Dimanche, 16h30, Plaza Grande, Quito.
Je me trouve assis dans les escaliers de la cathédrale de Quito, que j'ai visitée la semaine dernière. Surprenant comme l'intérieur célèbre a la fois les sujets chrétiens habituels (chemin de croix, christ en croix, vierge Marie, etc.) et quelques sujets laïcs. En effet, on y retrouve la tombe du mariscal Sucre, héros de la guerre d'indépendance Equatorienne et bras droit de Simon Bolivar. Il y a autour du tombeau plusieurs plaques commémoratives offertes par divers pays de l'amerique latine. Aussi, aux alentours du milieu des années 1880, le président Garcia Moreno a été assassine en face du palais présidentiel, après avoir été touche par les tirs, il a été transporte dans la cathédrale, ou il est mort. L'endroit de sa mort est aussi commémore dans la cathédrale, avec une sculpture le représentant sur son tombeau et quelques plaques en son honneur.
J'avoue que cette visite m'avais étonnée, car elles sont rares, les églises ou l'on retrouve des hommages a des événements non relies a la mythologie chrétienne.
Je profite donc du soleil et de l'activité grouillante mais tranquille de la Plaza Grande en ce dimanche après-midi.
A ma gauche, une petite tente abrite une douzaine de personnes. Ils sont installes la depuis 15 jours maintenant, faisant une grève de la faim pour manifester contre le non paiement de leurs avantages sociaux par une compagnie dont j'ignore le nom. Ils ont quelques supporteurs aux alentours.
Le bruit ambiant est une constante en Equateur, et comme dans tous les pays d'amerique latine que j'ai visite, il peut parfois être d'une intensité remarquable, les latinos ayant une culture du bruit totalement différente de la notre.
mais par ce dimanche après-midi, malgré tout ce qui m'entoure, c'est relativement tranquille. Il faut dire que le dimanche, la circulation automobile est interdite dans al vieux-Quito, qui devient une immense zone piétonnière. Mais il est 16h30, et la circulation reprend lentement ses droits, les bus commencent a circuler a nouveaux, leur helpers criant les destinations.
Un "preacher" est accompagne de quelques dames et s'est empare d'un microphone relie a un petit haut-parleur portatif. Il harangue la foule, qui ne porte aucune attention a ce qu'il dit. Son discours se mêle a celui des vendeurs et aux rires de la foule a ma droite, qui suit les élucubrations d'un mime qui amuse le public.
Ce que j'entends a ce moment-ci ressemble un peu a ceci, mais presque simultanément:
(precheur) - En el nombre de Dios !....
(vendeur) - Naranja! naranja, naranja! A diez centavos la naranja, naranja, diez centavitos!!
(garcon qui cire les chaussure) - Amigo, limpio ¿ shoe shine? Si !
(klaxon de bus)………
(vendeuse) - Helados de coco, bien fresco, helados de coco a diez, a diez el helado!
(precheur) - Yo soy el camino! La verdad! La Luz!
(vendeur) - Crema de fresa, de mora de chocolate, crema crema!
(crieur du bus)- la pintado, la pintado, la magdalena, Chillogaaaaallo! Pintado…
(klaxon du Troley, qui prend la forme d’une petite chanson de dix notes)…
Les gens ignorent pour la plupart le prêcheur, ils semblent beaucoup plus intéresses au silencieux discours du mime. Un homme vêtu d’un manteau jaune s’adresse au prêcheur, en faisant des signes. Le prêcheur s’enflamme, lui disant qu’il n’est pas lui-meme, que c’est le diable qui parle, il lui touche l’épaule en ordonnant au nom du seigneur a Satan de quitter le corps de cet homme. L’homme lui sourit et continue de lui parler, bien que je ne puisse entendre ses propos. La chose me fait sourire : de l’action…
Un petit dimanche après-midi tranquille, dans les rues du vieux-quito, une pause a la Plaza Grande, je tente de vivre pleinement le moment, de fixer ces sentiments, ces sons, ces images, dans ma mémoire, car je sais que tout ça va me manquer bientôt.
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