mardi 27 février 2007

Le Corps du Christ

Bon, à ce qu'il paraît, et vous aurez certainement entendu la nouvelle hier soir aux informations, nous aurions retrouvé les restes de Jésus.
Selon les analystes de la question religieuse (chrétienne), cette découverte, si elle s'avérait exacte, mettrait en péril toute la chrétienté. Rien de moins. Pourquoi? Parce que si Jésus a eu un tombeau, et que ses os y reposent toujours, ça remets en cause la base même du Christianisme; sa résurrection.
Euh... ok, je ne suis pas chrétien moi-même, mais éclairez-moi quelqu'un; y'a-t-il encore aujourd'hui des croyants qui croient réellement que Jésus est ressuscité... littéralement? Que son corps est «monté au ciel» sans laisser de traces? Oui? Ah bon, toutes mes excuses.

En fait, les catholiques n'ont pas à s'inquiéter, puisque les tombeaux retrouvés dans l'ossuaire dont il est question ici ne sera jamais identifié hors de tout doute raisonnable comme celui de Jésus, donc ils peuvent continuer à croire à ce qui fait leur affaires et voilà. C'est comme le Da Vinci Code, mais avec une prétention évidente de clamer que l'on détient la vérité.
Imaginons, pour les fins de discussion, qu'effectivement, le corps de Jésus n'ait pas «directement» monté au ciel... et que ses restes demeurent quelque part sur Terre. Juste pour fins de discussions. Où seraient-ils alors?

Je pense qu'il y a deux possibilités;
Option A: On accepte le reste de l'histoire connue. Jésus a été crucifié, est mort, est réapparu (son esprit) à ses disciples, puis (virtuellement) monté au ciel, alors ses restes corporels et humains devraient se situer près de Jérusalem, sinon à Jérusalem. Soit. Mais dans le cas de cette histoire officielle, d'où vient le lien avec Marie-Madeleine et le «fils» Judas découvert avec les deux amoureux? (notez que la coïncidence est amusante, Jésus ayant eu quelque conflit avec un autre Judas ;-).
Option B: Rejetons un instant l'histoire officielle pour imaginer ce qui a pu se produire pour mener à cette histoire officielle. Jésus est crucifié, mais ne meurt pas (je pourrais écrire longuement sur cette théorie, en mentionant le sang et l'eau, l'absence de fractures, etc, je le ferai si on insiste et me lapide virtuellement, mais acceptons l'idée pour l'instant). On le décroche (assez rapidement notez bien), puis l'installe dans un «tombeau», d'où il ressort naturellement après trois jours de repos bien mérité. Puis, il réapparaît bien sûr à quelques reprises... et puis quoi? Eh bien d'après d'autres sources diverses, un prophète/prêcheur s'est manifesté vers cette époque là entre la Palestine et une partie de l'Asie... Pourquoi ne pas imaginer alors qu'il ait tout simplement poursuivi son chemin en laissant sa légende d'immortel derrière lui? Ainsi, selon cette option, impossible que ses restes ne soient là où tout le monde les cherche, i.e. près de Jérusalem.

D'après ce que j'ai vu de la manchette d'hier, le point fort de l'identification de l'ossuaire est constitué des noms inscrits sur les tombeaux... Or n'est-il pas probable que des noms comme Marie-Madeleine, Judas et Jésus ait été répandus à cette époque en Palestine? Je ne dis pas que la chose soit impossible, mais qu'elle est drôlement improbable, puisqu'en plus, Jésus n'est pas supposé avoir été enterré avec Marie-Madeleine et un fils nommé Judas. Dans le cas contraire, la thèse de son ossuaire serait beaucoup plus plausible. Autrement dit, il est difficile de croire en l'authenticité de la découverte puisqu'elle repose sur un point faible, en plus de contredire l'histoire (qui n'est pas très fiable, d'accord, mais on n'a rien de mieux).
Vulgarisons par l'exemple; imaginons que dans 2000 ans, on recherche le tombeau perdu de Stéphane Tremblay (personnage fictif), un Québécois du Lac St-Jean dont les archives disent qu'il était célibataire dans la trentaine au moment du décès. Imaginons donc que des archéologues découvrent un lot dans un cimetière où reposent les restes de trois corps et que les noms sur la vieille stèle, après déchiffrement, disent Stéphane, Nathalie et Louis. Devrait-on conclure naturellement que les archives se trompent au sujet de son célibat et de l'absence de progéniture, ou bien conclure que l'on est tombé sur un autre Stéphane de la même époque? Et je ne parle pas de la localisation du cimetière, en plus... Bref, je trouve que cette découverte exceptionnelle demeure basée sur des hypothèses faibles et invérifiables.
Remarquez, j'aimerais bien que l'on fasse une telle découverte et que la preuve soit en béton, n'étant pas croyant moi-même, je n'y voit aucun inconvénient, et il me semble que le monde religieux a besoin d'un petit coup de fouet de temps à autre, il serait amusant de voir réagir l'Église à une telle nouvelle, alors que là, on peut simplement argumenter un brin et rejeter la découverte du revers de la main.
Pour ma part, j'ai tendance à croire (c'est relatif, rassurez-vous), à la théorie suggérée dans mon option B. Elle est élégante, permet de ne rien contredire des témoignages d'époque (hum) et satisfait mon esprit scientifique en plus. Mais de là à dire que j'irais creuser en Asie demain matin, il y a un pas...

Enfin, quand au documentaire et à son producteur (James Cameron), ils vont pouvoir surfer un brin sur l'après Da Vinci Code - notez avec un sourire la «coïncidence» qui place les restes de Jésus avec ceux de Marie-Madeleine, Dan Brown doit se tordre de rire :). Je suis certain que certains experts en numérologie et autres logies du genre remarqueront que le réalisateur canadien partage justement ses initiales avec Jésus Christ. Wow.
:-)
--

lundi 26 février 2007

Oscars: Commentaires post-Gala

Bon, sept prédictions exactes sur 10, c'est pas si mal, non?
Little Miss Sunsine aura causé deux surprises de taille et Happy Feet m'a également pris par surprise.
Pour le reste, je suis bien content de voir (enfin) Scorcese reconnu pour son immense talent de réalisateur. Notons aussi que mon choix d'acteur (Leonardo DiCaprio), s'il n'a pas remporté l'Oscar, conformément à ma prédiction, a été mentionné par le producteur de The Departed dans son discours de remerciement, comme étant un acteur exceptionnel à chaque prestation, le producteur en question ayant également produit Blood Diamond en 2006...
À part ça, la soirée s'est plutôt bien déroulée, l'animatrice a été drôle, Forest Whitaker a été touchant, Clint Eastwood s'est un peu emmêlé dans l'hommage à Moricone, et Céline a livré une interprétation classique (même un peu drabe) d'une nouvelle chanson.
Enfin, à part les trois Oscars plus techniques de Pan's Labyrinth, la présence latino et espagnole est malheureusement repartie bredouille.
Accompagné d'une baguette, de quelques fromages et d'un bon vin (espagnol, justement), la soirée s'est avérée fort agréable.

dimanche 25 février 2007

Oscars (live): premières réactions

Les dix premières catégories sont sorties... Plusieurs catégories que je n'avais pas mentionnées dans mes courtes prédictions, mais les Oscars de Pan's labyrinth confirment le suivant qui va venir. Happy Feet a été une surprise (une belle) et Alan Arkin a été une immense surprise, je n'en reviens toujours pas.
Ah, l'Oscar du scénario à The Departed est de bon augure pour mes prédictions, non?
On a mentionné combien il s'agissait d'Oscars internationaux (de nombreux acteurs et artisans de plusieurs pays sont en nomination pour des catégories autre que film étranger... ce qui est bon signe quand à l'ouverture de Hollywood vers les créateurs provenant d'ailleurs dans le monde.
Ellen DeGeneres fait un excellent travail pour le moment à l'animation, elle est drôle et spirituelle mais en même temps, elle ne donne pas l'impression d'animer un gala sérieux.
J'ai raté une partie du speech de Leo et Al Gore, puisque je prenais l'interview de mon ami Patrick Senécal à Tout le monde en parle.... hehehe...
Bon, ils viennent de récompenser Pan's Labyrinth pour la direction photo, un autre indice... Étrange (mon choix était The Black Dahlia), puisque le film de Del Toro comporte son lot d'effets numériques te de décors numériques... enfin, il faut se dire que comme pour le meilleur acteur de soutien, la surprise vient du fait que contrairement aux acteurs, réalisateurs et artisans membres de l'académie, je ne suis qu'un amateur.
Tiens, cet Oscar pour second rôle masculin à Little Miss Sunshine est-il un signe? Nah, je ne reviens pas sur mes prédictions, c'est un écart, presqu'une consolation ;)
A tout à l'heure pour d'autres commentaires.

