dimanche 11 janvier 2009

Notes de voyage - Vietnam

Je n'ai pas eu l'occasion, alors que je me trouvais encore au Vietnam, de publier ici quelques notes de voyage, qui font pourtant partie de mon experience dans ce pays (mon premier pays d'Asie, quand meme).
[Temple sur une presqu'ile du lac au nord-ouest de Hanoi]
Je profite d'une pause a Chiang Mai en Thailande, ou je devrais rester quelques jours, pour combler ce manque et eviter d'oublier ces details de voyage qui souvent, sont aussi important sur l'impression qu'un pays nous laisse, que les sites touristiques ou historiques visites.
Quelques photos parsement aussi ces commentaires, mais evidemment, il ne s'agit pas de photos de sites touristiques, mais plutot de moments relies a ces impressions ressenties au Vietnam.
D'abord, il est important de mentionner que pour moi, le Vietnam demeurera un pays ou j'ai recu beaucoup de stimulis: olfactifs, visuels, auditifs... l'odeur de l'encens y est omnipresente, le bruit du trafic, des klaxons, la presence de l'eau, partout dans le pays, dans les champs de riz, les rivieres et fleuves etroits, la mer de Chine, le golfe de Thailande... et la nourriture, sensation gustative inoubliable (et bien au-dela de mes attentes).
Le Vietnam, c'est aussi ces gens qui portent des masques, certains contre la pollution des villes, d'autres (une grande majorite de femmes porte le masque, tres peu d'hommes) pour des raisons esthetiques: les femmes vietnamiennes ne veulent pas bronzer! Au Vietnam, le bronzage et la peau doree sont synonyme de vie de travail, de paysan, qui travaille au soleil. Les gens de la ville, ou qui ont un meilleur statut social, tentent de rester le plus blanc possible. Cette tendance est visible aussi dans les publicites (revues, affiches, tele) ou les gens cool sont plus blancs (bien qu'asiatiques) que les gens de la rue.

[Lanternes qui s'elevent dans le ciel pour le nouvel an]

Le Vietnam demeure aussi un pays ou il n'y a que peu d'espaces entre les villes, il n'y a pas de no man's land au Vietnam. Un si petit pays avec 86 millions d'habitants, c'est intense et compact. Les lieux les moins achalandes sont les rizieres et les hautes montagnes et les plans d'eau. Partout ailleurs, les villes sont tres etendues, colles les unes sur les autres.
Le Vietnam est aussi le chaos, qui me rappelle celui de l'amerique latine. Un chaos qui fonctionne tout de meme pas trop mal (comme en amerique latine), n'est pas tres efficace mais vous permet de faire ce dont vous avez besoin. Comme pour l'amerique latine (en general), il faut du temps et de la patience pour visiter le Vietnam et y vaquer a ses occupations.


[Philippe et Delphine, un sympathique couple parisien que nous avons croise plusieurs fois dans le nord, entre Sa-Pa, Ban Ho et Ha Noi; ici, ils posent avec Suze, lors de notre 4 (5?) rencontre par hasard - Hanoi]

L'heritage francais, justement (hehe) est encore present au Vietnam, mais pas tant visuellement que dans certains details de la culture vietnamienne. En effet, peu d'edifice evoquant l'architecture francaise tiennent encore dans Saigon et Hanoi (quelques exceptions tout au plus), mais la presence du bon cafe corse, du pain frais quotidien, de quelques fromages, du catholiscisme et des jardins symetriques et manucures au ciseau rappellent au visiteur que le Vietnam a ete il y a longtemps influence fortement par la culture francaise. Quelques personnes plus agees au Vietnam parlent encore un francais plutot bon (je pense a ce vieux proprietaire de maison bicentenaire de Hoi An, par exemple, qui nous a fait visite sa demeure en nous parlant francais tout du long).


[Retour a Hanoi au nouveal an - fete dans les rues du cntre-ville]

[Images de propagande, notes de voyage... et monnaie de l'Indochine! Une "piastre" et un "10 cents" en papier qui s'ajoutent a ma collection de monnaie de voyage]

Sinon, cote details plus specifiques, je me souviens de ces temples bouddhistes d'influence chinoise, le Vietnam a son lot de pagode, et il est impossible de les admirer toutes mais impossible de les ignorer egalement. Je me souviendrai toujours de notre retour de Ha Long a Hanoi, debarquand en ville alors que le centre-ville est partiellement devenu pietonnier lors du festival du nouvel an (notre nouvel an, pas le chinois ou le tet)... Je vois encore ces lanternes de papier qui s'envolent au-dessus du lac.
Aussi, impossible d'ignorer l'historique politique du Vietnam, de son historique de guerres au "communisme d'ouverture", qui fait bien rire, car je ne sais pas si j'ai deja mis les pieds dans un pays aussi clairement capitaliste en terme de commerce et comportement personnel (je parle ici du commerce informel et du mode de vie qui semble devenir la norme au Vietnam: chacun tente de vendre un service ou un produit et ca devient sa principale preoccupation). Pour un pays au passe communiste, l'education n'y est pas gratuite non plus, ce qui etonne... et le nord (les villages pres de Sa-Pa, par exemple) etait incroyablement intense en terme de personnes qui ne desirent qu'une chose: vendre du materiel! Ho Chi Minh doit se revirer dans son mausolee... et bien que j'y ai vue quelques images du Che (oui, meme ici), ce dernier serait bien decourage de voir que la mentalite qu'il a defendue n'a pas du tout perce la carapace capitaliste des vietnamiens et ne s'est jamais rellement integree dans leur mode de vie malgre les annees du regime communiste.
Enfin, l'affichage, qui est a la fois etrange et incomprehensible pour un voyageur ne parlant pas vietnamien, mais aussi familier, puisque base sur notre alphabet (avec des dizaines d'accents exotiques pour l'agrementer). Le langage est donc fascinant et complexe a nos yeux et nos oreilles, mais il semble presque a porter de main si on veut vraiment s'y mettre.
[Signe informant du decompte: 656 jours avant la grande fete: Hanoi celebrera bientot son 1000e anniversaire - un sourire pour Quebec qui a eu 400 ans en 2008 s'imposait].

