Apres avoir lu mes courriels et avoir appris qu'il avait assez neigé au Lac St-Jean pour qu'un ami sorte son souffleur, les cocotiers et bananiers entourrant le petit bungalow au toit de palme séché qui abrite mon hamac semblent sortis d'une histoire de science-fiction.
Je parcourre un chapitre de Duma Key, le roman de Stephen King que j'ai débuté avec ce voyage et en page 58 de cette édition paperback, je tombe sur un passage on ne peu plus approprié a l'etrangeté climatique de la journée:
"A mildly curious breeze lifted my hair. The idea that such a breeze [in Florida] and snow in St. Paul [in Minesota] might exist at the same time, in the same world, seemed absurd to me - science-fiction."
Un petit chalutier passe au large, créant une vague résiduelle qui fait valser les bouées portant les drapeaux du Vietnam - L'étoile marxiste jaune sur fond rouge. Je prends une gorgée de ma Bia Saigon, une lager locale assez gouteuse dont la fraicheur est aussi appréciée que la douceur.
Un chien qui erre sur la plage attire mon regard l'espace d'un moment. Il appartient a cette race qui semble unique a l'ile de Phu Quoc ou je me trouve. Une sorte de croisement entre un chien de berger et un terrier. Le résultat est un chien d'allure sympathique de taille moyenne, a poil mi-long mélangeant des tons de noir et de fauve. Il a ceci de particulier, toutefois, qui le distingue des autres chiens du monde; la présence d'une crete de poil qui pousse a contre-sens sur son dos et qui lui confere une allure espiegle malgré ses yeux au regard tristounet. J'ai vu une vingtaine de représentant de cette race, que j'ai baptisé le Berger terrier de Phu Quoc.
Mon T-shirt, suspendu a une corde a linge improvisée au-dessus de mon hamac, est presque déja sec. Il porte un logo a la gloire de la musique cubaine. Il est étrange de penser qu'il y a moins d'un an, j'étais sur une autre plage, a des milliers de kilometres d'ici et loin de me douter que je serais a Phu Quoc en décembre. A bien y penser, a ce moment-la, dans un autre pays communiste, je ne pense pas que j'aurais su dire ou était située l'ile de Phu Quoc dans le monde. Depuis - en préparation au présent voyage - j'ai lu qu'il était difficile de quitter Phu Quoc. Cet apres-midi, en écrivant ceci porté par la valse des vague de la mer, je n'ai aucune difficulté a y croire.
Pourtant, d'ici deux jours, je serai de retour sur le continent, dans le trafic et l'inconnu. Impossible d'echapper a l'appel de l'aventure, meme d'un paradis dans une mer des Tropiques.
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Journal de voyage, jour 9, Phu Quoc, Vietnam.
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