mardi 22 novembre 2005

Block, Rhodenbarr, Scudder et Starbucks!

Je dois avouer quelque chose.
Depuis environ 5 ans, je lis plus de polar (roman policier) que de science-fiction et fantastique, même si comme rédacteur et auteur, je suis plus associé aux genres de l'imaginaire plus qu'à l'espionnage et au polar.
Il faut dire pour ma défense que je suis depuis longtemps un lecteur de polar, j'ai commencé avec Agatha Christie il y a un peu plus de 20 ans.
Depuis cinq ans, par contre, je lis de moins en moins de Sf et beaucoup de polar.
Parmi cette sélection de polar, j'ai régulièrement lu Lawrence Block, un auteur new-yorkais qui est très connu aux États-Unis, mais méconnu au Québec puisque ses oeuvres traduites en France sont «dumpées» au Québec sans aucune stratégie de promotion ou de distribution quelconque.
Block a publié au fil des ans autour de 50 romans et quelques recueils de nouvelles, en plus d'agir comem anthologiste de près d'une dizaine d'excellents collectifs.
Parmi les romans de Block les plus intéressants, on retrouve deux séries majeures et la raison pour laquelle il est célèbre dans le milieu du polar américain.
La première série met en vedette un détective privé sans permis et ex-policier, Matthew Scudder. Il s'agit de roman hardboiled (pensez Dashiel Hammett et Raymond Chandler, par exemple), sérieux, violents, durs, et très bien écrit. Block fait partie de ces romanciers de genre qui sont d'abord de très bons écrivains, capables à la fois de tourner une belle phrase mine de rien, de construire une intrigue fluide et imprévisible, habitée de personnage attachants et réels, le tout sans aucune prétention; ses livres se lisent d'une traite, de véritables pageturners.
L'avantage de la série Scudder réside en partie dans l'évolution des personnages; dans les premiers livres de la série le détective boit beaucoup, est solitaire, travail en solo, etc. Il passera par plusieurs étapes dans sa vie au fil des romans, rencontrera une femme, tentera d'obtenir un permis, le laissera tomber, entrera chez les AA et cessera de boire, se liera d'amitié avec un jeune de la rue qui deivnedra son assistant non-officiel, etc. Bref, une grande série, maintenant reconnue comme l'une des plus intéressante série de polar moderne. Définitivement à placer auprès de Chandler et Hammett.
L'autre série majeure de Block, c'est celle des aventures (mésaventures en fait) du cambrioleur Bernie Rhodenbarr, qui est aussi propriétaire d'une librairie de livres usagés à titre de couverture. Très savoureuse série de romans, sa lecture est parfaite entre quelques Scudder, pour respirer un peu et profiter de la prose de Block en mode plus léger que sa série hardboiled. D'autres séries moins importantes et plusieurs romans hors-série complète l'oeuvre du romancier - et si jamais vous y plongez, ne manquez pas ses nouvelles, après Scudder et Rhodenbarr, ce sont ses meilleurs textes - en particulier les deux romans et les nombreuses nouvelles mettant en scène Keller, un tueur à gage philosophe...
Le trait commun des oeuvres de l'auteur est certainement sa capacité à construire des dialogues absolument succulent - un must dans le genre.
Si je vous avoue tout cela aujourd'hui, c'est qu'au fil de ces cinq ans, j'ai eu mes périodes Block - et merci aux Bibliothèques publiques, principalement la VPL et la BNQ - et que malheureusement, malgré toute la productivité de l'auteur, j'en voit maintenant le bout...
Avec All the flowers are Dying, je peut dire que j'ai lu les 20 romans de la série Scudder... et avec The Burglar in the prowl, les 15 de la série Rhodenbarr. La chose serait presque triste. :)
Je vous laisse donc sur une citation tirée du dernier Scudder à propos de Starbucks, un endroit où j'ai passé beaucoup de temps dans ces cinq ans, avec un livre de Lawrence Block jamais très loin...

«Did you say a mocha latte?
- I did, but that was then and this is now. Get me something really disgusting, will you? Something along the lines of a caramel mocha frappuccino, so gopped up with sugar crap that you can't taste coffee, but with a couple of extra shots of espresso in there to kick ass. How does that sound?»
It sounded horrible.

:)
Indeed ...

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