Le décès d'une personne ayant eu une aussi grande importance dans ma vie que Joël Champetier a été un événement bouleversant à plusieurs niveaux. Comme Joël, en plus d'être un de mes meilleurs amis, avait aussi été mon mentor et mon directeur littéraire, écrire une histoire pour lui rendre hommage m'est venu naturellement.
C'est ainsi qu'est née l'idée derrière « Une nouvelle fantastique », un titre volontairement simple (mais à double sens dans l'histoire) dont les thèmes principaux sont le deuil et l'amitié, explorés via une prémisse relevant du fantastique, un genre que Joël et moi avons tous deux pratiqués au fil des ans. J'ai voulu y traiter le fantastique avec beaucoup de rigueur scientifique, une approche que j'ai apprise de Joël, qui utilisait la même rigueur en SF, en fantastique qu'en fantasy. Pour les initiés, les deux personnages centraux sont évidemment largement inspirés de Joël et moi.
J'ai poussé l'hommage assez loin avec cette nouvelle; utilisant pour chacun de mes titres de sections des titres évoquant des œuvres de Joël ou y faisant une référence explicite. Aussi, j'ai baptisé chacun de mes personnages d'un prénom utilisé par Joël pour divers personnages peuplant ses romans ou nouvelles. Par exemple, l'alter égo de Joël dans ma nouvelle se prénomme Ian (référence à Ian Corybantier, personnage auto-biographique en mode fantasy de son roman Les Sources de la Magie). D'autres éléments référentiels se retrouvent également dans le texte, pour ceux qui connaissent bien l'oeuvre de Joël Champetier, bien que ces références ne soient pas essentielles à l'histoire elle-même.
Cette nouvelle a été écrite dans la solitude et le deuil, la scène d'ouverture faisant directement écho au refus d'accepter la disparition de mon ami.
Parallèlement à cette nouvelle hommage, je me suis retrouvé impliqué dans une aventure totalement différente, une nouvelle en collaboration intitulée « Concerto pour extraterrestre ou mathématiciens » et dont l'origine remonte à près de 40 ans. Cette nouvelle, co-signée par Joël et moi est un texte collaboratif et unique dans mon parcours; une nouvelle dont le thème sous-jacent semblait parfaitement faire suite à « Une nouvelle fantastique ».
Joël a tapé les premières lignes du premier jet de cette histoire à la machine à écrire pendant l'été 1980. J'ai effectué les dernières corrections avant son acceptation par la revue Solaris sur un MacBook pro en septembre 2019. Il s'est donc écoulé 39 ans entre l'écriture du premier mot et le point final de l'histoire.
Entre ces deux dates, cette histoire a subi bien des modifications et ajouts, bien entendu, mais une bonne portion de ce texte a surtout dormi dans une boite pendant quelques décennies.
J'aime croire que l'histoire dormait parce qu'elle attendait l'apparition des personnages qui viendraient la conclure. C'est que, à l'été 1980, en tapant le début de l'histoire, Joël n'avait pas encore créé les personnages de Lulita Duke et Ross Luckenbach qu'il allait faire vivre une décennie plus tard.
L'intrigue originale et le développement des deux premiers tiers de la nouvelle ont été imaginés et écrits en grande partie par Joël. J'ai ajouté quelques idées (dont l'intégration de personnages créés par Joël dans d'autres nouvelles) et le ressort SF reposant sur des théories mathématiques. La chute et la conclusion de l'intrigue dans le dernier tiers sont de moi, mais mettent en scène des personnages originaux créés par Joël.
Bien que nous ayons été les seuls à écrire ces mots avant de soumettre la nouvelle, d'autres nous ont indirectement aidé au fil des ans. Il y a d'abord eu l'apport de Guy Sirois, un ami et complice commun, sans qui cette nouvelle n'aurait jamais vu le jour et qui a su, dans les derniers instants de sa création, apporter de précieux conseils et encouragements à l'écrivain orphelin de collaborateur que j'étais. Il y a aussi eu l'appui de Valérie Bédard, conjointe de Joël, qui par sa confiance, m'a permis de mener ce projet à terme malgré le départ prématuré de Joël et a été d'un support moral indéfectible tout au long du processus.
Enfin, il serait injuste de ne pas souligner la contribution exceptionnelle (et exceptionnelle) d'Élisabeth Vonarburg à la version finale de cette histoire. Son talent et son expérience, ainsi que son amour pour Joël et pour l'écriture de fiction ont eu une influence considérable dans cette aventure.
J'étais donc très heureux de voir cette histoire publiée, c'était un projet qui me tenait beaucoup à coeur et je suis content que cet inédit de Joël ait pu trouver sa voie (et sa voix) et d'y avoir collaboré dans la mesure de mes moyens. Je suis évidemment triste que Joël n'ait jamais pu voir cette nouvelle publiée. Mais je suis persuadé qu'il en aurait été très fier, lui aussi.
