Voici mes choix personnels concernant les Oscars de cette année. À ne pas confondre avec mes prédictions, ces choix ne visent en aucun cas à prédire ceux de l'académie; ils représentent seulement les choix que j'aurais fait si j'avais été membre de l'académie.
Je me limite aux catégories majeures et les plus connues, pour des raisons évidentes.
Devant la caméra:
Meilleure actrice: Scarlett Johansson dans Marriage Story. je n'ai pas vu toutes les performances, mais parmi celles que j'ai vues, je ne vois guère que Saoirse Ronan pour prétendre à une meilleure performance que celle de Scarlett Johansson cette année, pour ce spectateur-ci. J'ai beaucoup aimé la subtilité et la finesse du jeu des deux, mais le rôle de Jo March me semblait quand même moins dur à rendre aussi poignant, compte tenu du scénario de Little Women. Aussi, j'étais content de revoir Scarlett Johansson dans un registre qui rappelle plusieurs des bons films tournés il y a une ou deux décennies (Ghost World, The man who wasn't there, Lost in translation, Girl with a Pearl Earing), avant sa période plus populaire (Avengers, Lucy). Sans rien enlever du jeu de Ronan, mon vote serait donc allé à Johansson.
Meilleure actrice - rôle de soutien: Florence Pugh, dans Little Women. je n'ai pas vu Bombsehll ni Harriet, donc ma fourchette de choix est limitée. Ici, étrangement, mon sentiment est inversé par rapport à la catégorie précédente. Mêmes films, Pugh pour Little Women, Laura Dern pour Marriage Story, mais j'ai été beaucoup plus ému par la performance de Florence Pugh que celle de Laura Dern, qui m'apparaissait parfois un peu trop caricaturale dans son approche. Amy dans Little Women - contrairement à sa soeur Jo - n'est tout d'abord pas très sympathique, et l'actrice qui s'attaque à ce rôle a le double travail de rendre cette portion du personnage fort, mais aussi renverser notre perception pendant le film pour qu'on s'attache à elle malgré ça et la trouve même attachante à mesure que le film progresse. Cet aspect du rôle m'est apparu plus ardu à rendre que celui de Dern dans Marriage Story, aussi bonne soit-elle à le faire.
Meilleur acteur: Léonardo DiCaprio, dans Once Upon a Time in Hollywood. J'avoue avoir hésité. J'ai bien aimé les autres, j'ai trouvé Adam Driver excellent dans Marriage Story, mon choix aurait pu se porter sur Joaquin Phoenix dans Joker, Mais DiCaprio doit composer le rôle de l'acteur qu'il tient, puis tous les rôles de celui-ci à l'écran (quand il est bon, quand il est mauvais). Comme toujours, il arrive à accomplir ça d'une manière qui semble sans effort et c'est remarquable. Il est difficile d'oublier la performance de Phoenix dans Joker, un rôle qui joue sur certaines limites sans jamais les dépasser dans le cadre de l'univers glauque de Gotham, alors ça aurait pu être un ex-aequo en ce qui me concerne.
Meilleur acteur - rôle de soutien: Brad Pitt, dans Once Upon a Time in Hollywood. Ici aussi j'ai hésité, mais moins que pour l'acteur principal. Al Pacino et Joe Pesci étaient tous deux excellent dans The Irishman et Hopkins était parfait dans The Two Popes (je n'ai pas vu la performance de Tom Hanks). J'ai trouvé Pitt charismatique et grandiose dans le rôle du cascadeur un peu loser et ami de l'acteur. La scène avec Bruce Lee, la scène du ranch, la scène finale chez Rick, représentent des moments charnières dans le film de Tarantino et Pitt, avec sa dégaine relax était absolument savoureux dans ce rôle d'insouciant cool.
Derrière la caméra:
Meilleur réalisateur: Sam Mendes, pour 1917. Très grosse année dans cette catégorie, avec de grosses pointures comme Tarantino et Scorcese, sans oublier Sam Mendes et son film tout en plans séquences. Les aspects techniques de certains films étaient remarquables (Irishman et 1917), par exemple, et Tarantino s'est amusé à faire des films dans le film, donc Once Upon a Time est un film d'époque ('70), avec des bouts de films des années 50 et 60, des polar, des westerns, bref, toute une panoplie. Reste que la «séquence de plans séquence» de 1917 est un bel exploit.
Meilleure direction photo: Roger Deakins pour 1917. Ça fait des années que je trouve qu'on sous-estime Deakins, je ne pourrais croire que l'Oscar lui passera entre les mains cette année. Il a eu à faire la direction photo d'un film de guerre filmé essentiellement en plans séquences, une prouesse technique remarquable. La scène nocturne, avec la cathédrale qui brûle et les flares lancés par les occupants, tourné en plan séquence a dû être très difficile à éclairer proprement.