Oscars - choix et prédictions

On pourrait se demander pourquoi un tel engoument pour les Oscars, alors que je n'ai pas dit un mot à propos des Jutras du cinéma Québécois la semaine dernière.
Ce n'est pas que les Jutras ne m'intéressent pas - j'ai écouté avec intérêt le gala de dimanche dernier - mais compte tenu du corpus de films québécois annuellement produits - qui est tout de même restreint - l'ensemble des Jutras demeure un peu prévisible. Autrement dit, j'aime bien le gala des Jutras, mais je n'ai rien à dire sur son déroulement et le jeu des choix et prédictions est plus intéressant aux Oscars qu'aux Jutras. En plus, ce genre de choses devient une sorte de tradition personnelle en ce qui concerne les Oscars.
--
Avant d'assister aux Oscars, donc, voici ma liste de choix et prédictions pour la soirée... Je dresse une liste pour les catégories les plus connues, puisque je n'ai pas la compétence requise pour prétendre établir des prévisions plausibles pour les catégories techniques comme le mixage sonore, par exemple.
--
Catégorie - Mon choix - Ma prédiction

Meilleur acteur - Leonardo DiCaprio - Forest Whitaker
Meilleur actrice - Helen Mirren - Helen Mirren
Meilleur acteur de soutien - Djimon Hounsou - Djimon Hounsou
Meilleur actrice de soutien - Adriana Barraza - Jennifer Hudson
Meilleur scénario original - Babel - The Queen
Meilleur scénario adapté - The Departed - The Departed
Meilleur film d'animation - Cars - Cars
Meilleur documentaire - An Inconvenient Truth - An Inconvenient Truth
Meilleur réalisateur - Martin Scorcese - Martin Scorcese
Meilleur film - Babel - The Departed

Quelques notes:
- Surveillez l'oscar du montage (editing) car si The Departed l'emporte sur Babel (et il devrait), il emportera assurément celui du meilleur film. Si Babel ramasse le montage, il remportera celui du meilleur film aussi.
- Bien qu'une autre année, sans Helen Mirren, Penelope Cruz aurait pu avoir des chances avec son magnifique rôle dans Volver, Il faut remonter aux années 40 pour avoir une actrice récompensée pour un rôle joué dans une autre langue que l'anglais, alors...
- Selon les médias, Little Miss Sunshine a le vent dans les voiles, mais vous souvenez-vous de la dernière fois qu'une comédie a remporté plusieurs Oscars? Moi non plus...
- Scorcese a passé son tour plusieurs fois, et comme cette année est une grande année pour lui et son The Departed, je ne vois pas comment il pourrait repartir les mains vides. Au pire, il emportera celui du réalisateur et le meilleur film lui échapera, si c'est le cas, aux mains de Babel, un genre dont l'académie rafole (voir l'Oscar de Crash, par exemple).
- J'aurais bien aimé voir Eddy Murphy remporter un Oscar pour son tout premier rôle dramatique, mais Djimon Hounsou est tout simplement trop fort dans Blood Diamond. N'empêche que tout le monde donnait Murphy pour has been il n'y a pas 3 ans. Belle leçon.
- Côté chansons et musique, tout comme l'année précédente, ce n'est pas une très grande année. Aucune compétition sérieuse aux tounes de Dreamgirls pour la chanson, et les nominés catégorie trame sonore sont ont quasiment tous des chances égales. Rien de transcendant de ce côté, malheureusement. Ennuyant, même.
- Pan's Labyrinth a toutes les chances de repartir avec l'Oscar du meilleur film étranger si on se fie aux nombreuses autres nominations du film dans les catégories plus larges. (Je ne l'ai pas indiqué ci-haut, puisque je n'ai pas assez vu de films dans cette catégorie pour me prononcer personnellement).

Enfin, on sera fixé dans quelques heures à peine.
Bonne soirée!

vendredi 23 février 2007

Patrick à Tout le monde en parle


Une annonce, au cas où vous ne l'auriez pas su à temps.
Mon ami Patrick Senécal est un écrivain bien connu, pour ses romans Sur le Seuil, Les Sept jours du Tallion et Aliss (entre autres).
Vous avez peut-être vu l'adaptation cinématographique de son roman Sur le seuil (avec Michel Côté et Patrick Huard), sorti au cinéma il y a quelques années déjà.
Patrick vient de publier, aux éditions Alire son nouveau roman, intitulé Le Vide (joyeux titre, brrr) et il sera un des invités à l'émission de Guy A. Lepage, Tout le monde en parle, de ce dimanche (25 février).
Je vous invite à écouter cette entrevue. (D'après mon expérience, Patrick est toujours intéressant et toujours très imagé en entrevue).
(Et Patrick m'a assuré que s'il ne parlait pas de moi, c'était parce que ça aurait été coupé au montage :0)

jeudi 22 février 2007

Les deux Clint Eastwood

Même s'il est une figure légendaire en tant qu'acteur, au fil des ans, Clint Eastwood s'est taillé une filmographie de réalisateur qui devient sérieuse. On ne peut pas parler, dans son cas, d'un acteur devenu réalisateur de passage ou le temps d'un film ou deux. Eastwood, le réalisateur, fait des films depuis plus de 25 ans, et on ne se rend pas toujours compte qu'il a réalisé un grand nombre de films de qualité et dans des genres fort différents.
Que l'on pense à Midnight in the Garden of Good and Evil, Unforgiven, Mystic River, Space Cowboys ou encore MIllion dollar baby, Eastwood a définitivement fait sa marque comme réalisateur intéressant en ce qui me concerne.
Ainsi, lorsque j'ai vu la bande annonce de Flag of our Fathers, j'ai été un peu agacé de le voir tourner un film sur fond de seconde guerre mondiale, du typique point de vue américain, et dont le sujet principal, en plus, était une question de photo glorieuse montrant la bannière étoilée flottant sur les terres ennemies. Soupir.
Comment un réalisateur aussi intéressant pouvait-il me proposer un film patriotique américain? Je l'aurais cru meilleur juge de ses sujets et scénarios. Bref, pour une fois, je me suis dit que malgré qu'Eastwood l'avait réalisé, j'allais laisser passer Flag of our Fathers et attendre son film suivant.
Or, son film suivant, Letters from Iwo Jima, est sorti à peine quelques mois plus tard et à ma grande surprise, il avait pour toile de fond le même événement, la bataille d'Iwo Jima... mais du point de vue des japonnais, "l'ennemi" de Flag of our fathers. Ah, que je me suis dit, voilà quelque chose d'intéressant et qui explique fort probablement la raison d'être du premier film, aux allures plus standards.
Question d'apprécier le dyptique dans son ensemble, j'ai donc loué Flag of our fathers avant d'aller voir Letter from Iwo Jima en salle.
--
Si Flag of our fathers est moins le typique film patriotique que le distributeur n'a voulu le laisser croire dans la bande-annonce pour attirer les foules en salle, il n'en demeure pas moins teinté d'un patriotisme qui fini par agacer à la longue. Et parlant de longue, le film est long, très long même, et avec un niveau de narration superflu qui étire la finale sur plus de longueurs encore. Pour ces raisons, c'est donc, de mon point de vue, le film signé Clint Eastwood le plus "ordinaire" que j'ai vu. Ce n'est pas mauvais, entendons-nous, mais ce n'est pas génial non plus. Le scénario réussi toutefois à éviter les lieux communs et nous montre l'envers de cette histoire de héros qui n'en sont pas, de l'interprétation abusive et de la manipulation de l'image que l'armée en a fait (avec leur complicité, quand même) et des dures réalités que les films clichés ne montrent justement pas. Enfin, les scènes de guerre sont très réalistes et crédibles, le genre de cinéma post-Saving Private Ryan (ce n'est peut-être pas un hasard si Steven Spielberg produit le film). Pour tout cela, le film n'est pas mal et vaut la peine d'être vu.
Mais là ou Flag of our Fathers prend du sens, c'est qu'il met la table pour l'autre volet de l'histoire, le point de vue Japonnais.
--
Letters from Iwo Jima est un film d'un autre calibre, purement et simplement.
Intense et prenant, il montre la guerre d'un autre point de vue, certes, mais qui n'est ni plus ni moins défendable que celui des ennemis américains. Revoir des scènes de Flag... du point de vue inverses est une expérience unique en son genre, puisque Flag... était assez bien fait pour que l'on s'attache aux personnages et que l'on ne souhaite évidemment pas qu'ils meurent au combat face à leurs adversaires. Or Letters... offre le même genre d'expérience et après s'être attaché aux personnages, on leur souhaite la même chance, mais on réalise que comme il s'agit d'une guerre, notre point de vue est irréconciliable avec celui que l'on avait lors du premier visionnement.
Je me suis demandé, après le film, comment des personnes voyant ces deux films pourraient encore prétendre que la guerre est bonne ou utile, globalement. Certains personnages de Letters... le réalisent également en cours de route.
Mais outre ces considérations, Letters from Iwo Jima est un bien meilleur film que son prédécesseur, point. Mieux rythmé, sans les divers niveaux de narration qui alourdissaient Flag of our Fathers, plus intense, et qui réussi à surprendre malgré l'idée que l'on a de déjà connaître cette histoire-là.
Le film a été entièrement tourné en japonnais (avec sous-titre quand même), ce qui lui confère un degré d'authenticité qu'il n'aurait pas s'il avait été tourné de manière classique, en anglais.
Et là où Flag... se contentait d'aborder la réflexion sur la guerre par le biais de la réflexion sur le concept de héros, Letters... pousse la réflexion sur la guerre elle-même beaucoup plus loin. Par exemple, lorsqu'un blessé américain est soigné par les japonnais et que l'on d'eux, commandant ce secteur, lui parle de son expérience aux Olympiques de Los Angeles en 1932, une connexion se créé entre les deux, qui ne voient pas (plus) la guerre de la même manière, ni leur ennemi de la même manière. De plus, cet épisode prouve que le voyage, l'immersion, la connaissance de la langue et/ou la culture de l'autre, amène les gens à se parler plutôt qu'à vouloir se détruire et que c'est l'ignorance, la fermeture d'esprit, et la bêtise, qui sont souvent les grandes responsables des guerres... tout comme des autres conflits entre cultures... qu'ils soient récents ou anciens, qu'ils se passent ailleurs ou dans la cour de votre voisin... Une belle leçon que chacun devrait assimiler.
Letter from Iwo Jima n'est pas un film facile, mais c'est un sans faute absolument brillant du début à la fin. Dois-je spécifier que c'est un film à voir?
--

mercredi 21 février 2007

Vagabond: Mise à jour de février

Une note concernant la dernière mise à jour de mon site officiel; Vagabond.