Avec le passage des ans et l'avancement de ce projet de collaboration, j'ai aussi écrit une troisième nouvelle hommage à Joël. En parallèle à « Une nouvelle fantastique », j'avais imaginé une sorte de nouvelle-sœur, appelée « Une histoire de science-fiction », pour faire écho au titre simple de la précédente, et qui allait explorer les mêmes thèmes du deuil et de l'amitié, mais via une prémisse relevant cette fois-ci de la science-fiction, l'autre genre littéraire que Joël et moi avons pratiqués tous les deux. Une fois encore, les initiés reconnaîtront dans les deux personnages mis en scène, des avatars de Joël et moi-même.
L'idée de cette nouvelle m'est venue pendant le travail sur « Concerto pour extraterrestres ou mathématiciens ». Afin de faire de notre nouvelle en collaboration un objet littéraire respectueux du style et l'oeuvre de Joël, j'avais relu plusieurs de ses nouvelles et romans, et quelques échanges de lettres et courriels que nous avons eu au fil des ans pour bien m'imprégner de sa voix. Lors de la rédaction de la dernière partie de « Concerto... », j'avais parfois l'impression de l'entendre me glisser des conseils à l'oreille. C'est cette présence – issue de mes relectures et exercices – qui a inspiré directement l'intrigue de « Une histoire de science-fiction ». Le lecteur trouvera d'ailleurs plusieurs éléments référentiels à Joël et son entourage dans la nouvelle; de l'éditrice de roman à certains collaborateurs évoqués en filigrane. La référence à Stephen Hawking dans cette nouvelle fait directement écho à « Concerto... » et les sous thèmes de la résurrection et de l'immortalité (littéraire et littérale) croisent à la fois ceux de « Concerto... » et ceux d' « Une nouvelle fantastique ».
Rendre d'abord hommage à Joël, puis signer une nouvelle en collaboration avec lui, pour terminer sur une nouvelle dont le sujet est une collaboration entre un écrivain et son ami disparu forme donc ce que j'appelle maintenant ma trilogie hommage à Joël Champetier et l'épilogue d'« Une histoire de science-fiction » m'apparaissait la manière idéale de clore ce chapitre de ma vie d'auteur.
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Ma trilogie hommage à Joël Champetier :
« Une nouvelle fantastique », par Hugues Morin, dans Solaris 213, janvier 2020
« Concerto pour extraterrestres ou mathématiciens », par Joël Champetier et Hugues Morin, dans Solaris 214, mai 2020.
« Une histoire de science-fiction », par Hugues Morin, dans la République du Centaure, mai 2020.
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C'est ainsi qu'est née l'idée derrière « Une nouvelle fantastique », un titre volontairement simple (mais à double sens dans l'histoire) dont les thèmes principaux sont le deuil et l'amitié, explorés via une prémisse relevant du fantastique, un genre que Joël et moi avons tous deux pratiqués au fil des ans. J'ai voulu y traiter le fantastique avec beaucoup de rigueur scientifique, une approche que j'ai apprise de Joël, qui utilisait la même rigueur en SF, en fantastique qu'en fantasy. Pour les initiés, les deux personnages centraux sont évidemment largement inspirés de Joël et moi.
J'ai poussé l'hommage assez loin avec cette nouvelle; utilisant pour chacun de mes titres de sections des titres évoquant des œuvres de Joël ou y faisant une référence explicite. Aussi, j'ai baptisé chacun de mes personnages d'un prénom utilisé par Joël pour divers personnages peuplant ses romans ou nouvelles. Par exemple, l'alter égo de Joël dans ma nouvelle se prénomme Ian (référence à Ian Corybantier, personnage auto-biographique en mode fantasy de son roman Les Sources de la Magie). D'autres éléments référentiels se retrouvent également dans le texte, pour ceux qui connaissent bien l'oeuvre de Joël Champetier, bien que ces références ne soient pas essentielles à l'histoire elle-même.
Cette nouvelle a été écrite dans la solitude et le deuil, la scène d'ouverture faisant directement écho au refus d'accepter la disparition de mon ami.
Parallèlement à cette nouvelle hommage, je me suis retrouvé impliqué dans une aventure totalement différente, une nouvelle en collaboration intitulée « Concerto pour extraterrestre ou mathématiciens » et dont l'origine remonte à près de 40 ans. Cette nouvelle, co-signée par Joël et moi est un texte collaboratif et unique dans mon parcours; une nouvelle dont le thème sous-jacent semblait parfaitement faire suite à « Une nouvelle fantastique ».
Joël a tapé les premières lignes du premier jet de cette histoire à la machine à écrire pendant l'été 1980. J'ai effectué les dernières corrections avant son acceptation par la revue Solaris sur un MacBook pro en septembre 2019. Il s'est donc écoulé 39 ans entre l'écriture du premier mot et le point final de l'histoire.
