J'ai vu le films Tropic Thunder cette semaine au cinéma.
Le film, jouissif à plusieurs niveaux, est un pari risqué dans lequel Robert Downey Jr est absolument tordant et offre au cinéphile des moments d'anthologie, rien de moins. Et il n'est pas le seul à le faire, mais l'autre est une surprise...
Tropic Thunder est un véritable délire cinématographique.
Prétexte
Suite à une opération militaire américaine dans le sud-est asiatique, seulement 4 hommes ont survécu... Trois ont écrit des livres dont un a obtenu un contrat de film...
Résumé
Le film raconte donc le tournage du film adapté de ce livre (fictif) Tropic Thunder. C'est un film de guerre (dans le film), qui met en vedette Tugg Speedman (Ben Stiller), un acteur de films d'action en série, Jeff Portnoy (Jack Black), un acteur de comédie débile jouant de nombreux personnages qui pètent, et Kirk Lazarus (Robert Downey Jr - photo à gauche), un acteur australien gagnant de 5 Oscars qui s'imprègne tellement de ses personnages que pour jouer Osiris, qui est noir, il va subir une chirurgie controversée pour se faire pigmenter la peau.
Le tournage devient rapidement un cauchemar et le réalisateur, dépassé, accepte l'idée du conseiller militaire (l'auteur du livre) de mettre les acteurs en situation réaliste... Or les choses tournent mal et le groupe d'acteurs se retrouve sans le savoir en pleine jungle vietnamienne poursuivie par un groupuscule qui produit de l'héroïne dans le secteur et n'apprécie par ces "militaires" américains.
Juste avec ce résumé, on a déjà trois niveaux de scénario et tenir ce genre d'histoire sans en mettre trop ou perdre le spectateur est déjà une chose qui n'est pas facile à réaliser...
Réalisation et scénario
Or non seulement Stiller (qui réalise Tropic Thunder) réussi ce pari, mais il fait bien mieux, il nous offre le film le plus drôle de l'été 2008! D'abord, il fait de son film une comédie qui fonctionne à partir de sa situation de départ. Ensuite, il réalise un film dans le film, il profite donc de l'opportunité de faire la critique de l'industrie. Enfin, comme ses personnages sont des acteurs, il se paye une orgie de références et de sous-entendus et clin d'oeil sur le milieu du cinéma lui-même, permettant au passage à plusieurs acteurs de rire d'eux-mêmes ou d'autres membres du milieu.
On parle donc ici d'un film très drôle à tous les niveaux, mais attention, il s'agit d'humour noir et à certains moments d'une critique tranchante d'Hollywood.
Déjà, dès le début, avec les fausses bandes annonces des films précédent mettant en vedette les trois tête d'affiche, le film vous prévient. Et avec le prétexte, le ton est lancé.
Déjà, le personnage-même de Kirk Lazarus, qui applique la «méthode» tellement à la lettre qu'il se fait pigmenter la peau pour tenir le rôle d'un noir, relève du délire critique. De voir le résultat hallucinant et Robert Downey Jr (photo à gauche :-) absolument phénoménal dans le rôle, fait exploser l'idée de base et permet toute une panoplie de répliques délirantes à plusieurs niveaux. (Un exemple truculent: Lazarus réagit à une réplique «you people» de Speedman en demandant: «What do you mean, you people?» alors qu'un autre acteur, réellement afro-américain celui-là, intervient en lui lançant «What do you mean, you people?». Vous voyez le genre de twist que ça peut impliquer.)
Je retiens également la délicieuse réplique «I don't read the script, the script reads me», parmi les bijoux de ce scénario très bien ficelé. Comme si ce niveau n'était pas suffisant, Lazarus est un blond aux yeux bleus..., qui joue un africain-américain, mais est joué par un brun aux yeux bruns... enfin, vous avez compris le genre de complexités intellectuelles avec lesquelles le film s'amuse.
Dernier exemple savoureux: le titre du film pour lequel Tugg Speedman reçoit un oscar à la fin, (quelque chose dans le genre «The truth about the making of of the best fake war movie never made»), est aussi une trouvaille particulièrement amusante.
Attention (et une révélation, vous êtes prévenus)
Attention par contre, comme il ne s'agit pas d'une petite comédie de salon, on va parfois loin dans l'absurde ou le gore. Et même si on sait qu'il s'agit de props, les crochets, les mains coupées, le jeu avec la tête du réalisateur, tous ces détails (et plusieurs extraits de dialogues) font que ce film ose parfois aller là où une comédie générale ne serait pas allé. Stiller joue avec les limites mais sans jamais perdre son audience.
Du côté des surprises, on notera aussi Matthew McConaughey qui joue l'agent de Tugg avec truculence, mais surtout Tom Cruise, totalement délirant dans le rôle du producteur du film, Les Grossman, un mégalomane condescendant gras et chauve mais non dépourvu d'une généreuse pilosité corporelle. Enfin, les apparitions de Lance Bass et de Tobey Maguire (entre autres caméos) ne passent pas inaperçues non plus.
Pour conclure
J'ai bien sûr beaucoup ri pendant le visionnement de tropic Thunder, certainement le film qui m'a le plus fait rire en 2008. Et je n'étais pas le seul, la salle était pleine et les gens croulaient de rire à tout moment.
Il y a tellement de détails tordants dans le film qu'il mériterait déjà un second visionnement, mais j'attendrai plutôt le DVD (avec impatience) pour pouvoir le regarder à mon rythme... Je vous invite aussi à visiter le site web du film, pour quelques curiosités de plus.
Et le film a fait 83% au tomatomètre, je ne suis donc pas le seul à avoir aimé.
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Bref, Tropic Thunder est déjà bien placé dans mon Top 10 de 2008 et devrait y rester d'ici la fin de l'année sans problèmes.
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