J'ai plusieurs billets en préparation depuis quelques semaines, mais je manque de temps à y consacrer et je n'aime pas faire les choses à moitié.
Il y a donc un silence relatif sur ce blogue en ce moment - d'autres projets, notamment de séjours à l'étranger en préparation, occupent mon temps, en plus de contrats pour gagner ma vie, puisqu'il faut bien la gagner cette vie, et pas seulement en profiter :-).
--
Si je sors de mon mutisme temporaire, ce soir, c'est parce que j'ai pris une pause cet après-midi pour - oui, une fois encore - marcher en compagnie de plusieurs dizaines de milliers de personnes.
Quelques notes, brèves, donc, sur cette marche collective.
Je ne cesse de lire depuis des mois sur le cynisme de la population envers la politique, envers les causes sociales, envers l'économie, envers la mondialisation, etc. Or, ce que j'observe - et j'ai pu également l'observer ailleurs dans le monde, notamment en Amérique latine - c'est plutôt l'idéalisme.
C'est ce qui m'a frappé aujourd'hui, entre le coin Parc et Mont-Royal et la "Place du peuple" qu'est devenu le Square Victoria depuis près d'un an. Je n'ai pas vu 40 000 cyniques dans les rues, j'ai vu 40 000 idéalistes; j'ai vu, comme lors de la marche familiale d'il y a un mois ou de la marche monstre regroupant des centaines de milliers de Québécois dans les rues d'il y a quelques semaines, j'y ai vu, donc, des gens qui espèrent encore des dirigeants qui oeuvrent pour le bien commun, pour une meilleure société, qui sont au service de la communauté et non qui règnent sur celle-ci comme des petits despotes.
J'ai vu des familles, des jeunes, des personnes âgées, des travailleurs, des contribuables, des étudiants, bref, des citoyens, qui se battent pacifiquement pour demander un gouvernement honnête et responsable. Je n'ai pas vu de cynisme, j'ai vu de l'idéalisme.
Malheureusement, la réponse des élites et des membres du gouvernement du Québec, c'est le mépris de cette population, le mépris des gens qui marchent pacifiquement, c'est la désinformation, le jeu de la rhétorique sur ce que signifie le mot "grève" *, c'est l'inaction la plus complète alors que se dessine une petite crise sociale **, bref, ce que je vois au gouvernement, c'est... du cynisme. Je trouve cynique un gouvernement qui ne gouverne pas, une ministre qui ne prend pas ses responsabilités face à la crise qui touche son ministère, et qui refile les responsabilités aux établissement d'enseignement, aux tribunaux ou aux individus et établissements qui décident - faute d'avoir des dirigeants responsables - de s'adresser à ces tribunaux.
Au-delà de la question de la hausse des frais de scolarité, on commence à se demander pourquoi la population ne peut plus poser de questions à son gouvernement ou ne peut plus manifester sans se faire frapper par les forces de l'ordre ***. Je dois donc, puisqu'on en est rendu là, au Québec, dire que la marche d'aujourd'hui s'est fait dans la joie et le calme et n'a pas causé d'interventions brutales de la police.
Cet idéal de société juste, équitable, et de gouvernement honnête, ne rencontre, pour l'instant, que cynisme de la part des politiciens du gouvernement du Québec. Et ces mêmes politiciens cyniques s'interrogent par la suite sur les débordement, sur les dérapes? À quoi s'attendent-ils après avoir accueilli avec mépris et indifférence des dizaines de manifestations pacifiques - dont 3 marches regroupant au total près de 300 000 Québécois dans les rues de Montréal? Le message qu'il lance - haut, fort et cynique, ce gouvernement - c'est que la marche pacifique ne sert à rien.
Après ça, on reprochera aux gens d'être cyniques?
Après ça, on reprochera aux jeunes de ne pas être politisés?
Après ça, on reprochera aux jeunes de ne pas avoir confiance dans une élite politique honnête?
Sans égard à l'économie, la finance, l'environnement, la question nationale, ou toute autre question de gouvernance, le comportement de ce gouvernement est - sur cette simple observation citoyenne - tout simplement honteux, tout simplement indigne d'un gouvernement.