Meilleur scénario adapté: Little Women. J'ai un faible pour les films d'époque et celui-ci se déroule près de chez moi (Concord, New Hamphire, à quelques heures à peine de ma maison). Mais en fait, je l'ai trouvé juste supérieur aux autres scénarios en présence et une magnifique relecture du roman original. Irishman a la faiblesse d'être un peu longuet à installer ses personnages, même si on comprends à mesure que le film avance que ceux-ci doivent être bien campés pour que la suite nous apparaisse crédible et émouvante. The Two Popes était fort bien écrit, mais le sujet était un peu trop aride malgré mon appréciation du film pour que j'en fasse mon choix de meilleur scénario. Joker était très bon, étonnamment subtil pour un film d'univers de super-héros, mais quand même moins élaboré en termes de personnages (à part le personnage principal, bien travaillé) que Little Women.
Meilleure scénario original: Parasite. Oui, je sais, je ne choisi par le Tarantino au niveau du scénario. Le film de Quentin était un peu longuet à installer son monde au début - bien que toutes ces scènes plus ou moins utiles étaient agréables à voir, Tarantino s'est fait plaisir, et aux cinéphiles aussi, mais sont scénario aurait pu être resserré. Marriage Story était émouvant et très bien réussi - et j'aime bien les films «à propos» - mais quelques scènes étaient parfois proche de la caricature (surtout au début, avec l'avocate, par exemple, un peu trop manipulatrice). Quand à 1917, l'histoire est un peu simple, ls scénario n'étant pas le point fort du film (qui ne prétendait pas l'être non plus). Parasite était parfait au niveau scénario, et comme histoire originale, pleine de personnages truculents, une critique sociale subtile, avec une scène finale plus tarantinesque que Tarantino, bref, meilleur scénario original sans aucun doute dans mon esprit.
Film:
Meilleur film: Parasite. Revoir mes commentaires sur le scénario du film, l'élément le plus important pour ce cinéphile-ci. Donc meilleur film, clairement. C'était un sans faute, du cinéma original et intelligent, surprenant à plusieurs points de vue, personnages ni bons ni méchants, très bien campés et attachants, profiteurs comme victimes, excellente critique sociale bien imbriquée sans être trop soulignée, tout y était parfait. The Irishman était plus convenu, le Tarantino était très bien (avec une scène étonnamment émouvante à la toute fin), Marriage Story très réussi (mais pas au niveau d'un oscar du meilleur film), Joker un des meilleurs films d'univers de super héros (mais aussi avec les défauts que comportent ces univers côté subtilité), 1917 excellent mais qui ne réinvente pas le film de guerre comme l'avait fait Saving Private Ryan, quand même et Little Women, malgré tout le bonheur que j'ai éprouvé à revoir cette histoire de cette manière, c'était quand même un remake. (Je n'ai pas pu voir Jojo Rabbit ni Ford v Ferrari à temps).
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Et vous? Vos choix?
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Je me limite aux catégories majeures et les plus connues, pour des raisons évidentes.
Devant la caméra:
Meilleure actrice: Scarlett Johansson dans Marriage Story. je n'ai pas vu toutes les performances, mais parmi celles que j'ai vues, je ne vois guère que Saoirse Ronan pour prétendre à une meilleure performance que celle de Scarlett Johansson cette année, pour ce spectateur-ci. J'ai beaucoup aimé la subtilité et la finesse du jeu des deux, mais le rôle de Jo March me semblait quand même moins dur à rendre aussi poignant, compte tenu du scénario de Little Women. Aussi, j'étais content de revoir Scarlett Johansson dans un registre qui rappelle plusieurs des bons films tournés il y a une ou deux décennies (Ghost World, The man who wasn't there, Lost in translation, Girl with a Pearl Earing), avant sa période plus populaire (Avengers, Lucy). Sans rien enlever du jeu de Ronan, mon vote serait donc allé à Johansson.
Meilleure actrice - rôle de soutien: Florence Pugh, dans Little Women. je n'ai pas vu Bombsehll ni Harriet, donc ma fourchette de choix est limitée. Ici, étrangement, mon sentiment est inversé par rapport à la catégorie précédente. Mêmes films, Pugh pour Little Women, Laura Dern pour Marriage Story, mais j'ai été beaucoup plus ému par la performance de Florence Pugh que celle de Laura Dern, qui m'apparaissait parfois un peu trop caricaturale dans son approche. Amy dans Little Women - contrairement à sa soeur Jo - n'est tout d'abord pas très sympathique, et l'actrice qui s'attaque à ce rôle a le double travail de rendre cette portion du personnage fort, mais aussi renverser notre perception pendant le film pour qu'on s'attache à elle malgré ça et la trouve même attachante à mesure que le film progresse. Cet aspect du rôle m'est apparu plus ardu à rendre que celui de Dern dans Marriage Story, aussi bonne soit-elle à le faire.
Meilleur acteur: Léonardo DiCaprio, dans Once Upon a Time in Hollywood. J'avoue avoir hésité. J'ai bien aimé les autres, j'ai trouvé Adam Driver excellent dans Marriage Story, mon choix aurait pu se porter sur Joaquin Phoenix dans Joker, Mais DiCaprio doit composer le rôle de l'acteur qu'il tient, puis tous les rôles de celui-ci à l'écran (quand il est bon, quand il est mauvais). Comme toujours, il arrive à accomplir ça d'une manière qui semble sans effort et c'est remarquable. Il est difficile d'oublier la performance de Phoenix dans Joker, un rôle qui joue sur certaines limites sans jamais les dépasser dans le cadre de l'univers glauque de Gotham, alors ça aurait pu être un ex-aequo en ce qui me concerne.
