mardi 27 février 2007

Le Corps du Christ

Bon, à ce qu'il paraît, et vous aurez certainement entendu la nouvelle hier soir aux informations, nous aurions retrouvé les restes de Jésus.
Selon les analystes de la question religieuse (chrétienne), cette découverte, si elle s'avérait exacte, mettrait en péril toute la chrétienté. Rien de moins. Pourquoi? Parce que si Jésus a eu un tombeau, et que ses os y reposent toujours, ça remets en cause la base même du Christianisme; sa résurrection.
Euh... ok, je ne suis pas chrétien moi-même, mais éclairez-moi quelqu'un; y'a-t-il encore aujourd'hui des croyants qui croient réellement que Jésus est ressuscité... littéralement? Que son corps est «monté au ciel» sans laisser de traces? Oui? Ah bon, toutes mes excuses.

En fait, les catholiques n'ont pas à s'inquiéter, puisque les tombeaux retrouvés dans l'ossuaire dont il est question ici ne sera jamais identifié hors de tout doute raisonnable comme celui de Jésus, donc ils peuvent continuer à croire à ce qui fait leur affaires et voilà. C'est comme le Da Vinci Code, mais avec une prétention évidente de clamer que l'on détient la vérité.
Imaginons, pour les fins de discussion, qu'effectivement, le corps de Jésus n'ait pas «directement» monté au ciel... et que ses restes demeurent quelque part sur Terre. Juste pour fins de discussions. Où seraient-ils alors?

Je pense qu'il y a deux possibilités;
Option A: On accepte le reste de l'histoire connue. Jésus a été crucifié, est mort, est réapparu (son esprit) à ses disciples, puis (virtuellement) monté au ciel, alors ses restes corporels et humains devraient se situer près de Jérusalem, sinon à Jérusalem. Soit. Mais dans le cas de cette histoire officielle, d'où vient le lien avec Marie-Madeleine et le «fils» Judas découvert avec les deux amoureux? (notez que la coïncidence est amusante, Jésus ayant eu quelque conflit avec un autre Judas ;-).
Option B: Rejetons un instant l'histoire officielle pour imaginer ce qui a pu se produire pour mener à cette histoire officielle. Jésus est crucifié, mais ne meurt pas (je pourrais écrire longuement sur cette théorie, en mentionant le sang et l'eau, l'absence de fractures, etc, je le ferai si on insiste et me lapide virtuellement, mais acceptons l'idée pour l'instant). On le décroche (assez rapidement notez bien), puis l'installe dans un «tombeau», d'où il ressort naturellement après trois jours de repos bien mérité. Puis, il réapparaît bien sûr à quelques reprises... et puis quoi? Eh bien d'après d'autres sources diverses, un prophète/prêcheur s'est manifesté vers cette époque là entre la Palestine et une partie de l'Asie... Pourquoi ne pas imaginer alors qu'il ait tout simplement poursuivi son chemin en laissant sa légende d'immortel derrière lui? Ainsi, selon cette option, impossible que ses restes ne soient là où tout le monde les cherche, i.e. près de Jérusalem.

D'après ce que j'ai vu de la manchette d'hier, le point fort de l'identification de l'ossuaire est constitué des noms inscrits sur les tombeaux... Or n'est-il pas probable que des noms comme Marie-Madeleine, Judas et Jésus ait été répandus à cette époque en Palestine? Je ne dis pas que la chose soit impossible, mais qu'elle est drôlement improbable, puisqu'en plus, Jésus n'est pas supposé avoir été enterré avec Marie-Madeleine et un fils nommé Judas. Dans le cas contraire, la thèse de son ossuaire serait beaucoup plus plausible. Autrement dit, il est difficile de croire en l'authenticité de la découverte puisqu'elle repose sur un point faible, en plus de contredire l'histoire (qui n'est pas très fiable, d'accord, mais on n'a rien de mieux).
Vulgarisons par l'exemple; imaginons que dans 2000 ans, on recherche le tombeau perdu de Stéphane Tremblay (personnage fictif), un Québécois du Lac St-Jean dont les archives disent qu'il était célibataire dans la trentaine au moment du décès. Imaginons donc que des archéologues découvrent un lot dans un cimetière où reposent les restes de trois corps et que les noms sur la vieille stèle, après déchiffrement, disent Stéphane, Nathalie et Louis. Devrait-on conclure naturellement que les archives se trompent au sujet de son célibat et de l'absence de progéniture, ou bien conclure que l'on est tombé sur un autre Stéphane de la même époque? Et je ne parle pas de la localisation du cimetière, en plus... Bref, je trouve que cette découverte exceptionnelle demeure basée sur des hypothèses faibles et invérifiables.
Remarquez, j'aimerais bien que l'on fasse une telle découverte et que la preuve soit en béton, n'étant pas croyant moi-même, je n'y voit aucun inconvénient, et il me semble que le monde religieux a besoin d'un petit coup de fouet de temps à autre, il serait amusant de voir réagir l'Église à une telle nouvelle, alors que là, on peut simplement argumenter un brin et rejeter la découverte du revers de la main.
Pour ma part, j'ai tendance à croire (c'est relatif, rassurez-vous), à la théorie suggérée dans mon option B. Elle est élégante, permet de ne rien contredire des témoignages d'époque (hum) et satisfait mon esprit scientifique en plus. Mais de là à dire que j'irais creuser en Asie demain matin, il y a un pas...

Enfin, quand au documentaire et à son producteur (James Cameron), ils vont pouvoir surfer un brin sur l'après Da Vinci Code - notez avec un sourire la «coïncidence» qui place les restes de Jésus avec ceux de Marie-Madeleine, Dan Brown doit se tordre de rire :). Je suis certain que certains experts en numérologie et autres logies du genre remarqueront que le réalisateur canadien partage justement ses initiales avec Jésus Christ. Wow.
:-)
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