Entre ces deux dates, cette histoire a subi bien des modifications et ajouts, bien entendu, mais une bonne portion de ce texte a surtout dormi dans une boite pendant quelques décennies.
J'aime croire que l'histoire dormait parce qu'elle attendait l'apparition des personnages qui viendraient la conclure. C'est que, à l'été 1980, en tapant le début de l'histoire, Joël n'avait pas encore créé les personnages de Lulita Duke et Ross Luckenbach qu'il allait faire vivre une décennie plus tard.
L'intrigue originale et le développement des deux premiers tiers de la nouvelle ont été imaginés et écrits en grande partie par Joël. J'ai ajouté quelques idées (dont l'intégration de personnages créés par Joël dans d'autres nouvelles) et le ressort SF reposant sur des théories mathématiques. La chute et la conclusion de l'intrigue dans le dernier tiers sont de moi, mais mettent en scène des personnages originaux créés par Joël.
Bien que nous ayons été les seuls à écrire ces mots avant de soumettre la nouvelle, d'autres nous ont indirectement aidé au fil des ans. Il y a d'abord eu l'apport de Guy Sirois, un ami et complice commun, sans qui cette nouvelle n'aurait jamais vu le jour et qui a su, dans les derniers instants de sa création, apporter de précieux conseils et encouragements à l'écrivain orphelin de collaborateur que j'étais. Il y a aussi eu l'appui de Valérie Bédard, conjointe de Joël, qui par sa confiance, m'a permis de mener ce projet à terme malgré le départ prématuré de Joël et a été d'un support moral indéfectible tout au long du processus.
Enfin, il serait injuste de ne pas souligner la contribution exceptionnelle (et exceptionnelle) d'Élisabeth Vonarburg à la version finale de cette histoire. Son talent et son expérience, ainsi que son amour pour Joël et pour l'écriture de fiction ont eu une influence considérable dans cette aventure.
J'étais donc très heureux de voir cette histoire publiée, c'était un projet qui me tenait beaucoup à coeur et je suis content que cet inédit de Joël ait pu trouver sa voie (et sa voix) et d'y avoir collaboré dans la mesure de mes moyens. Je suis évidemment triste que Joël n'ait jamais pu voir cette nouvelle publiée. Mais je suis persuadé qu'il en aurait été très fier, lui aussi.
Avec le passage des ans et l'avancement de ce projet de collaboration, j'ai aussi écrit une troisième nouvelle hommage à Joël. En parallèle à « Une nouvelle fantastique », j'avais imaginé une sorte de nouvelle-sœur, appelée « Une histoire de science-fiction », pour faire écho au titre simple de la précédente, et qui allait explorer les mêmes thèmes du deuil et de l'amitié, mais via une prémisse relevant cette fois-ci de la science-fiction, l'autre genre littéraire que Joël et moi avons pratiqués tous les deux. Une fois encore, les initiés reconnaîtront dans les deux personnages mis en scène, des avatars de Joël et moi-même.
L'idée de cette nouvelle m'est venue pendant le travail sur « Concerto pour extraterrestres ou mathématiciens ». Afin de faire de notre nouvelle en collaboration un objet littéraire respectueux du style et l'oeuvre de Joël, j'avais relu plusieurs de ses nouvelles et romans, et quelques échanges de lettres et courriels que nous avons eu au fil des ans pour bien m'imprégner de sa voix. Lors de la rédaction de la dernière partie de « Concerto... », j'avais parfois l'impression de l'entendre me glisser des conseils à l'oreille. C'est cette présence – issue de mes relectures et exercices – qui a inspiré directement l'intrigue de « Une histoire de science-fiction ». Le lecteur trouvera d'ailleurs plusieurs éléments référentiels à Joël et son entourage dans la nouvelle; de l'éditrice de roman à certains collaborateurs évoqués en filigrane. La référence à Stephen Hawking dans cette nouvelle fait directement écho à « Concerto... » et les sous thèmes de la résurrection et de l'immortalité (littéraire et littérale) croisent à la fois ceux de « Concerto... » et ceux d' « Une nouvelle fantastique ».
Rendre d'abord hommage à Joël, puis signer une nouvelle en collaboration avec lui, pour terminer sur une nouvelle dont le sujet est une collaboration entre un écrivain et son ami disparu forme donc ce que j'appelle maintenant ma trilogie hommage à Joël Champetier et l'épilogue d'« Une histoire de science-fiction » m'apparaissait la manière idéale de clore ce chapitre de ma vie d'auteur.
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Ma trilogie hommage à Joël Champetier :
« Une nouvelle fantastique », par Hugues Morin, dans Solaris 213, janvier 2020
« Concerto pour extraterrestres ou mathématiciens », par Joël Champetier et Hugues Morin, dans Solaris 214, mai 2020.
« Une histoire de science-fiction », par Hugues Morin, dans la République du Centaure, mai 2020.
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