Après quelques ratées techniques et une petite restructuration du menu, la mise à jour de février est maintenant en ligne et complétée. (Désolé pour les visiteurs qui ont eu à subir les problèmes techniques des trois derniers jours).

Cette mise-à-jour de février comporte deux volets principaux. Le premier concerne la mise en ligne de la section sur mon séjour au Yucatan, qui propose entre autres, 46 photos. Le second volet est une nouvelle page de Vagabondages, qui vous offre un texte et des photos concernant les artefacts de voyage que j'ai accumulé au fil des ans et des voyages.

Aussi, j'ai mis à jour la page principale de mes activités littéraires, pour y ajouter les quelques nouvelles et articles publiés depuis la dernière mise-à-jour de mon site.

Enfin, je plaçais toujours les anciennes pages et les autres textes de mon site dans une page d'archives. Cette page est mainetnant accessible via un bouton tout neuf dans le menu principal; Archives. Utilisez-le pour consulter les photos et textes mis en ligne auparavant dans les Archives du Vagabond.

D'autres modifications sont déjà en cours de réalisation pour faciliter la navigation et pour me permettre d'ajouter des photos d'archives de séjours passés; Boston, Bangor, Seattle, Ottawa, Québec, le Saguenay-Lac-St-Jean, St-Étienne sont autant d'endroits que j'ai visité et qui sont actuellement absents de mon site officiel... Ceci sans compter un nouveau cours séjour prévu à New York en mars prochain!

Bonne visite!

mardi 20 février 2007

L'intérieur du «Cercle»

Comme je le racontais il y a quelques jours, j'ai participé à un quiz télévisé (Le Cercle) en tant que concurrent.

Voici ce que je retiens de l'expérience, vécue de l'intérieur.

--
Il n'est de secret pour personne que les émissions quotidiennes, à part celles diffusées en direct, sont souvent enregistrées à raison de quelques émissions par jour. Ainsi, l'ensemble des cinq émissions d'une semaine donnée au Cercle, qui met en scène le même groupe de 10 concurrents, est tourné en une journée.
On pourrait croire que 5 fois une demie-heure de télé peut se tourner en un rien de temps, mais c'est ignorer ce uqi se cache derrière la télé; Avec la préparation des concurrents, l'audience, les problèmes de micro, le maquillage, les ajustements et calibrages d'éclairages et de caméras, les ordinateurs qui plantent, la régie qui n'enregistre pas, les retouches, un baffouillage et quelques autres technicalités, il faut compter une longue journée pourmettre en boîte les deux heures trente qui seront diffusées quelques semaines plus tard.
Ainsi, Je me suis pointé aux locaux d'enregistrement vers 7h45 AM par un froid samedi matin de janvier. Après un bref meeting d'accueil, nous nous sommes dirigés vers le maquillage, puis nous avons eu une rencontre explicative du comportement sur le plateau (où s'installer, le respect des marque au sol, où monter si on avance dans le jeu, où sont les caméras à fixer quand on participe, comment se déplacer du point A au point B sans passer devant l'animateur, etc). Puis, un autre meeting, pour la signature des autorisations de diffusion et l'explication des règles du jeu.
Enfin, après une répétition de l'entrée en studio, et de quelques autres détails, nous étions prêts à commencer l'enregistrement.
Nous avons ainsi enregistré les émissions du lundi et mardi en avant-midi, et les trois autres en après-midi, en terminant le tout vers 18h30. Un chose déjà, dont nous ne sommes pas conscient en tant que spectateurs; le «vendredi», les concurrents sont fatigués, ils ont joué au Cercle toute une journée, et se sont tenus debout la plupart du temps pendant quelques heures en ligne, bref, on ne peut pas performer aussi bien le «vendredi» que le «lundi», disons.
Aussi, le «lundi», il y a un élément stress, nouveauté, et aprivoisement du comportement de studio, qui disparait les «jours» suivants et améliore donc les performances subséquentes.
--
Le jeu, maintenant.


Il m'arrivait d'écouter Le Cercle à l'occasion, donc je connaissais les règles du jeu, et en tant que spectateur, je performais pas trop mal.
Mentionnons les quelques différences entre jouer de la maison et jouer en studio et savoir que ça sera diffusé devant environ un million de spectateurs:
D'abord, clarifions tout de suite que la très utile bande de bas d'écran qui apparaît à la télé n'apparaît pas aux concurrents en studio. Au-revoir les visuels, vous devez vous fier à votre mémoire et à ce que l'animateur vous dit.
L'animateur en question, pour les deux premiers tours, n'est pas au centre, ou devant vous (sinon, il serait dans le champs de la caméra rotative qui poursuit les concurrents!); il est donc loin de vous (on ne le vois pratiquement pas, à moins d'être dans un angle favorable, et même là, on le voit de dos), et compte-tenu du bruit en studio (foule, effets sonores, etc), on perd parfois un mot ou deux de ce qu'il dit.
Les deux premiers tours se ressemblent en terme de fonctionnement et règles.
Lorsque l'on joue à la maison, et que la question demande tel type de mot se terminant par XYZ, on en imagine quelques-uns et observe le déroulement. En studio, vous devez penser à toutes sortes de choses; comportement de studio (caméras, attendre votre nom, regarder la bonne place, ne pas tourner la tête, etc), mais pendant que vous réflchissez à une réponse potentielle (et un backup et tentez de retenir les deux malgré un brin de nervosité), il faut aussi noter et mémoriser toutess les réponses données par les autres concurrents. Évidemment, il faut aussi tenter de trouver un plan B à chaque fois, au cas où la réponse que vous avez en tête soit nommée par le concurrent qui vous précède - les deux premiers tours se déroulant dans un ordre aléatoire, vous ne savez jamais quand votre tour viendra.
Ces deux premiers tours, en ce sens, sont les plus ardus à jouer, et tous les autres concurrents de ma semaine étaient d'accord là-dessus. Ils sont longs, difficiles, et on a beaucoup de choses à penser en même temps.
Le troisième tour (les questions) est assez similaire à jouer en studio et à la maison - c'est inégal comme difficulté de question, ce qui vous favorise parfois, et vous défavorise à d'autres reprises. Cet aspect est inhérent au Cercle. L'élément stress vient du manque de temps, mais surtout du fait que le chrono ne s'arrête pas lorsque l'animateur pose les questions - vous avez donc l'impression, dans les longues questions, d'être désavantagé puisque l'animateur bouffe votre précieux temps.
Les enchères ne sont pas un jeu très stressant. Il m'a semblé qu'il était vite exécuté, la plupart des concurrents sont victimes de leur orgueil et ont tendance à sur-évaluer leurs connaissances et inspirations du moment au lieu de laisser l'autre se caler lui-même... analyse qui m'a plutôt bien servi.
--
La Finale.
La finale, est, étrangement, le jeu le moins stressant au Cercle. Aucun concurrent à battre, c'est vous contre le jeu. 3 questions demandant 6 réponses en tout (même si à la téllé, on parle d'un 3/3 pour l'emporter, dans les faits, on attends 6 réponses, donc 6/6 vous donne 5000$, sinon 0$).
Même s'il y a un chrono, jamais en jouant à la télé, je n'ai trouvé cet élément stressant. Généralement, le concurrent a tout le temps voulu pour répondre et en réalité, on connait ou on ne connait pas les réponses, et le chrono n'y est pour rien. En tantque concurrent, j'ai pu vérifier cet état de fait, et les autres concurrents qui ont fait la finale dans ma semaine étaient d'accord avec cette analyse.
Mais la Finale est certainement le jeu le plus inégal au fil des émissions et des semaines.
Lors de l'émission diffusée hier soir, par exemple, la première question (3 réponses) demandaient le nom de famille de trois compositeurs classiques, un hongrois, un autrichien, etc... Pas nécessairement impossible à répondre (je connaissais les 3; Liszt, Beethoven et Mozart), mais bien plus ardu que la finale de mercredi dernier où cette question à 3 réponses était de nommer trois mois de l'année contenant un «a» dans leur nom!!! Avouez que la différence est étonnante!
Entre les branches, sur place, on se dit que c'est malheureusement une question de chance et de budget; si une semaine donnée, personne ne gagne, on imagine que faire une finale plus facile la semaine suivante permet de faire gagner quelqu'un (c'est un quiz télé, après tout), mais que si trois finales se gagnent la même semaine, le budget se resserre peut-être pour la semaine suivante et les questions deviennent un cran plus complexes.
Enfin, il y a l'élément chance, puisque le Cercle est un quiz de culture générale. Impossible d'être un maître dans tous les sujets et si vous tombez dans la bonne catégorie, vous êtes en business, sinon, vous êtes foutus. À titre d'exemple, une finale que j'ai jouée m'a demandé d'identifier le sport de trois sportifs dont je n'avais aucune idée de qui ils étaient, alors qu'un autre concurrent éliminé du jeu précédemment les connaissait tous les trois. Le «lendemain», lors de sa finale, il a eu une question sur trois films dont je connaissais parfaitement la réponse, mais lui, l'ignorais. Chacun ses forces et cet élément fait aussi partie du jeu.
--
Un mot sur la foule... On pouvait, si on le désirait, inviter nos proches et nos amis à assister à l'enregistrement. Comme mon but initial était de participer, et non passer à la télévision à tous prix, j'ai conservé un profil bas et n'ai prévenu personne d'autre que ma coloc Suzie de ma présence là-bas. Elle est venue assister aux enregistrements de l'après midi (les mercredi-jeudi-vendredi, donc) et ainsi, je limitais la présence d'amis dans le cas où je me planterais au premier tour des cinq journées de ma particiation au jeu.
Globalement, je ne m'en suis pas trop mal tiré; (je n'ai pas le droit de dévoiler les résultats publiquement tant que l'ensemble de la semaine où je suis concurrent n'a pas été diffusée), en fait, parmi les 10 concurrents de ma semaine, c'est moi qui ai le mieux performé. C'est une consolation je dirais, puisque comme ça, les gens ne me verront pas trop me planter devant un million de spectateurs! :)
Et je termine sur les autres concurrents - contrairement à la version française (La Cible), il n'y a pas de réelle concurrence (ou il n'y en a pas eu ma semaine en tous cas), nous semblions tous là pour jouer et tenter de gagner ce satané 5000$ !). Dans mon cas, j'étais réellement déçu quand un autre concurrent en finale ne réussisait pas son 6/6 pour remporter le prix en argent. J'ai donc passé une agréable journée en partie aussi grâce à ce groupe hétéroclite. (Remerciements publics à Sophie, puisque sans sa tête de pioche, ce billet n'aurait pas été écrit, hehehe).

