée.
Quelques photos de ce jour 1 de ma visite.

L'idéal, lorsque vous êtes de passage à Québec, c'est de vous héberger dans le Vieux. Pour ce séjour-ci, j'ai la chance de demeurer chez mon ami Stéphane, qui a un petit appartement dans St-Roch, dont voici une partie de la façade enneigée et glacée.

Si vous n'aimez pas marcher ou monter les rues et les escaliers, Québec n'est pas pour vous! La meilleure manière de visiter le vieux quartier est la marche, et celui-ci est divisé en deux secteurs: la haute-ville et la basse-ville. Heureusement, il y a quelques escaliers comme celui-ci pour relier les deux sans avoir à escalader des rues trop à pic. Sur cette photo, Nancy et Suzie en conversation alors que Christopher me regarde prendre la photo.

Une des choses les plus originales et intéressantes du carnaval de Québec, c'est la compétition de sculpture sur neige, qui comporte un volet provincial, un volet national et un volet international, dont on voit un aperçu sur cette photo. Plusieurs pays y participent, dont l'Équateur et le Pérou, et dans ces deux cas, je me demande où les participants pratiquent dans leur pays avant de se pointer à cette compétition!

Sans vouloir démontrer un parti-pris, il faut avouer que la sculpture de l'équipe du Canada était la plus jolie du lot cette année. Les trois animaux et l'homme au sol forment un ensemble duquel émane une grande puissance. C'est très beau et impressionnant comme travail. D'ailleurs, l'équipe s'est mérité le premier prix.

Parmi les nombreuses sculptures de glace et autres activités organisées par les commerces environnants, on retrouve un Bar de glace, où Suzie et Stéphane ont décidé de faire une pause.

J'avais expérimenté la glissade de la terrasse Dufferin il y a deux ans - avec une bonne frousse lors du second tiers de la descente quand la luge de bois atteint son accélération la plus forte - mais cette fois-ci, j'ai du me sacrifier au nom de l'art, pour prendre en photo mes compagnons de visite qui ont eu tout le plaisir de la descente. Sur la luge, les deux couples de jumeaux: Stéphane et Suzie avec Christopher et Véronika. À droite de la piste, en observateurs, Nancy et Dany, qui n'ont pas l'excuse d'avoir à prendre une photo... :-)


Le moins que l'on puisse dire de ce commerçant, c'est qu'il a venu venir le coup, non? :-))

Un coup d'oeil sur l'avenue du Trésor, où font affaires quelques artisans, et qui a un aspect fort différent de l'avenue artisanale animée que l'on retrouve ici en été.

En fin de journée, de retour dans St-Roch, alors que notre petit groupe tente de rejoindre l'appartement de Stéphane malgré la tempête... Un hiver moyen à Québec voit la ville recevoir environ 270 cm de neige. Après cette journée de carnaval, Québec avait reçu plus de 325 cm cet hiver... et nous sommes toujours au début février!
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vendredi 8 février 2008

(From a) Buick 8

Alors que le thermomètre proclame avec fierté qu'il fait -8 (on pourrait croire à une thématique numérologique ici, hehehe, mais non, rassurez-vous), je me suis pris à regarder mes photos de Cuba et... m'ennuyer du soleil et des 32 degrés qu'il faisait dans la province de Santiago.
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En regardant ces photos, j'ai aussi jeté un oeil sur quelques vidéos... et je suis tombé sur celui-ci, que j'ai intitulé From a Buick 8, en référence au titre d'un roman de Stephen King (publié en 2002).
La scène se passe entre Santiago et Baconao, alors que nous changeons une roue suite à une crevaison.
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Incidemment, j'ai remarqué que l'illustrateur de la couverture du roman de King avait bien fait ses devoirs, puisque la Buick 8 de la couverture est assez similaire à la Buick 8 dans laquelle j'ai pris place avant et après la scène filmée dans le vidéo que vous venez de voir.
Pour les maniaques de détails (ou de voitures anciennes), si j'ai bonne mémoire, la Buick de King était une 1954. La mienne est une 1950...
Pour preuve que la couverture n'était pas très éloignée de la réalité, le montage suivant. À gauche, ma Buick 8 dans son environnement naturel, à droite, celle de King dans un décor surnaturel :-).
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Tiens, pour ceux que ça intéresse, IMDb raconte que Tobe Hooper, cinéaste d'horreur qui avait déjà adapté King deux fois (Salem's lot et The Mangler), est supposé réaliser l'adaptation cinéma de From a Buick 8, dont la sortie est prévue pour 2009.
Je n'oserais pas me prononcer sur un film avant sa sortie (avant même son tournage), mais j'avoue que le passé de Hooper ne me convainc pas de me jeter sur ce film quand il sortira, hum.
Je me souviens du livre avec un certain plaisir de lecteur, toutefois. J'en avais parlé dans Solaris 149 et une réflexion ou deux sur ce livre faisaient partie d'un article plus général sur l'orientation de la carrière de King après son accident.
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jeudi 7 février 2008

Les copains à l'honneur!