Et c'est pourquoi du haut de mon idéalisme - et non par cynisme comme on tente de vous le faire croire - j'étais et je serai encore, dans la rue.
Ailleurs dans le monde, j'ai vu des gens se battre pour moins que ça, et on voit encore des gens - quotidiennement - mourir pour avoir le droit de parole, le droit d'être entendu. Je refuse de respecter des gouvernants qui me méprisent et ignorent ce fait, que tous croient acquis au Québec.
--
* Selon la rhétorique Libérale, on ne devra plus dire "Grève de la faim", mais plutôt "Boycotte de la nourriture" si on suit leur logique. Pathétique.
** Il y a de pires crise sociales dans le monde, mais c'est néanmoins une crise sociale que l'on vit et c'est une des responsabilités du gouvernement d'y réagir, et de mettre en oeuvre des actions pour la régler; et l'adoption de la ligne dure et de l'inaction est totalement opposée à l'idée d'un gouvernement "responsable". Le gouvernement sait bien que la majorité des citoyens est trop occupée par ses obligations pour descendre quotidiennement dans la rue, et il compte sur le confort relatif et le temps qui passe pour résoudre une crise qu'il n'a pas le courage d'affronter. Il oublie que c'est son travail de le faire.
*** Nous avons tous vu les "affrontements" avec la police et sa brigade anti-émeute aux informations; paradoxalement, toutes les manifestations auxquelles j'ai assisté, toutes, avec les familles, les profs, les adultes, les personnes âgées; les policiers se tiennent à quelques rues des manifestants, et tout se passe - toujours - dans le calme et le respect. Affronter les manifestant avec des boucliers, c'est les provoquer, ce que ne peut se permettre le gouvernement ou la police lorsqu'il y a des enfants, semble-t-il. Ça, c'est cynique. Et je ne parle pas des arrestations de journalistes et photographes de presse de cette semaine. Cette logique de la ligne dure est également observée ailleurs dans le monde; on voit d'ailleurs où elle mène. À partir de la décision de faire taire la population, l'acceptation de cette ligne dure peut mener loin.
Il y a donc un silence relatif sur ce blogue en ce moment - d'autres projets, notamment de séjours à l'étranger en préparation, occupent mon temps, en plus de contrats pour gagner ma vie, puisqu'il faut bien la gagner cette vie, et pas seulement en profiter :-).
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Si je sors de mon mutisme temporaire, ce soir, c'est parce que j'ai pris une pause cet après-midi pour - oui, une fois encore - marcher en compagnie de plusieurs dizaines de milliers de personnes.
Quelques notes, brèves, donc, sur cette marche collective.
Je ne cesse de lire depuis des mois sur le cynisme de la population envers la politique, envers les causes sociales, envers l'économie, envers la mondialisation, etc. Or, ce que j'observe - et j'ai pu également l'observer ailleurs dans le monde, notamment en Amérique latine - c'est plutôt l'idéalisme.
C'est ce qui m'a frappé aujourd'hui, entre le coin Parc et Mont-Royal et la "Place du peuple" qu'est devenu le Square Victoria depuis près d'un an. Je n'ai pas vu 40 000 cyniques dans les rues, j'ai vu 40 000 idéalistes; j'ai vu, comme lors de la marche familiale d'il y a un mois ou de la marche monstre regroupant des centaines de milliers de Québécois dans les rues d'il y a quelques semaines, j'y ai vu, donc, des gens qui espèrent encore des dirigeants qui oeuvrent pour le bien commun, pour une meilleure société, qui sont au service de la communauté et non qui règnent sur celle-ci comme des petits despotes.
J'ai vu des familles, des jeunes, des personnes âgées, des travailleurs, des contribuables, des étudiants, bref, des citoyens, qui se battent pacifiquement pour demander un gouvernement honnête et responsable. Je n'ai pas vu de cynisme, j'ai vu de l'idéalisme.