[Note: C'est intentionellement que je ne mentionne pas les dates de diffusion de ma semaine au Cercle, mais je n'ai pas poussé l'insulte jusqu'à attendre a posteriori pour en parler ici, quand même! La preuve de ma bonne foi; Le Cercle est diffusé sur TVA les soirs de semaine à 18h30. Il y a même une rediffusion tard en soirée.]

lundi 19 février 2007

Little Miss Sunshine et The Queen

Deux autres fims en nominations aux Oscars, fort différents l'un de l'autre, puisque le premier, Little Miss Sunshine, est une comédie dramatique et que l'autre, The Queen, est un drame historique. Ils sont tous deux en lice pour l'Osacr du meilleur film (et d'après moi, n'ont pas plus de chance l'un que l'autre de remporter cette statuette, mais je conserve mes prédictions et choix pour un autre billet).
Little Miss Sunshine est une comédie comme je les aime. Il s'agit d'une tranche de vie d'une famille dysfonctionnelle dont chacun des membres a divers problèmes et qui malgré leur égoïsme patent vont s'embarquer ensemble dans un road trip dont l'objectif est tout aussi farfelu que futile; la participation (à la finale californienne) de la petite fille de la famille à un concours de "talents" pour enfants, dont elle a remporté la finale locale. La fillette en question n'est pas du type "pageant" du tout, sa chorégraphie est conçue par son grand-père, grande gueule un peu frustré, son père a des problèmes financiers mais pense les résoudre avec un contrat de publication pour un livre sur le positivisme (et ses "9 étapes") qu'il a inventé, et le frère de la fillette a fait voeu de silence et n'a pas prononcé un mot depuis plus de neuf mois. S'ajoute à ce groupe, la mère qui tente désespérément de donner une image de normalité à cette famille, et son frère, ex-universitaire gay, qui vient de rater son suicide et qu'il faut garder en observation constante.
Si on mentionne aussi que le groupe part dans son road trip vers la Californie en mini-van Volks authentique des années 70, vous pouvez imaginer que le trajet sera plus compliqué que prévu.
Une telle histoire aurait pu tourner au ridicule, ou enfiler les gags faciles et les situations débiles, mais non, le scénario est habile et touffu, et les dialogues sont tranchants et drôles et rempli d'esprit. Les interprètes sont tous convaincants, et le film va au bout de sa logique interne; malgré leur égocentrisme, chacun des personnages se voit confronté à ses choix et doit compter en quelque sorte sur l'aide des autres pour faire face à son futur. Bref, un film surprenant, léger sans être idiot, et qui n'hésite pas à aborder des questions dramatiques dans un contexte plus comique. Définitivement un des très bons films de 2006, à louer sans hésiter.

The Queen, de Stephen Frears, joue sur un tout autre registre. Le film est axé sur les réactions de la famille royale britannqiue, particulièrement la reine Élisabeth II, ainsi que la gestion de la crise par le premier ministre Tony Blair nouvellement élu, au lendemain de la mort de Lady Diana. Il met donc en scène des personnages qui ont réellement existé, vivant des événements fictifs (mais possibles et probables) qui s'imbriquent dans des événements réels bien connus. Un défi si l'on considère que les événements sont tout de même récents (1997), que les personnages principaux occupent toujours les mêmes fonctions aujourd'hui, et que tout ce qui entourre la vie quotidienne de la famille royale britannique est quand même assez secret.
Défi de taille, relevé avec brio, par un réalisateur subtil servi par un excellent scénario. Le film éclaire d'un jour différent les réactions et actes des principaux intervenants, montre avec une grande humanité (et même une dose d'humour) ce que pouvaient être les relations entre Blair et la Reine, ainsi que les tensions que la mort de Diana a déclenché dans la famille royale.
Il ne s'agit pas d'un documentaire, et le ton est définitivement plus divertissant que si ça en était un, mais sa qualité narrative, sa crédibilité et l'utilisation d'images d'archives à plusieurs reprises, donne une image d'ensemble très forte et d'un réalisme saisissant. (En réalité, la seule manière d'avoir un portrait plus fidèle à la réalité serait d'avoir eu des caméras suivant la famille royale heure après heure à cette époque.)
Les interprètes n'avaient pas une tâche facile, puisque tous les personnages sont des figures connues et célèbres. Chacun s'en tire admirablement et donne à son personnage une dimension absente de ce que l'on voit habituellement de ces gens, via les médias. J'ai adoré la performance de Michael Sheen en Tony Blair et d'Alex Jennings en Charles, mais je vois mal comment l'excellente Helen Mirren pourrait repartir des Oscars sans celui de la meilleure actrice tant elle habite la Reine Élisabeth II. Pour employer un vieux cliché du cinéma, elle ne la joue pas, elle est la Reine.
L'ensemble de la distribution est à ce point juste et bien dirigée que l'on se surprend à croire que l'on visionne des événements authentiques et non pas un film de fiction sur ce qui s'est passé. Et Frears a eu l'habileté de ne pas montrer Diana autrement que par des images d'archives, créant du même coup une très forte présence et un lien direct avec les spectateurs qui se souviennent tous de ces événements.
Brillant, passionnant, divertissant, que demander de plus à un film?

vendredi 16 février 2007

Les quiz télévisés et moi

J'aime bien les jeux, les quiz, les énigmes, les mots croisés, les sudokus... bref, j'aime faire de l'exercice avec les «muscles» de mon cerveau. Ainsi, quand il y a un quiz à la télé, il m'arrive souvent de l'écouter, parfois en faisant autre chose, parfois très attentivement. Déjà, plus jeune, au Lac St-Jean, j'étais devenu amateur du jeu Des Chiffres et des Lettres, diffusé ici sur TV5.
Et comme je m'amuse à répondre aux questions, parfois même avec un certain succès, mes proches me disent toujours d'aller participer.
Je vais vous confier quelque chose; je l'ai fait.