Juste un petit mot pour rendre hommage aux copains qui sont à l'honneur ces jours-ci.
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Tout d'abord, la revue Lurelu vient de remporter le Prix Raymond Plante , qui «vise à reconnaître un citoyen ou un organisme du Québec qui s’est distingué de façon exceptionnelle en regard de la littérature jeunesse et de la promotion de la lecture auprès des jeunes et des familles.»
Le prix est remis à la revue, dont mon ami Daniel Sernine assure la direction depuis plus de 15 ans. Vous trouverez les détails sur le site officiel de Lurelu.
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Ensuite, Jean-Louis Trudel attire notre attention sur un autre de mes amis écrivains, Claude Bolduc, qui a fait ses débuts un an ou deux avant moi dans les fanzines de la belle époque de Temps Tôt... J'avais mentionné le Grand Prix remporté par Claude en avril dernier, et cet honneur s'est accompagné d'être nommé personnalité de la semaine (le 21 mai 2007) par Radio-Canada et le journal Le Droit.
Or le dernier roman de Claude est maintenant finaliste au Prix Littéraire Le Droit 2008.
Détails et photos sur le site de Claude.
(Et si vous voulez en savoir plus sur la personnalité de la semaine du 21 mai, il y a un Reportage sur le site de Radio-Canada).
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Enfin, mon ami Patrick Senécal, dont on peut lire un extrait d'une interview accordée à la revue Alibis ici, est aussi en nomination, mais pour le Grand Prix Archambault, pour son roman Le Vide (Alire 2007) (Comme c'est un prix du public, vous pouvez voter en vous inscrivant sur le site).
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Félicitations à ces trois écrivains, et bonne chance à Claude et Patrick pour les Prix respectifs pour lesquels ils sont finalistes.
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Notes:
Le Prix littéraire Le Droit sera remis le 28 février.
Le Grand Prix Archambault offre aux gens qui votent sur le site la chance de gagner un souper en compagnie du lauréat :-).
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mercredi 6 février 2008

Mon top... 11 cinéma - 2007

C'est une vieille coutume pour moi... À chaque année, ou presque, je me fais une petite liste de mes dix films préférés de l'année. Depuis mon Top 10 de 2003, j'ai pris l'habitude de publier cette liste annuelle sur mon blog. Depuis 2004, elle est même commentée. Avec la liste de 2005, et celle de 2006, ce billet constitue mon 5e Top 10 cinéma publié sur ce blog!
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En guise d'introduction, je dois avouer que 2007 n'a pas été pour moi, une très grande année cinéma. J'ai vu beaucoup de bons films, mais il me semble que j'ai vu peu de grands films, que je n'ai pas vu de film génial, de film qui vous renverse, tels Lost in Translation (2003), Diarios de Motocicleta (2004), l'exceptionnel Crash (2005) ou les chefs d'oeuvres que sont Babel (2006) et The Departed (2006). Par contre, parfois c'est le temps qui permet de mieux apprécier une oeuvre...
Avec cette remarque en tête, vous constaterez que mon classement comporte sont lot de bons films, que leur classement ici est fort personnel, et que quelques bons films ne figurent pas sur cette liste. Aussi, il y a la démarcation qui me pose problème. Je n'ai pas vu tous les films de 2007, j'en ai même raté quelques "importants", que je verrai probablement au cours des prochains mois. C'est injuste, mais c'est ainsi. Le même phénomène arrive à chaque année; Blood Diamond et Little Miss Sunshine n'étaient pas sur ma liste de l'an dernier pour cette unique raison.
Ce genre de classement ne pourrait pas être plus subjectif, puisque je ne prétend pas ici dresser la liste objective des 10 meilleurs films de l'année (bien des critiques le feront un peu avant les Oscars à la fin du mois). Je préfère vous offrir Mon top 10 puisque chaque Top 10 est personnel. L'appréciation d'un film dépend de plusieurs facteurs, le film lui-même en étant un seul; l'état d'âme dans lequel vous voyez le film, avec qui, quand, vos souvenirs, le pays ou la salle où vous le voyez, bref, le timing est aussi un élément important dans l'appréciation d'une oeuvre au cinéma.
Ceci étant dit (ou répété à chaque année, je n'ai pas relu mes billets précédents!), voici le Top... 11 de l'Esprit Vagabond pour l'année 2007!
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11, 10 et 9. Ex-aequo :-) :
Atonement, de Joe Wright, Music and Lyrics, de Mark Lawrence et Hors de Prix, de Pierre Salvadori.

