mercredi 14 février 2007

Don Juan, version TNM 2007

Le vendredi 9 février dernier, j'assistais à une représentation de la pièce Don Juan, écrite par Molière et présentée par le Théâtre du Nouveau Monde à Montréal.
Dans cette version mise en scène par Lorraine Pintal, le séducteur est joué par James Hyndman alors que son domestique, Sganarelle, est interprété par Benoît Brière. (Anecdote amusante: Évelyne Gélinas joue Charlotte, et c'est pour cette raison que la comédienne, prise au théâtre, n'avait pu assister, le vendredi précédent, à l'avant-première de Banshee, à laquelle j'étais convié).

Ce n'est évidemment pas la première fois que l'histoire de Don Juan nous est contée, mais c'était la première fois que j'assistais à une représentation du texte de Molière.
Comme j'aime beaucoup le théâtre et que malheureusement, je n'y vais somme toute que rarement, je ne pouvais pas passer un mauvais moment en allant voir cette pièce au TNM. Mais comme je vois tout de même des pièces de temps à autres, je peux faire la part des choses et mentionner que ce n'est pas la meilleure pièce que j'ai vu. D'abord, le texte, qui date de plusieurs siècles, n'est pas des plus faciles à rendre, et si les choix de niveaux de langages et de mise en scène permettent un passage plus doux, certaines tirades de la pièce sont très longues. Au risque de me faire lapider par les puristes, j'aurais préféré une version plus légère, quitte à amputer quelques-unes de ces tirades. (Je pense par exemple à la dernière visite de Done Elvire à Don Juan, où finalement, elle répète trois fois la même chose...).
Côté mise en scène, cette version prend le parti de jouer avec le théâtre en faisant déplacer les éléments du décor par les comédiens/personnages, qui semblent alors sous la direction de Sganarelle, lequel effectue aussi une petite scène «pré-générique» très amusante. Personnellement, j'aime bien cette touche de modernisme dans le théâtre actuel, et le tout rend les mouvements de décors fluides et agréables à l'oeil.
Évidemment, il reste qu'une pièce au théâtre, ça repose souvent sur l'interprétation. Ici, si Hyndman a le physique et la gueule de l'emploi, il joue tout de même un Don Juan difficile à aimer. Amusant dans le premier acte, sa conversion passe un peu plus mal et vers la fin, j'avoue que le personnage était devenu plutôt antipathique. Par contre, Benoît Brière trouve en Sganarelle un rôle à la mesure de son talent de comique. Sa gestuelle convient parfaitement à son interprétation très «Commedia dell'arte», souligne de brillante manière l'humour du texte de Molière et procure sans aucun doute les moments les plus mémorables de la soirée. C'est peu être un cliché que de dire que Brière est excellent, mais c'est ainsi; à lui seul, il fait monter d'un cran toute mon appréciation de la pièce et garanti que j'en garderai un bon souvenir malgré mes réserves.
Si jamais vous voulez en profiter, il n'est pas trop tard, puisque le TNM propose des supplémentaires à Don Juan cette semaine (du 14 au 17 février 2007).

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