Quelque part aux alentours de 1990 (approximativement), j'étais allé passer les tests et auditions pour participer à La Roue Chanceuse, l'équivalent québécois de The Wheel of Fortune. Pendant la session test filmée (qui simulait un match réel, mais avec 20 participants au lieu de 3), j'avais remporté le plus d'argent (fictif), résolu tous les puzzles présentés... et n'avait pas été retenu pour l'émission. Pourquoi? Pas assez souriant, et, avouons-le, pas télévisuel. De plus, ils ne cherchaient pas des gens capables de résoudre les casse-tête lettrés (après tout, une fois que toutes les lettres de l'alphabet ont été demandées, c'est facile, non?), mais plutôt des gens divertissants qui sourient bêtement en disant «Je tourne!!» en qui font banqueroute sous les soupirs de la foule. Voilà.
Comme ma soeur Sophie est une fan de jeux télévisé, et qu'elle ne cesse de dire à mon père et moi que nous devrions y aller pour gagner de l'argent, elle nous a convaincu (well, inscrit de force) d'aller passer le test pour participer à Ultimatum (édition «famille», nous devions être trois; mon père, moi, et Martin, le conjoint de Sophie). Nous sommes allés, et je vais vous dire que ce test était vraiment ardu et contenait des questions très pointues sur tous les sujets de l'émission. Bref, on a certainement échoué collectivement, même si nos forces et faiblesses n'étaient pas les mêmes. Étrangement (ou pas?), les questions posées à l'émission télévisée étaient beaucoup, beaucoup plus faciles (vérification faite a posteriori par nous trois).
Puis, il y a quelques mois, ma soeur Sophie et moi écoutions Le Cercle, un quiz diffusé par TVA à cent lieues du stupide Le Banquier, puisqu'il demande un minimum de réflexion et de connaissance (Quoiqu'au Banquier, le concurrent doit tout de même connaître les nombres de 1 à 26 (?) pour choisir les valises, hehehehehe). J'aime bien Le Cercle, émission relativement divertissante avec des questions de culture générale, parfois faciles, parfois ardues, et pleins de jeux de mots où on doit réfléchir rapidement. Comme je performais relativement bien, Sophie m'a suggéré de m'inscrire. Je lui ai conté l'anecdote de la Roue Chanceuse et lui disant que je n'étais pas le candidat-type des jeux télé.
Elle a insisté. Et insisté, et insisté. Et si vous ne connaissez pas Sophie, vous n'avez aucune idée de ce que son insistance peut avoir l'air. Si vous ne connaissez pas Sophie, vous ne savez pas ce que signifie réellement le concept d'insistance. En fait, à Insistance, dans le Larousse, ils devraient mettre sa photo.
Enfin, après qu'elle m'ait expédié un courriel comprenant le lien vers le site de l'émission pour m'inscrire (me disant qu'elle m'aurait inscrit elle-même sans me prévenir mais qu'ils demandaient certaines informations qu'elle n'avait pas), j'ai cliqué et suis allé voir.
Un simple questionnaire de pré-sélection, rien de bien compromettant, alors je l'ai rempli.
À la question: «Pourquoi voulez-vous participer?», j'ai répondu: «Parce que ma soeur n'arrête pas de m'achaler pour que je participe, alors comme ça, je vais avoir la paix.»
Quelques jours plus tard, à ma grande surprise, on me contactait pour un test et une audition caméra.
Ben coup donc, je me suis dit, pourquoi ne pas y aller? Je dois encore avouer qu'au fond, je voulais aller faire cette audition pour voir comment ça se passait; j'aime bien les coulisses de la télé et du cinéma, j'aime la technique, bref, je trouvais qu'il y avait pire manière de passer une soirée. C'est pour la même raison qu'encore récemment, j'ai assisté au tournage de Tout le monde en parle, et que j'ai visité les coulisses de Radio-Canada, par exemple.
Je me suis donc rendu, et on m'a fait faire un petit test écrit, où j'ai du obtenir une note raisonnable. Je suis certain d'avoir plutôt réussi les questions de cinéma, télé, histoire et géographie et m'en être bien tiré avec les questions de français, mais j'ai certainement performé en dessous de la moyenne pour les questions de sports, particulièrement celle sur les équipes de basketball américaines. N'empêche, il était intéressant de voir le processus, et d'observer les autres candidats potentiels.
Puis, le test de caméra. Aucune idée de ce qu'ils testent exactement, et je suis conscient de ne pas être télévisuel, ni photogénique, donc c'est là que j'ai dû mordre la poussière j'imagine puisque des semaines ont passés sans que personne du Cercle ne me contacte.

Puis, à mon retour du Yucatan, je reçois un téléphone et surprise: je suis invité à participer au Cercle, j'ai été sélectionné à titre de concurrent. Voilà, j'ai un rendez-vous pour les enregistrements (puisque les concurrents sont là pour une semaine complète; 5 émissions).
Une fois encore, c'est l'idée de voir ça de l'intérieur, le travail des caméras, du régisseur, des animateurs, bref, l'expérience m'intéressait... alors j'ai accepté d'y participer.
Mon témoignage sur ma semaine au Cercle dans un prochain billet. :)

jeudi 15 février 2007

Music and Lyrics, pour rire... et chanter après

Je poursuis mon rattrapage cinéma pré-Oscars... mais ça ne m'empêche pas de faire une pause et voir des films plus légers également. C'est pourquoi je suis allé voir Music and Lyrics, le soir de la St-Valentin.
Le film raconte la rencontre d'Alex, une star du pop des années 80 devenu has been, avec Sophie, une jeune auteure, et leur quête d'écrire en quelques jours une chanson commandée par Cora, la méga jeune star du moment.
Music and Lyrics est une comédie romantique, un genre qui fournit bon an mal an plusieurs films assez typiques, avec quelques bonnes exceptions dans le lot, qui se distinguent par leur qualités qui transcende le genre pour en faire de très bons films.
Et c'est le cas de Music and Lyrics, un film pas seulement comique, pas seulement romantique, mais entièrement satisfaisant comme divertissement cinématographique pour peu que ce genre de film soit votre tasse de thé, et que vous aimiez rire.
Car on rit beaucoup dans Music and Lyrics. Les dialogues sont acérés, et il se dégage un degré d'humour britannique qui est aussi bienvenu que rare dans un film américain.
La réalisation n'est pas plus révolutionnaire qu'il ne faut, mais porte bien un bon scénario servi par deux interprètes en pleine forme - et capable de se fondre dans des personnages attachants et de délivrer avec naturel des répliques absolument tordantes. Hugh Grant joue un personnage plus sympathique que ces derniers rôles (American Dreamz, Bridget Jones, About a boy), et Drew Barrymore - dont je ne suis pas toujours un fan, je dois l'avouer - est lumineuse et véritablement drôle. L'ensemble est léger, mais réussir une comédie aussi drôle qui repose sur le texte et l'interprétation est aussi difficile, sinon plus, que de réussir un excellent drame.
En plus, contrairement à la plupart des films romantiques, on ne sait pas, tout au long du film, où ça va nous mener. Le scénario explore des petites avenues, certes, mais qui peuvent mener le film dans d'autres directions et évitent que l'on ait l'impression d'avoir écrit soi-même le scénario sur un napkin au coin d'une table en trente secondes. On s'offre même une petite réflexion sur le processus créatif et l'inspiration, ce qui n'était pas pour me déplaire...
Le film a aussi l'avantage de jamais ne se prendre au sérieux, sans pour autant verser dans le cabotinage ou les débilités; on nous peint des personnages crédibles et une histoire intéressante, mais le but demeure de faire rire, et c'est diablement bien réussi de ce point de vue. Une fois encore, les rires ne viennent pas nécessairement des situations, mais plutôt des dialogues, ce qui peut ne pas convenir à tous les genres d'amateurs, mais qui est la meilleure façon de me faire rire aux larmes.
Puisque c'est un film qui parle de musique et chansons, cet élément tient une place importante dans l'appréciation du produit final. Du vidéo kitsh du groupe pop de Alex des années 80 (photo) aux extravagances érotico-zen de Cora («plus hot que Britney et Christina ensembles!»), tout est riche en détails et absolument savoureux. La musique, bien qu'originale, des années 80 m'a vivement rappelé celle de Duran Duran et Wham!, et le délirant vidéo («Pop goes my heart»!) avait un look définitivement Wham! (Vous souvenez-vous des couleurs et du montage dans «Wake me up before you go go»?)... Ah, j'oubliais, restez pour le générique final, surtout, où l'on peut voir une version dans le style «émission pop-up vidéo», tordante.
Enfin, la trame sonore est accrocheuse, on en fredonne encore les chansons plus de 24h plus tard (même la toune pop des années 80)! En ce sens, le film frôle la comédie musicale, tellement la musique et les chansons ont une place de choix - certains messages passent même entre les personnages par le biais de la musique et des textes. (Cet aspect risque par contre d'affaiblir le film en traduction, puisque je n'ose imaginer une version avec les chansons post-synchronisées... je conseille donc une fois de plus de le voir en version originale - quitte à se mettre des sous-titres si vous n'êtes pas à l'aise avec l'anglais ou l'accent britannique de Hugh Grant).
Bref, pour ceux qui aiment leur film léger, divertissant, drôle et entraînant, Music and Lyrics est le parfait feel good movie de ce début de 2007!

«Ladies and gentleman, we are The Police, and we're back!»

Une phrase toute simple, mais qui m'a donné des frissons.
Les membres de The Police, mon groupe culte, allaient rejouer de la musique ensemble. Yé. Point.
Évidemment, après leur performance en ouverture des Grammy Awards, ce n'était pas une surprise de les voir annoncer une tournée réunion, mais on n'improvise pas une réunion et une tournée en 24h, non?
Dans les faits (peu médiatisés, mais je tiens l'info du site de Stewart Copeland), Sting a téléphoné à Summers et Copeland pour leur proposer une tournée, il y a environ 3 mois (ce que Copeland appelle «The Call»)... Puis, le groupe s'est réuni pour jammer et pratiquer leurs pièces ensembles ... à Vancouver BC! («The Subterfuge»)... Voici même une photo du stage prise par Stewart Copeland.



Trente ans depuis le succès de Roxanne, qu'ils ont interprétés ensemble aux Grammies, et ces trente années sont donc l'occasion idéale pour renouer. La date du concert de Montréal est même annoncée, le 25 juillet, mais malheureusement pour moi, je serai certainement à l'étranger à cette date, donc je devrai passer... le coeur lourd...
J'ai vu Sting 4 fois en spectacle, à divers moments de sa carrière solo, et je l'ai raté à quelques reprises pour des raisons de mauvais timing... Je n'ai par contre jamais vu The Police en spectacle... et les rater à Montréal signifie peut-être que je pourrai les attraper ailleurs dans le monde... (Après tout, j'ai bien vu Paul McCartney à Rome!)
Si la rumeur (puis la nouvelle) a surpris bien du monde (même Sting, qui de son propre avoeu, vous aurait traité d'irréaliste une semaine avant de faire cet appel téléphonique), j'avoue que j'avais vu venir l'intérêt de Sting pour cette époque et ce style de musique particulier à The Police.
Je vous ai parlé de Broken Music, son livre, dans ce journal, et après sa publication, plutôt que de refaire un album de nouveau matériel, Sting était reparti en tournée mondiale, lui qui venait pourtant de terminer deux tournées d'affilées. Le Broken Music Tour revenait au genre de musique qu'il a popularisé avec The Police, avec un band plus restreint que les épopées jazzées de Bring on the night, et des versions plus musclées de ses chansons, en plus de revenir carrément avec des pièces qu'il n'avait pas chanté depuis plus de 20 ans, comme Next To You, par exemple.
L'écriture de ce livre et la tournée Broken Music a évidemment ramené Sting vers ses origines et lui a donné le goût de revenir à cette musique à ce moment de sa vie. Il n'est donc pas si surprenant de le voir en tournée avec The Police à nouveau.
(Rappelons aussi que bien que séparés en tant que musiciens, les membres sont demeurés en contact au niveau personnel, ont même collaborés par duos sur divers projets des uns et des autres, et avaient chanté ensemble au mariage de Sting...)
Enfin, ce commentaire n'offre rien de bien nouveau sur cette nouvelle (il n'en avait pas l'ambition) qui a fait le tour de la planète, mais je ne pouvais m'empêcher d'inclure un petit mot sur mon groupe culte, puisque je suis bien content de les voir jouer ensemble à nouveau. En voyant leur interprétation de Roxanne au Grammies, j'avais un sourire aussi large que celui de Copeland surle visage.
Quand à croiser les doigts pour du nouveau matériel éventuel après cette tournée, je crois qu'il est encore un peu tôt pour ça, non?
Je laisse donc le mot de la fin à Sting, qui, avec une arrogance typique de son époque The Police, nous assure de la qualité de leur nouveau spectacle:

«There's no reason why we shouldn't be 25 years better than we were before, and we were good then.»