Je n'arrivais à exclure de cette liste ni l'un ni l'autre de ces trois films forts différents et qui procurent un plaisir différent également.
J'avais longuement parlé de Music and Lyrics, je ne me répèterai donc pas ici. Je sais, ça a l'air gnangnan pour figurer sur un top 10, mais le contexte du film, son époque de référence, sa réalisation et son interprétation en ont fait une de mes meilleurs expériences cinéma de l'année.
Atonement ne figure pas plus haut dans cette liste, sans trop que je ne sache pourquoi. C'est très bon, mais la finale m'a un peu laissée sur ma faim. Et étrangement, ce n'est pas tant l'histoire d'amour qui m'a le plus atteint, mais la réflexion sur la culpabilité et sur la création, ainsi que le rapport entre la réalité et la fiction. Et puis, qui se plaindra de passer quelques heures au cinéma, quand Keira Knightley y apparait à l'écran la plupart du temps? :-)
Enfin, je serai probablement le seul chroniqueur à placer ce petit film français sympathique dans un Top 10 de 2007, mais Hors de prix est très bien fait, bien écrit, amusant et les interprètes sont merveilleux. Bref, un petit film, certes, mais un petit film parfaitement réussi. L'ensemble prouve qu'il n'est pas nécessaire de faire des films très ambitieux pour réussir à faire un bon film. Et, que voulez-vous que je vous dise; je suis devenu un fan d'Audrey Tautou au fil des ans et dans ce film, elle est absolument... fabuleuse :-).

8. Grindhouse, de Roberto Rodriguez et Quentin Tarantino.

Je deviens prévisible, avec un Tarantino dans mon Top 10 à chaque année où mon cinéaste fétiche sort un film...
Pourtant, la chose est loin d'être un automatisme, pour preuve cette modeste huitième place...
Grindhouse ne se serait pas classé dans le Top 10 d'une grande année, mais il s'agit de ce genre de film qui vous placarde un grand sourire sur le visage tout le long du visionnement, et ma foi, la chose est plus rare que l'on pense.
On peut lire (en ligne) une critique plus élaborée de mon point de vue sur Grindhouse dans la chronique Sci-Néma de Solaris 163.


7. Harry Potter and the Order of the Phoenix, de David Yates.

Un autre titre qui devient prévisible. Celui-ci aurait pu ne pas figurer au Top 10, si l'année avait été formidable. Une fois de plus, il y est parce que globalement, c'est l'un des meilleurs films que j'ai vu pendant l'année. Avec les 3e et 4e volet de cette série, la qualité semble toujours au rendez-vous. Évidemment, mieux vaut avoir lu le livre avant! D'autres commentaires sur le web dans ma livraison de Sci-néma (165) .


6. No Country for Old Men, des frères Coen.

Voilà un cas particulier. Si le film des frères Coen est excellent sur plusieurs points de vue, il n'en demeure pas moins (pour ce cinéphile-ci) un cran en dessous de chefs d'oeuvre comme Fargo et The Big Lebowski. C'est succulent, les dialogues sont originaux et la réalisation est parfaite. Il manque une scène, vers la fin, pour satisfaire complètement, par contre (son absence est voulue, c'est évident à voir le film, mais j'aurais aimé voir cette scène quand même), et comme les attentes étaient élevès (avec ces critiques unanimes), je lui ai tout de même préféré cinq autres films.

5. Lions for Lambs, de Robert Redford.

J'avais longuement parlé de ce film de Robert Redford dès sa sortie, alors une fois de plus, je vous renvoi à ces commentaires détaillés; ils justifient amplement la présence de ce film à cette position.

