mercredi 23 janvier 2008

Sierra Maestra: Diarios de bicicleta

Le Carisol où je suis de retour depuis deux jours est situé le long de la mer des Caraibes, à l'est de Santiago.
Près du Carisol... il n'y a presque rien...
Il y a une route, qui sépare la plage et la mer des montagnes de la Sierra Maestra (portion Est: la Cordiliera de la Gran Piedra), et cette route, elle mène vers une lagune située à quelques 5 km à l'est, et il y a un village là-bas qui s'appelle Baconao. Je voulais donc m'y rendre pour voir un peu la vie dans la campagne cubaine, surtout, en fait, pour tenter une comparaison avec la vie de la campagne équatorienne ou péruvienne que j'ai pu voir dans mes autres voyages en Amérique Latine continentale.
J'aurais pu me taper les 7 km aller-retour au village à pied (la route est en serpentin mais comporte peu de pente), mais j'ai opté pour la bicyclette. Il n'y a pas de vélo à louer à l'hotel, mais avec un peu d'espagnol et un bon ami barman, on peut dénicher un préposé à la manutention qui travaille à l'hotel et qui vient de Baconao tous les matins... en bicyclette.
Ariel, c'est son nom, m'a donc prêté son vélo - qui date, comme plusieurs véhicule ici, de la révolution. On parle donc d'un vélo à une seule vitesse et au siège... plus ou moins confortable, mais la chose ferait l'affaire.
J'ai donc parcouru la distance en relativement peu de temps - trop peu de temps en fait pour en faire une randonnée digne de ce nom. J'ai évidemment fait plusieurs pauses-photos, y compris au village, où il y a une école primaire (qui rappelle celle de Lloa en Équateur).
Puis, je me suis informé s'il y avait un chemin qui faisait le tour de la lagune. Cette lagune ne semblait pas si grande, alors j'ai décidé d'en faire le tour par une route de terre dans la montagne. J'allais me rendre compte qu'elle est grande, finalement, cette lagune. Le tour allait me faire parcourir environ 20 km dans la montagne...
Hum. La montagne, en vélo des années 50, c'est un peu plus ardu que ca en a l'air, je vous le dis tout de suite. Quelques montées assez difficiles m'attendaient, surtout avec ce soleil de plomb et les 32 degrés à l'ombre et l'absence de vent dans la Sierra...
Après une heure de route de terre, j'ai atteint un point tout près de la lagune elle-même et me suis arrêté pou une pause-lunch au bord de l'eau en espérant ne pas tomber sur des crocodiles (on dit qu'il y en a dans ce secteur de l'ile).
J'ai repris ma route, m'arrêtant ici et là pour prendre des photos et quelques notes, avant de me rendre compte que la route semblait définitivement me diriger trop à l'ouest.
Comme j'avais tout de même eu l'intelligence de me procurrer une carte de la région de Baconao, je pouvais à peu près savoir où je me trouvais sur l'ile (hehehe), et grâce à ma boussole, je pouvais aussi me diriger pas trop mal. L'avantage d'une ile comme Cuba, allongé Est-Ouest, c'est qu'il est facile de retrouver la mer...
Bref, après quelques mauvais choix de branches sur certains Y embêtant, j'ai repéré un beau sentier plus étroit que la route de terre mais facilemant carossable en vélo, et qui piquait plein sud, donc vers la mer, ma destination ultime si je voulais rejoindre un jour la route principale et mon hôtel un peu plus tard.
Évidemment, ce merveilleux sentier a fini par se gâter, devenant une pente abrupte et rocailleuse., Bref, j'ai du faire un peu de hors-piste et il n'y a rien comme un vélo pour vous handicaper en hors-piste, je vous jure...
Quelques minutes d'efforts plus tard - de longues minutes sous le soleil et la chaleur intense - vive les chapeaux, les deux litres d'eau que j'avais apporté et l'écran solaire! - j'ai finalement rejoint une plantation (j'allais apprendre le lendemain qu'il s'agit d'une coopérative), puis la route principale.
Une fois revenu à l'hôtel, j'ai remis le vélo à Ariel en lui donnant un bon pourboire, puis après une minute de marche, je me suis jeté dans la première piscine venue pour faire descendre ma température corporelle... et reposer mon arrière-train, un peu amoché de ces trois heures sur une selle vieille de 50 ans...
(Incidement, cette plongée allait devenir le seul séjour en piscine de mon voyage, hehe...).
Et vous savez quoi? À part avoir vu de belles choses, pris de belles photos, avoir eu quelques conversations intéressantes au village et avoir fait de l'exercice dans les montagnes, j'ai surtout noté une chose, et je suis certain que vous n'y avez pas pensé, à moins d'avoir voyagé en Amérique Latine vous-même: Jamais au grand jamais je n'aurais fait une randonnée seul à vélo, en campagne, sur une route de terre isolée en montagne dans un autre pays latino.
[La seule exception à cette régle étant peut-être - et je pèse ce peut-être - autour de Lloa en Équateur, où je connais la plupart des gens qui habitent cette campagne, ainsi que leurs enfants].
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Le lendemain, j'allais randonner à pied, puis à cheval, plus profondément dans la Sierra Maestra.
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