(Tr.L. «Il n'y a pas de raisons que nous ne soyions pas 25 ans meilleurs qu'on était avant, et on était déjà bon à l'époque»).
;-)

mercredi 14 février 2007

Don Juan, version TNM 2007

Le vendredi 9 février dernier, j'assistais à une représentation de la pièce Don Juan, écrite par Molière et présentée par le Théâtre du Nouveau Monde à Montréal.
Dans cette version mise en scène par Lorraine Pintal, le séducteur est joué par James Hyndman alors que son domestique, Sganarelle, est interprété par Benoît Brière. (Anecdote amusante: Évelyne Gélinas joue Charlotte, et c'est pour cette raison que la comédienne, prise au théâtre, n'avait pu assister, le vendredi précédent, à l'avant-première de Banshee, à laquelle j'étais convié).

Ce n'est évidemment pas la première fois que l'histoire de Don Juan nous est contée, mais c'était la première fois que j'assistais à une représentation du texte de Molière.
Comme j'aime beaucoup le théâtre et que malheureusement, je n'y vais somme toute que rarement, je ne pouvais pas passer un mauvais moment en allant voir cette pièce au TNM. Mais comme je vois tout de même des pièces de temps à autres, je peux faire la part des choses et mentionner que ce n'est pas la meilleure pièce que j'ai vu. D'abord, le texte, qui date de plusieurs siècles, n'est pas des plus faciles à rendre, et si les choix de niveaux de langages et de mise en scène permettent un passage plus doux, certaines tirades de la pièce sont très longues. Au risque de me faire lapider par les puristes, j'aurais préféré une version plus légère, quitte à amputer quelques-unes de ces tirades. (Je pense par exemple à la dernière visite de Done Elvire à Don Juan, où finalement, elle répète trois fois la même chose...).
Côté mise en scène, cette version prend le parti de jouer avec le théâtre en faisant déplacer les éléments du décor par les comédiens/personnages, qui semblent alors sous la direction de Sganarelle, lequel effectue aussi une petite scène «pré-générique» très amusante. Personnellement, j'aime bien cette touche de modernisme dans le théâtre actuel, et le tout rend les mouvements de décors fluides et agréables à l'oeil.
Évidemment, il reste qu'une pièce au théâtre, ça repose souvent sur l'interprétation. Ici, si Hyndman a le physique et la gueule de l'emploi, il joue tout de même un Don Juan difficile à aimer. Amusant dans le premier acte, sa conversion passe un peu plus mal et vers la fin, j'avoue que le personnage était devenu plutôt antipathique. Par contre, Benoît Brière trouve en Sganarelle un rôle à la mesure de son talent de comique. Sa gestuelle convient parfaitement à son interprétation très «Commedia dell'arte», souligne de brillante manière l'humour du texte de Molière et procure sans aucun doute les moments les plus mémorables de la soirée. C'est peu être un cliché que de dire que Brière est excellent, mais c'est ainsi; à lui seul, il fait monter d'un cran toute mon appréciation de la pièce et garanti que j'en garderai un bon souvenir malgré mes réserves.
Si jamais vous voulez en profiter, il n'est pas trop tard, puisque le TNM propose des supplémentaires à Don Juan cette semaine (du 14 au 17 février 2007).

mardi 13 février 2007

Aller-Simple; une soirée équatorienne

Vous le savez certainement, j'adore l'Équateur, ce petit pays d'Amérique du Sud où j'ai effectué deux séjours dans les dernières années.
Mon amie Ariane, rencontrée à Quito lors de mon séjour en 2004, m'a invité à l'accompagner ce soir pour la première projection du film documentaire Aller-Simple, qui traîte de l'émigration en Équateur.
Je me suis donc rendu, en compagnie d'environ 200 personnes, pour visionner ce documentaire et passer une soirée en compagnie d'un pays auquel je me sens toujours aussi attaché.
L'invitation était fort simple:
Ayant participé au programme Québec sans frontières avec Développement et Paix en Équateur, Julie Corbeil et Mylène Archambault se joignent à Julie Carlesso à l'été 2006 pour réaliser le film Aller-Simple, un documentaire traitant de l'émigration en Équateur.

Les trois jeunes filles ont débuté leur projet par un trajet Montréal-Quito en avril dernier et sont demeurées dans un village au sud de Cuenca, Giron, afin de tourner leur documentaire. Elles ont passé plus de deux mois sur la route, en effectuant un détour par New York, où habitent plusieurs centaines de milliers d'immigrants équatoriens (dans Queens), afin de recueillir des témoignages de l'autre côté de la question de l'émigration.
Le film qu'elle rapportent de leur aventure est touchant, honnête, diablement bien monté et réalisé, bref, une réussite pour ces jeunes documentaristes. Pour avoir vécu en Équateur et y avoir voyagé, pour y avoir des amis, je me sens assez compétent pour pouvoir juger de l'honnêteté du procédé, et de l'authenticité du propos et de leur expérience. Ce point de vue semblait largement partagé ce soir parmi les spectateurs, dont quelques-uns se sont révélés être d'origine équatorienne (lors de la période d'échange avec les jeunes réalisatrices après le projection).
Je ne sais pas si le film sera plus largement projeté ou même distribué - le marché des documentaires n'est pas le plus florissant ni le plus populaire, mais elles prévoient faire quelques festivals et éventuellement le soumettre à une diffusion plus large... Impossible de dire pour le moment s'il sera possible de le voir ou revoir, donc. (Info de dernière minute: on parle d'une projection à l'UQAM au début mars).
Par contre, même si vous n'avez pas vu le film, la démarche est documentée via un blog qu'elles ont maintenues tout au long du projet et que l'on peut encore consulter. Leur journal est une intéressante plongée dans leur aventure, et comporte aussi quelque photos.
Elles m'ont assuré ce soir après la projection qu'elles y mettraient les dernières nouvelles concernant la diffusion du film éventuellement, puisque la dernière entrée date du 27 août et que depuis, elles travaillent au visionnement, découpage et montage de leur film.
Enfin, ce film, comme tout ce qui semble toucher l'Équateur, m'a confirmé que j'aime beaucoup ce pays et que je vais certainement y retourner dans un avenir pas trop éloigné. Après tout, ma dernière visite en Équateur remonte déjà à un an et demi...

lundi 12 février 2007

Blood Diamond: Foudroyant

Je vais vous confier un secret; pour moi, il ne fait aucun doute que Leonardo DiCaprio est un grand acteur. Il me l'a prouvé à plusieurs reprises (Gangs of NY, Romeo+Juliet, The Aviator, Cathc me if you can...), c'est un acteur qui vieillit bien et la maturité et ses choix de scénario sont tout à son honneur. Ainsi, quand j'ai vu le dernier film de Martin Scorcese, The Departed, l'automne dernier, j'ai été renversé par l'interprétation de plusieurs des acteurs, dont Leonardo, en qui je voyais presque une nomination à l'Oscar assurée avec ce rôle.
Quelle ne fut pas ma surprise de constater, lors de l'annonce des nominations aux Oscars, que Leonardo était bien nominé dans la catégorie meilleur acteur... mais pour un autre film!
Compte tenu de sa performance impressionnante dans The Departed (film qui a plusieurs autres nominations, dont meilleur film), je me suis dit que sa nomination pour Blood Diamond devait valoir à elle seule le prix d'un billet cinéma pour voir le film. Comme j'étais déjà intéressé à le voir, j'ai décidé de le faire avant la soirée des Oscars, et je n'ai pas été déçu!
Le film, réalisé par Edward Zwick, le réalisateur de The Last Samourai, est un punch en pleine poitrine, plus de deux heures d'intensité ininterrompue. Dès les premières minutes, on vous tétanise sur votre siège et on ne vous laisse aucune minute de répit pour le reste de la projection. Blood Diamond n'est pas simplement un bon film, il est foudroyant! Le genre de film qui vous épuise, vous dérange, vous remet en question, et vous laisse un souvenir impérissable de cinéma.
Le scénario, qui raconte cette histoire d'exploitation du marché illégal du diamants pendant la guerre civile au Siera Leone, est basé sur toute une panoplie de faits véridiques, ce qui m'agace en général dans les films de fiction mais qui dessert ici particulièrement bien l'histoire qu'il raconte et la manière dont il la raconte.
Blood Diamond n'est pas qu'un film dérangeant qui remet en cause une industrie et le mode de vie général des occidentaux lorsqu'il y a découverte de biens précieux dans un pays du tiers-monde (particulièrement en Afrique). Car le film réussi aussi le pari d'être également un film d'action prenant et dont les personnages sont attachants malgré leurs défauts et malgré qu'aucun, au final, ne sera un héros au sens cinématographique habituel du terme.
(Les autres interprètes ne traînent pas non plus; Djimon Housoun est incroyablement intense dans le rôle de Solomon et Jennifer Connely est également parfaite).
On peut penser, après coup, que le scénario est manipulateur et que le réalisateur nous emmène habilement, à coup de ficelles tirées au bon monent, exactement là où il le veut. Soit. Mais il le fait avec tellement de talent et de rythme, que je ne peut qu'admirer combien l'ensemble est savamment dosé.
Enfin, comme les créateurs de ce film ont décidé de montrer la guerre civile dans un pays Africain comme elle est vraiment, il faudrait simplement pour cette raison que chaque occidental voit le film. Imaginez donc qu'en plus, vous avez un film diablement bien écrit et monté, un mélange documentaire-divertissement qui est une réussite aussi précieuse que rare au cinéma américain.
Jamais plus vous n'allez regarder un diamant de la même manière après ça, je vous le garanti.
DiCaprio et l'Oscar avec ça? Nous verrons bien, mais la chose n'a plus d'importance... Contentez-vous de voir Blood Diamond et d'espérer que Leo continue à choisir de bons scénarios et à faire de bons films!

