Hehe, toujours au plus mauvais et plus cher café Internet de l'Europe (dont je télégrammais hier).
En fait, je suis installé sur un ordinateur qui doit dater de l'époque de Francois Iier ou de Louis XII même... toujours à Blois, dans la vallée de la Loire.
Autour de moi, on retrouve un jeu de darts électronique tout droit sorti des années 80, deux francais qui jouent au billard dans un pièce à côté, une barmaid de 67 ans, une bouteille de Heineken de 20 litres vide, et un étiquette de La Fin du Monde, une bière de Unibroue dont le nom ne pourrait pas être plus approprié pour ce bar francais pseudo-mexicain doublé d'un billard internet :-)
Ca s'appelle l'Etoile Tex, en passant, charmant, non? Il s'agirait du seul accès internet du cetre-ville de Blois, un endroit au monde demeuré un pied au moyen-âge et l'autre... dans la Renaissance :-)
Charmant quand on visite le château ou la cathédrale, mais moins drôle quand on veut accéder au reste du monde et au XXIe siècle...
J'aurais donc fait un très mauvais chevalier; en effet, je me vois mal me trimballer une armure de 40 kilos sur le dos, puis ne pas avoir accès à mon blogue pour m'en plaindre publiquement par la suite... ;-)
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La Loire, donc, depuis 3 jours...
J'avais passé quelques jours mémorables dans la région il y a deux ans (presque jour pour jour, en fait), alors c'est à la fois excitant et émouvant de revenir à Blois, de revoir Tours et quelques lieux connus et même réconfortants, et en plus, je peux visiter un peu plus ce que cette région hallucinante a à offrir au voyageur.
Ce que j'aime de ce coin de pays, c'est que outre les visites de châteaux, outre les vignobles, outre les touristes, les vieux centre-ville médiévaux, on a souvent l'impression de sortir du monde pour se plonger dans un autre qui nous parait à la fois intéresant et crédible, et tout à fait surréaliste.
Vous visitez la résidence de Henri II, qui trouva la mort, blessé par une lance dans un oeil en joutant contre un de ses gardes, puis, vous vous rendez dans un château où la maîtresse de Henri II s'est vue "exilée" par la Reine après la mort du Roi - reine qui a alors établi résidence dans le château saisi à la maîtresse.
En visitant Chenoneaux en 2006, j'aurais presque versé une larme pour la pauvre Diane de Poitiers, qui en a été ejectée si cavalièrement après la mort glorieuse d'Henri, mais après avoir visité Chaumont-sur-Loire, le "petit" château où la pôôôvre a été reléguée par Catherine de Medicis, on verserait une larme de jalousie :-)
C'est ca la Loire, c'est la démesure d'une époque sur laquelle on lit, qu'on explore, mais qui dépasse totalement ce que l'humain lambda vit aujourd'hui dans un pays industrialisé. C'est de se retrouver dans un film, c'est de se retrouver dans un livre, bref, visiter la Loire, c'est vivre dans de la fiction.
Même la relative opulance de la monarchie Britannique, visitée il y a peu justement, n'arrive pas à faire comprendre la vie de la Cour à la Renaissance; pire, cette monarchie Britannique semble moderne, elle s'inscrit pour nous dans l'ordre des choses puisqu'elle a toujours été, et a évolué avec le peuple qu'elle représente.
Ici, c'est bien différent, évidemment. Je ne reviendrai pas sur l'histoire de la France, mais la société francaise a évolué tellement loin de ce que ces châteaux représentent que le visiteur fait littérallement un saut dans le temps.
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Pourtant... Je pourrais discourir aussi sur la société actuelle francaise, peut-être le dernier bastion moderne où on retrouve encore un commerce de quartier très fortement implanté par rapport aux grandes surfaces, et cette excepton culturelle (qui existe aussi en art) nous décale juste assez, comme visiteur de passage, pour que ces histoires de châteaux nous paraissent un passé logique et que le retour à notre siècle ne soit pas trop brusque en revenant vers l'auberge familiale où on est descendu, en faisant un arrêt à la boulangerie du coin pour une baguette.
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Et puis, question de boucler la boucle, c'est peut-être bien pour me fare sentir un peu plus au moyen-âge que ce seul accès à ce journal m'est ofert dans un bar qui mélange l'influence pub irlandais et tapas mexicains avec un goût... particulier. Est-ce par refus de laisser passer le temps trop vite que je me trouve à consulter les tarifs internet sur une plaque Jack Daniels, et que je vous transmets ceci d'un couple clavier-écran Packard-Bell?
On a effectivement l'impression que la Vallée de la Loire conspire pour me retenir en arrière, pour ne pas que les merveilles vécues et observées entre les murs des châteaux des siècles derniers ne sortent trop vite de ma tête, ne serait-ce qu'en me retenant encore de dix ou trente ans.
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Mais le temps passera... Et dans moins de douze heures, la magie de la Loire cessera d'opérer ses charmes, puisque le train me ramènera vers le présent, et le XXIe siècle, dans la capitale, Paris.
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Mais même la ville lumière n'arrivera pas à effacer mes souvenirs de la Loire.
Tes superlatifs sont toujours très appréciés, un peu d'humour fait toujours du bien :)
RépondreSupprimerBon voyage vers Paris, chanceux, Paris sans Parisiens ce n'est pas le Paradins ça? ;))
Tiens, ta description me rappelle la fois que je me suis branché sur internet dans un bar à Vallon Pont d'Arc. Encore que j'ai quelques souvenirs encore plus baroques. Toujours en Ardèche, je me souviens d'avoir accédé à mes courriels sur le poste internet d'une agence de location de canots/kayaks... J'arrangeais avec Guy Gavriel Kay sa venue à Boréal tout en admirant le soleil qui se couchait sur les remparts médiévaux d'Aiguèze, de l'autre côté des gorges de l'Ardèche...
RépondreSupprimerCela fait plusieurs fois que je visite la vallée de la Loire et je ne le regrette jamais. Il y a quelques années, c'est Chinon que j'ai enfin découvert, marchant sur les traces de Charles VII et Jeanne d'Arc avec un petit frisson historique. Mais il me reste encore quelques châteaux à visiter pour la première fois.
Bonne continuation!