dimanche 12 avril 2020

Journal de confinement dans les Appalaches - jour 26

Petite vie de dindes de campagne
Ça va bientôt faire un mois que nous sommes en confinement à la maison. Étrange époque pour la plupart, mais une occasion de prendre les choses en douces pour d'autres.
Ici, la faune vivant sur le territoire où se trouve ma maison continue sa petite vie comme si de rien n'était. Les dindes sauvages sont revenues faire un tour juste à côté de la galerie, un chevreuil a laissé des "glosettes" sur mon terrain.

Chevreuils derrière la maison
Salsifis le raton a volé le suif destiné aux oiseaux à nouveau, mais cette fois-ci, il a réussi son coup sans ouvrir les portes grillagés. Je ne comprends pas comme il a fait ça, à part d'avoir mangé tout ça à travers la grille, morceau par morceau.

Il y a 10 cas de confirmés de personnes atteintes de la COVID-19 dans la MRC qui englobe mon village. J'aimerais savoir si c'est dans des endroits proches ou loins d'ici, mais nous n'avons pas ces données pour le moment. Au moins, le nombre de cas n'a pas augmenté depuis plusieurs jours.

Pendant qu'on continue de suivre notre télé-roman quotidien de points de presse du Québec, les américains doivent endurer le film d'horreur qu'est devenu le leur. Je m'inquiète pour les quelques connaissances ou parents que j'ai aux ÉU malgré les communications rassurantes que j'ai de leur part. J'aimerais me retrouver dans 6 mois pour savoir que tous les gens que je connais s'en sont sortis indemne.

Joyeuses Pâques

Alors que je me préparais avec enthousiasme à travailler un peu sur le terrain avec les dernières traces de neige fondues – j'ai des idées pour quelques nouveaux aménagements dont une aire de relaxation et lecture sous le saule près du ruisseau -, une imposante chute de neige est venue tout recouvrir d'une chape blanche de 30 cm d'épais… On a donc fait un bonhomme de neige pour Pâques.


Je ne sais pas si c'est à cause de la neige, mais le lendemain a vu un retour massif des oiseaux dans les arbres et mangeoires devant la maison; des étourneaux, des quiscales, des geais bleus, des carouges, des merles, des tarins de pins, des junkos ardoisés, tout un festival aviaire avec des centaines de participants ne respectant aucune distanciation; je ne pense pas en avoir vu autant en même temps et sur une si longue période depuis que j'habite ici.

Sinon, travail, séries télé (Plan B saison 2, excellente série québécoise s'est ajoutée à mes polars étrangers. Et de ce côté, La Trève, série belge, s'est avérée une belle surprise). Côté musique, je me suis payé un cadeau que je lorgnais depuis sa sortie; la version remasterizée et augmentée de pièces et d'enregistrements inédits célébrant le 50e anniversaire de l'album Abbey Road des Beatles. Pour l'amateur des Fab four, c'est un très beau cadeau.

Ça avance...
J'avais acheté l'édition du samedi du journal Le Devoir il y a quelques semaines – j'ai dû me désabonner en venant habiter ici car ils ne rendent pas le service jusque chez moi, malheureusement. Dans l'édition du samedi, il y a un beau mot croisé grille blanche qui me donne du fil à retordre. Je tente évidemment de résoudre l'affaire dans mes temps libres, et sans l'aide d'aucun dictionnaire, pour faire durer le plaisir.
Dans la nuit de samedi à dimanche, j'ai poursuivi une tradition familiale qui remonte à mon grand-père paternel, qu'il a transmis à ses fils et que mon père m'a ensuite transmis; je suis allé à l'eau de Pâques. Je ne suis pas croyant, et n'attache pas réellement de pouvoir à cette eau-là, mais j'aime bien poursuivre la tradition; mon grand-père Wilfrid allait chercher cette eau dans le ruisseau au bout de ses terres, dans la nuit du samedi de Pâques, et en abreuvait ses animaux sur la ferme familiale où mon père a passé une partie de son enfance. Cette tradition a été poursuivie par mon père et mon oncle Réjean. Dans ma jeunesse, nous y allions à plusieurs avec eux et mon grand-père. Aujourd'hui, j'ai la chance de pouvoir continuer cette tradition en allant cueillir l'eau dans le petit ruisseau au bout de mon terrain, ça me rappelle mes origines et donne un autre sens que le religieux à ce congé.
Festival aviaire
Dimanche en avant-midi, après avoir fait une balade dans le rang, nous avons croisé Angèle et Marc-André, du village, qui font régulièrement une marche dans 9e rang, et j'ai appris qu'eux aussi étaient allé à l'eau de Pâques cette nuit, l'affaire ayant été une tradition du village pendant des années!
Ils y sont même allés plus tard que moi dans la nuit... à ce moment-là, je devais dormir, ou avoir été tiré du sommeil par le bruit des pattes de Salsifis sur la galerie de devant, qu'il est revenu visiter cette nuit. Je n'ai plus remis de suif aux oiseaux depuis quelques jours, le temps que mon raton prenne de nouvelles habitudes ailleurs...
Cette histoire de raton est donc à suivre...

Et vous, ça va?

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1 commentaire:

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