dimanche 11 février 2007

Volver - Magique et merveilleusement espagnol


J'effectue depuis une semaine environ une sorte de rattrapage cinéma en vu des prochains Oscars. J'aime bien les Oscars, mais rien ne sert d'écouter le gala si on n'a vu aucun des films en lice, non? Évidemment, une nomination n'est pas réellement une raison pour voir un film, mais comme j'avais accumulé du retard dans les films que je voulais voir, j'ai décidé de me rattraper un peu - et tant qu'à le faire, aussi bien que ça soit avant les Oscars qu'après.

Ainsi, ceci est le premier d'une série de commentaires sur des films récents qui sont pour la plupart, dans la course à l'Oscar.
Ça faisait longtemps que je voulais voir Volver, le dernier film de Pedro Almodovar. En fait, il est sorti en Europe pendant mon séjour, et je n'ai juste pas eu la bonne occasion d'aller le voir sur place, alors j'ai du attendre qu'il sorte ici, et il s'est fait attendre...
Tout d'abord, comme c'est un film d'Almodovar, ce n'est pas un film facile, ni un film linéaire. Le cinéaste demande toujours à son spectateur un minimum d'investissement mais il le rend cent fois, car il n'a jusqu'à ce jour jamais fait un mauvais film en ce qui me concerne. De Talons Aiguilles à Todo sobre mi madre, en passant par le superbe La Mala Educacion, on peut même dire que Pedro Almodovar n'a jamais fait de films ordinaires, point.
Comme plusieurs de ces films, Volver est un film de femmes. Je ne veux pas dire par là qu'il s'agit d'un film pour femmes, mais bien d'un film qui met en scène des personnages féminins.
Penelope Cruz y interprète magistralement Raimunda, une femme qui vit dans un quartier ouvrier de Madrid mais dont la famille est originaire d'un petit village de La Mancha, où les gens sont réputés pour leur folie (attribuée au vents de la région) et les nombreux incendies causés par les vents. Les parents de Raimunda ont d'ailleurs péri dans un incendie de leur demeure.
Le film nous raconte ce qui se passe dans la vie de Raimunda, sa fille et sa soeur, au moment où leur vieille tante Paula (demeurée au village) meure. La mort de cette tante, plutôt que d'emporter avec elle des secrets dans la tombe, permet à la famille un retour vers le passé inattendu quand le fantôme de la mère de Raimunda vient les hanter...
Volver est un film exceptionnel à plusieurs points de vue. Le premier qui vient à l'esprit est son scénario et sa manière de raconter son histoire, toute européenne et espagnole, tellement différente du style narratif des nord-américains. Dans Volver, les scènes ne sont pas nécessairement là pour faire avancer l'intrigue ou doser l'action ici et là, mais plutôt pour que nous nous intégrions mine de rien dans la vie de ces personnages tellement vrais et crédibles et qu'on ait plus l'impression d'assister à leur quotidien qu'à écouter un film.
Le choix des actrices (un seul acteur est visible dans le film et il disparaît vite du décor) est parfait; Penelope Cruz, loin des charmeuses mode que l'on lui fait jouer dans les films américains, joue une Raimunda attachante mais tête forte, décoiffée mais pourtant attirante, ouvrière mais tellement européenne, bref, un personnage merveilleusement interprété qui mérite sans aucun doute sa nomination aux Oscars pour ce rôle. Que les autres actrices (la fille, la soeur, la mère, la voisine prostituée, etc.) n'aient pas à rougir devant son interprétation en dit long sur la qualité de la distribution.
Almodovar film aussi l'Espagne en profitant des paysages de La Mancha et des petites rues non touristiques de Madrid en fournissant une réelle autenticité au décor qui devient partie de l'histoire, sans jamais nous donner l'impression d'utiliser ces décors naturels et urbains pour leur renommé; en réalité, bien peu d'endroits nous permettent de situer tel ou tel scène dans un décor connu, mais la saveur est définitivement là.
Vous aurez compris que j'ai adoré Volver, chaque minute du film est parfaitement à sa place, et je recommande chaudement ce film intelligent, superbement tourné, et aussi plutôt drôle! La chose peut paraître surprenante venant d'Almodovar, mais Volver est une tragicomédie! Il est assez rare de ne trouver aucun humour chez Almodovar, mais il est rare aussi que ses histoires mêmes sérieuses s'habillent d'autant de légèreté et d'humour, un dosage qu'il réussi à la perfection avec Volver.
Je terminerais en disant que le plaisir que procurre Volver tient beaucoup à son ton, sa langue, sa musique et que tout ça mérite d'être apprécié en version originale - les sous-titres sont parfaits pour ceux qui ne parlent pas espagnols. Ne vous privez surtout pas de la musicalité de ses dialogues en vous contentant d'une version post-synchronisée!

lundi 5 février 2007

Banshee

Banshee est le titre d'un nouveau petit film de Marc-André Ferguson.
L'avant-première avait lieu vendredi dernier, et comme j'y étais invité, j'ai pu voir ce très bon court-métrage avant tout le monde (ou presque).
Banshee est adapté d'une nouvelle de mon ami Daniel Sernine, nouvelle qui a paru à l'origine dans son recueil Petites fugues en lettres mineures et qui a été réédité l'an dernier dans son recueil Maure à Venise (disponible aux éditions Vents d'Ouest).
Mon souvenir de ma première lecture de Banshee aurait été un peu trop flou pour que je puisse juger de l'adaptation sans avoir relu le texte lors de sa réédition l'an dernier.
Le court-métrage de Marc-André est plus axé sur la musique qu'entend le personnage principal que sur la narration de son histoire qui dominait le texte d'origine. Ce parti-pris a permis de créer un film tout en tranquilité et en intériorité qui captive son auditoire et reproduit l'ambiance du texte de Sernine, et nous laisse sur une fin plus ouverte que celle du texte original. («C'est un court-métrage, on veut qu'il provoque la discussion», a expliqué son scénariste et réalisateur après la projection).
Par contre, comme il s'agit d'un bon film, j'aurais aimé en avoir plus, qu'il continue, que l'histoire se poursuive... mais comme je l'ai déjà mentionné, il s'agit d'un court-métrage...
Quoi? Que sont les banshees? Ah... pour le savoir, lisez la nouvelle, ou voyez son adaptation cinéma...
Car, bonne nouvelle pour ses créateurs; Banshee sera présentée en primeur lors des Rendez-vous du cinéma Québécois (dont la programmation sera mise en ligne dès demain).

jeudi 1 février 2007

Les 7 (nouvelles) merveilles du monde

Vous avez certainement entendu parler de ce projet de nommer sept «nouvelles» merveilles du monde, puisque seules les pyramides d'Égypte sont encore existantes parmi les 7 merveilles du monde antique.
Le projet a eu son lot de publicité ou couverture médiatique, et n'est pas sans soulever quelques controverses, même s'il fait l'affaire de certains.
Pour ma part, ce que je lui reproche le plus est de n'adopter aucune approche autre que celle de la popularité, puisque les 7 merveilles seront annoncées (le 7 juillet prochain, 7/7/7 cute, non?) après la compilation d'une longue période de votation (le concours a été lancé en 1999). Ainsi, certaines réalisations monumentales se voient désavantagées par leur manque de popularité auprès du public votant.
N'empêche, je ne sais pas à quel point l'approche de Antipater de Sidon (si c'est bien lui) ou de Philon de Byzance (le premier à avoir écrit cette liste), lors de l'élaboration de la liste des 7 merveilles du monde antique, était plus appropriée, alors acceptons ce projet pour ce qu'il est et regardons les résultats proposés de plus près.
Après une première étape comprenant 200 monuments, l'organisme responsable de ce projet a établi une liste de 77 monuments qui - comme l'étaient les 7 merveilles originales - doivent être de construction humaine et sur lesquelles il y a eu un premier tour de votation pour en faire ressortir 21 finalistes.
Parmi les 77 monuments proposés, j'ai noté que j'en avait visité 30, ce qui est déjà pas mal vu que les monuments en questions se retrouvent aux quatres coins du monde. Certaines surprises s'y retrouvent, comme la Tour du CN de Toronto, qui bien qu'impressionnante, est loin de dépasser l'entendement comme le font les pyramides d'Égypte. (Et j'ai nommé ici le seul exemple en sol Canadien).
Des 21 finalistes, il n'est pas si ardu de détacher un choix personnel de 7 merveilles. Le choix de chacun est fort subjectif et dépend, entre autres, des connaissances du votant, mais aussi des lieux qu'il aura éventuellement visité. La visite d'un lieu le rend automatiquement plus intéressant qu'un lieu similaire où on n'a jamais mis les pieds. Ainsi, pour ma part, le Timbuktu du Mali et l'Angkor du Cambodge partaient avec un peu de retard dans cette course. Par contre, bien que je n'aie jamais mis les pieds sur l'Île de Pâques, son histoire et ses statues qui en témoignent dépasse justement la simple construction, aussi sublime soit-elle. Le poids de l'histoire joue pour moi un rôle important pour un monument, quel qu'il soit.

