Un post-scriptum à mon billet d'hier sur l'hypocrisie du monde face à l'homme remarquable qu'a été Nelson Mandela.
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Après la condamnation du régime de l'Apartheid par les Nations Unies en 1978, le mouvement pour son abolition s'est étendu à tout le globe. Parallèlement à ce mouvement, il y en a eu un autre - celui auquel je faisais allusion hier en parlant de Reagan, justement - un mouvement supportant le statu-quo en Afrique du Sud, c'est-à-dire un mouvement encourageant le racisme et l'exploitation des noirs de ce pays au seul profit de sa population blanche et des corporations internationales profitant alors d'une main d'oeuvre captive et exploitée. Ce mouvement, il a milité activement contre les sanctions commerciales réclamées pour mettre de la pression sur le gouvernement sud-africain. Reagan lui-même a résisté longtemps avant de se plier aux volontés populaires aux États-Unis, Thatcher s'y opposait vigoureusement elle aussi.
Au Canada, une visite de l'ambassadeur de l'Afrique du Sud a été organisée en 1985 afin de promouvoir le statu-quo de l'Apartheid et d'obtenir des appuis canadiens au régime. Cette visite a duré deux ans, permettant à l'homme de faire du lobby et d'être entendu à la télé et à la radio à de nombreuses occasions.
Suite à cette campagne - à laquelle a participé un leader étudiant de droite de Toronto (Tony Clément, actuel ministre conservateur) - un organisme appelé The Northern Foundation est créé en 1989, avec comme co-fondateur Stephen Harper, futur premier ministre du Canada. Cet organisme d'extrême-droite milite alors activement pour le maintien de l'Apartheid et de la domination blanche en Afrique du Sud (*).
C'est de ce Stephen Harper hypocrite-là que je parlais hier concernant son hommage à Nelson Mandela. Ce Stephen Harper ayant défendu le régime raciste que combattait Mandela, le Stephen Harper s'étant impliqué activement contre le mouvement dirigé par Mandela.
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On a aussi beaucoup parlé, depuis quelques jours, de la position du Canada dans la chute de l'Apartheid. Je ne reviendrai que sur un détail: en 2001, le Canada a fait de Nelson Mandela un citoyen canadien honoraire par un vote du Parlement. Un vote quasi unanime, puisqu'un seul député a voté contre cette initiative: un député nommé Rob Anders (Calgary-Ouest). Ce député, qui a plutôt choisi de qualifier Mandela de communiste et de terroriste, il siège toujours au sein du gouvernement Harper aujourd'hui.
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(*) Voir le livre "Preston Manning and the Reform Party" de Murray Dobbin Goodread, Formac Publishing 1992, 100-107.
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Après la condamnation du régime de l'Apartheid par les Nations Unies en 1978, le mouvement pour son abolition s'est étendu à tout le globe. Parallèlement à ce mouvement, il y en a eu un autre - celui auquel je faisais allusion hier en parlant de Reagan, justement - un mouvement supportant le statu-quo en Afrique du Sud, c'est-à-dire un mouvement encourageant le racisme et l'exploitation des noirs de ce pays au seul profit de sa population blanche et des corporations internationales profitant alors d'une main d'oeuvre captive et exploitée. Ce mouvement, il a milité activement contre les sanctions commerciales réclamées pour mettre de la pression sur le gouvernement sud-africain. Reagan lui-même a résisté longtemps avant de se plier aux volontés populaires aux États-Unis, Thatcher s'y opposait vigoureusement elle aussi.
Au Canada, une visite de l'ambassadeur de l'Afrique du Sud a été organisée en 1985 afin de promouvoir le statu-quo de l'Apartheid et d'obtenir des appuis canadiens au régime. Cette visite a duré deux ans, permettant à l'homme de faire du lobby et d'être entendu à la télé et à la radio à de nombreuses occasions.
Suite à cette campagne - à laquelle a participé un leader étudiant de droite de Toronto (Tony Clément, actuel ministre conservateur) - un organisme appelé The Northern Foundation est créé en 1989, avec comme co-fondateur Stephen Harper, futur premier ministre du Canada. Cet organisme d'extrême-droite milite alors activement pour le maintien de l'Apartheid et de la domination blanche en Afrique du Sud (*).
C'est de ce Stephen Harper hypocrite-là que je parlais hier concernant son hommage à Nelson Mandela. Ce Stephen Harper ayant défendu le régime raciste que combattait Mandela, le Stephen Harper s'étant impliqué activement contre le mouvement dirigé par Mandela.
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On a aussi beaucoup parlé, depuis quelques jours, de la position du Canada dans la chute de l'Apartheid. Je ne reviendrai que sur un détail: en 2001, le Canada a fait de Nelson Mandela un citoyen canadien honoraire par un vote du Parlement. Un vote quasi unanime, puisqu'un seul député a voté contre cette initiative: un député nommé Rob Anders (Calgary-Ouest). Ce député, qui a plutôt choisi de qualifier Mandela de communiste et de terroriste, il siège toujours au sein du gouvernement Harper aujourd'hui.
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(*) Voir le livre "Preston Manning and the Reform Party" de Murray Dobbin Goodread, Formac Publishing 1992, 100-107.
Pour prolonger ta réflexion, Hugues:
RépondreSupprimerhttp://voir.ca/chroniques/prise-de-tete/2013/12/11/lheritage-de-madiba/
Merci de ce lien, Daniel, très intéressant prolongement de mes billets, effectivement.
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