Meilleur acteur - rôle de soutien: Brad Pitt, dans Once Upon a Time in Hollywood. Ici aussi j'ai hésité, mais moins que pour l'acteur principal. Al Pacino et Joe Pesci étaient tous deux excellent dans The Irishman et Hopkins était parfait dans The Two Popes (je n'ai pas vu la performance de Tom Hanks). J'ai trouvé Pitt charismatique et grandiose dans le rôle du cascadeur un peu loser et ami de l'acteur. La scène avec Bruce Lee, la scène du ranch, la scène finale chez Rick, représentent des moments charnières dans le film de Tarantino et Pitt, avec sa dégaine relax était absolument savoureux dans ce rôle d'insouciant cool.
Derrière la caméra:
Meilleur réalisateur: Sam Mendes, pour 1917. Très grosse année dans cette catégorie, avec de grosses pointures comme Tarantino et Scorcese, sans oublier Sam Mendes et son film tout en plans séquences. Les aspects techniques de certains films étaient remarquables (Irishman et 1917), par exemple, et Tarantino s'est amusé à faire des films dans le film, donc Once Upon a Time est un film d'époque ('70), avec des bouts de films des années 50 et 60, des polar, des westerns, bref, toute une panoplie. Reste que la «séquence de plans séquence» de 1917 est un bel exploit.
Meilleure direction photo: Roger Deakins pour 1917. Ça fait des années que je trouve qu'on sous-estime Deakins, je ne pourrais croire que l'Oscar lui passera entre les mains cette année. Il a eu à faire la direction photo d'un film de guerre filmé essentiellement en plans séquences, une prouesse technique remarquable. La scène nocturne, avec la cathédrale qui brûle et les flares lancés par les occupants, tourné en plan séquence a dû être très difficile à éclairer proprement.
Meilleur scénario adapté: Little Women. J'ai un faible pour les films d'époque et celui-ci se déroule près de chez moi (Concord, New Hamphire, à quelques heures à peine de ma maison). Mais en fait, je l'ai trouvé juste supérieur aux autres scénarios en présence et une magnifique relecture du roman original. Irishman a la faiblesse d'être un peu longuet à installer ses personnages, même si on comprends à mesure que le film avance que ceux-ci doivent être bien campés pour que la suite nous apparaisse crédible et émouvante. The Two Popes était fort bien écrit, mais le sujet était un peu trop aride malgré mon appréciation du film pour que j'en fasse mon choix de meilleur scénario. Joker était très bon, étonnamment subtil pour un film d'univers de super-héros, mais quand même moins élaboré en termes de personnages (à part le personnage principal, bien travaillé) que Little Women.
Meilleure scénario original: Parasite. Oui, je sais, je ne choisi par le Tarantino au niveau du scénario. Le film de Quentin était un peu longuet à installer son monde au début - bien que toutes ces scènes plus ou moins utiles étaient agréables à voir, Tarantino s'est fait plaisir, et aux cinéphiles aussi, mais sont scénario aurait pu être resserré. Marriage Story était émouvant et très bien réussi - et j'aime bien les films «à propos» - mais quelques scènes étaient parfois proche de la caricature (surtout au début, avec l'avocate, par exemple, un peu trop manipulatrice). Quand à 1917, l'histoire est un peu simple, ls scénario n'étant pas le point fort du film (qui ne prétendait pas l'être non plus). Parasite était parfait au niveau scénario, et comme histoire originale, pleine de personnages truculents, une critique sociale subtile, avec une scène finale plus tarantinesque que Tarantino, bref, meilleur scénario original sans aucun doute dans mon esprit.
Film:
Meilleur film: Parasite. Revoir mes commentaires sur le scénario du film, l'élément le plus important pour ce cinéphile-ci. Donc meilleur film, clairement. C'était un sans faute, du cinéma original et intelligent, surprenant à plusieurs points de vue, personnages ni bons ni méchants, très bien campés et attachants, profiteurs comme victimes, excellente critique sociale bien imbriquée sans être trop soulignée, tout y était parfait. The Irishman était plus convenu, le Tarantino était très bien (avec une scène étonnamment émouvante à la toute fin), Marriage Story très réussi (mais pas au niveau d'un oscar du meilleur film), Joker un des meilleurs films d'univers de super héros (mais aussi avec les défauts que comportent ces univers côté subtilité), 1917 excellent mais qui ne réinvente pas le film de guerre comme l'avait fait Saving Private Ryan, quand même et Little Women, malgré tout le bonheur que j'ai éprouvé à revoir cette histoire de cette manière, c'était quand même un remake. (Je n'ai pas pu voir Jojo Rabbit ni Ford v Ferrari à temps).
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