[Souvent, au Vietnam, il y a des sites fermes au Vietnamiens, ou qui imposent un trajet different que le trajet ouvert au touristes etrangers (les tunnels de Cu-Chi que j'ai visites par exemple, nm'etaient ouverts qu'au etrangers, d'autres portions de Cu-Chi sont ouverts exclusivement au vietnamiens)... Ce signe... est aussi paradoxal, puisque les files vont exactement au meme endroit dans cet exemple!]

Par contre, ne pas pouvoir parler ou lire la langue locale nous donne l'impression de n'etre qu'un touriste (ce que nous sommes toujours en voyage, mais il y a des lieux ou on a l'occasion de s'integrer un peu plus a la culture locale - pour moi, c'est l'amerique latine qui fait office de seconde culture - et je devrais dire de troisieme culture, puisque ma premiere est francaise et non anglaise). Ce detail qu'est la langue a de fortes implications pour un voyageur comme moi: impossible de lire le journal local en vietnamien (je parle des nouvelles que les vietnamiens lisent, telles qu'elles leur sont transmises), impossible de comprendre les chansons, de comprendre toute la culture qui transparait par l'affichage sur les routes, dans les boutiques ou dans les epiceries, sur les rues, dans les terminus de bus ou simplement sur les feuillets officiels.


[Vestiges de propagande, publicite moderne, ou quelque part entre les deux? Sur le coup, impossible a dire]

[Preposee nettoyant Bouddha, dans une pagode au nord de Hanoi]
Pour terminer, je dirais aussi que visiter le Vietnam se fait peut-etre en independant, en partie, mais on ne visite bien que ce que le gouvernement[?] veut que les etrangers voient. On a beau y faire des randonnees, aller passer une nuit ou deux chez l'habitant, voir des paysages, et traverser les villes librement, l'ensemble est chapeaute par des tours, des trajets, des endroits, on ne decide jamais totalement des habitants ou on va habiter ou les villages que l'on traversera; tout y est organise a divers niveaux et il est tres tres difficile de sortir du trajet global (entre le Mekong et Sa-Pa le long de la cote) qui est le trajet standard que l'on pense que le gouvernement veut montrer et ouvrir au tourisme. Les transports sont organises en consequence, et comme il n'y a absolument aucune culture de transport en commun, il est impossible de decider de prendre un bus local avec les vietnamiens pour se rendre dans une ville ou un village qui ne recoit pas habituellement de touristes; ces bus n'existent pas, chacun a des motos, ou se debrouille autrement. L'ensemble laisse donc entrevoir qu'il existe aussi un autre Vietnam, que le voyageur ne peut pas voir... pour le moment.
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Journal de voyage. Chiang Mai, Thailande, Jour45.
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4 commentaires:

  1. Ah! J'aimerais peut-être vivre là, juste pour ne pas à te faire rôtir la peau pour être à la mode. Ail! être le plus blanc possible c'est pas trop difficile. Mais quand même ça veut dire fuir le soleil et ce serait difficile pour moi. Bisous Gi

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  2. Bonjour,
    Concernant les transports en commun, il est vrai qu'ils ne sont pas légion au VN (metro existant) mais ils existent quand même example à Hanoi, un réseau de lignes de bus existe, et en périphérie des grandes villes (Thanh Hoa). Je vous l'accorde, il faut parler vietnamien ou se faire accompagner pour comprendre leur fonctionnement.
    Bonne continuation en Thailande.
    Si vous avez l'occassion, le Laos est très dépaysant.

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  3. Cher Dimitri,
    1) Il n'existe pas de metro au Vietnam, ni a Hanoi ni a Ho Chi Minh ville, je ne sais pas dans quelle autre ville (assez populeuse pour en avoir un) vous auriez vu un metro existant au Vietnam.
    2) Quand au reseau de bus de ville de Hanoi et Ho Chi Minh, ils sont a peine la, sont tres peu achalandes (personne ne les utilise pratiquement) et tres tres lents puisque le traffic est dense.
    3) Il est vrai qu'en peripherie de certaines villes, on retrouve quelques lignes de bus menant vers les villes, mais ca demeure tres marginal comme "reseau" pour un pays de 86 millions d'habitants pour parler de transport en commun au sens habituel du terme.
    Hugo

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  4. Désolé, je voulais écrire inexistant (cela m'apprendra à mieux me relire).
    Il faut laisser au pays le temps et les moyens de s'organiser. Mais ils existent (bus, car) même si pour un touriste rien n'est fait pour que l'on puisse les utiliser.

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