Malheureusement, la réponse des élites et des membres du gouvernement du Québec, c'est le mépris de cette population, le mépris des gens qui marchent pacifiquement, c'est la désinformation, le jeu de la rhétorique sur ce que signifie le mot "grève" *, c'est l'inaction la plus complète alors que se dessine une petite crise sociale **, bref, ce que je vois au gouvernement, c'est... du cynisme. Je trouve cynique un gouvernement qui ne gouverne pas, une ministre qui ne prend pas ses responsabilités face à la crise qui touche son ministère, et qui refile les responsabilités aux établissement d'enseignement, aux tribunaux ou aux individus et établissements qui décident - faute d'avoir des dirigeants responsables - de s'adresser à ces tribunaux.
Au-delà de la question de la hausse des frais de scolarité, on commence à se demander pourquoi la population ne peut plus poser de questions à son gouvernement ou ne peut plus manifester sans se faire frapper par les forces de l'ordre ***. Je dois donc, puisqu'on en est rendu là, au Québec, dire que la marche d'aujourd'hui s'est fait dans la joie et le calme et n'a pas causé d'interventions brutales de la police.
Cet idéal de société juste, équitable, et de gouvernement honnête, ne rencontre, pour l'instant, que cynisme de la part des politiciens du gouvernement du Québec. Et ces mêmes politiciens cyniques s'interrogent par la suite sur les débordement, sur les dérapes? À quoi s'attendent-ils après avoir accueilli avec mépris et indifférence des dizaines de manifestations pacifiques - dont 3 marches regroupant au total près de 300 000 Québécois dans les rues de Montréal? Le message qu'il lance - haut, fort et cynique, ce gouvernement - c'est que la marche pacifique ne sert à rien.
Après ça, on reprochera aux gens d'être cyniques?
Après ça, on reprochera aux jeunes de ne pas être politisés?
Après ça, on reprochera aux jeunes de ne pas avoir confiance dans une élite politique honnête?
Sans égard à l'économie, la finance, l'environnement, la question nationale, ou toute autre question de gouvernance, le comportement de ce gouvernement est - sur cette simple observation citoyenne - tout simplement honteux, tout simplement indigne d'un gouvernement.
Et c'est pourquoi du haut de mon idéalisme - et non par cynisme comme on tente de vous le faire croire - j'étais et je serai encore, dans la rue.
Ailleurs dans le monde, j'ai vu des gens se battre pour moins que ça, et on voit encore des gens - quotidiennement - mourir pour avoir le droit de parole, le droit d'être entendu. Je refuse de respecter des gouvernants qui me méprisent et ignorent ce fait, que tous croient acquis au Québec.
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* Selon la rhétorique Libérale, on ne devra plus dire "Grève de la faim", mais plutôt "Boycotte de la nourriture" si on suit leur logique. Pathétique.
** Il y a de pires crise sociales dans le monde, mais c'est néanmoins une crise sociale que l'on vit et c'est une des responsabilités du gouvernement d'y réagir, et de mettre en oeuvre des actions pour la régler; et l'adoption de la ligne dure et de l'inaction est totalement opposée à l'idée d'un gouvernement "responsable". Le gouvernement sait bien que la majorité des citoyens est trop occupée par ses obligations pour descendre quotidiennement dans la rue, et il compte sur le confort relatif et le temps qui passe pour résoudre une crise qu'il n'a pas le courage d'affronter. Il oublie que c'est son travail de le faire.
*** Nous avons tous vu les "affrontements" avec la police et sa brigade anti-émeute aux informations; paradoxalement, toutes les manifestations auxquelles j'ai assisté, toutes, avec les familles, les profs, les adultes, les personnes âgées; les policiers se tiennent à quelques rues des manifestants, et tout se passe - toujours - dans le calme et le respect. Affronter les manifestant avec des boucliers, c'est les provoquer, ce que ne peut se permettre le gouvernement ou la police lorsqu'il y a des enfants, semble-t-il. Ça, c'est cynique. Et je ne parle pas des arrestations de journalistes et photographes de presse de cette semaine. Cette logique de la ligne dure est également observée ailleurs dans le monde; on voit d'ailleurs où elle mène. À partir de la décision de faire taire la population, l'acceptation de cette ligne dure peut mener loin.
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