J'ai exclus d'emblée la Tour Eiffel et la Statue de la Liberté, bien que j'ai visité les deux et que j'ai été bien impressionné, leur construction ne peut se comparer, il me semble, à l'Acropole d'Athènes, par exemple. Mais ce point de vue est éminemment discutable, j'en convient.

Quand au Kremlin ou à Haghia Sofia, j'aurais plus volontier voté pour la Sagrada Familia si elle avait été retenue parmi les 21 finalistes. J'avoue que l'absence de l'Aquéduc de Ségovie des finalistes me déçoit un peu, son existence aujourd'hui semble tenir du miracle, alors imaginez il y a deux mille ans!
Parmi les surprises des finalistes, on retrouve l'Opéra de Sydney, ce qui étonne vu l'absence de bien d'autres constructions qui me semblent beaucoup plus impressionnantes si on les replace dans leur contexte historique. Car il est évident qu'avec du budget et les techniques actuelles, il serait plus facile de construire l'Acropole d'Athènes aujourd'hui... Et parmi les constructions du siècle dernier, je ne voit guère que la Sagrada pour aspirer un jour au titre de merveille du monde.
Enfin, une dernière considération avant de vous dévoiler mon choix final parmi les 21 proposés: Le site m'ayant le plus impressionné parmi mes voyages, il n'est pas seulement absent des 21 finalistes, il n'est même pas mentionné parmi les 77 monuments du premier tour! Il s'agit bien entendu de Tikal, au Guatemala, ancienne cité maya dont l'ampleur dépasse l'imagination.

Son absence est d'autant plus étonnante que l'on retrouve El castillo, la pyramide de Chitchen Itza, parmi les 21 finalistes! En réalité, comme l'affaire tient beaucoup du concours de popularité, ce n'est pas si étonnant que cela, puisque Chitchen est beaucoup plus connu et visité que ne l'est Tikal et que l'imagerie de El castillo est plus mondialement reconnue que celle du Temple du Jaguar de Tikal.
Enfin, parmi les 21 finalistes, je note que j'ai visité 6 des monuments, mais que je ne voterai que pour 3 d'entre eux (éliminant L'Alhambra de Granada en plus des monuments de Paris et New-York déjà mentionnés).

Voici donc mon choix: les 7 merveilles du monde pour lesquelles j'ai officiellement voté sur ce projet (aucun ordre spécifique):

- Les Pyramides d'Égypte; Incontournable, je ne comprends même pas que l'on ait pas remis illico le titre aux pyramides et cherché seulement 6 autres merveilles pour remplacer les merveilles de l'antiquité disparues. Come on, les Pyramides étaient déjà une merveille il y a mille ans!
- L'Acropole d'Athènes; Impressionnant autant par son importance physique que son élégance artistique et esthétique ainsi que pour le souvenir qu'elle laisse d'une grande civilisation.

- Les statues de l'Île de Pâques; Une merveille incontestable, de mon point de vue, et qui dépasse l'entendement, surtout quand on sait que le prix payé pour cette folie a été une société entière. La chose devrait servir de leçon à tous les habitants actuels de la terre.
- Le Colisée de Rome; Ce n'est pas seulement une construction gigantesque et impressionnante, mais avez-vous réalisé que pratiquement tous les arènes construites dans le monde depuis le sont d'après ce modèle, même après plus de deux mille ans?

- Pétra, en Jordanie; Je n'ai jamais mis les pieds dans la cité de pierre, mais simplement à voir les photos et lire sur ce site, on est totalement transporté dans un autre univers, la chose relève donc du merveilleux.
- Le Macchu Picchu; Autre site incontournable, l'un des sites archéologiques les plus connus de la planète et une manière de reconnaître l'impressionnante contribution de la civilisation Inca.

- La Pyramide de Chitchen Itza; ... qui l'emporte par défaut puisque le Temple du Jaguar de Tikal est absent et qu'il m'est absolument impossible d'ignorer le génie de le civilisation maya.

Et vous? Quel serait votre vote? Où ai-je erré d'après vos préférences?
(Note: les titres en rouge notent les monuments représentés en photos. Les photos sont toutes de moi sauf celle du Macchu Picchu, qui est de mon amie Suzie. Elles ont toutes été prises entre mai 2003 et janvier 2007.

Des nouvelles de Harry

Harry Potter est l'un des plus grands sinon le plus grand phénomène de la littérature moderne.
Comme la série est commencée depuis plusieurs années, les fans vivent des périodes de grande effervescence lors de la publication de chaque nouveau volume. Dans le cas de Harry, en plus, il y a eu une série de films adaptés des livres (et bien adaptés en plus), ce qui a créé une série d'attentes et d'effervescences parallèle à celle des livres.
Cette année, c'est une grand année pour les fans de Harry Potter.
En effet, c'est en 2007 (le 21 juillet) que sortira le septième (et dernier) volume de la série de J.K. Rowling; Harry Potter and the Deathly Hallows. Ce roman sera certainement le roman le plus attendu de l'année par les lecteurs.
Bien que la converture ne soit pas encore publicisée, on peut déjà pré-commander le livre chez les libraires en ligne;


Ce roman sera d'autant plus courru que la flamme Harry Potter (en veille depuis le visionnement du 4e film de la série) aura été ravivée 8 jours auparavant, puisque c'est le 13 juillet 2007 que le film Harry Potter and The Order of the Phoenix envahira les écrans de cinéma. Ce film, adapté du cinquième roman de la série sera-t-il aussi bon que les 4 premiers (particulièrement les épisodes 3 et 4, absolument magnifiques)?
On peut pour l'instant en voir une bande-annonce, en plus d'une affiche préliminaire;


Ces jours-ci, pourtant, divers groupes invitent au boycott des produits Harry Potter en raison de l'implication de l'acteur principal du film (Daniel Radcliffe) dans Equus, une pièce de théâtre présentée à Londres, où l'acteur (de 17 ans) apparaît nu dans une scène relativement explicite. Les photos promos de la pièce ont fait scandale, même si elle ne montrent rien de bien scandaleux;


Ce genre de puritanisme fait toujours sourire, quand on sait tout ce qui est disponible comme nudité dans le monde... Mais je m'intrigue sur les motivations des gens qui invitent à se priver des bons romans et bons films de la série Harry Potter sous prétexte que l'acteur des films joue un rôle qu'ils n'apprécient pas. Radcliffe est un acteur, pas un petit magicien à lunettes... Y a-t-il réellement des gens en 2007 qui ne sont toujours pas capable de faire la part des choses? D'accord, il n'avait jusqu'ici que travaillé dans le divertissement familial, mais à 17 ans, et un peu avant la sortie de l'ultime volume de la série Potter, l'acteur doit penser à briser le cycle et ouvrir ses horizons...
On pourrait croire que le pseudo-scandale a été provoqué par les éditeurs ou producteurs, mais qui, dans l'univers Harry Potter a réellement besoin de publicité supplémentaire?
Les producteurs de la pièce Equus? Leur publicité était assurée en engageant le jeune Radcliffe...
Précisons aussi que c'est une pièce très connue dans la culture anglo-saxonne, une sorte de classique (écrite dans les années 70), qui a été présentée plusieurs fois et est récipiendaire de Tony Awards.
Et puisque nous parlions de films, cette pièce a justement fait l'objet d'une adaptation cinématographique en 1977 sous la direction de Sidney Lumet. (C'était Peter Firth, alors âgé de 24 ans, qui tenait le rôle de Alan Strang, le personnage qu'interprète Daniel Radcliffe dans la version londonnienne. Firth a joué dans des tonnes de séries et épisodes télé aux USA mais demeure peu connu au cinéma; on l'a apperçu dans Red October et Pearl Harbor, entre autres)
Enfin...
Dernière remarque, l'autre rôle principal de Equus (défendu par Richard Burton dans le film de 77) sera tenu, dans la pièce londonnienne, par nul autre que Richard Griffiths. Ce nom évoque quelque chose de familier sans que vous n'arriviez à mettre un visge ou un personnage dessus? Normal, si vous suivez les Harry Potter, c'est l'acteur qui interprète l'Oncle Vernon de Harry... comme quoi une coïncidence n'arrive jamais seule :)
...
En cette année 2007 forte en Harry Potter, souhaitons donc à son interprète au cinéma la bienvenue dans le monde des adultes !