4. Juno, de Jason Reitman.

Une petite merveille de film et la plus belle surprise de l'année 2007 pour moi! Juno est un film au scénario intelligent, avec des dialogues savoureux et des interprètes très talentueux jouant des personnages attachants. Une idée relativement simple, mais traitée avec beaucoup d'originalité, qui donne un petit bijou de film, qui aurait tout aussi bien pu occuper l'une des trois première positions de ce Top 10 puisque c'était très serré! Si je pouvais, je donnerais tout de suite l'Oscar de la meilleure actrice à Ellen Page. (Je reviendrai sur mes prédictions et choix des Oscars dans un billet à part). J'ai déjà hâte de revoir ce film!

3. The Bourne Ultimatum, de Paul Greengrass.

Qui eut cru qu'un film d'action et d'espionnage puisse figurer dans les premières positions de mon top 10 de l'année? Qui eut cru qu'un troisième épisode de série puisse faire de même? Qui eut cru qu'un troisième épisode d'une série d'action et d'espionnage réussisse cet exploit? Que dire de plus que Wow! The Bourne Ultimatum a toutes les qualités des deux premiers films, sans se complaire dans une suite moins bonne que les épisodes précédents, et constitue non seulement le meilleur film de pur divertissement de l'année, mais aussi un des meilleurs du genre depuis des années! Greengrass réussit à livrer un film amusant, prenant et divertissant à un rythme d'enfer sans tomber dans le n'importe quoi que l'on retrouve trop souvent dans les films d'action. Je l'ai vu trois fois, et ne me suis pas ennuyé une seconde!

2. Ratatouille, de Brad Bird.

Hehehe... Quoi, un film de petits mickeys comme second meilleur film de l'année? Eh oui, que voulez-vous que je vous dise? Je m'assume. En m'installant dans une salle de cinéma et en écoutant un film, je ressors après la projection et sur l'échelle du plaisir de cinéphile procurré par un film cette année, Ratatouille se classe facilement parmi les meilleurs. C'est brillant, très drôle, attachant, techniquement impressionnant, et ça se revoit plusieurs fois avec le même plaisir. Avec The Incredibles, le réalisateur, qui se surpasse ici, figure donc pour la seconde fois dans mon Top 10.

1. Michael Clayton, de Tony Gilroy.

Soyons honnête et avouons qu'aucun film de 2007 n'est clairement le numéro 1 dans ma tête. Ce n'est pas comme l'année de Crash ou Lost in Translation, que rien n'aurait pu me faire classer autrement. On aurait pu inverser mes 4 premières positions, que je ne rougirais pas de mes choix. Ceci étant précisé, il est vrai que ça ne fait pas très sérieux de mettre Ratatouille comme numéro 1, j'aurais l'air d'un gars qui préfère les petits comiques aux drames qui réfléchissent aux grands problèmes de ce monde. :-)
Sérieusement, après réflexion, Michael Clayton est le meilleur film que j'ai vu cette année. Peut-être parce que ça a été une bonne année pour qui aime les drames politiques engagés au scénario habilement construit et aux personnages complexes et intéressants? Poser la question, c'est expliquer pourquoi j'ai choisi ce film pour figurer en haut de ce palmarès. Une mention fort honorable à son scénariste et réalisateur Tony Gilroy... qui signait également le scénario de The Bourne Ultimatum cette année.
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En terminant, je mentionnerai trois autres catégories de films concernant mon année 2007...
D'abord, il y a ceux que je n'ai pas vus. Parmi cette liste, les titres qui auraient été susceptibles de se tailler une place ici sont: There will be blood, puisque l'on dit que c'est excellent, et que j'ai adoré tous les films de Paul Thomas Anderson. Across the Universe (la bande-annonce était un bijou) et Into the Wild (Sean Penn n'est jamais ennuyant).
Parmi ceux que j'ai vu et qui n'apparaissent pas sur cette liste, mais qui ont été considérés, je pourrais nommer Zodiac, King of California, Sweeny Todd, The Nanny Diaries et Rendition.
Enfin, parmi les autres, il faut mentionner les troisièmes volets qui se sont avérés amusants sans révolutionner leur série respective: Shrek the Third, Pirates of the Carribean at World's end et Spider-Man 3. Ces trois films livraient la marchandise, mais sans plus. Pourtant, The Bourne Ultimatum prouve qu'il est toujours possible de dépasser les attentes.
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